Francis Bacon - George Dyer
Love is the devil
George Dyer
L’oeuvre de Francis Bacon est empreinte de violence et d’un sadomasochiste latent. Et cette violence sadomasochiste n’était que le reflet des états d’âme de son auteur.
Bacon a été un homosexuel rejeté par sa famille et notamment son père, militaire brutal qui l’a surpris dans des sous-vêtements de sa femme et a du le lui faire payer chèrement avant de l’expulser chez un oncle chargé de le « redresser » et qui l’a finalement laissé à la rue.
Le peintre a sans doute eu beaucoup de mal à comprendre et à admettre cette homosexualité. Une sexualité qu’il a découvert à travers la violence et l’humiliation, sentiments qui le suivront toute sa vie. Et il l’a fait payer à lui-même et à ses amants.
L'historien John Richardson a écrit un livre sur Bacon. Parmi les souvenirs et phrases dont le biographe se souvient, celle-ci : « On devrait rétablir la pendaison pour le crime de sodomie. » De fait, Bacon n'était pas le seul Anglais gay pour qui la culpabilité était inhérente au sexe, précise-t-il. Mais cette culpabilité était empreinte d’une violence profone et d’une autodestruction.
Les rapports avec ses amants ont toujours été violents, sur un mode sadomasochiste. C’est à Londres, dans un pub, que Bacon rencontre son premier amant Peter Lacy, un ancien pilote de chasse. Tous deux boivent énormément. Bacon était sexuellement masochiste et leurs séances de flagellation allaient très loin. Jusqu’à ce que Bacon se retrouve dans un état lamentable. Le couple a passé du temps à Tanger, où Bacon a été vu à plusieurs reprises errant dans les rues la nuit dans un état épouvantable. Le consul britannique, alerté par le chef de police, lui déclara : « Pardon, mais il n'ya rien à faire. Monsieur Bacon aime ça. "
Michael Peppiatt dans une biographie autorisée, Anatomie d'une énigme, publiée en 1997 montre de manière convaincante que Bacon a passé le reste de sa vie à la recherche d'un père «cruel», une quête de mise en scène dans sa représentation obsessionnelle de figures d'autorité jusqu’à la démence.
Les disputes des deux hommes étaient célèbres, et l'une d'entre elles conduisit l'amant à balancer une assiette au visage de Bacon. « en pleine démence alcoolique, il jeta violemment Bacon à travers une baie vitrée. Son visage était tellement blessé que son œil droit a du être remis en place et recousu. Bacon en a adoré Lacy encore plus. Pendant des semaines, il en a voulu à Lucian Freud d’avoir protester contre son tortionnaire. Heureusement, Lacy déménagea à Tanger » raconte John Richardson, historien d’art et ami de longue date de Francis Bacon, dans un article consacrée au peintre.
En 1964, Bacon rencontre son amant le plus célèbre, George Dyer. Ce dernier, voleur à la petite semaine de l'East End, s’était introduit chez Francis Bacon par une lucarne pour le cambrioler. Une relation pleine de violence allait commencer. Physiquement, bacon était masochiste, Dyer, sadique. Psychologiquement, c’était l’inverse.
Entre coup de foudre et difficultés à co-exister, les deux hommes vont nouer, au cours des huit années suivantes, une relation sentimentale et sexuelle très complexe. Si Bacon est un intellectuel extravagant, imbu de lui-même et totalement "à l'aise" dans l'univers qui est le sien, Georges Dyer est lui "perdu" dans ce monde d'artistes plus abscons les uns que les autres.
Leur relation, dans laquelle Bacon ne cessait « d'aiguillonner » Dyer, explique le biographe John Richardson aura conduit l'amant à « un état d'effondrement psychique » sinistre. Parallèllement, Dyer fut une muse, une grande source d’inspiration pour Bacon. Selon Richardson, le peintre irlandais aurait « exorcisé sa culpabilité et sa rage, autant que ses remords », en créant des images de Dyer.
Richardson décrit une soirée passée en 1968 à New York durant laquelle Bacon se dispute violemment avec Dyer et celui-ci s’en va. Plus tard, Richardson reçoit un coup de téléphone de Bacon qui vient de trouver Dyer inanimé sur le sol de leur chambre, un flacon de pilules et une bouteille de scotch à ses cotés. Selon l’historien, Bacon n’a cessé de pousser à bout Dyer.
Leur relation durera jusqu’en 1971. Cette année-là, le Grand Palais rend hommage au peintre anglais. Tout entier pris par les préparatifs de cette gigantesque exposition-rétrospective de son oeuvre, Bacon délaisse Dyer qui met fin à ses jours dans leur chambre d'hôtel parisien, le 24 Octobre, au matin du vernissage de l'exposition.
Après sa mort, Bacon consacrera encore de nombreuses toiles à son ami, notamment trois tryptiques appelés "les tryptiques noirs".
sources: Bacon Agonistes, John Richardson December 17, 2009.Michael Peppiatt Francis Bacon - Anatomie d'une énigme. Flammarion - Grandes biographies 2004
L’oeuvre de Francis Bacon est empreinte de violence et d’un sadomasochiste latent. Et cette violence sadomasochiste n’était que le reflet des états d’âme de son auteur.
Bacon a été un homosexuel rejeté par sa famille et notamment son père, militaire brutal qui l’a surpris dans des sous-vêtements de sa femme et a du le lui faire payer chèrement avant de l’expulser chez un oncle chargé de le « redresser » et qui l’a finalement laissé à la rue.
