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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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mardi 18 mai 2010

Bhupen Khakhar (1934-2003 - Inde)







Bien qu’inspiré par les styles traditionnels de la peinture indienne, le langage visuel de Khakhar est tout à fait original. Au départ il crée une peinture complexe, finement détaillées, aux couleurs vives des scènes de la vie quotidienne, puis il a commencé à peindre des œuvres plus personnelles avec de flagrants thèmes homosexuels dans les années 1980.

Ce type de "coming out" était sans précédent dans la culture indienne, les thèmes homosexuels sont extrêmement rares dans l'art indien moderne.

Beaucoup de ses personnages dans son œuvre se regardent dans les yeux avec un amour mutuel, de la compréhension, et du désir. Bien qu’homosexuelles dans le thème, les œuvres de Khakhar s’adressent aux besoins humains universels tels que la proximité physique, l'interaction et le plaisir.

Khakhar était considéré comme l’enfant terrible de la culture indienne. Il était boudé par les médias. La raison de la timidité des grands médias n'est pas difficile à deviner. Ayant tout fait pour le marginaliser comme un peintre "gay", les médias indiens trouvaient singulièrement difficile de dialoguer avec l'honnêteté pure avec lequelle il avait dénoncé la basse hypocrisie de la classe moyenne; hypocrisie spécifiquement sexuelle.

Khakhar avait provoqué l'ire des sections conservatrices de la société avec ses toiles autobiographiques et auto-confessionnelles, en commençant par "You can’t please them All" (1981), où il célébre des thèmes homoérotiques dans des conditions extrêmement touchantes et sardoniques.

Il est intéressant de voir comment Bhupen a renversé, s’opposant à des siècles de discours légitimés, l’image du nu féminin avec sa fétichisation voyeuriste par des contre-propositions du corps de l'homme - le plus souvent des hommes âgés, difformes, décrépits, ridés, les épaules tombantes et avec organes flasques. Et il se dégage de ses personnages une terrible humanité du fait de cette fragilité.

Le contraste entre l’image qu’il avait dans les médias et celle que ses collègues artiste avaient de lui est frappant. Ils l’idôlatraient.

Son œuvre a été un combat pour lutter contre l’oppression sexuelle dans la classe moyenne, due à la religion. Ses armes : l’humour narratif, l’ironie sarcastique et l’autodérision. Khakar a eu une grande influence sur les jeunes générations d’artistes dans le sens de la révolte et la libération des mœurs.

Khakhar est décédé le 8 août 2003 à Baroda, en Inde, âgée de 69 ans.



You can't please them all, 1981






L'homme au bouquet de fleurs en plastique, 1976




Silver-heads




Tree with flowers




Untitled, Water color




Injured head of raju




Deux hommes à Benares




Gangaram




Curtain




An Old Man from Vasad Who Had Five Penises Suffered From A Runny Nose, 1995




Bullet shot in the stomach




Beauty is skin deep only























Rameshwar Broota (b.1941, New Delhi - Inde)





Voici deux posts sur des peintres homosexuels indiens. C'est une situation peu répandue, l'homosexualité étant encore quelque chose de plutôt difficile à vivre dans une Inde écrasée par les traditions, où règne encore un système de castes drastique.



Rameshwar Broota, Né à New Delhi en 1941, diplômé du Collège of Art de New Delhi en 1964. En tant que chef du Département de l'Art, Triveni Kala Sangam, à New Delhi, Broota a été enseignant et source d'inspiration de nombreux artistes de la jeune génération.

Depuis le début de sa carrière, Broota a été profondément impliqué dans la situation contemporaine de l'homme voyant que les individus se dégradent et polluent leurs relations sur le plan social.

Ses huiles du début montrent des gorilles humanisés, satire corrosive de l’évolution sociale et morale de l’homme.Au fil des décennies, Broota, peintre prolifique, a fait évoluer sa peinture avec une technique particulière de monochrome. Sur une toile, habituellement peinte en noir mat, il travaille avec un tranchant, une mince lame pour mettre en lumière des formes, exposant la surface blanche du dessous, provoquant la création de profondes dimensions spatiales.

Durant cette période, au travers de grands tableaux, il se concentre sur l'homme monumental, blessé, trempé et en quelque sorte déshumanisé. Dans certains tableaux, il montre à l'homme un mur sur lequel apparaissent des hiéroglyphes illisibles qui suggèrent le destin insondable de l'homme.

Une lecture homosexuelle de son œuvre est inévitable. Même si cela est non-dit, et même si une certaine partie de la population peut le concevoir et l’accepter, la majeure partie, y compris certains artistes, est hostile à cette image, encore, dans l’Inde moderne.

