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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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mercredi 28 octobre 2009

Pierre Puvis de Chavannes


Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898) appartient à la même génération que Gustave Moreau auquel il fut très lié. Fils d'une famille lyonnaise intellectuelle et fort cultivée, il entreprit des études scientifiques interrompues par la maladie. Durant sa convalescence, il voyagea en Italie où ses dons artistiques purent éclore. Après un second voyage qui détermina sa vocation, il suivit les deux semaines de cours donnés par Eugène Delacroix qu'il admirait. Cependant, ce furent surtout le soutien de son ami et peintre Théodore Chassériau et l'autorité de son professeur Thomas Couture qui dessinèrent véritablement sa voie.

En 1852, il s'installa dans l'atelier parisien qu'il occupa durant toute sa vie. Il célébra à l'occasion le progrès scientifique, mais refusa le monde moderne. Il trouva son inspiration dans la première Renaissance italienne, dans Giotto notamment. Son dédain de la matière se reflète dans un style personnel et simplifié, développé notamment sous l'influence de la princesse Marie Cantacuzène qui devînt sa conseillère avisée, son amie dévouée, son modèle et finalement sa femme. Dans ses compositions sans relief et sans consistance, les lignes rythmées suffisent à rendre les corps et les couleurs non naturelles, aux tons purs et assourdis, laissent filtrer une atmosphère sereine et hors du temps. Dans ses oeuvres, la vie est à l'image des personnages et des paysages qui les peuplent, en sommeil.

Au cours de sa vie artistique, son art a connu plusieurs mutations:

L'exploration de la Beauté et de l'Idée pure d'un monde éthéré remplaça les thèmes religieux des débuts;


Les mythes et légendes évocateurs de symboles et de poésie se substituèrent aux sujets historiques;


La représentation de personnages supplanta le portrait, particulièrement dans les grandes compositions murales qui firent de lui le plus grand peintre “décorateur” français.


L'esprit des peintures murales de Puvis inspira Van Gogh et surtout Seurat.
Travailleur acharné, Puvis de Chavannes réalisa aussi des oeuvres de chevalet pour lui-même ou ses amis, notamment les “Jeunes filles au bord de la mer” (1879) qui marquèrent Gauguin et Matisse et “Le pauvre pêcheur” (1881) qui influença Picasso.

Injustement négligé de nos jours, il reste néanmoins une figure centrale du mouvement Symboliste. Il exerça une grande influence qui dépassa celle de Gustave Moreau. Il a lancé le mouvement, mais s'est-il pour autant arrêté à mi-chemin, au seuil du Symbolisme comme l'affirment certains ? Si Puvis de Chavannes appartient indéniablement au mouvement par ses thèmes et ses compositions, n'entrouvre t-il réellement aucune porte sur les profondeurs de l'être ? Est-il trop imprégné de classicisme pour suggérer le passage entre le visible et l'invisible, à l'instar d'Odilon Redon qui le respectait ? La réponse à ces questions réside dans ses oeuvres, en particulier ses oeuvres de chevalet.



le travail 1863


étude pour le travail


la décapitation de Saint Jean-Baptiste 1869


petit pêcheur


l'enfant prodigue 1879


Le Porte étendard (1861)














Ecce Homo


trois hommes nus










pro patria ludus

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