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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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mardi 13 mars 2018


ça c’est Paris !




Paris, vendredi 9 mars 2018 (de la flotte, de la flotte, de la flotte...)


Bonjour. 

Allez, un petit mot un peu perso pour une fois. J'ai remarqué que ces temps-ci, je n'étais pas très loquace. Cela fait longtemps que je n'ai pas fait d'article digne de ce nom. Il y a surtout eu un enfilage de photos. Même si, je pense, elles racontent quelque chose de moi, un ancien "suiveur" disait me préférer plus bavard. Suiveur, et pas follower. Pas FOLLOWER. Je n'en peux plus. Halte à l'invasion du français par l'anglais. Je vous en supplie mes chers compatriotes, je ne vous comprends plus. Trop de mots anglais remplacent depuis quelques temps dans notre vocabulaire des mots français qui sont parfois un équivalent bien plus joli et compréhensible. 

Certes, l'évolution de notre société et de notre technologie a créée des appareils, des fonctions et des comportements originaux dont l'origine mondiale fait qu'il faut inventer de nouveaux mots, et l'anglais est une facilité évidente de compréhension générale. Mais cette solution acceptée par tous, a, il me semble, ouvert une brèche qui n'était pas nécessaire. De plus en plus, dans les médias et dans la rue, des termes français sont remplacés par des mots anglais sans que cela soit réellement nécessaire. 

Et pis, ce remplacement créée parfois un flou autour de la notion évoquée qui nuit à la compréhension du discours. De plus en plus, ce remplacement s'étend à de nombreux domaine, et faute d'avoir un vocabulaire anglais suffisant, l'auditeur, dont je suis, peut rester quelque peu pantois sur la signification réelle de ce qu'il vient d'entendre. Qui n'a pas entendu quelqu'un lui raconter une chose, et soudainement entendre surgir dans sa conversation un terme anglais qui pour le locuteur semble résumer pleinement sa pensée et pourtant que l'on ne comprend pas? 

Des exemples? Le buzz. La première fois que j'ai entendu ce mot, je ne savais pas ce qu'il voulait dire, pourtant pour mon interlocuteur, il semblait résumer parfaitement ce qu'il se passait à ce moment. Le langage doit évoluer, c'est certain. Et même, de toute façon, on ne peut l'empêcher d'évoluer. Mais je trouve qu'en quelques années, cette évolution vers l'anglais a été de plus en plus brutale, voir violente et, à mon idée, invasive. 

A l'heure où on parle de la francophonie, les belges, les québécois et quelques pays africains resteront ils les seuls dépositaires et défenseurs de la langue française? Un musée d'une langue que nous avons créée et que nous avons oubliée. Au Québec, ardent défenseur du français, des lois strictes canalisent fermement ce fameux remplacement au point qu'il est nécessaire de créer de nouveaux mots pour remplacer le seul terme anglais qui existe pour désigner une chose. 

Parmi les quelque 7 000 langues du monde, un grand nombre est en train de disparaître et ce phénomène s'accélère d'année en année. Selon l'UNESCO, 50 % des langues sont en danger de disparition ; une langue disparaît en moyenne toutes les deux semaines ; si rien n'est fait, 90 % des langues vont probablement disparaître au cours de ce siècle. Le français est une belle langue. Les langues appartiennent au patrimoine culturel immatériel de l'humanité. 

Chaque langue est une histoire, l'histoire d'un peuple. C'est elle qui est le ciment des hommes. Certaines langues qui contiennent des phénomènes linguistiques rares, voire uniques vont totalement disparaître. Et si elles n’ont pas eu le temps d'être répertoriées, inventoriées, enregistrées, elles seront oubliées à jamais. Une civilisation s'écroulera en partie. 

Le français n'est pas encore à ce stade évidemment, mais petit à petit, le vocabulaire s'étiole et de bien jolis mots tombent dans l'oubli. Je suis un fervent défenseur, par exemple, de l'accent circonflexe. Il est le représentant de l'origine latine de notre langue. Il est le S de l'antiquité qui lors de la simplification de notre langue qui jugeait que tous ces S, c'était trop pour elle, devait disparaître. Dans un sursaut de survie, ce S a accepté de se casser en deux et de monter sur sa lettre voisine pour rester dans le langage. Saluons ce courage et respectons cette envie de survivre en ne l'oubliant pas sur les mots.

