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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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dimanche 30 mai 2010

Patrick Angus - USA (1953-1992)


Peintre réaliste américain, Patrick Angus a été un observateur fin et compatissant de la société gay américaine des années 80. Il a su capturer avec sympathie l'esprit, le désir et la solitude de nombreux hommes homosexuels du milieu urbain de l'époque.

Né le 3 Décembre 1953 à North Hollywood, en Californie, il a grandi à Santa Barbara. Patrick Angus était un garçon timide qui voulait être un artiste. Mais l'absence d'orientation, le manque d’information faissaient qu’il stagnait. Il a été aidé par un homme qui lui a prèté son studio, mais Angus rechignait à dévoiler ses inspirations et obsessions à thème homosexuel devant un hétérosexuel.

En 1974, une bourse d'études à l'Institut d'Art Santa Barbara l'a amené à découvrir le livre « 72 dessins de David Hockney » (1971). Il y trouva un artiste qui célébrait son orientation sexuelle dans son travail et qui glorifiait la «bonne» vie gay de Los Angeles, à seulement 100 miles de lui.

Toutefois, lorsque Angus s'installe à Hollywood en 1975, il y découvre que la bonne vie gay n'existe pas pour les pauvres, «à moins, bien sûr qu’ils soient beaux», comme il le note amèrement. Angus, croyant qu'il était sexuellement peu attractif, est resté seul.

En 1980, à New York lors de la rétrospective Picasso au Musée d'Art Moderne, Angus fait une observation cruciale dans l'autobiographie sexuelle inhérente à l'œuvre de Picasso. Il déclare alors que "Picasso a démontré que rien [Y compris] l'orgasme ne peut être représenté - Picasso est le réalisme ultime."

Par la suite, Angus a commencé à peindre de grandes toiles sur son obsession personnelle de la solitude érotique. Trois grands tableaux qui définissent son milieu: Boys Don't Fall In Love (1984), Flame Steaks (1985), qui se déroule dans un bar de prostitués, et The Mysterious Baths (1985), qui met en scène une maison de bain gay.

Ses sujets lui ont fermé le monde l’art. Ils n’étaient pas commerciaux. La société gay bourgeoise désapprouvait ses représentations du politiquement incorrect, de la "mauvaise" vie gay, le monde de la drague, de la prostitution et de la solitude. Toutes les tentatives pour exposer ses oeuvres ont été rejetées.

En désespoir de cause , voyant que son travail n’avait pas de chance d’être accepté par l'establishment artistique, Angus se résigna à l'obscurité et la pauvreté. Il trouva une chambre dans un hôtel de New York où il put peindre, mais refusant le risque de l'humiliation en tentant d'exposer ses œuvres.

Cette réticence incita Robert Patrick à introduire cette "Emily Dickinson de la peinture" dans les pages de Christopher Street magazine, la plus lettrée des publications gay des années 1980. David Hockney lui acheta cinq grands tableaux.

Dans le début des années 1990 encore pauvre et incapable de payer le médecin, Angus apprit qu’il était atteint du Sida. Face à la mort imminente, il craint que son œuvre allait mourir avec lui. Mais dans les derniers mois de sa vie, trois expositions personnelles ont été montées. Sur son lit de mort, en 1992, quand il a vu les preuves au travers un livre de ses peintures, il s’est exprimé : «C'est le plus beau jour de ma vie."

Patrick Angus a finement observé les images de la sous-classe gay des années 1980 ; Et son œuvre est une contribution importante à l'héritage du réalisme social américain incarné dans l'œuvre d'artistes tels que Thomas Eakins, Winslow Homer, Edward Hopper, Reginald Marsh et Paul Cadmus. En outre, elles sont uniques dans l'histoire de l'art pour leur représentation de la compassion, de la nostalgie et de la solitude de certains hommes gay en milieu urbain.
Source : Turnbaugh Blair Douglas sur glbt.com









Boys do fall in Love




Green and Black




Steam Room 1, 1988




Because You're Young, 1989




Private Show




Left to My Own Devices, 1988




Reclining Nude-Darien, 1988









Nude by Fireplace, 1989






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