Le surréalisme et l'homophobie
Les 27 et 31 janvier 1928 a lieu une discussion des surréalistes au sujet de l'amour sous tous ses aspects. L'homosexualité masculine est presque unanimement condamnée.
André Breton : «Je veux bien faire acte d'obscurantisme en pareil domaine. [...] J'accuse les pédérastes de proposer à la tolérance humaine un déficit mental et moral qui tend à s'ériger en système et à paralyser toutes les entreprises que je respecte.»
Les propos tenus lors de ces discussions collectives ont été fidèlement reportés et montrent assez qu’il existe alors dans le groupe ce que Raymond Queneau nomme un « singulier préjugé contre la pédérastie » (Recherches sur la sexualité : janvier 1928 - août 1932, éd. José Pierre, Paris, Gallimard, « Archives du surréalisme », 1990, p. 39).
B. Péret – Que penses-tu de la pédérastie ?
R. Queneau – À quel point de vue ? Moral ?
B. Péret – Soit.
R. Queneau – Du moment que deux hommes s’aiment, je n’ai à faire aucune objection morale à leurs rapports physiologiques.
(Protestations de Breton, de Péret et d’Unik).
P. Unik – Au point de vue physique, la pédérastie me dégoûte à l’égal des excréments et, au point de vue moral, je la condamne.
J. Prévert – Je suis d’accord avec Queneau.
R. Queneau – Je constate qu’il existe chez les surréalistes un singulier préjugé contre la pédérastie.
A. Breton – J’accuse les pédérastes de proposer à la tolérance humaine un déficit mental et moral qui tend à s’ériger en système et à paralyser toutes les entreprises que je respecte. Je fais des exceptions, dont une hors ligne en faveur de Sade et une, plus surprenante pour moi-même, en faveur de Lorrain.
P. Naville – Comment justifiez-vous ces exceptions ?
A. Breton – Tout est permis par définition à un homme comme le marquis de Sade, pour qui la liberté des moeurs a été une question de vie ou de mort. En ce qui concerne Jean Lorrain, je suis sensible à l’audace remarquable dont il a fait preuve pour défendre ce qui était, de sa part, une véritable conviction.
(La Révolution surréaliste : « Recherches sur la sexualité. Part d’objectivité, déterminations individuelles, degré de conscience », La Révolution surréaliste, n° 11, 15 mars 1928, p. 32-40.)
Les 27 et 31 janvier 1928 a lieu une discussion des surréalistes au sujet de l'amour sous tous ses aspects. L'homosexualité masculine est presque unanimement condamnée.
André Breton : «Je veux bien faire acte d'obscurantisme en pareil domaine. [...] J'accuse les pédérastes de proposer à la tolérance humaine un déficit mental et moral qui tend à s'ériger en système et à paralyser toutes les entreprises que je respecte.»
Les propos tenus lors de ces discussions collectives ont été fidèlement reportés et montrent assez qu’il existe alors dans le groupe ce que Raymond Queneau nomme un « singulier préjugé contre la pédérastie » (Recherches sur la sexualité : janvier 1928 - août 1932, éd. José Pierre, Paris, Gallimard, « Archives du surréalisme », 1990, p. 39).
B. Péret – Que penses-tu de la pédérastie ?
R. Queneau – À quel point de vue ? Moral ?
B. Péret – Soit.
R. Queneau – Du moment que deux hommes s’aiment, je n’ai à faire aucune objection morale à leurs rapports physiologiques.
(Protestations de Breton, de Péret et d’Unik).
P. Unik – Au point de vue physique, la pédérastie me dégoûte à l’égal des excréments et, au point de vue moral, je la condamne.
J. Prévert – Je suis d’accord avec Queneau.
R. Queneau – Je constate qu’il existe chez les surréalistes un singulier préjugé contre la pédérastie.
A. Breton – J’accuse les pédérastes de proposer à la tolérance humaine un déficit mental et moral qui tend à s’ériger en système et à paralyser toutes les entreprises que je respecte. Je fais des exceptions, dont une hors ligne en faveur de Sade et une, plus surprenante pour moi-même, en faveur de Lorrain.
P. Naville – Comment justifiez-vous ces exceptions ?
A. Breton – Tout est permis par définition à un homme comme le marquis de Sade, pour qui la liberté des moeurs a été une question de vie ou de mort. En ce qui concerne Jean Lorrain, je suis sensible à l’audace remarquable dont il a fait preuve pour défendre ce qui était, de sa part, une véritable conviction.
(La Révolution surréaliste : « Recherches sur la sexualité. Part d’objectivité, déterminations individuelles, degré de conscience », La Révolution surréaliste, n° 11, 15 mars 1928, p. 32-40.)
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