A ce sujet : 



Bref, après cet aparté, j'ai eu envie de vous livrer un peu de mon dernier séjour à Paris la semaine dernière. Cela faisait au moins deux ans que je ne m'étais pas promené dans la capitale. Qu'est-ce que cela a pu me manquer ! Le Marais a beaucoup changé. Les boutiques de luxes ont poussé comme des champignons. Attention les parisiens ! le Marais, lieu historique pour les homos français est en train de disparaître. Il va devenir un quartier touristique pour les riches étrangers qui veulent acheter du Prada, Gucci et autres Galiano. Les petits bistrots sont en danger. Mais il reste encore des petites perles. Je vous parlerai d'un Burger hallucinant, royaume des tatas. A ce sujet, j'ai remarqué que le viril est en voie d'extinction, remplacé par des mecs de plus en plus efféminés. La folle s'émancipe et est de retour. Mais tout d'abord, le musées d'Art Moderne de la ville de Paris au Palais de Tokyo.






Le Palais de Tokyo






Le Palais de Tokyo doit son nom au quai de Tokio (l'actuelle avenue de New-York) sur lequel donne sa façade Sud, quai en bordure de Seine. Il est l'un des trois édifices permanents de l'exposition internationale de 1937 et destiné, selon le projet de 1934, à remplacer le musée du Luxembourg. Composé de deux ailes, le Palais abrite dans l'aile Ouest un centre d'art contemporain, le palais de Tokyo, tandis que l'aile Est, propriété de la ville de Paris, abrite le musée d'art moderne de la ville de Paris. L'enveloppe externe du bâtiment est totalement construite en marbre.

En 1932, confronté à l'exiguïté du musée du Luxembourg, et après l'abandon du projet d'Auguste Perret pour une cité des musées à l'emplacement du Trocadéro, l’idée de construire un musée d'art moderne de la ville de Paris est promue par Louis Hautecoeur, conservateur du musée des Artistes vivants installé, à l’époque, dans l’Orangerie du Luxembourg. En 1934, l'État décide alors de construire également un musée d'art moderne. La Ville de Paris, propriétaire des terrains, s’étant engagée à garantir l’emprunt lancé pour le financement de l’Exposition internationale de 1937, en contrepartie, l’État accepte finalement d'assumer la construction de deux musées d’art moderne, tout en s’engageant à remettre l’un d’eux à la Ville de Paris pour soulager le musée du Petit Palais : celui de l’État à l’Ouest et celui de la Ville à l’Est.

Le projet de Jean-Claude Dondel, André Aubert, Paul Viard et Marcel Dastugue, fut retenu parmi les 128 propositions du concours d'architecture, auquel participèrent les architectes les plus reconnus de l'époque, dont Le Corbusier ou Mallet-Stevens. Les lauréats édifièrent un bâtiment de style sobre et monumental, composé de deux ailes symétriques reliées entre elles par un grand péristyle, de part et d'autre d'un axe perpendiculaire à la Seine, sur lequel est situé le miroir d'eau. Celui-ci prend place sur la terrasse dominant le fleuve, en contrebas de l'escalier monumental appuyé sur la colline, qui est décoré des bas-reliefs intitulés « Allégorie à la gloire des Arts » d'Alfred Janniot et sommé de la statue représentant « La France » d'Antoine Bourdelle. L'édifice s'ouvre de hautes fenêtres donnant au Sud sur la Seine et la Tour Eiffel. Les plafonds vitrés permettent d'éclairer la plupart des pièces de manière zénithale avec la lumière naturelle. L'important décor extérieur de style Art déco est complété par les métopes Centaure et Eros de Marcel Gaumont côté Ouest, Sirènes et Hercule de Léon Baudry côté Est, les portes en bronze du ferronnier Szabo avec reliefs d'André Bizette-Lindet côté avenue du président Wilson, de Raymond Subes avec reliefs de Louis Dideron côté avenue de New York. De nombreuses statues isolées étaient placées sur les terrasses du miroir d'eau réalisé par Félix Févola, dont il ne reste que les Nymphes couchées de Louis Dejean, Léon-Ernest Drivier et Auguste Guénot.




