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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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mercredi 21 mars 2018




Orwell, réveille-toi, ils ont copié ton oeuvre.





L’inquiétant projet chinois pour noter la population

En Chine, à partir du 1er mai, les citoyens qui récolteront une mauvaise note sociale ne pourront plus prendre l’avion ni le train. Ce dispositif de notation fait partie d’un vaste projet du gouvernement chinois : le système de crédit social. Utilisant des milliers de données personnelles et administratives, l’outil devrait être effectif en 2020 pour distinguer les « bons » des « mauvais » Chinois… selon les critères du pouvoir en place.
C’était un scénario de la série britannique Black Mirror, qui imagine les conséquences extrêmes que pourrait avoir l’invasion des technologies dans nos sociétés. C’est désormais presque une réalité : en Chine, le gouvernement développe un gigantesque système de notation de ses citoyens, basé sur leurs comportements en ligne et dans la vie réelle.

Encore à l’étape de test, ce dispositif va connaître une première application concrète à partir du 1er mai. À cette date, les Chinois les moins bien notés se verront interdire temporairement certains moyens de transport.

Dans deux déclarations datées du début du mois de mars, la Commission nationale de réforme et développement chinoise annonce qu’une liste d’individus ayant commis des actes répréhensibles va être établie. Ces derniers ne pourront plus prendre l’avion ni le train pendant un an.

Sont concernés les Chinois qui ont propagé de fausses informations sur le terrorisme, causé des problèmes lors de vols, utilisé des tickets de transport périmés, oublié de payer des amendes, omis de régler l’assurance de leur entreprise, etc.

Des obstacles partout.

Cette décision annonce le lancement du « système de crédit social », un outil administratif en construction depuis 2014. Ce projet du président Xi Jinping consiste à attribuer une note aux individus, sorte d’indice de fiabilité, en fonction des informations que le gouvernement possède sur eux, de leurs actions passées à leur parcours scolaire, en passant par leur statut social et leur situation financière.

Traverser au feu rouge, ne pas acheter de produits chinois, oublier de payer ses amendes, fumer dans les transports en commun : ce sont des points en moins. Des diplômes, des partages d’articles positifs sur la Chine sur les réseaux sociaux : ce sont des points en plus.

En fonction de sa note, à partir du 1er mai, un Chinois pourra donc être autorisé ou interdit de transports (l’avion et le train) et, à terme, pour les moins bien notés, cela pourra être compliqué d’obtenir un visa, de s’inscrire sur des sites de rencontre, d’obtenir une promotion, etc.

Pire, dénonce l’organisation non-gouvernementale Human Right Watch, « ceux qui ont des notes faibles seront confrontés partout à des obstacles, de l’obtention d’un emploi au gouvernement à l’inscription de leur enfant dans l’école souhaitée. Nous ne savons pas encore qui va gérer ce système, si et comment nous pourrons contester les notes ou même si tout cela est légal ».

En effet, comment cette note sera-t-elle attribuée ? Pour le moment, c’est encore très nébuleux. Le gouvernement chinois pourrait fusionner les informations qu’il détient sur ses citoyens (administratives surtout), avec des données des géants du web en Chine, comme Alibaba (site de vente en ligne), Tencent (services internet et mobiles), Baidu (moteur de recherche en chinois), qui notent déjà leurs utilisateurs.

Des algorithmes se chargeront d’établir le score final. Certaines professions feront l’objet d’un examen particulier : les enseignants, les comptables, les journalistes et les médecins.

Puissant instrument de contrôle social

Pour le gouvernement chinois, c’est l’outil rêvé pour mieux contrôler sa population gigantesque et s’assurer de l’application de la loi et des règles sur son territoire. « Sans doute un outil parfait pour le contrôle des opposants », note la sinologue Séverine Arsène, dans une tribune sur ce sujet publiée dans le journal Le Monde. « Ce n’est pas un système de notation anodin. En évaluant les citoyens sur un éventail de comportements, des habitudes d’achat aux discours sur les réseaux sociaux, le gouvernement a l’intention de façonner une société sans problème », écrit Maya Wang, chercheuse pour Human Rights Watch.

Le gouvernement espère que son outil sera au point pour 2020. À cette date, le système de notation sera obligatoire pour 1,3 milliard de Chinois… Mais le « Big Brother » de l’Empire du Milieu est en fait déjà là. En 2017, la Cour suprême du pays a déclaré en conférence de presse que plus de 6 millions de Chinois avaient été privés de voyages aériens en raison de leur fort endettement ou de leur mauvais comportement social…



Source : Ouestfrance

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