Retour de Week-end
Exposition Chagall à Landerneau, Finistère
Marc Chagall
(Moïche Zakharovitch Chagalov - Мойшe Захарович Шагалов), 1887-1985. Biélorussie. (Naturalisé français en 1937)
(Moïche Zakharovitch Chagalov - Мойшe Захарович Шагалов), 1887-1985. Biélorussie. (Naturalisé français en 1937)
Marc Chagall vers 1920, photographie de Pierre Choumoff.
« Mon cirque se joue dans le ciel, il se joue dans les nuages parmi les chaises, il se joue dans la fenêtre où se reflète la lumière. »
Marc Chagall est un peintre à part. Né en Biélorussie, à Liozna, près de Vitebsk, il a été élevé dans une famille juive modeste et très religieuse dans la paix et la tendresse. Il n'a étudié la peinture que deux mois auprès de Iouri Pen. Il est arrivé très tôt à paris, en 1910 et s'est installé à la ruche que fréquentaient Modigliani, Soutine, Epstein, Brancusi, Léger, Marie Laurencin. C'est l'époque où le mouvement fauve et ses couleurs vives s’éteint et où naît le cubisme.
Même si on peut y distinguer des éléments surréalistes, la peinture de Chagall ne se rattache à aucun mouvement. Il a effleuré le cubisme, s'est intéressé aux tableaux de Robert Delonnay et du douanier Rousseau. Il a fréquenté le Louvre et y a découvert les toiles de Delacroix, Géricault, Watteau, Courbet. Chagall n'a pas vécu à travers sa peinture, il a peint sa vie. Il détestait les théories qu'aimaient développer les artistes de son époque à grands coups de manifestes. C'est sans doute la raison pour laquelle il n'est pas aimé des intellectuels.
La peinture de Chagall est immédiate, elle ne se déchiffre pas, elle est évidente au premier coup d'oeil, elle ne s'interprète pas. Elle peut être lue et comprise par tout le monde. Elle est (trop?) accessible. En artiste libre et naïf, loin des écoles, il a illustré toute sa vie, de juif, de poète, d'homme, d'amoureux, avec onirisme, amour, joie et tendresse. La peinture n'était pas sa vie, sa vie était peinture. Il a peint toute sa vie, jusqu'à sa mort, en 1985, à 97 ans, à St Paul de Vence où il est mort en peignant. Sa peinture est une peinture du rêve, de la liberté et de l'amour.
Chagall. De la poésie à la peinture
Je vous présente ici les photos faites ce week-end lors de l'exposition Chagall au fond Hélène et Edouard Leclerc à Landerneau.
Les débuts. Séjour parisien de 1910 à 1914
Il expose ses travaux pour la première fois en 1914 au Salon
des indépendants. Dans le même temps, il se rend à Berlin, où il expose dans la
galerie Der Sturm avec Paul Klee et Alfred Kubin. Il a
ensuite une exposition personnelle dans cette galerie. C'est un succès
Dédié à ma fiancée (Titre trouvé par Blaise Cendrars, ami de Chagall), 1911. Huile sur toile, 196 x 114,5 cm. Kunstmuseum, bern
Portrait de Bella, 1916. Huile sur toile
En 1909, il étudie auprès de Léon Bakst, à Saint-Pétersbourg,
chez qui il rencontre Bella Rosenfeld (1895, Vitebsk - 1944, New
York), une écrivaine, dont il tombe amoureux. Il la quitte pour son séjour
parisien de 1910 à 1914. En 1914, il est de retour à Vitebsk. Ils se
marient en 1915 et s'installent à Petrograd, où nait leur fille
Ida l'année suivante. Chagall écrivit plus tard que leur amour a débuté au
premier regard pour se poursuivre pendant 35 années. Elle mourra à New York en
1944, où elle avait fuit avec son mari en 1941 pour échapper aux
nazis. En 1946, son époux publie son plus célèbre livre, Les
Lumières allumées.
Bella Rosenfeld
Les Amoureux en gris, 1916-1917. Huile sur carton marouflé sur toile, 69,7 x 49,5 cm. centre Pompidou, Paris (En dépôt au musée d'art et d'histoire du Judaïsme)
L'Homme à la tête renversée, 1919, huile sur carton marouflé sur bois, 54 × 47 cm. Collection particulière
Le marchand de bestiaux, 1922-1923. Huile sur toile, 99,5 x 180. Musée de Grenoble
Chagall séjournera en Russie de 1914 à 1922. Une période
troublée par la première guerre mondiale et la révolution bolchevique. Pendant
cette période, Chagall peint surtout la vie de la communauté juive, qui est
persécutée car soupçonnée d'espionnage par l'état-major russe. La famille de
Chagall offre l'hospitalité à de nombreux juifs expulsés, notamment venus de la
frontière lituanienne. Dans ces circonstances, sans être pieux, le peintre
renoue avec sa culture hassidique.
