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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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jeudi 29 septembre 2016




Dante Alighieri, 1265-1321. Italie






Sandro Botticelli (1445-1510). Portrait de Dante, vers 1495. Huile sur toile, 54.7 cm x 47.5 cm. Bibliothèque et fondation Martin Bodmer





La Divine comédie



« Vous qui entrez, laissez toute espérance »



Surgie à l'aube de la poésie italienne en langue vulgaire, la Comédie (devenue la Divine Comédie [La Divina Commedia] dans le commentaire des premiers exégètes) n'a cessé de représenter, pour toute l'histoire de la littérature italienne, le « livre de l'origine »

Elle est considérée comme le premier grand texte en italien : la langue dans laquelle elle est écrite a eu une influence considérable sur l'idiome moderne de la péninsule. Du point de vue littéraire, Dante fait référence explicite à l’Énéide et à l'Apocalypse de Paul, les deux textes antiques les plus connus dans le genre des récits de voyage.

En l’an 1300, le premier jubilé de la Chrétienté se passe à Rome. Dante y participe comme le représentant officiel de la ville de Florence. Pris dans la tourmente politique de l’époque il est condamné à mort par contumace. Il passe une vingtaine d’année en exil et meurt à Ravenne en septembre 1321. Il est enterré selon sa volonté dans l’église des Franciscains. C’est pendant son exil qu’il compose La divine Comédie (publication de l’enfer en 1314 ; du purgatoire en 1315 ; du Paradis de 1319 à 1320).





Masque mortuaire de Dante




Le poème est composé de 14233 vers dans cent chants répartis en trois parties (de trente trois chants, excepté l'Enfer qui contient un chant préliminaire, chacune jouant avec la valeur mystique des nombres trois et cent) appelées cantiche : Inferno (Enfer), Purgatorio (Purgatoire) et Paradiso (Paradis).





Dante expliquant la Divine Comédie (1465), par Domenico di Michelino.



Le poète narre un voyage à travers les trois règnes supraterrestres qui le conduira jusqu'à la vision de la Trinité. Sa représentation imaginaire et allégorique de l'au-delà chrétien est un sommet de la vision médiévale du monde développée par l'Église catholique romaine. 





 La Divina Comedia, édition de 1555




La Divine Comédie raconte l'itinéraire fictif de Dante, sous la tutelle des trois saintes femmes, Marie, Sainte Lucie et Béatrice, dans l'outre-tombe, en l'an jubilaire 1300. Le voyage commence la nuit du jeudi au vendredi saint et s'achève au purgatoire le mercredi saint (au paradis le jour est éternel et ne compte plus). Après Enée et saint Paul, venus, l'un y chercher la preuve providentielle de la mission impériale de Rome, l'autre en champion de la foi chrétienne, Dante est le troisième homme à qui il ait été donné de parcourir l'outre-tombe, afin de rappeler à la mémoire de l'humanité corrompue l'indissoluble unité des deux institutions, voulues par Dieu, de l'Église et de l'Empire.

L'Enfer, gouffre provoqué par la chute de Lucifer, a la forme d'un gigantesque entonnoir dont la plus large circonférence a pour centre Jérusalem (lieu de la passion du Christ) et dont la pointe inférieure se trouve au centre de la terre (lieu dont la totale obscurité est négation de Dieu, qui est lumière). Il est divisé en 9 terrasses, ou cercles concentriques. Aux antipodes de Jérusalem surgit l'île montagneuse du Purgatoire, dont la masse correspond à celle de la terre, déplacée par la chute de Lucifer. La base de cette montagne (ou Antépurgatoire) plonge dans l'atmosphère, au-dessus de laquelle s'élève la cime du Purgatoire proprement dit, échelonné en 7 terrasses, ou girons, au sommet desquels s'étend le luxuriant plateau du Paradis terrestre, d'où Dante et Béatrice s'envolent successivement à travers les 9 ciels du Paradis, jusqu'à l'empyrée. 






William Adolphe Bougereau (1825-1905) Dante et Virgile en Enfer, 1850. Huile sur toile, 281 x 225 cm. Musée d'Orsay. Paris




L'Enfer




Première page de l'Enfer dans un manuscrit enluminé







La carte de l'Enfer par Sandro Botticelli, entre 1480 et 1490,  Pointe d'argent, encre, coloré à la détrempe, 33 × 47,5 cm. Bibliothèque apostolique vaticane









Les illustrations des Chants de cet article sont celles de William Blake (1757-1827), 102 planches à la mine de plomb, plume et aquarelle, réalisées entre 1824 et 1827. Ces planches sont une commande de John Linnell. Il réalisa 72 planches pour l'Enfer, 20 pour le purgatoire et 10 pour le Paradis. Ne parlant pas l'italien, il s'appuie pour cela sur la traduction de Henry Francis Cary. Mais frustré, il apprend l'italien et lit le poème dans le texte en un temps record. Cette oeuvre restera inachevée puisqu'il meurt en plein travail. 11 planches seulement, toutes concernant l'Enfer, sont signées et donc considérées comme terminées. (Vous pourrez trouver l'ensemble des planches ICI)




La structure de l'Enfer, en forme d'entonnoir qui rejoint le centre de la Terre, est composée de neuf cercles. Dante et Virgile poursuivent leur chemin en parcourant les cercles qui se déroulent en spirale jusqu'au plus profond de la Terre. Au fur et à mesure qu'ils descendent, les cercles se rétrécissent. Plus l'on descend, plus l'on s'éloigne de Dieu et plus grand est le poids du péché. On retrouve ainsi une conception de l'Eglise catholique selon laquelle les peines de l'Enfer sont proportionnées aux pêchés de chacun. Au centre, Lucifer a trois bouches infernales par lesquelles les trois plus grands criminels de Histoire sont déchirés sans relâche : Judas Iscariote qui trahît Jésus, Brutus et Cassius tous deux traîtres de César.