Allégorie à la gloire des Arts d'Alfred Janniot 







La France d'Antoine Bourdelle



La collection du musée d'art moderne de la ville de Paris















































































































































































































































































Daniel Spoerri. Détrompe l'oeil - Forêt vierge. La Jungle ou Hommage au douanier Rousseau, 1961





6 commentaires:

  1. Ho mon dieu, que j'ai aimé votre article sur la langue française et la visite virtuelle du musée que j'aurais bien aimer faire avec vous étant un artiste et amant de l'Art en général.

    Il va sans dire que comme québécois, et fervent défenseur de notre belle langue française, je suis toujours surpris pour ne pas dire très déçu de comment vous les français intégrez à toutes les sauces des mots anglos à votre language.

    Ici au Québec, on se bat bec et ongle contre l'envahisseur du sud, les américains et leur culture. On essaie de trouver les bons mots pour ne pas que l'anglais fasse parti de notre vocabulaire. Ce n'est pas chose facile mais on essaie au moins.

    Chez vous vous avez l'émission copiée des USA, «The Voice» que vous n'avez même pas traduite (et en passant que vous prononcez très mal en «ZE Voice» alors que c'est plus «DE Voice», le TH se prononçant DE. Je suis parfait bilingue et j'ai enseigné l'anglais déjà) alors qu'ici au Québec c'est simplement «La Voix».

    Un simple exemple parmi trop d'autres comme «mail» qu'on dit «courriel» ici, «smartphone» qui sont pour nous des «téléphones intelligents», «drugstore» qu'on nomme «pharmacie» ici, «penalty» qu'on dit «punition» ici et j'en aurais pour des pages à vous en énumérer.

    Une des pire que j'ai entendu c'est lors d'un voyage en Belgique: nous sommes tous au jardin quand un autre invité arrive et dit au fils de notre hôte: "Alors Beaudoin, tu «simonises» ta voiture..." Alors là, nous 4 québécois, avons été estomaqués. Un court instant de stupeur et j'ai trouvé le sens de «simoniser».
    Ce cher Beaudoin était à «cirer» sa voiture le mot «simoniser» venant le la marque «SIMONIZ» d'un cire d'auto américaine.

    Bref, ici au Québec, comme vous le signalez si justement, on a un «Office de la Langue Française» qui veille à faire respecter la langue officielle du Québec partout et souvent dans les affichages publiques et les lieux de travail.

    Notre «français» vous les gens de France, vous avez peine à le comprendre alors que nous on vous comprend très bien mais, de grâce, cessez ces insertions anglophones qui sont un véritable snobisme souvent.
    Le Québec a été abandonné par la France il y a plusieurs siècles et notre régionalisme vient tout droit de la langue parlée au temps de Louis XIV.
    Elle a certes évolué mais elle reste aussi pur que possible.

    On est pas parfait et nous aussi on fait des erreurs mais toujours on essaie de la garder la plus «française» que possible.

    Amitiés de Montréal qui fut à un moment donné la deuxième ville française du monde après Paris.

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  2. Merci pour ton commentaire Jiel. Je me doutais que l'article te ferai réagir. J'ai pensé effectivement à toi quand je l'ai terminé. C'est vrai que la Belgique et le Québec sont les grands défenseurs de la langue française. C'est là que l'on trouve les meilleurs linguistes. Je salue vos efforts pour continuer à faire vivre le français. C'est vrai que ça ne doit pas être facile. Je suis abonné à des sites québécois et je suis parfois amusé de voir surgir de nouveaux mots français pour remplacer un terme anglais. C'est souvent désuet, touchant et parfois drôle. Je trouve parfois que ça va trop loin (le mot mail ne me dérange pas, et remplacer un spam par un pourriel, c'est moche, et ça ne marchera pas). Mais que faut-il faire? Réguler, encadrer le remplacement, ou, comme vous, un barrage quasi total. Je n'ai pas de réponse, même si on voit bien que chez vous le français est beaucoup moins chahuté qu'ici. Autre chose, j'ai vu que chez vous on disait LA porno et non LE porno, c'est étrange?

