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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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samedi 13 novembre 2010

Wim Delvoye (1965. Belgique)

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Avec Cloaca, installation réalisée en 2000, Wim Delvoye recréait le processus de la digestion : on alimente la machine et, en bout de chaîne, sortent des excréments.

Au-delà de la provocation et de l'absurdité apparente, cette oeuvre de l'artiste belge, comme toutes ses autres installations, veut susciter la réflexion par la juxtaposition de différents univers et le contre-emploi.





Cloaca, 2000















La première version de la Cloaca — il en existe huit — est une machine de 12 mètres de long, 2,8 mètres de large et 2 mètres de haut. Elle est composée de six cloches en verre, contenant différents sucs pancréatiques, bactéries et enzymes, acides, etc., le tout dans un milieu très humide. Les cloches sont reliées entre elles par une série de tubes, tuyaux et pompes. Contrôlée par ordinateurs, l'installation est maintenue à la température du corps humain (37,2 °C) et fait circuler les aliments, ingérés 2 fois par jours, pendant 27 heures, pour y produire au final des excréments.

Doté de l'apparent sérieux d'un laboratoire scientifique (Wim Delvoye s'est entouré de plusieurs scientifiques et ingénieurs pour concevoir sa machine), exposé dans les conditions, elles aussi solennelles finalement, de l'Art, Cloaca ingère les aliments fournis par un traiteur (mais plusieurs grands chefs ont accepté de composer des menus à son intention) et produit des excréments. Les excréments sont emballés sous vide et marqués d'un logo qui pastiche ceux de Ford et de Coca-Cola et sont ensuite vendus aux environs de 1 000 dollars pièce.

Cloaca, selon son créateur même, a été conçue pour être inutile, nuisible au besoin, coûter très cher et rapporter beaucoup : « J'ai d'abord eu l'idée de faire une machine nulle, seule, avant de concevoir une machine à faire du caca » et « j'ai cherché un truc compliqué, difficile à faire, et cher, et qui ne mène à rien » avant de conclure « En revanche, la cocaïne, ça vaut beaucoup. Et moi, je veux que l'art soit comme la cocaïne. S'il vaut beaucoup dans les musées, il doit aussi valoir beaucoup dans la rue »

Delvoye n'est pas le premier artiste à avoir vendu de la merde. Le pionnier en la "matière" est Piero manzoni (1933-1963), pionnier de l'Arte Povera et de l'Art conceptuel,c onnu pour une série d'œuvres mettant en question la nature de l'objet d'art, qui en 1961, avec Merda d'Artista, suite à une dispute avec son père, propriétaire d'une usine de conserves qui le traitait d'"artise de merde", déféqua dans 90 petites boîtes de conserves — plus précisément, il déposa trente grammes d’excrément par boîte, pour vendre par la suite ces boîtes au prix de trente grammes d’or selon la valeur du cours de l’or — boîtes sur lesquelles fut inscrit « merde d’artiste » en différentes langues (la valeur d’une boîte est d’environ 30 500 €).




Merda d'Artista






Il en va également ainsi des fameux cochons que Delvoye tatoue dans une ferme en Chine: peut-on manger un animal qui porte un nom et qui, par son tatouage, se rapproche un peu plus de l'homme ?




























Thalia 2




Thalia, 2001-2002 (steel, X-rays, lead, glass)




Mudam




Erato, 2001-2002





Mudam




Série 9 muses (2001) : série de vitraux réalisés avec des plaques d'imagerie médicale aux rayons X eux-mêmes « X » puisqu'il s'agit de scènes pornographiques (fellation, coït).



Lick 2, 2000.




fuck 2000, 2001









Pipe 2, 2001









Blow




Butt 1




La Rose des Vents

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