Sandro Botticelli, l'Enfer de Dante, 1481




Le Chant I de l'Enfer sert de préambule à la totalité du poème de la Divine Comédie de Dante Alighieri. Il se déroule dans une forêt puis sur les pentes qui conduisent au sommet d'une colline. Nous sommes dans la nuit du 7 au 8 avril 1300 (Vendredi saint), ou, selon d'autres commentateurs, entre le 24 et le 25 mars 1300 (anniversaire de l'Incarnation de Jésus Christ). Dante y rencontre Virgile qui l'accompagnera dans la visite de l'Enfer, première étape dans la purification du péché.


« Au milieu du chemin de notre vie
je me retrouvai par une forêt obscure,
car la voie droite était perdue.
»


Sur la voie escarpée du bonheur, Dante s’est égaré : trois fauves lui barrent la route, ce sont trois passions qui se déchaînent dans son cœur comme dans le monde politique des cités, trois fléaux qui rendent l’homme étranger à sa nature initiale, trois passions symbolisées par la panthère, le lion et la louve : Luxure, Orgueil, Avarice (au sens médiéval de convoitise et cupidité)

« une louve qui paraissait dans sa maigreur
chargée de toutes les envies,
et qui fit vivre bien des gens dans la misère[…]
Elle a nature si mauvaise et si perverse
que jamais son envie ne s‘apaise.
et quand elle est repue elle a plus faim qu’avant.
»





Blake. Dante échappant aux trois bêtes




Le Chant II de l'Enfer sert de préface au cantica de Dante Alighieri, le vrai voyage vers l'Enfer ne commençant qu'au chant III. Dante est plongé dans l'incertitude, il ne sait s'il doit continuer son chemin avec Virgile ; ce dernier le rassure en lui disant que c'est Béatrice elle-même qui lui a demandé de venir sortir Dante de son trépas. Dante, galvanisé, plonge, avec son guide, aux Enfers.






La mission de Virgile







Virgile et Dante entrant dans la forêt





Au vestibule de l’Enfer, loge la lâcheté. (Chant III )

C’est là que réside la grande foule de ceux qui vécurent mollement trop attachés à leur petit confort pour oser de grandes choses ni dans le Bien ni dans le Mal. Ils sont sans cesse harcelés par les insectes qui les aiguillonnent vainement. De leur vivant, ils n’avaient su ni trancher ni vouloir.

« cet état misérable est celui des méchantes âmes des humains
qui vécurent sans infamie et sans louange et qui ne furent que pour eux-mêmes...
Les cieux les chassent, pour n’être pas moins beaux
et le profond enfer ne veut pas d’eux,
car les damnés en auraient plus de gloire
».





L'inscription au-dessus de la porte de l'Enfer




Au début de ce chant c'est la porte de l'enfer elle-même qui semble prendre la parole et dit:

"Par moi on va vers la cité dolente ;
Par moi on va vers l'éternelle souffrance ;
Par moi on va chez les âmes errantes.

La Justice inspira mon noble créateur.
Je suis l'œuvre de la Puissance Divine,
de la Sagesse Suprême et de l'Amour.

Avant moi, rien ne fut créé
sinon d'éternel. Et moi, je dure éternellement.
Vous qui entrez, abandonnez toute espérance."





Le Vestibule de l'enfer et les âmes se rassemblant pour traverser l'Achéron 








Caron et les âmes condamnées



Le Haut et le Bas Enfer:

Le Haut Enfer (cercles 1 à 5) regroupe les pécheurs d’incontinence (ex passione). Le Bas Enfer (cercles 6 à 9) dans l’enceinte de la cité de Dité, l’ange du mal, également appelé Lucifer, regroupe les pécheurs de malice (ex electione). Caron, démon aux yeux de braise est chargé de faire traverser l’Achéron, un fleuve qui sépare le vestibule du premier cercle du haut enfer.









  • Premier cercle de l’enfer : Les limbes (Chant IV)


Elles renferment les Vertueux non baptisés ou nés avant le Christ.

« Ils furent sans péchés; et ils ont des mérites;
ce n’est pas assez car ils n’ont pas eu le baptême
qui est la porte de la foi que tu as;
et s’ils vécurent avant la loi chrétienne,
ils n’adoraient pas Dieu comme il convient […]
Pour un tel manque, et non pour d’autres crimes,
nous sommes perdus et notre unique peine,
est que sans espoir nous vivons en désir
»



Dante y croise, Homère, Horace, Ovide et Lucain. Il rencontre aussi Aristote « maître de tous les savants », Socrate, Platon, Euclide, Ptolémée, Avicenne, Galien et Hippocrate.