Il travaille actuellement sur des séries de son propre avec des gros plans photographiques.

Le sujet central de Broota est l'homme, ses tensions et ses aspirations qui au travers de ses convoitises et ses efforts, forcent à méditer sur les grandes questions de la vie. Dieu est indifférent ou lointain, l'homme «autre» est absent;

le mâle solitaire devient le site de conflits et de résolution. Grâce à des actes répétés de résistance, le corps masculin, avec son corps squelettique ou sa musculature impassible, joue de ses postures d'acceptation ou de confrontation.

L'avènement des années 1980 a vu la mutation du singe dans l'homme - essentielle, transitoire, fermement athlétique. L'homme porte une veste, alors même que ses organes génitaux sont exposés, évoquant la puissance de l'athlète comme dans un arrêt sur image photographique.

Dans les différentes séries, Broota utilise généralement les degrés de la suggestion sexuelle du personnage masculin pour désigner la puissance et le potentiel érotique. L'articulation avec une auto-sexualité masculine est primordiale. Pourtant, il est visiblement dépourvu de plaisir, même si cette sexualité conserve un pouvoir élémentaire. Pour citer Michel Foucault au sujet des enquêtes de Jean Martin Charcot sur la sexualité, «Le point essentiel est que le sexe n'est pas seulement une question de sensation et de plaisir, de droit et de tabou, mais aussi de vérité et de mensonge, que la vérité du sexe est devenue quelque chose de fondamental, utile ou dangereux, précieux ou redoutable: en un mot que le sexe a été constitué comme un problème de la vérité ".

Le «problème de la vérité» pour Broota cherche son articulation au moins à deux niveaux. Et il est difficile de ne pas chercher une corrélation. Dans la série de tableaux sur l'homme qui se dégagent à travers les années 1980, l'objet est essentiellement viril en même temps qu'il s'engage dans l'acte d'aspirer, de se déplacer, suggérant une forme singulière de résistance. En marge de cette série, on trouve des peintures monumentales de pénis qui émergent d'un paysage géomorphologique. Dans cet acte de transfert, de l'homme à la nature, l'artiste suggère l'argument de l'affirmation de la force de la vie dans son universalisme, loin au-delà des essais et des désirs latents immédiats du moi individuel.

source:outlookindia.com















Same old Story 1970




runners 1982




two men



Man I 1980




XXII Man 1988




Grappling with School lessons









Metamorphosis (détail) 2005




Métamorphosis 2005




Captive




Gravity




Scripted in time II, 1995




Untitled 2002




Untitled, 2005




Untitled




Untitled, 2005




Untitled, 2007

lundi 17 mai 2010


Lundi 17 mai 2010 :


journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie






Aujourd'hui a lieu la 6éme journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie. Lancée en 2004 par l'intellectuel français Louis-Georges Tin, président du comité Idaho (International Day against Homophobia and Trans), cette journée est célébrée dans plus de 50 pays, des centaines d'associations de lesbiennes, gays, bisexuels et transexuels (LGBT), ayant rejoint l'ONG Idaho.

La date du 17 mai a été choisie car c'est à la date du 17 mai 1990, que l'OMS a retiré l'homosexualité de la liste des maladies mentales. La transphobie a été retirée de cette liste en 2009 par la france, elle est toujours classifiée dans cette liste aux Etats-Unis.La France a annoncé son intention de demander à l'Organisation mondiale de la Santé de retirer le transsexualisme de la liste des maladies mentales.

Les ministères de la Santé et des Affaires étrangères écrivent, après leur demande sur la reconnaissance de la transsexualité, lundi, "La lutte contre les violations des droits de l'Homme fondées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre est l'un des axes de la politique de la France en matière de droits de l'Homme".

La campagne 2010 porte sur le thème "Religions, homophobie, transphobie".





"Notre intention est de combattre l'intégrisme et le fondamentalisme en promouvant des voix progressistes qui refusent l'utilisation d'arguments religieux pour perpétrer la violence et la haine", explique Louis-Georges Tin. En effet, "les violences homophobes et transphobes sont souvent le fait de personnes qui utilisent les religions pour justifier leurs positions", souligne en préambule le texte de cet appel. Pourtant, la religion ne doit pas être un "outil d'oppression" mais plutôt un "instrument de libération et de construction de paix entre les peuples", ajoute le texte, soulignant que "toutes les religions doivent constituer des lieux de sécurité pour tous les êtres humains".