La gravure
Il expose à de nombreuses reprises entre 1916 et 1917. En
1917, il adhère aux idéaux de la Révolution : les Juifs de l'empire russe
accèdent enfin à la citoyenneté et, quand il est nommé directeur d'une école
populaire des Beaux-Arts et commissaire des Beaux-Arts de Vitebsk, il croit
pouvoir changer les mentalités grâce aux pratiques artistiques. Mais sa
contribution au premier anniversaire de la révolution est mal comprise par les
nouvelles autorités et les professeurs qu'il a fait venir de Saint-Pétersbourg
et Moscou dans son école, Malevitch, Lissitzky, Pougny et d'autres, tous
suprématistes, s'opposent à lui et obtiennent son départ.
L'Homme-coq au dessus de Vitebsk, 1925. Huile sur carton, 49 x 64,5 cm. Collection particulière
Chagall retourne en 1922 à Berlin puis à Paris. Ses œuvres
sont connues aux États-Unis où des expositions sont
organisées. Entre 1927 et 1929, Marc Chagall s'installe au mas Lloret,
à Céret. Au début des années 1930, il voyage beaucoup avec sa
famille. En 1935, après un voyage en Pologne où il mesure l'ampleur du
sentiment antisémite, il est classé « artiste dégénéré » par les Nazis. À
partir du 7 juillet 1937, il prend la nationalité française, grâce à
l'appui de Jean Paulhan, pour fuir l'antisémitisme de l'Europe centrale.
Jour de fête ou Le Rabbin au citron, 1924. Huile sur toile
La mariée à double face, 1927. Huile sur toile, 99 x 72 cm. Collection particulière
Chagall illustrateur de grands livres
En 1923, Chagall fait la connaissance d'Ambroise Vollard,
marchand et éditeur de livres qui, ensuite, lui commande notamment trente gouaches et
cent eaux-fortes illustrant les Fables de La Fontaine (1924-1925),
cent dix-huit eaux-fortes pour Les Âmes mortes, de Nicolas Gogol (1925-1931)
Les Fables de La Fontaine
Illustration pour Les Fables de La Fontaine. L'ivrogne et sa femme, 1927. Gouache sur papier brun, 51,4 x 41,2 cm. collection privée
Illustration pour Les Fables de La Fontaine. La mort et le vigneron, 1927. Gouache sur papier brun, 51,4 x 41,2 cm. collection privée
Illustration pour Les Fables de La Fontaine. Le Bûcheron et Mercure, 1927. Gouache sur papier brun, 51,4 x 41,2 cm. collection privée
Illustration pour Les Fables de La Fontaine. Le coq et le renard, 1927. Gouache sur papier brun,65,4 x 58,2 cm. collection privée
Les Contes de Boccace, ouvrage publié par les éditions de la
revue Verve (Tériade) en 1950.
Daphnis et Chloé publié par Tériade (Stratis
Eleftheriadis, 1897-1983) en 1952
Quatre contes des Mille et Une Nuits, ouvrage publié à New
York en 1948.
Et sur la terre... d'André Malraux, publiée en 1977 par
Aimé Maeght.
Le coq, 1929. Huile sur toile, 81 x 65 cm. Muséo Thyssen-Bornemisza, Madrid
La guerre. Les années d'exil
A la déclaration de Guerre, il se réfugie à Gordes, en zone
libre, mais se trouve finalement obligé de quitter la France occupée en 1941. À
la fin du printemps 1941, Chagall est arrêté et doit son salut au
journaliste américain Varian Fry, qui lui permet de rejoindre les
États-Unis. Sa femme, Bella, meurt en 1944 ; cet événement marque le choix
de ses sujets à cette époque.
Le cheval rouge, 1938-1944. Huile sur toile, 114 x 103. Centre Pompidou, Paris
Entre chien et loup, 1938-43. Huile sur papier marouflé sur toile, 100 x 73 cm. Collection privée
A New York, Chagall retrouve de nombreux amis, écrivains et
artistes, eux aussi réfugiés : Léger, Masson, Mondrian, Bernanos, Maritain,
Breton. Il expose à la Galerie Pierre Matisse.