Homère portant l'épée et ses compagnons







Homère et les anciens poètes



L' Enfer.

Minos distribue à chacun le sort qui lui revient en fonction de ses dispositions intérieures (tendances vitales) et de son opiniâtreté dans le mal.

Dans les premiers cercles se lamentent les incontinents de toutes sortes, incapables de se contrôler. Dans les cercles inférieurs de la cité de Dité gisent tous ceux qui ont péché par malice. Ils disposaient d’assez de volonté pour bien agir mais ils ont délibérément mis leur intelligence au service de leur passion. Dans les derniers cercles se tordent ceux qui ont péché par bestialité et monstruosité.





Minos



  • Deuxième cercle des Enfers : les Luxurieux (Chant V)


Minos, ancien roi de Crète, devenu démon ailé, sombre et barbu, avec de longs serpents qui s’enroulent sur ses jambes, juge les âmes qui se présentent en enfer. Le jugement est rendu en 8 tours de queue et l'âme se retrouve sur le cercle qui correspond à son péché. Minos a connu de nombreuses aventures amoureuses après que sa femme Pasiphaé, l’eut trompé avec un taureau en entrant dans une vache de bois ce qui engendra le Minotaure. Jalouse, elle jeta un sort à Minos de sorte qu’il tuait toutes ses maîtresses car des scorpions et des serpents apparaissaient dans sa couche.

Les luxurieux, condamnés pour avoir commis le péché de chair, sont jetés brutalement dans tous les sens. Dans ce cercle, on trouve, Didon, reine de Carthage qui séduisit Enée venu fonder une ville, Sémiramis reine d’Egypte de Chaldée et de Assyrie qui avait autorisé l’inceste. Cléopâtre reine d’Egypte qui fut maîtresse de César puis d’Antoine, Hélène en partie responsable de la guerre de Troie, Pâris qui enleva Hélène, Achille qui combattit par amour, et aussi Tristan, héros de la Table Ronde, amant d'Yseult, femme de son oncle, et Francesca Da Rimini dont l'histoire est devenue célèbre grâce à Dante.





Le cercle des Luxurieux, Francesca Da Rimini



  • Troisième cercle des Enfers : Les Gourmands (Chant VI)


Les Cerbères, des monstres ailés, aux jambes de bouc, à la queue de chien, avec quatre bras et 3 têtes de chiens, gardent les gourmands qui sont soumis continuellement à une pluie éternelle froide, à de la grêle, à de la neige. Cerbère, amadoué par un gâteau proposé par Deiphobé et Psyché, a fauté en laissant pénétrer des mortels dans le royaume des morts.

Virgile trompe la furie de la bête en lui lançant à pleines mains des poignées de terre « Tel un chien aboyant se calme quand il a sa pâtée sous la dent, car il s’acharne et s’évertue à la dévorer » de même, Cerbère se tait et laisse Dante interroger Ciacco, un ses concitoyens, sur les désordres que l’appétit provoque dans Florence:

« Ta ville est pleine d’envie au point que le sac en déborde »

Dante lui demande ce qu'il est advenu de Farinat, Ciacco lui répond qu'il est parmi « les âmes les plus noires de l'enfer » (voir le Chant X)





Le cercle des Gourmands avec Cerbère







Cerbère, première version







Cerbère, seconde version



  • Quatrième cercle : Avares et Prodigues (Chant VII)


Ploutos, dieu grec des richesses, est le gardien de ce cercle. La peine est identique pour ces deux groupes qui roulent continuellement de gros rochers et s’injurient de troupes à troupes. Ces poids représentent les richesses mal amassées ou mal dépensées.

Enfermés chacun dans leurs excès Avares et Prodigues se cognent et s’essoufflent. Leur démesure les condamne à ne pouvoir avancer; l’énergie de leur trépidation ne produit rien; leur attitude est vaine.

« mal donner et mal tenir leur a ôté
le beau séjour et mis en cette échauffourée…
Pourquoi tiens-tu ?
Pourquoi lâches-tu ?
»

Monologue de Virgile à propos de la divinité Fortune.





Ploutos







La Déesse de la Fortune







Le Styx et les Coléreux se battant







Dante et Virgile passant le Styx



  • Cinquième cercle : Les Colériques, les Rancuniers, les Mélancoliques (Chants VIII et IX)

Avec le 5ème cercle on entre dans le bas enfer, la cité de Dité (Lucifer), gardée par de grandes murailles, auquel on accède en traversant le Styx (un marais boueux) avec la barque de Phlégias, démon cornu et ailé. Irrité par Apollon, Phlégias avait mis le feu au temple de Dieu : il est le modèle même de la colère excessive. Les coléreux, tel Filoppo Argenti, sont plongés dans la vase du Styx et ne peuvent parler distinctement : sous l’empire de la colère, les paroles s’étranglent dans le gosier.


« Combien se prennent là haut pour de grands rois
qui seront ici comme porcs dans l’ordure,
laissant de soi un horrible mépris.
»


Filippo Argenti, damné et ennemi personnel de Dante, qui paraît-il, l'aurait souffleté en public, périt dévoré par les âmes en colère et par lui-même. Virgile et Dante se retrouvent bloqués aux portes de la cité de Dité, Virgile tente de trouver un compromis avec les démons mais finalement ceux-ci se cloîtrent et refusent d'ouvrir la porte.