Sept pays punissent l'homosexualité de la peine de mort et 80 d'une peine de prison.
L’homosexualité est partout discriminée ; dans quatre-vingts Etats au moins, les actes homosexuels sont condamnés par la loi (Algérie, Sénégal, Cameroun, Ethiopie, Liban, Jordanie, Arménie, Koweït, Porto Rico, Nicaragua, Bosnie...) ; dans plusieurs pays, cette condamnation peut aller au-delà de dix ans (Nigeria, Libye, Syrie, Inde, Malaisie, Cuba, Jamaïque...) ; parfois, la loi prévoit la détention à perpétuité (Guyana, Ouganda). Et dans une dizaine de nations, la peine de mort peut être effectivement appliquée (Afghanistan, Iran, Arabie Saoudite...). En Afrique, récemment, plusieurs présidents de la république ont brutalement réaffirmé leur volonté de lutter personnellement contre ce fléau selon eux " anti-africain ". Même dans d’autres pays où l’homosexualité ne relève pas du code pénal, les persécutions se multiplient. Au Brésil par exemple, les Escadrons de la mort et les skin heads sèment la terreur : 1960 meurtres homophobes ont pu être recensés officiellement entre 1980 et 2000. Dans ces conditions, il paraît difficile de penser que la " tolérance " gagne du terrain. Au contraire, dans la plupart de ces Etats, l’homophobie semble aujourd’hui plus violente qu’hier. La tendance n’est donc pas à l’amélioration générale, tant s’en faut.



A l'occasion du 17 mai, a été lancé au niveau national, l’appel du 17 mars : concernant les religions, l’homophobie et la transphobie, ce texte a été rédigé au niveau national, et publié le 17 mars, sur LeMonde.fr par quatre intellectuels issus respectivement du protestantisme, du catholicisme, de l’islam et du judaïsme : Olivier Abel (philosophe), Jean-Claude Guillebaud (écrivain), Tarek Oubrou (imam), Rivon Krygier (rabbin).

Nous sommes plusieurs intellectuels de diverses confessions inquiets des discriminations, des violences et des humiliations dont les homosexuels et transsexuels continuent à être l'objet. Bien éloignés de croire à un "sens progressiste de l'histoire" qui serait en quelque sorte irréversible et fatal, nous sommes inquiets de voir cette tendance répressive augmenter. Au-delà des convictions spirituelles, éthiques et même théologiques, nous croyons que nos Eglises et nos confessions religieuses ont une parole publique commune à tenir à ce sujet. Elles en auront l'occasion, d'ailleurs, avec la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie, qui aura lieu dans deux mois exactement, le 17 mai prochain, et dont le thème porte justement, cette année, sur les religions.

Il faut le dire, nos sociétés semblent plongées dans une crise qui est tout autant morale qu'économique. C'est peut-être ce qui explique, un peu partout dans le monde, l'appel à rétablir un certain ordre moral, qu'il soit religieux ou laïc. S'il ne s'agissait que d'un appel au sens éthique de chacun, au sens où l'éthique est une parole qui ne tombe pas d'en haut et ne s'impose pas, mais se communique de proche en proche de façon "résistible", nous ne pourrions qu'applaudir. Que la crise en effet réveille des solidarités familiales, conjugales, amicales, qu'elle montre l'importance des fidélités mutuelles par lesquelles nous sommes engagés et attachés les uns aux autres, c'est possible, souhaitable, et important. Mais cet ordre moral risque de se transformer en normes de droit qui légitimeraient plus d'exclusion et de violence, déjà perceptibles dans nos sociétés, à l'égard de ceux qui ont une sexualité différente de celle de la majorité. En effet, nous avons paradoxalement des secteurs entiers qui se "libéralisent", et d'autres où se renforcent des peurs, des cloisons et des murs là même où jadis tout était plus souple, plus ouvert à l'art ordinaire de vivre ensemble. Nous avons le sentiment que dans chaque famille religieuse se trouvent le meilleur et le pire, c'est-à-dire des expressions qui appellent au refus de ces violences et de ces humiliations, et d'autres au contraire qui y incitent.

Il ne s'agit pas de lutter pour un droit : l'homosexualité et la transsexualité sont des faits qui, sous des figures et des noms divers, ont toujours existé et existeront toujours. Ce n'est pas un fait "pathologique" à combattre, mais un fait dont il faut admettre l'existence. Que dans des sociétés où la différence des sexes est troublée par divers bouleversements sociétaux ou culturels, ce fait apparaisse sous un jour nouveau, qui fait peur ou suscite des espoirs irraisonnés, n'est pas non plus la question. Les discriminations, violences et humiliations qui frappent les homosexuels et transsexuels sont de toutes façons injustes à l'égard des personnes qui les subissent.