    Allez, amitiés. Et sauve le français avec tes camarades.

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  3. Merci de votre réponse.
    Comme vous le soulignez, on tente ici d'incorporer une certaine francisation des mots ou termes venant de nos voisins du sud.

    Pour LA porno, il me semble logique que ce soit féminin car c'est pour nous l'abréviation de LA pornographie.
    Ici, oui on utilise les mots «courriel» et «pourriel» qui pour moi ne sont pas «désuets» mais bien plus «français» que «mail» ou «spam» qui vient directement de l'anglais. J'entend déjà ici mon ami Franck, linguiste français de Vichy, me faire des arguments historiques que «mail» vient de «malle» donc plus français. Seulement, «mail» bien que venant du mot français «malle» s'écrit et se prononce effectivement en anglais.
    D'ailleurs, j'ai de beaux échanges avec ce «spécialiste» de Vichy qui est sûrement plus expert que moi, mais je trouve un peu «tordu» ses façons d'excuser les français pour l'utilisation de mots anglophones.

    Il me cite souvent la «langue qui est vivante et évolue toujours avec l'usage» mais il y a des limites à «bâtardiser» notre langue avec des utilisation douteuses de mots anglophones.
    Oui, on est ce petit village gaulois au nord du continent américain qui se battons pour la préservation de notre culture depuis la conquête britannique en 1769.
    D'ailleurs j'adore la chanson d' Yves Duteil, La Langue de Chez Nous, qui dépeint bien ce qu'est le Québec.
    À chaque fois que je l'écoute, j'ai des larmes aux yeux.

    https://www.youtube.com/watch?v=gkkWhzGKCbY

    Vive la culture française.

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  4. D'accord, bien entendu ! Néanmoins, hélas, les défenseurs de la francophonie sont bien connus pour défendre... la francophonie, en oubliant (et même au détriment !) des autres langues.

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  5. Jérome, défendre le français est une tâche immense qui réclame beaucoup d'énergie. Mais c'est une cause globale qui est le combat contre l'uniformisation de la culture.

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  6. @ Jéromo Tanguy,

    Je ne crois vraiment pas que défendre sa langue française se fasse au détriment d'autres langues.

    D'abord vous dire que je suis parfait bilingue (Fr.Angl.) depuis l'âge de 4ans donc, depuis 63ans. J'ai même enseigné l'anglais langue seconde dans des écoles secondaires (lycées) pendant 8années. Ceci dit, de façon globale, l'anglais est devenu, comme jadis le latin, LA langue des affaires et de la technologie. Elle n'est vraiment pas en danger à mon avis.

    L'espagnol est aussi une langue bien vivante et non plus en danger car très répandue même aux USA. Comme le français et l'anglais, elle connaît des variantes selon qu'elle est parlé en Espagne, au Mexique ou en Argentine. Il est de même pour le portugais pour avoir connu plusieurs brésiliens qui m'en ont parlé.

    Curieusement et pour votre information, nous les québécois on est assez jalousé par les anglos du Canada car EUX ont à se battre pour ne pas être assimilés par la culture américaine. C'est d'ailleurs pourquoi les provinces anglophones ont peine à produire de la culture typiquement canadienne tellement ils sont jumeaux de la culture américaine.

    Aux USA, on produit des DVDs comme partout et souvent, quand j'en achète, je constate que ceux-ci sont produits en anglais et en espagnol et RAREMENT ils ont le français inclus. Les «Bluray» eux ont toutes ces langues incluses souvent.

    Autre curiosité, quand on visite la ville de Vancouver au Canada, on est surpris d'y voir beaucoup de chinois dans la ville, les menus de restaurants et autres lieux publiques. Le chinois est en train de devenir une langue qui envahit l'espace de la planète.

    Alors, devant toutes ces menaces d'envahisseurs de langues autres que le français, ne soyons pas frileux de vouloir défendre NOTRE langue.

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