Virgile repoussant Filippo Argenti du bateau de Phlégias



Après les mille démons, les trois furies gardent les remparts de la cité de Dité derrière lesquels percent les trois derniers cercles de L’Enfer.

Au sommet de la tour enflammée de la cité apparaissent les trois furies aux formes et gestes lascifs. Elles arborent pour cheveux des serpents. Ce sont les Erinnyes : la première, Mégère, la seconde, Alecto, la troisième, Tisiphon, elles appellent Méduse la plus jeune des filles de Gorgone pour mieux s’opposer à la présence de Virgile.

« Déjà venait par les terribles eaux
le fracas de son plein d’épouvante »

Quand un messager du ciel qui traversait le Styx à pied sec fait fuir les furies. Vigile et Dante pénètrent alors dans la citadelle désolée. Partout se chevauchent des tombeaux aux couvercles défaits d’où s’élèvent les plaintes des hérétiques.





L'Ange traversant le Styx







L'Ange à la porte de la cité de Dité



  • Sixième cercle de l’Enfer : Les Hérétiques couchés dans des tombes brûlantes (Chants X et XI)

Les hérétiques couchés dans des tombes éternellement brûlantes sont gardés par des femmes démons, les Furies (Mégère, Alecto, Tisiphon) aussi appelées Erinnyes dans la version latine. Les furies sont coiffées de serpents.

Dante condamne comme hérétiques tous les hommes assez présomptueux pour faire de leur pensée et de leur volonté propres la mesure de toute chose.

Les Damnés sont les épicuriens, Farinata degli Uberti, Cavalcante Cavalcanti, le pape Anastase II. L'un des damnés informe Dante sur son futur exil de Florence (janvier 1302) ainsi que du triste destin de son parti, lorsqu'il reviendra en juin 1304 et qu'il se rendra compte que les efforts de son parti (les guelfes blancs : l'un des nombreux clans qui se sont disputé Florence au début du XIVe siècle avant l'arrivée des Médicis, en 1434) étaient vains.

L’esprit de parti est dénoncé dans le personnage de Farinata degli Uberti qui aima passionnément sa patrie mais ne laissa dans son sillage que haine et esprit de vengeance. Sans la Grâce divine, sans la charité, la volonté verse dans des excès tyranniques.





Dante conversant avec Farinata degli Uberti



A la fin du Chant XI, Virgile explique à Dante l’ordonnance de l’enfer selon l’échelle des maux pensée par Aristote

Le mal est dans l’injustice mais on peut être injuste par l’usage de la force ou par l’usage de la fraude. La fraude étant le mal propre à l’homme (être doté d’intelligence par Dieu) les fraudeurs sont plus profondément ancrés dans le mal que les simples violents surtout quand les fraudeurs rompent les liens de la confiance et trompent non un simple étranger mais un proche, un ami.

On peut être injuste
  • par fraude,
- envers celui qui a accordé sa confiance : traître
- envers celui qui n’a pas accordé sa confiance : Hypocrite, Sorcier, Faussaire, Tricheur

  • par force,
- envers autrui et ses biens : Assassin, Voleur
- envers soi-même: suicide, dissipation, mélancolie
- envers Dieu : blasphème, sodomie, usure



  • Septième cercle : les violents (Chants XI à XVII)


Le septième cercle est divisé en trois girons.


Le premier giron : ceux qui violentèrent leur prochain, (Chant XII).

Dans le 1èr giron, le Minotaure, moitié homme, moitié taureau, symbole de la barbarie en Grèce, garde les violents contre leur prochain dans un fleuve de sang brûlant (le Phlégéton). Dante y croise des empereurs défunts : Alexandre; Denys, tyran de Sicile; Attila; Pyrrhus et Sextus mais aussi des tyrans contemporains comme Azzolino III, tyran des Marches, gibelin qui massacra un grand nombre de Padouans. D’autres violents sont criblés de flèches par les Centaures, des être moitié cheval, moitié taureau.





Divine Comédie de Dante . L'Enfer avec un commentaire de Fra Guido de Pise. Dante et Virgile devant le Minotaure vers 1328-1330. CHANT 12. folio 95R. Sienne, Italie







Le Minotaure






Les centaures et la rivière de sang




Le deuxième giron : les violents contre eux-mêmes (Chant XIII)

Dans le 2ème giron on trouve les suicidés, des violents contre eux-mêmes qui sont transformés en buissons dans la forêt des Harpies, monstres aux corps d’oiseaux et têtes de femmes, perchés sur les arbres. Les Harpies enlèvent des feuilles aux arbres des suicidés, ce qui en fait un supplice atroce. Dante compatit au récit de Pier delle Vigne, ministre de Frédéric II injustement accusé de trahison, emprisonné et mutilé, mais contrairement à la sagesse grecque, Dante ne reconnaît aucune légitimité au suicide.

Dans la forêt des suicidés, Dante et Virgile croisent deux formes humaines qui fuient devant eux, arrachant tout sur leur passage et brutalisant ainsi elles-mêmes leur chair jusqu’à ce que des chiennes faméliques les rejoignent et les dévorent. Tel est le châtiment de ceux qui ont péché contre eux-mêmes par dissipation.