Le peintre a sans doute eu beaucoup de mal à comprendre et à admettre cette homosexualité. Une sexualité qu’il a découvert à travers la violence et l’humiliation, sentiments qui le suivront toute sa vie. Et il l’a fait payer à lui-même et à ses amants.
L'historien John Richardson a écrit un livre sur Bacon. Parmi les souvenirs et phrases dont le biographe se souvient, celle-ci : « On devrait rétablir la pendaison pour le crime de sodomie. » De fait, Bacon n'était pas le seul Anglais gay pour qui la culpabilité était inhérente au sexe, précise-t-il. Mais cette culpabilité était empreinte d’une violence profone et d’une autodestruction.
Les rapports avec ses amants ont toujours été violents, sur un mode sadomasochiste. C’est à Londres, dans un pub, que Bacon rencontre son premier amant Peter Lacy, un ancien pilote de chasse. Tous deux boivent énormément. Bacon était sexuellement masochiste et leurs séances de flagellation allaient très loin. Jusqu’à ce que Bacon se retrouve dans un état lamentable. Le couple a passé du temps à Tanger, où Bacon a été vu à plusieurs reprises errant dans les rues la nuit dans un état épouvantable. Le consul britannique, alerté par le chef de police, lui déclara : « Pardon, mais il n'ya rien à faire. Monsieur Bacon aime ça. "
Michael Peppiatt dans une biographie autorisée, Anatomie d'une énigme, publiée en 1997 montre de manière convaincante que Bacon a passé le reste de sa vie à la recherche d'un père «cruel», une quête de mise en scène dans sa représentation obsessionnelle de figures d'autorité jusqu’à la démence.
Les disputes des deux hommes étaient célèbres, et l'une d'entre elles conduisit l'amant à balancer une assiette au visage de Bacon. « en pleine démence alcoolique, il jeta violemment Bacon à travers une baie vitrée. Son visage était tellement blessé que son œil droit a du être remis en place et recousu. Bacon en a adoré Lacy encore plus. Pendant des semaines, il en a voulu à Lucian Freud d’avoir protester contre son tortionnaire. Heureusement, Lacy déménagea à Tanger » raconte John Richardson, historien d’art et ami de longue date de Francis Bacon, dans un article consacrée au peintre.
En 1964, Bacon rencontre son amant le plus célèbre, George Dyer. Ce dernier, voleur à la petite semaine de l'East End, s’était introduit chez Francis Bacon par une lucarne pour le cambrioler. Une relation pleine de violence allait commencer. Physiquement, bacon était masochiste, Dyer, sadique. Psychologiquement, c’était l’inverse.
Entre coup de foudre et difficultés à co-exister, les deux hommes vont nouer, au cours des huit années suivantes, une relation sentimentale et sexuelle très complexe. Si Bacon est un intellectuel extravagant, imbu de lui-même et totalement "à l'aise" dans l'univers qui est le sien, Georges Dyer est lui "perdu" dans ce monde d'artistes plus abscons les uns que les autres.
Leur relation, dans laquelle Bacon ne cessait « d'aiguillonner » Dyer, explique le biographe John Richardson aura conduit l'amant à « un état d'effondrement psychique » sinistre. Parallèllement, Dyer fut une muse, une grande source d’inspiration pour Bacon. Selon Richardson, le peintre irlandais aurait « exorcisé sa culpabilité et sa rage, autant que ses remords », en créant des images de Dyer.
Richardson décrit une soirée passée en 1968 à New York durant laquelle Bacon se dispute violemment avec Dyer et celui-ci s’en va. Plus tard, Richardson reçoit un coup de téléphone de Bacon qui vient de trouver Dyer inanimé sur le sol de leur chambre, un flacon de pilules et une bouteille de scotch à ses cotés. Selon l’historien, Bacon n’a cessé de pousser à bout Dyer.
Leur relation durera jusqu’en 1971. Cette année-là, le Grand Palais rend hommage au peintre anglais. Tout entier pris par les préparatifs de cette gigantesque exposition-rétrospective de son oeuvre, Bacon délaisse Dyer qui met fin à ses jours dans leur chambre d'hôtel parisien, le 24 Octobre, au matin du vernissage de l'exposition.
Après sa mort, Bacon consacrera encore de nombreuses toiles à son ami, notamment trois tryptiques appelés "les tryptiques noirs".
sources: Bacon Agonistes, John Richardson December 17, 2009.Michael Peppiatt Francis Bacon - Anatomie d'une énigme. Flammarion - Grandes biographies 2004
Francis Bacon et George Dyer
Francis Bacon et George Dyer sur l'Orient Express à Athènes , 1965. Photo John Deakin
Photomaton de Francis Bacon, George Dyer, and David Plante
Francis Bacon et George Dyer sur l'Orient Express à Athènes , 1965. Photo John Deakin
Photomaton de Francis Bacon, George Dyer, and David Plante
George Dyer dans le Reece Mews Studio , 1964. John Deakin
George Dyer dans le Reece Mews Studio , 1964. John Deakin
Portrait of George Dyer Staring Into A Mirror, 1967
Portrait of George Dyer talking, 1966
Georges Dyer fixant le cordon du rideau, 1966
Portrait of George Dyer riding a bicycle, 1966
Portrait of George Dyer Crouching, 1966
Study for Head of George Dyer (1967)
Portrait of George Dyer, 1968
Two Studies of George Dyer, 1968
Etude de George Dyer, 1969
Merci,por tout!
RépondreSupprimerMerci, et comme toujours à demain pour un autre jour
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