Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage (1571-1610. Italie)
«Il est difficile de regarder la peinture de Caravage en faisant abstraction des aspects rocambolesques de la vie, difficile de ne pas chercher dans sa peinture confirmation de tout ce que les biographes, sitôt après sa mort mystérieuse, ont écrit et sous-entendu: un peintre mauvais garçon, mauvais coucheur, assassin, brutal, mal embouché, trouvant son inspiration dans les rues sombres, sans doute homosexuel.» (Charles Sigel, émission "L'humeur vagabonde" sur Espace 2, Radio Suisse-Romande).
Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage, est un peintre italien né le 29 septembre 1571 à Milan[1] [2] et mort le 18 juillet 1610 à Porto Ercole.
Son œuvre puissante et novatrice révolutionna la peinture du XVIIe siècle par son caractère naturaliste, son réalisme parfois brutal, son érotisme troublant et son emploi de la technique du clair-obscur qui influença nombre de grands peintres après lui.
Par ailleurs il mena une vie dissolue, riche en scandales provoqués par son caractère violent et bagarreur – allant jusqu'à tuer lors d'une querelle –, sa fréquentation habituelle des bas-fonds et des tavernes, ainsi que par sa sexualité scandaleuse pour l'époque, ce qui lui attira de nombreux ennuis avec la justice, l'Église et le pouvoir.
En 1607, accusé d'avoir tué un certain Tomasi au cours d'une rixe, il est condamné à mort et doit fuir Rome. Il part d'abord à Naples, puis à Malte où il arrive en juillet 1607. Il y produit une décollation de Saint Jean-Baptiste, et des portraits de chevalier de Vignancourt. En 1608, il est fait chevalier de grâce de l'ordre de Malte. Mais sa réputation le rattrape, il est emprisonné et radié de l'ordre, fuit par la Sicile. Dès lors, il cherche à obtenir la grâce papale. Il meurt sur une plage italienne en juillet 1610.
La figure humaine joue un rôle primordial dans la peinture du Caravage. À part dans quelques rares natures mortes exécutées à ses débuts, les personnages sont toujours les sujets principaux de ses tableaux : que ce soient dans des portraits ou des mises en scènes, le décor est souvent réduit à portion congrue – ne servant qu’à mettre les personnages en valeur – ou même parfois totalement absent.
Plus particulièrement encore, le corps humain est un objet de fascination pour le Caravage. Il prend grand soin à le représenter dans ses moindres détails les plus réalistes – jusqu’à la blancheur blafarde de la peau d’un saint Jean-Baptiste, ou la poussière sous les pieds de saint Matthieu qui lui sera tant reproché.
Les corps du Caravage sont presque exclusivement masculins, jeunes ou vieux : on ne lui connaît pas de représentation de femmes nues. Il semble avoir une prédilection pour les corps trapus, imposants et dotés de muscles saillants : dans nombre de tableaux, les personnages semblent envahir tout le cadre. C’est particulièrement visible dans des tableaux comme le David et Goliath de 1600, Le Christ à la colonne ou encore le Couronnement d'épines.
L’érotisme qui se dégage de ces corps imposants est souvent troublant – ce qui lui valut, là encore, de nombreuses critiques. Les attirances homosexuelles et pédérastiques du Caravage n’ont guère été établies avec certitude, d’autant que c’est un sujet que les chroniqueurs gênés préfèrent garder sous silence, même de nos jours – mais l’observation de son œuvre laisse peu de doutes à ce sujet. Cette sexualité, considérée comme infâme à l’époque et vigoureusement condamnée par l’Église, lui valut beaucoup de problèmes avec la justice et le pouvoir : il fut impliqué dans nombre d’affaires de mœurs.
Ainsi, beaucoup de ses tableaux furent mis à l’index pour leur érotisme ambigu, y compris dans les tableaux religieux : le Christ lui-même, dans L'Incrédulité de saint Thomas, est représenté avec une sensualité toute particulière ; l’expression langoureuse de l’ange dans Saint Matthieu et l'Ange, considérée comme triviale et déplacée, valut à son tableau d’être refusé par ses commanditaires du clergé.
