Edward Burra, 1905-1976. Angleterre
Edward Burra (29 Mars 1905 - 22 Octobre 1976) était un peintre anglais, dessinateur et graveur, surtout connu pour ses représentations de la pègre urbaine, la culture noire et de la scène du Harlem des années 1930.
Edward Burra, fils aîné de l’avocat Henry Curteis Burra et Ermentrude Anne Robertson-Luxford, est né le 29 Mars 1905 à South Kensington, Angleterre. Atteint d’une maladie rhumatismale (polyarthrite rhumatoïde), à l’age de treize ans, après une crise sévère, ses parents le retirent de l’école et encouragent ses dons artistiques, pensant qu’il ne pourrait jamais suivre une scolarité normale. Après des études d’art à la maison, il étudie à l’école d’art de Chelsea (1921-1923), puis au Royal Collège of Art (1923-1924). Il fit sa première exposition solo à la Galerie Leicester en 1929.
Burra, d'une famille bourgeoise, avait une fascination pour la classe inférieure et la pègre urbaine. Il aimait à passer des heures dans les cafés de marins et les maisons closes dans les villes portuaires de la Méditerranée, en particulier Marseille en France. Il a visité New York en 1933-34, où il découvrit la culture noire et la scène de Harlem. Ses peintures vivantes de Harlem dans les années 1930, sa période la plus célèbre, où il a capturé un moment de l'histoire incarnée par le jazz et la vie de rue et ont une affiliation avec de Chirico et George Grosz. Les dessins et aquarelles de Burra, inspirés par le cabaret, le music-hall et du théâtre lui ont valu la comparaison avec l'artiste allemand George Grosz, avec qui il partage un esprit similaire satirique et un œil aiguisé pour les détails révélateurs.
Son style est difficile à définir, influencé par le cubisme, le Dada et surtout le surréalisme, il est toujours resté indépendant, il n'a jamais été officiellement un surréaliste.
Il a surtout travaillé l’aquarelle en couches épaisses avec des couleurs vives, parce que travailler l’huile avec la maladie articulaire qui lui rongeait aussi les mains, était trop difficile. C’est peut-être la raison pour laquelle il est aujourd’hui un peintre un peu négligé.
Son travail au cours de la fin des années 1920 aux années 1940 a enregistré, avec un oeil aiguisé et un esprit tranchant et satirique, le ventre mou d'une société de cabarets et music-halls, chancelant vers la guerre.
Ayant beaucoup d’amis dans le monde du théatre et de la danse, il devint décorateur de théatre dans les années trente. Il conçut costumes et décors pour le Covent Garden’s et le Sadlers Wells. Il a conçu cinq ballets et un opéra, dont Frederick Ashton, "Rio Grande" (1931), Ninette de Valois "Barabau" (1936), Robert Helpmann du «miracle dans le Gorbals" (1944), de Bizet Carmen (1947), Ashton "Don Juan" (1948), et de Valois "Don Quichotte" (1950).
Il a beaucoup voyagé, entre la France, le Maroc, Barcelone, Séville où il peint des scènes influencées par la guerre civile espagnole, ainsi qu'à New York, Dublin et Paris. Quand il est devenu trop malade pour voyager à l'étranger il se concentre sur l'Angleterre.
Après le déclenchement de la guerre civile espagnole en 1936, ses travaux ont porté sur la cruauté, la violence et les horreurs destructrices. Comme sa série des « Squelettes» pour laquelle Burra a été influencée notamment par les muralistes mexicains et les gravures de José Guadalupe Posada (1851-1913), dont les représentations de squelettes animés ont eu un effet profond sur l’artiste. À Grenade en 1933, il assista à la flambée de violence qui a précédé la guerre civile espagnole. La brutalité et la destruction, le dénuement et la pauvreté sont devenus de fréquents sujets dans son art.