Nous en appelons à une déclaration commune, ou du moins à une expression claire de chacune des différentes confessions, ici en France, qui ne vise pas à demander pour les homosexuels et transsexuels le droit de se marier ou d'avoir des enfants, mais pour rappeler de façon solennelle l'importance de la lutte contre les violences homophobes et transphobes. C'est au plus haut niveau interreligieux que nous devons prendre la parole, rappeler les règles universelles des droits de l'homme, et ne pas laisser croire que nos Eglises et confessions religieuses sont complices de ce nouveau discours violent qui se répand, appelant à un ordre moral fantasmatique discriminatoire, et qui jamais n'avait existé comme tel.

Olivier Abel est philosophe, Jean-Claude Guillebaud est essayiste, Tarek Oubrou est théologien, Rivon Krygier est rabbin


David Ligare ( Born: 1945, Oak Park, Illinois-USA)

site




Landscape with an Archer, 1991





Hercules Protecting the Balance Between Pleasure and Virtue, 1993





Arete (Black Figure on a White Horse), 2000





Landscape with Eros and Endymion





Diver, 2003





Achilles and the Body of Patroclus, 1986
Bilan de fin d'année



Cela fait maintenant un an que je poste sur ce blog. Il est temps de faire un point. Je sens que je me lasse un peu.

J'adore bloguer, j'adore rechercher sur le net ou ailleurs les perles qui feront vivre ce blog et avant tout j'aime l'art et je remercie tous les artistes que j'ai découverts (et ceux que je connaissaient) pour tout ce qu'ils peuvent m'apporter grâce à leur talent.

Contre toute attente, ce blog a eu du succès, le compteur s'est vite affolé (bientôt 200 000 passages) et 43 membres l'honorent de leur présence, merci à eux. Homodésiribus est maintenant référencé dans de nombreux sites et blogs. Mais justement, malgré tout ce passage, je n'ai eu paradoxalement que peu de réactions. Je pensais que les choses se feraient plus dans l'échange.

Hormis quelques fidèles avec qui j'ai eu quelques contacts (merci à AOM, Another country qui m'ont encouragé dés le début. Merci à Bibliothèque gay, un site littéraire et gay d'une très grande qualité et un auteur charmant. Merci à Simon le bon, et à Jean-Marc avec qui j'ai échangé des mails très interessants mais que j'ai un peu délaissés, je m'en excuse.)

Mais vous, les autres, qui êtes-vous? Que venez-vous chercher sur ce blog? Comment le trouvez-vous? Qu'aimez-vous? Que souhaiteriez-vous y trouver? J'ai un peu l'impression de prêcher dans le désert.

Et la solitude que peut vous renvoyer Internet est parfois immense.

Y'A QUELQU'UN ????... pas de réponse! Pourtant je sais que vous êtes là, à me regarder sur votre écran, alors que je ne sais rien de vous.

J'imagine le sentiment de la prostituée d'Amsterdam derrière sa vitrine. Et encore elle, elle voit le visage de son client. Voila, enfin, c'est juste que j'aurais aimé un peu plus de réaction, d'interactivité.

C'est peut-être moi qui me suis planté. Je n'ai pas su faire les choses. Et qu'est-ce-que je cherchais en créant ce blog ? A vrai dire, je ne sais pas. Il s'est un peu monté sur un malentendu. Je n'avais nullement l'intention de céer un blog. Il est né de la réflexion d'un ami hétéro qui me disait qu'il n'y a pas de culture gay. Puis je me suis pris au jeu. Et enfin il est quelque part devenu une thérapie. Et son effet thérapeutique a joué. Je pense que maintenant, il est temps de lui trouvé une autre fonction. Pour qu'il survive.

Voila, le bilan de fin d'année. Beaucoup d'interrogations, et d'expectative. Mais je ne suis pas désabusé, loin de là, je me suis beaucoup amusé à chercher et à découvrir de nombreux artiste qui me font définitivement dire qu'il y a une véritable culture homosexuelle, propre à ce que nous sommes, et qui est forte, puissante, profonde, raffinée, en accord avec son temps. Et que nous pouvons être fiers de ce que les homosexuels ont apporté au monde, et par là, fiers de ce que nous sommes.

Snoopy

dimanche 16 mai 2010

Barry Steely (New-York - USA)

site



Self-portrait as porn star




The Pintos love bialys




Stand by Your Man




Rosenbaum mit Ungeheuer




In Blue




half a tomato




Etruscan Truffle




Briefs




Bodybuilder with stars




auto, blue




2 Swimmers