Le peintre et critique Giovanni Baglione qui admirait le Caravage pour sa technique et s'en est beaucoup inspiré, était aussi son ennemi déclaré et à souvent eu maille à partir avec lui. Vers 1602, en réponse au sulfureux L'Amour victorieux, il peint plusieurs version d'un tableau intitulé L'Amour Divin et l'Amour Profane mettant en scène le même jeune garçon surpris par un ange divin lors de frasques sexuelles avec un satyre ou un démon. Dans l'une de ces versions conservée à Rome, le satyre tourne la tête vers le spectateur, et l'on peut y reconnaître les traits du Caravage caricaturé par Baglione.
source:wikipédia
Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage, est un peintre italien né le 29 septembre 1571 à Milan[1] [2] et mort le 18 juillet 1610 à Porto Ercole.
Son œuvre puissante et novatrice révolutionna la peinture du XVIIe siècle par son caractère naturaliste, son réalisme parfois brutal, son érotisme troublant et son emploi de la technique du clair-obscur qui influença nombre de grands peintres après lui.
Par ailleurs il mena une vie dissolue, riche en scandales provoqués par son caractère violent et bagarreur – allant jusqu'à tuer lors d'une querelle –, sa fréquentation habituelle des bas-fonds et des tavernes, ainsi que par sa sexualité scandaleuse pour l'époque, ce qui lui attira de nombreux ennuis avec la justice, l'Église et le pouvoir.
En 1607, accusé d'avoir tué un certain Tomasi au cours d'une rixe, il est condamné à mort et doit fuir Rome. Il part d'abord à Naples, puis à Malte où il arrive en juillet 1607. Il y produit une décollation de Saint Jean-Baptiste, et des portraits de chevalier de Vignancourt. En 1608, il est fait chevalier de grâce de l'ordre de Malte. Mais sa réputation le rattrape, il est emprisonné et radié de l'ordre, fuit par la Sicile. Dès lors, il cherche à obtenir la grâce papale. Il meurt sur une plage italienne en juillet 1610.
La figure humaine joue un rôle primordial dans la peinture du Caravage. À part dans quelques rares natures mortes exécutées à ses débuts, les personnages sont toujours les sujets principaux de ses tableaux : que ce soient dans des portraits ou des mises en scènes, le décor est souvent réduit à portion congrue – ne servant qu’à mettre les personnages en valeur – ou même parfois totalement absent.
Plus particulièrement encore, le corps humain est un objet de fascination pour le Caravage. Il prend grand soin à le représenter dans ses moindres détails les plus réalistes – jusqu’à la blancheur blafarde de la peau d’un saint Jean-Baptiste, ou la poussière sous les pieds de saint Matthieu qui lui sera tant reproché.
Les corps du Caravage sont presque exclusivement masculins, jeunes ou vieux : on ne lui connaît pas de représentation de femmes nues. Il semble avoir une prédilection pour les corps trapus, imposants et dotés de muscles saillants : dans nombre de tableaux, les personnages semblent envahir tout le cadre. C’est particulièrement visible dans des tableaux comme le David et Goliath de 1600, Le Christ à la colonne ou encore le Couronnement d'épines.
L’érotisme qui se dégage de ces corps imposants est souvent troublant – ce qui lui valut, là encore, de nombreuses critiques. Les attirances homosexuelles et pédérastiques du Caravage n’ont guère été établies avec certitude, d’autant que c’est un sujet que les chroniqueurs gênés préfèrent garder sous silence, même de nos jours – mais l’observation de son œuvre laisse peu de doutes à ce sujet. Cette sexualité, considérée comme infâme à l’époque et vigoureusement condamnée par l’Église, lui valut beaucoup de problèmes avec la justice et le pouvoir : il fut impliqué dans nombre d’affaires de mœurs.
Ainsi, beaucoup de ses tableaux furent mis à l’index pour leur érotisme ambigu, y compris dans les tableaux religieux : le Christ lui-même, dans L'Incrédulité de saint Thomas, est représenté avec une sensualité toute particulière ; l’expression langoureuse de l’ange dans Saint Matthieu et l'Ange, considérée comme triviale et déplacée, valut à son tableau d’être refusé par ses commanditaires du clergé.
Le peintre et critique Giovanni Baglione qui admirait le Caravage pour sa technique et s'en est beaucoup inspiré, était aussi son ennemi déclaré et à souvent eu maille à partir avec lui. Vers 1602, en réponse au sulfureux L'Amour victorieux, il peint plusieurs version d'un tableau intitulé L'Amour Divin et l'Amour Profane mettant en scène le même jeune garçon surpris par un ange divin lors de frasques sexuelles avec un satyre ou un démon. Dans l'une de ces versions conservée à Rome, le satyre tourne la tête vers le spectateur, et l'on peut y reconnaître les traits du Caravage caricaturé par Baglione.
source:wikipédia
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