Le bois des suicidés: Les Harpies et les suicidés






Les chiens de l'Enfer chassant les suicidés




Le troisième giron : les violents contre Dieu et contre la nature

Dans le 3ème giron, on trouve les violents contre Dieu et contre la nature, les blasphémateurs (Chant XIV), Les intellectuels dévoyés, les sodomite (Chants XV et XVI) et les violents contre l’art, les usuriers (Chant XVII).

Les blasphémateurs (Chant XIV) se lamentent dans l’atmosphère étouffante d’un désert de sable que couvre une pluie de flammes.

Dante y rencontre Capanée qui, fier et arrogant jusqu’à la fin des temps, se moque de son châtiment (et aussi des dieux) et ne baisse pas la tête. On apprend aussi les origines du Styx, de l'Achéron et du Phlégéton.





Les Blasphémateurs avec les usuriers et les sodomites







Capanée le Blasphémateur







La figure symbolique du cours de l'histoire humaine décrit par Virgile




Les intellectuels dévoyés (Chant XV) subissent le supplice du feu.

Le chant XV de l'enfer est un hommage à Brunetto Latini. Ce dirigeant florentin qui introduisit l'enseignement des sciences politiques et de l'art oratoire à l'université se caractérisait par une grande hauteur de vue. Il écrivit une encyclopédie en langue d'oc (Le trésor) .

Dante et Virgile voient venir vers eux un groupe de damnés. Dante reconnaît son maître Brunetto Latini. Les vers 30 à 120 de ce chant nous restituent une émouvante situation de retrouvailles entre maître et disciple, sous le regard bienveillant de Virgile.

« Ainsi observé par semblable troupe,
je fus reconnu par l’un d’eux, qui me saisit
par le bord de mon habit, et s’écria : "Quelle merveille!"
Et moi, quand il étendit son bras vers moi,
je fixai mon regard sur cette face cuite
que le visage brûlé ne m’empêcha pas
de le reconnaître ;
et baissant la main vers son visage,
je répondis : "Vous êtes ici, Sire Brunetto?"
»

Dante s’attarde à parler avec Brunetto dont le visage est brûlé par les flammes.

Les sodomites, les violents contre la nature. (Chant XVI)

Virgile et Dante y rencontrent trois hommes d'État (Guido Guerra, Thegghiajo Aldobrandi et Jacopo Rusticucci), qui étaient soit soldats, soit valeureux chevaliers. Toujours autant défigurés par les flammes, ils demandent à Dante si Valeur et Courtoisie ont toujours place à Florence. Dante leur répond que non, la richesse et l'orgueil ont corrompu leur belle cité, finalement ils demandent encore à Dante de parler d'eux lorsqu'il reviendra parmi les vivants.

À la fin du chant Virgile et Dante lancent une corde au fond d'un bassin, où se jette Phlégéton, pour leur permettre de passer au cercle suivant, à noter que la corde était autour de Dante depuis le premier chant, il entreprenait d'attraper la panthère avec celle-ci. Après qu'ils eurent lancé la corde, on apprend la venue d'un monstre horrible, Géryon, qui symbolise la fraude.





Dante et Virgile rencontrent les sodomites, chant XVI de l’«Enfer». «La Divine Comédie, détail d’un manuscrit de Guido da Pisa, vers 1345.







Le châtiment de Jacopo Rusticucci et de ses compagnons



Les usuriers (Chant XVII)

Dante descend seul dans la fausse des usuriers : chacun porte piteusement à son cou les armoiries de son clan.


Puis sur le dos du monstre Géryon, Dante et Vigile s’enfoncent vers d’autres noirceurs. Géryon est un monstre composite : « sa face est celle d’un homme juste tant elle avait l’apparence bénigne » mais tout le corps est un assemblage de bestialités diverses: deux pattes velues de félin, un corps souple et retors de serpent, une queue venimeuse de scorpion. Cet être hybride sait composer toutes les natures et tous les visages pour mieux tromper.





Les usuriers






Geryon convoyant Dante et Virgile au bas de Malebolge


  • Huitième cercle (Chants XVIII à XXX) : Les fraudeurs

Ce cercle est formé d’un puits profond divisé en dix bolges au dessus d’eux, chacun des ponts convergent vers le puits central.

Une bolge est l'une des dix fosses concentriques encerclées de murs et surplombées de ponts rocheux semblables aux fortifications externes d'un château et qui constituent le Malebolge.


- Premier bolge, les séducteurs et ruffians.

Dante y croise Jason qui par ruse déroba la toison aux Colchidiens en séduisant Médée, la fille du roi pour la délaisser ensuite; Dante y reconnaît aussi des contemporains comme Vénédico Caccianemico, personnage influent des Guelfes de Bologne qui prostitua sa propre sœur Ghisolabella pour complaire au Marquis de Ferrare. Leur châtiment est le fouet.





Les démons tourmentant les Séducteurs au Malbolge






Les démons sous le pont



- Deuxième bolge : les flatteurs plongés dans un fleuve de fiente humaine

Dante y reconnaît Alessio Intermini de Lucques, flatteur au possible,  ses mensonges dont il ne s'est jamais lassé l'ont poussé dans cette fosse.