Au cours de la seconde guerre mondiale, il devient incapable de voyager, s’installe en Angleterre, et sa peinture s’attache à de grands paysages à l’aquarelle qui domineront le reste de son œuvre, des paysages sereins et lumineux, des tableaux floraux d'une intensité hallucinante, ainsi que des scènes bibliques inspirées par le Caravage et El Greco. Dans les années 1960, ses travaux ont protesté contre les ravages de l'Angleterre par les urbanistes et les constructeurs d'autoroute.
Burra était un petit homme malingre et étrange, gouverné par sa maladie qui déformait ses articulations dans une douleur chronique. "Le seul moment où je ne sens pas la douleur, dit-il, c'est quand je travaille. " Il croyait non en dieu mais en satan. C’était un buveur excessif qui aimait fréquenter les « bas-fonds », les milieux interlopes, les bars à marins, les prostitué(e)s, les bars gays, les voyous. Il aimait le frisson que lui procurait ces milieux. Sa devise était « toujours rejoindre la minorité ». Rejoignant en cela quelque peu Jean Genet.
Burra n’était pas ouvertement homosexuel. Il est resté célibataire toute sa vie. Mais il aimait fréquenter les bars gays, avait beaucoup d’amis homosexuels et possédait une sensibilité homosexuelle. On lui prête deux liaisons, l’une avec l’artiste Paul Nash dans les années vingt, et l’autre avec le danseur et metteur en scène de théatre William Chappell qu’il rencontra à Chelsea. Stevenson le décrit avec son deuxième amant: "Ils aimaient être ensemble, et s'asseoir appuyés l’un contre l'autre comme de petits enfants, jouissant du premier et plus simple plaisir de la chair, de la proximité».
Bien que dénuée de scènes explicitement gays, son œuvre est imprégnée d’homoérotisme peut-être parce que, dans ses descriptions de la vie nocturne en milieu urbain, les liaisons sexuelles de toutes sortes sont toujours une possibilité.
Burra a refusé l'adhésion de la Royal Academy en 1963, mais a été fait Commandeur de l'Empire britannique en 1971, et ses oeuvres sont inclus dans la plupart des grandes collections britanniques.
Miné par l'arthrite et la mauvaise santé, Burra est décédé le 22 Octobre 1976 à Hastings, en Angleterre.
Edward Burra, fils aîné de l’avocat Henry Curteis Burra et Ermentrude Anne Robertson-Luxford, est né le 29 Mars 1905 à South Kensington, Angleterre. Atteint d’une maladie rhumatismale (polyarthrite rhumatoïde), à l’age de treize ans, après une crise sévère, ses parents le retirent de l’école et encouragent ses dons artistiques, pensant qu’il ne pourrait jamais suivre une scolarité normale. Après des études d’art à la maison, il étudie à l’école d’art de Chelsea (1921-1923), puis au Royal Collège of Art (1923-1924). Il fit sa première exposition solo à la Galerie Leicester en 1929.
Burra, d'une famille bourgeoise, avait une fascination pour la classe inférieure et la pègre urbaine. Il aimait à passer des heures dans les cafés de marins et les maisons closes dans les villes portuaires de la Méditerranée, en particulier Marseille en France. Il a visité New York en 1933-34, où il découvrit la culture noire et la scène de Harlem. Ses peintures vivantes de Harlem dans les années 1930, sa période la plus célèbre, où il a capturé un moment de l'histoire incarnée par le jazz et la vie de rue et ont une affiliation avec de Chirico et George Grosz. Les dessins et aquarelles de Burra, inspirés par le cabaret, le music-hall et du théâtre lui ont valu la comparaison avec l'artiste allemand George Grosz, avec qui il partage un esprit similaire satirique et un œil aiguisé pour les détails révélateurs.
Son style est difficile à définir, influencé par le cubisme, le Dada et surtout le surréalisme, il est toujours resté indépendant, il n'a jamais été officiellement un surréaliste.
Il a surtout travaillé l’aquarelle en couches épaisses avec des couleurs vives, parce que travailler l’huile avec la maladie articulaire qui lui rongeait aussi les mains, était trop difficile. C’est peut-être la raison pour laquelle il est aujourd’hui un peintre un peu négligé.
