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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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mercredi 21 mars 2012

Karlheinz Weinberger (1921 - 2006. Zurich, Suisse)





Karlheinz Weinberger est un photographe suisse méconnu. Il est né en 1921 et a vécu à Zurich (Suisse).

Homosexuel assumé mais discret, son premier contact avec la photographie se produit alors qu’il a 16 ans et qu’il travaille dans une usine Siemens, lorsque son amant lui offre un appareil photo. Il prend alors ses collègues ouvriers sur leur lieu de travail. De son travail mettant en scène des personnages sales et burinés, émane déjà virilité et homoérotisme.








Par la suite, il commence sa carrière artistique en prenant des photos pour le club gay de « Der Kreis », les publiant dans le magazine éponyme trilingue gay suisse « Der Kreis » (Le Cercle) , ainsi que dans des livre publiés par « Der Kreis ». Il publiera dans « der Kreis » sous le pseudonyme de Jim de 1943 à 1967.










Kreis Nr.9, 1952




Ses modèles sont des garçons jeunes, musclés, imberbes.



Der Kreis, 1961





Der Kreis, 1961





Der Kreis, 1962





Der Kreis, 1963





Der Kreis, 1963











Mannlicherakt





Mannlicherakt





Mannlicherakt











Fischer mit Hütte, Silcily um 1960





Ohne Titel, 1960





ohne Titel, 1960




Après une période d’oubli, Les photos de « Der Kreis » ont été republiées en 1995 par le magazine gay « aK », puis par la suite de nouvelles photos de Weinberger sont apparues, montrant l’évolution radicale de son travail.

Une grande partie de sa vie, il a travaillé comme manutentionnaire pour Siemens, à Zurich. Autodidacte, il a consacré son temps libre à la photographie, dépeignant les gens dans la rue. En 1938, il fait la connaissance dans les rues de Zürich d’un jeune rocker qu’il fait poser devant son objectif. C’est le début d’une fascination pour les gangs.




Zürich am Limmatquai, 1962










Petit à petit, il s’intègre dans les gangs de rockers influencés par la culture américaine, de motards, de marginaux, de hooligans, les côtoyant durant de longues périodes, pour progressivement gagner leur confiance.

Dans les années 60, il côtoie les gangs en blouson noir, posant en jeans avec de gros ceinturons, qui ont pour héros James Dean et Marlon Brando. Ils portent blue- jeans, t-shirts moulant, ceintures à tête de mort et blousons de cuir. Ces jeunes issus de la classe ouvrière rejettent l’autorité, baptisent leur gang et font les quatre cents coups à moto.








Weinberger a réussi à apprivoiser ces jeunes, et à capturer leur quotidien, leur vie à la marge d’une société bourgeoise qui les renie, les appelant « Verlaustan » (couverts de vermine). Il les photographie dans le studio de son appartement ou lors de virées dans la campagne suisse. Lui les appelle les « Halbstaker » ou demi-durs.

L’artiste les conduit souvent à un entrepôt industriel où il travailla une grande partie de sa vie, les photographiant durant son temps libre et ses vacances.








Le photographe est fasciné par ses jeunes, qui s’appropriant les codes de la culture américaine de l’époque, et les détournant se fabriquent des tenues provocantes avec beaucoup de créativité. Ils bricolent les braguettes de leurs jeans avec des chaînes, des boulons, des clous, codes de marginalisation et pied de nez à une société bourgeoise écrasée par ses principes.

Weinberger, sous le pseudonyme de Jim. Zurich, a compilé un portfolio de 54 pièces intitulé « Jeans ».








Fuyant son poste monotone d’employé à l’inventaire dans une usine, il suit ces gangs durant des années. Son regard est empreint de tendresse et de douceur malgré un monde parfois violent, où les excès de ces jeunes, sur fond d’alcool et de drogue, les conduisent souvent à une mort prématurée.














Il s’est par la suite intéressé jusqu’aux années 80 aux Hell’s Angels suisses.

Tout au long de sa vie, son appartement-musée s’est emplit de ses clichés, negatifs et sera jusqu'à la fin de sa vie, son le temple de son œuvre. Il s’éteint en 2006, atteint de la maladie de parkinson, « il ne tremblait plus quand il tenait l'appareil », confie Patrick Schedler, son ami.
















































































































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