Dante et Virgile contemplant la fosse des flatteurs



- Troisième bolge : Dénonciation virulente de la corruption vénale de la papauté

Le 3ème Bolge est réservé aux simoniaques, hautes autorités ecclésiastiques qui ont trafiqué des choses saintes en détournant à leur profit les biens de l’église. Ils sont plongés la tête en bas dans des trous, des flammes leur brûlent la plante des pieds. Les damnés sont accrochés par les jambes et lorsqu'un « successeur » vient aux Enfers, il le remplace ; ainsi s'entassent dans « les fentes du roc » les simoniaques. Le pape Boniface VIII qui a réclamé pour l’église l’exemption fiscale et la suzeraineté temporelle enfoncera le pape Nicolas III. L’empereur Constantin en dotant l’église de richesses matérielles y sera précipité à cause de sa cupidité.

Dante et Virgile y rencontrent Simon le Mage, qui malgré ses nombreuses connaissances dans la magie (comme son nom l'indique), a tenté d'acheter le don des miracles aux apôtres.





Le pape simoniaque



- Quatrième bolge : ceux qui ont trompé par de fausses divinations sont condamnés à marcher la tête tournée vers l’arrière; ceux qui prétendaient connaître le futur par la magie marchent à l’aveugle (Chant XX).

Dante et Virgile y rencontrent Amphiaraos (l'un des rois qui assiégèrent Thèbes, étant devin, il s'était prédit qu'il allait mourir, il chercha donc à fuir de la bataille mais la terre s'ouvrit et l'engloutit à tout jamais) et Tirésias qui put changer de sexe en frappant d'un coup de son bâton deux serpents enlacés; la fille de ce dernier, Manto, est aussi présente, et en la voyant Virgile conte à Dante l'origine de sa ville : Mantoue. Ils aperçoivent aussi différents astrologues comme Michel Scot ou Bonatti.






Les Nécromanciens et Augures



- Cinquième bolge : réservé à tous ceux qui utilisent les fonds publics à leur profit (Chant XXI et XXII)

Trafiquants, prévaricateurs, concussionnaires, sont jetés dans un lac de poix bouillante et tourmentés par les démons.





Le Diable jetant le magistrat Lucchese dans le lac de poix bouillante des fonctionnaires corrompus







Virgile avilissant les Démons







Les Démons se mettant en route avec Dante et Virgile







Les Démons avec Dante et Virgile à côté de la fosse







Ciampolo le narrateur tourmenté par les Démons







Ciampolo le narrateur tourmenté par les Démons






Les Démons parleurs se battant



- Sixième Bolge, (Chant XXIII) Les hypocrites portent de lourdes charges dorées avec du plomb à l’intérieur. 

En présentant les Hypocrites sous les apparences de moines en procession, Dante fait allusion aux religieux placés à la tête de Florence en 1266 par les Gibelins pour apaiser le peuple, mais qui furent tout aussi corruptibles que les laïcs.

Dante y rencontre aussi Caïphe (le grand-prêtre qui conseilla la mort du Christ, car avait-il dit : « Il vaut mieux que l'un meure pour tous plutôt que tous pour un ») Caïphe et les membres du Sanhédrin qui condamnèrent Jésus ont une peine particulière, ils sont crucifiés par trois pieux sur la terre.





Dante et Virgile échappant aux Démons






Les Hypocrites et Caïphe




- Septième bolge (Chants XXIV et XXV): les voleurs des choses de Dieu

Ils sont mordus par des serpents puis métamorphosés en serpents avant d’être réduits en cendre et finalement ramenés à la vie pour être éternellement tourmentés. Dante croise Vanni Fucci qui pilla une sacristie à Pistoia et laissa accuser un innocent. À la fin de son discours Fucci lève les mains au ciel et défie Dieu en le blasphémant, aussitôt s'enroule autour de son cou un serpent, puis un autre qui lui lie les bras, ainsi privé de la parole et de ses bras, il s'enfuit en courant. Peu après arrive Cacus, un centaure, qui, comme nous le conte Virgile, après avoir délaissé Hercule, fit couler beaucoup de sang. En colère il demande où est le blasphémateur, et court à sa recherche.





Les voleurs et les serpents






Le châtiment des voleurs







Le serpent attaquant Vanni Fucci






Vanni Fucci défiant Dieu






Le centaure Cacus






Le serpent de six pieds attaquant Agnolo Brunelleschi







Agnolo Brunelleschi à moitié transformé par le serpent







Le serpent attaquant Buoso Donati







Buoso Donati transformé en serpent; Francesco De 'Cavalcanti re-transformé de serpent à homme



- Huitième bolge (Chants XXVI et XXVII) : celle des conseillers perfides enveloppés de flammes. 

Dante et Virgile rencontrent Diomède et Ulysse qui paie ici aussi bien la fraude du cheval de Troie que le goût de l’aventure qui le fit conseiller à ses hommes de pousser toujours plus avant l’exploration du monde alors que les devoirs familiaux leur commandaient de retrouver leur foyer.