Son travail au cours de la fin des années 1920 aux années 1940 a enregistré, avec un oeil aiguisé et un esprit tranchant et satirique, le ventre mou d'une société de cabarets et music-halls, chancelant vers la guerre.
Ayant beaucoup d’amis dans le monde du théatre et de la danse, il devint décorateur de théatre dans les années trente. Il conçut costumes et décors pour le Covent Garden’s et le Sadlers Wells. Il a conçu cinq ballets et un opéra, dont Frederick Ashton, "Rio Grande" (1931), Ninette de Valois "Barabau" (1936), Robert Helpmann du «miracle dans le Gorbals" (1944), de Bizet Carmen (1947), Ashton "Don Juan" (1948), et de Valois "Don Quichotte" (1950).
Il a beaucoup voyagé, entre la France, le Maroc, Barcelone, Séville où il peint des scènes influencées par la guerre civile espagnole, ainsi qu'à New York, Dublin et Paris. Quand il est devenu trop malade pour voyager à l'étranger il se concentre sur l'Angleterre.
Après le déclenchement de la guerre civile espagnole en 1936, ses travaux ont porté sur la cruauté, la violence et les horreurs destructrices. Comme sa série des « Squelettes» pour laquelle Burra a été influencée notamment par les muralistes mexicains et les gravures de José Guadalupe Posada (1851-1913), dont les représentations de squelettes animés ont eu un effet profond sur l’artiste. À Grenade en 1933, il assista à la flambée de violence qui a précédé la guerre civile espagnole. La brutalité et la destruction, le dénuement et la pauvreté sont devenus de fréquents sujets dans son art.
Au cours de la seconde guerre mondiale, il devient incapable de voyager, s’installe en Angleterre, et sa peinture s’attache à de grands paysages à l’aquarelle qui domineront le reste de son œuvre, des paysages sereins et lumineux, des tableaux floraux d'une intensité hallucinante, ainsi que des scènes bibliques inspirées par le Caravage et El Greco. Dans les années 1960, ses travaux ont protesté contre les ravages de l'Angleterre par les urbanistes et les constructeurs d'autoroute.
Burra était un petit homme malingre et étrange, gouverné par sa maladie qui déformait ses articulations dans une douleur chronique. "Le seul moment où je ne sens pas la douleur, dit-il, c'est quand je travaille. " Il croyait non en dieu mais en satan. C’était un buveur excessif qui aimait fréquenter les « bas-fonds », les milieux interlopes, les bars à marins, les prostitué(e)s, les bars gays, les voyous. Il aimait le frisson que lui procurait ces milieux. Sa devise était « toujours rejoindre la minorité ». Rejoignant en cela quelque peu Jean Genet.
Burra n’était pas ouvertement homosexuel. Il est resté célibataire toute sa vie. Mais il aimait fréquenter les bars gays, avait beaucoup d’amis homosexuels et possédait une sensibilité homosexuelle. On lui prête deux liaisons, l’une avec l’artiste Paul Nash dans les années vingt, et l’autre avec le danseur et metteur en scène de théatre William Chappell qu’il rencontra à Chelsea. Stevenson le décrit avec son deuxième amant: "Ils aimaient être ensemble, et s'asseoir appuyés l’un contre l'autre comme de petits enfants, jouissant du premier et plus simple plaisir de la chair, de la proximité».
Bien que dénuée de scènes explicitement gays, son œuvre est imprégnée d’homoérotisme peut-être parce que, dans ses descriptions de la vie nocturne en milieu urbain, les liaisons sexuelles de toutes sortes sont toujours une possibilité.
Burra a refusé l'adhésion de la Royal Academy en 1963, mais a été fait Commandeur de l'Empire britannique en 1971, et ses oeuvres sont inclus dans la plupart des grandes collections britanniques.
Miné par l'arthrite et la mauvaise santé, Burra est décédé le 22 Octobre 1976 à Hastings, en Angleterre.
Etude de nu
The Critics, 1932
Sir Gerald Du Maurier, 1932
Three sailors at a bar, 1930
The Yellow Cement Mixer, 1962
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