Guillaume Apollinaire, 1880-1918. France
Jean Metzinger (1888-1968), Portrait de Guillaume Apollinaire, 1910.
Giorgio de Chirico (1888-1978), Portrait (prémonitoire) de Guillaume Apollinaire, 1914.
Robert Delaunay (1885 - 1941) Portrait de Guillaume Apollinaire, 1911 - 1912. Gouache et peinture à l'essence sur toile, 100 x 75 cm (Etude inachevée)
La Joconde. Découpage original sur papier de carnet; 9,5 x 14,5 cm.
Le Pont Mirabeau, dans Alcools (1913).
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine.
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure.
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse.
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure.
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente.
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure.
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine.
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure.
Louis Marcoussis (1878-1941) Portrait de Guillaume Apollinaire, 1912
Rare lettre du poète rédigée sur le front de la Marne, contant les pluies d’obus et la recherche des boches.
Lettre autographe signée « G. de Kostrowitzky » à Mireille Havet.
« Si j’étais pas un homme, je serais mort. »
« Jeune Colombine en retraite. J’ai reçu votre lettre épatante. Décidément vous avez un sens exquis de l’art moderne. Ca c’est merveilleux, sans le savoir, vous cherchez ce que l’art populaire (est-ce populaire qu’l faut dire) produit pour me l’envoyer. Vous êtes, Mireille, une gonzesse de 1er ordre ! Vous aurez votre bague – je la fais … – J’ai pas beaucoup de temps pour vous écrire, parce que c’est sérieux. On a changé de secteur … Ah ! mes enfants … Si j’étais pas un homme, je serais mort. Mais je dirais, tout de même, qu’on s’est aperçu que j’étais pas un con et je vais monter de grade. On risque peut-être pas autant dans l’artillerie que dans les bobosses mais c’est rudement plus compliqué, ma vielle copine à qui je réserve une dent, mais une dent pour Mireille qui vaudra pour Clara, pour Léoncine, pour Havet, pour de et pour Soyecourt. Tu n’y couperas pas ma vieille et tu peux le dire à ta sœur et à ta mère. Merci du petit paquet, charmant délicieux. Mais faut rien envoyer, mes petits enfants. Rien. Je suis pas mal. N’y a que les obus et ce serait bien le diable ! Mais j’en ai reçu l’autre jour une pluie d’éclats pas ordinaire. Enfin, j’espère bien qu’on va me nommer logis. Ma petite Mireille, vos photos dans la lettre sont épatantes et je vous ai bien embrassées toutes les deux et votre maman. Elle dit plus rien. Vous demandez ce qu’on fait des Boches. Mais on n’en voit pas. Sans doute qu’ils n’existent pas. Les Boches c’est des trucs de 105, de 305, de 80 autrichiens, de 77. Et c’est quelque chose qu’on peut pas se figurer dans le civil (ou bien en se mettant dans les pattes d’une jolie femme) A bientôt. Mais écrivez nom d’une pipe. G. de Kostrowitzky »
Cahier d'Apollinaire, dit Cahier de Stavelot , 1899
Exemplaire de l'ouvrage, Alcools, Poèmes (1898-1913), 1913. Calligrammes
« Les calligrammes sont une idéalisation de la poésie en vers libres et la précision typographique à une époque où la police de caractères arrive à la fin de sa brillante carrière à l'aube de nouveaux types de lecture tels que les films et le phonographe. »
Guillaume Apollinaire
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