Ulysse et Diomède enveloppés dans la même flamme



Puis ils rencontrent Guido de Montefeltro, qui était un politicien très habile à l'époque. Lorsqu'il décida de se retirer et de se faire moine, Boniface VII vint à lui pour lui demander conseil. Guido tenta de refuser mais le pape lui promit  les clés du paradis s'il lui donnait conseil. Il accepta et son conseil eut des répercussions terribles sur de nombreux innocents. Lorsque Guido s'éteignit, Saint-François d'Assise lui-même vint le chercher. Mais un noir démon le réclama en citant le conseil mal avisé qu'il avait donné à Boniface, il fut emporté aux Enfers.



- Neuvième bolge (Chants XXVIII et XXIX) : Fauteurs de Schismes et de Discordes. Ils reçoivent le châtiment qui leur convient en étant eux-mêmes physiquement déchirés. La fosse est remplie de damnés mutilés, coupés en deux à la verticale « de la gorge à la ceinture », leurs boyaux pendent et tombent à terre, et lorsque leurs blessures sont cicatrisées, tour à tour les damnés se font rouvrir le corps avec un glaive. On y trouve l'abbé Dolcin, qui, persécuté par son évêque, décida de fuir dans les montagnes, avec cinq mille des siens afin d'inventer sa propre doctrine, Clément V lança une attaque contre lui et le fit brûler.

Mahomet pour avoir été un « semeur de scandale et de schisme » est éventré et son disciple Ali voit « son visage fendu du menton à la houppe » jusqu’à ce que les plaies se referment; alors revient l’ange qui les déchire à nouveau. Dante croise aussi Mosca Lambertini qui attisa les discordes entre Guelfes et Gibelins. Et Bertrand de Born qui sema la discorde entre Henri II et son fils.






Les schismatiques et semeurs de discorde: Mohammed






Les schismatiques et semeurs de discorde : Mosca De Lamberti et Bertrand De Born



Dante y voit également l'un des membres de sa famille : Geri le Bel (il vivait en 1269), qui semait tellement le trouble qu'il a été tué par l'un des Sachetti. Trente ans après un autre des Sachetti vengea le meurtre, et ainsi de suite. Ceci continua jusqu'en 1342 lorsque le duc d'Athènes (magistrat de Florence à l'époque) s'entremit pour enfin laisser place à la paix entre la famille de Dante et les Sachetti.





Béatrice et Dante



- Dixième Bolge, (Chant XXX) Les alchimistes, falsificateurs de métaux sont couverts de gale et de lèpre. Les falsificateurs de personnes sont des fous furieux qui se déchirent entre eux. Les falsificateurs de monnaies deviennent des hydropiques dévorés par la soif. Les falsificateurs de paroles sont en proie à une fièvre aiguë.

Dante et Virgile arrivent à la dernière fosse, d'où sortent des cris immondes et insupportables, une odeur pestilentielle s'en dégage, comme font les corps gangrenés. Effectivement, ils semblent tous être atteints de la lèpre, les deux hommes arrivent devant deux damnés assis, qui se grattent sans cesse, pour faire disparaître l'horrible croûte qui les recouvre, en vain. Ils y rencontrent Griffolino, alchimiste et faux monnayeur, qui fut dénoncé et envoyé au bucher. Dante retrouve aussi Capocchio, un camarade d'étude de Dante qui se plaisait, non seulement à contrefaire et à méprendre toutes sortes de personnes, et à entreprendre des recherches sur la pierre philosophale, ce qui lui valut le bûcher.

On y rencontre Gianni Schicchi, qui s'était fait passer pour Bose Donati (mort sans avoir fait de testament), il s'enfila dans son lit de mort afin de donner à Simon (son parent), son riche héritage. Pour remercier Schicchi, Simon lui donna une magnifique jument.





Le puits de la maladie: Les falsificateurs






Le puits de la maladie: Les falsificateurs






Le puits de la maladie: Gianni Schicchi et Myrrha



Le puits des Géants (Chant XXXI)

Dante et Virgile découvrent le puits des Géants. Ces Géants sont ceinturés par le puits. Nemrod qui fût à l’origine de la tour de Babel est transformé en tour et réduit à n’articuler qu’un charabia incompréhensible. Ephialtes, fils de Poséidon et d'Iphimédie, ne peut plus bouger le bras qu’il avait brandi contre Jupiter. Antée, l'unique géant à ne pas s'être retourné contre les dieux, libre de ses mouvements est prié par Virgile de déposer Dante au fond du 9ème cercle de l’Enfer.





Les Géants primitifs coulés dans le sol







La plainte du Géant Nemrod 







Ephialtes et deux autres Titans






Antéus déposant Dante et Virgile dans le dernier cercle de l'Enfer


  • Neuvième cercle ou le marais glacé de Cocyte regroupe tous les types de traîtrise (Chants XXXII à XXXIV)

- Première subdivision de Caïn : La Caina. On trouve les traîtres envers leurs parents qui grelottent tête baissée dans la glace éternelle.

Dante et Virgile rencontrent Alexandre et Napoléon de Alberti, tous deux comtes et seigneurs; lors de la mort de leur père, ils se lancèrent dans une forte et avide bataille envers leurs vassaux, pillèrent tout, puis s’entre tuèrent. Dans la Caïna, ils s'étreignent dans un combat sans fin. Dante et Virgile remarquent aussi Vanni de Cancellieri, qui par traîtrise tua son oncle.





