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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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dimanche 18 septembre 2016





Paul Sérusier, 1864-1927. Groupe des nabis




« en ta paume mon verbe et ma pensée »



Paul Sérusier est un peintre postimpressionniste français et l'un des initiateurs du mouvement des Nabis. Il naît à Paris dans un milieu aisé. Son père, François Sérusier, est un parfumeur qui dirige la société des parfums Houbigant. Paul fréquente le lycée Condorcet à partir de 1875 et y fait de brillantes études, obtenant en 1882 un baccalauréat de philosophie et en 1883 un baccalauréat de mathématiques. En 1885, il intègre l'Académie Julian, une école privée parisienne de peinture et de sculpture créée par le peintre Rodolphe Julian (1839-1907).

La petite ville bretonne de Pont-Aven (Finistère) était à cette époque un centre d'attraction pour beaucoup de peintres français ou étrangers, en particulier américains. Sérusier passe l'été de 1888 en famille à Pont-Aven et y rencontre des artistes, parmi lesquels Paul Gauguin. Gauguin influence immédiatement Sérusier, qui s'éloigne du réalisme et utilise des couleurs plus vives. Revenu à Paris avec un tableau inspiré par Gauguin, il transmet son enthousiasme à ses condisciples de l'Académie Julian. Le tableau est baptisé Le Talisman.






 Le Talisman, l'Aven au Bois d'Amour (1888) huile sur bois de 27,0 × 21,5 cmMusée d'Orsay, Paris




Sérusier revient à Pont-Aven au cours de l'été 1889, puis il constitue, avec Pierre Bonnard, Maurice Denis, Henri-Gabriel Ibels et Paul-Elie Ranson le groupe des Nabis (nabi signifie prophète en hébreu). Ce groupe a des préoccupations spiritualistes. Il s'intéresse à l'orphisme (doctrine de la Grèce antique fondée sur le mythe d'Orphée) ou à la théosophie (syncrétisme religieux selon lequel toutes les religions recèlent une part de vérité). Le groupe des Nabis sera rejoint ensuite par d'autres artistes comme Édouard Vuillard, mais il ne durera qu'une dizaine d'années. La dispersion a lieu vers 1900.

Dans les années 1890, Sérusier s'installe chaque été en Bretagne, d'abord au Huelgoat, puis à Châteauneuf-du-Faou avec l'actrice polonaise Gabriella Zapolska (1857-1921). Il passe ses hivers à Paris où il expose régulièrement, en particulier aux expositions Impressionnistes et Symbolistes.

En 1895, il visite le monastère bénédictin de Beuron dans le Bade-Wurtemberg, en Allemagne, à l'invitation de Jan Verkade (1868-1946), un peintre symboliste néerlandais qui gravitait dans l'orbite des Nabis à Paris au début des années 1890. Sérusier fera ensuite plusieurs séjours à Beuron car la doctrine artistique des moines l'attire. Le père Désiderius prétend ainsi qu'il existe des « saintes mesures » permettant de choisir les proportions géométriques idéales. Le terrain de la peinture symboliste étant favorable, ce pathos spiritualiste séduit Sérusier. Jusqu'à 1907, il fera de fréquents séjours à Beuron.

En 1902, il est confronté à une dépression profonde. A partir de 1908, il commence à enseigner la théorie de l'art à l'académie Ranson, à Paris. Cette académie est une école, fondée par le peintre nabi Paul-Elie Ranson (1864-1909), qui fonctionnera jusqu'à 1955. L'une des élèves de Paul Sérusier, Marguerite-Gabrielle Claude, devient son épouse en 1912. Le couple part en voyage de noces à Florence.

A partir de 1917, le peintre vit principalement à Châteauneuf-du Faou avec son épouse. Il ne conserve qu'un pied-à-terre à Paris. En 1921, il publie un ABC de la peinture, court traité théorique sur le dessin et la peinture.

Il continue à exposer régulièrement jusqu'à sa mort d'une crise cardiaque, dans une rue de Morlaix, en 1927. Son épouse Marguerite, elle-même peintre, lui survivra jusqu'à 1950 et se consacrera beaucoup à faire connaître l'œuvre de son mari.






Enfants a la barque, 1906. Huile sur toile, 61 × 73,2 cm. National Gallery of Victoria, Melbourne, Australie








L'Incantation ou Le Bois Sacré, 1914. Huile sur toile. Musée des beaux-arts, Quimper, France







Les Laveuses à la Laïta, huile sur toile, 73 × 92 cm, Musée d'Orsay, Paris







Portrait d'Emile Bernard à Florence, 1893. Huile sur toile







Solitude de Paul Sérusier, 1891, huile sur toile, 75 x 60 cm, Musée des Beaux-Arts de Rennes, France








Portrait de Paul Ranson en tenue nabique, 1890. Huile sur toile. Paris, centre Pompidou





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