Le Cercle des Traîtres: Les frères Alberti



- Deuxième subdivision d’Anténor : L’Antenora. On trouve les traîtres envers leur patrie qui grelottent tête baissée dans la glace éternelle comme dans la Caina. Parmi ces traîtres, Ganelon, ainsi que Bocca degli Abbati dont la trahison causa la défaite des guelfes à la bataille de Montaperti (2 septembre 1260) et Ugolin da Gherarpesca. Ce tyran s’était approprié le pouvoir par trahison et fut lui-même trahi par l’archevêque Roger (Ruggeri) qui le laissa mourir de faim avec ses fils; après leur mort, Ugolin finit par se repaître de leur dépouille. Pour l’avoir réduit à cette extrémité, Roger est condamné pour l’éternité à avoir son cerveau dévoré par Ugolin.





Dante frappant Bocca Degli Abati







Dante tirant les cheveux de Bocca






Ugolin racontant sa mort






Ugolin et ses enfants en prison




- Troisième subdivision de Ptolémée : La Tolomea. On trouve les traîtres envers leurs hôtes ou leur parti qui grelottent tête renversée en arrière et que le gel empêche de pleurer. Leurs pieds gèlent. Ils ont le châtiment particulièrement terrible de descendre en enfer avant leur mort. Leur corps reste sur terre habité par un démon.

Le Frère Albéric s'était brouillé avec ses confrères. Voulant feindre la réconciliation, il les invita pour un grand repas. Ils mangèrent, et lorsque Albéric demanda à ce qu'on apporte les fruits (c'était le signal), ses invités furent massacrés (égorgés). Parmi ceux-ci, Branca d'Oria qui, jalousant la seigneurie de son beau-père, l'invita à dîner et le tua. Son beau-père était Michel Zanche, qui se trouve au 8e cercle, cinquième fosse. 

- Quatrième subdivision de Judas : La Guidecca. On trouve les traîtres envers leurs bienfaiteurs. 

Dernier chant où Dante rencontre Lucifer, Dité, dont le nombril est au centre de la terre, au milieu d'un endroit où tout est silencieux et où les autres damnés sont entièrement ensevelis sous la glace et souffrent en silence. Dité a trois paires d'ailes ainsi que trois têtes, et donc trois visages; le premier est rouge de feu (représentant la haine), le deuxième livide (représentant l'impuissance), et le troisième noir (représentant l'ignorance). Emprisonné dans la glace jusqu’à la poitrine, il bat éternellement des ailes pour tenter de se libérer, produisant ainsi des vents glaciaux qui maintiennent le Cocyte gelé. Les trois têtes mâchent éternellement les trois plus grand traîtres de l’histoire selon Dante: Judas Iscariote traître envers Jésus, Brutus et Cassius, traîtres envers César.

Dante et Virgile sortent en s'accrochant aux poils de Lucifer et peuvent enfin « revoir les étoiles ».





Lucifer






SALVADOR DALI









 LA DIVINE COMÉDIE








En 1950, à la demande de la "Libreria dello stato" à Rome, Salvador Dali s'engage à réaliser des aquarelles illustrant les chants de la Divine Comédie de Dante pour une édition de luxe. En 1951, une partie des aquarelles réalisées est exposée à Rome. Le travail du Maître se poursuit lentement et lors d'un changement de gouvernement en Italie, il est décidé que l'oeuvre de Dante doit être illustrée par un peintre italien et le contrat entre la Libreria dello stato et Salvador Dali est dénoncé. Dali - dont l'oeuvre était bien avancée - en redevient propriétaire. 

En 1958, Salvador Dali vient de terminer les lithographies de Don Quichotte pour Joseph Foret et lui propose de reprendre l'illustration de la Divine Comédie. Joseph Foret, engagé avec Salvador Dali dans la réalisation de l'Apocalypse n'est pas en mesure d'accepter cette proposition et il prend contact avec ses amis des "Heures Claires" qui acceptent. En juillet 1959, le contrat est signé avec les Heures Claires qui achètent l'exclusivité et tous les droits de reproduction. Les 21 exemplaires sur Japon réservés à Joseph Foret et les 4 765 exemplaires sur Velin de Rives (texte et illustrations) sont gravés et imprimés ensemble sous la direction de Jean Estrade.
























L'ENFER






01 - Départ pour le grand voyage






02 - Virgile réconforte Dante






03 - Charon et le passage de l'Achéron






04 - Les Limbes






05 - Minos






06 - Cerbère






07 - Les Avares et les Prodigues






08 - Les Coléreux






09 - Les Erynnies






10 - Les Hérétiques






11 - Au bord du 7ème bolge






12 - Le Minotaure






13 - La forêt des suicidés






14 - Blasphémateurs






15 - Les Margelles du Phlégéton






16 - La montée de Geryon






17 - Les Usuriers






18 - Les Trompeurs






19 - Les Simoniaques






20 - Devins et sorciers






21 - Le Diable noir






22 - Les Prévaricateurs






23 - Le supplice des Hypocrites






24 - Les Voleurs






25 - Le Centaure






26 - Les habitants de Prato






27 - Un Diable logicien






28 - Bertrand de Born






29 - Les Falsificateurs






30 - Les hommes qui s'entre-dévorent






31 - Les Géants






32 - Les Traitres envers leur Patrie






33 - Les traitres envers leurs hôtes






34 - Apparition de Dante




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