Il renoue des liens anciens avec des écrivains russes envoyés à New York par
l’allié soviétique. Parler à nouveau yiddish avec eux, puis découvrir les
vastes espaces américains enneigés qui lui rappellent les paysages de sa
jeunesse, relance chez l'artiste l’inspiration russe, bien que sa peinture soit
marquée par la Guerre et l’angoisse pour le sort des Juifs. Le Christ, symbole
du martyre des populations juives d'Europe, devient pour un temps le personnage
principal de ses tableaux (La Crucifixion blanche, 1939, Art Institute de
Chicago - Obsession, 1943, musée national d'art moderne, Centre Georges
Pompidou).
La Guerre, 1943. Huile sur toile, 106 x 76 cm. Paris, Centre Georges Pompidou
La Pendule à l'aile bleue, 1949. Huile sur Toile 92x79 cm. Collection Particulière
Le Gant noir, 1923-1948. Huile sur toile, 111 x 81,5cm. Collection particulière
En 1942, il participe à la création, au Mexique, du ballet Aleko (musique de Tchaïkovski), dont il produit les décors et les costumes.
En 1944, alors que la paix approche, Bella meurt brutalement. Il crée cependant, l'année suivante, les décors et les costumes de L’Oiseau de feu (musique de Stravinsky) et rencontre bientôt sa nouvelle compagne, Virginia Haggard.
A la fin de la Guerre, Chagall bénéficie d'une reconnaissance internationale : il assiste aux rétrospectives de son oeuvre au Museum of Modern Art de New York, puis à Paris et ailleurs en Europe.
Le mariage, 1944. Huile sur toile, 99 x 74 cm. Collection particulière
La fiancée au visage bleu, 1932-1960. Huile sur toile, 100 x 80 cm. Musée Marmottan Monet.
Le Coq, 1947. Huile sur toile, 126 x 91,5 cm. Musée des Beaux-Arts de Lyon
Le retour en France, 1948-1985
En 1948, Chagall rentre à Paris, puis achète en 1950, une maison
à Vence. Quitté par sa compagne, Virginia Haggard, il épouse en 1952, Valentina
Brodsky, elle aussi d'origine russe et juive. Dans le Midi, il commence à diversifier les techniques et travaille la
céramique, qu'il pratique, chez les Ramié à la Galerie Madoura de Vallauris,
dans le même atelier que Picasso.
Pendant 20 ans, l'artiste répond à de nombreuses grandes
commandes, publiques ou privées : Vitraux (Metz, Reims, Jérusalem, ONU à New
York, Zurich, Mayence…), peintures (plafond de l’Opéra de Paris, peintures
murales du Metropolitan Opera de New York), mosaïques (par exemple Les
quatre saisons, 1974, Chicago) tapisseries (par exemple celles tissées pour la
Knesset-parlement israélien-aux Gobelins), oeuvres pour la scène (décors et
costumes pour Daphnis et Chloé à l’Opéra de Paris).
Il développe parallèlement une importante œuvre lithographique et gravée, pour
des illustrations, en particulier pour Tériade ou son marchand parisien, Aimé
Maeght.
En 1966, il fait don à l’Etat français du Message Biblique, exposé d'abord au
Louvre, qui entraîne la création du musée à Nice, inauguré en 1973, en présence
de l'artiste.
Il continue à travailler jusqu'à sa mort, le 28 mars 1985 à Saint-Paul-de-Vence
où il est enterré.
La résurrection au bord du fleuve, 1947. Huile sur toile, 90 x 128 cm
Chagall et le cirque.
Le cirque aura été un des thèmes de prédilection de Chagall.
Le cirque bleu, 1950-52. huile sur toile de lin, 232,5 x 175, 8 cm. Centre Pompidou, Paris
Le cirque rouge, 1956-1960. Huile sur toile
Le cirque sur fond noir, 1967. Huile sur toile, 103 x 122,3. Musée d'Art Moderne de Saint-Etienne
Cirque, projet initié par Amboise Vollard en 1926 et repris par Tériade.
Le plafond de l'opéra de Paris
André Malraux, ministre des Affaires culturelles, décida en
1960 de faire appel à un artiste contemporain pour imaginer un nouveau
plafond pour l'opéra qu'il trouvait triste. Le ministre de la Culture étant un
grand admirateur et un ami de Chagall, il fait appel au peintre qui à cette
époque travaille sur les vitraux d’une synagogue à Jérusalem. Il avait par
ailleurs déjà travaillé pour le monde de l’opéra et du ballet avec la
création des décors et costumes de "L’Oiseau de Feu", "Daphnis
et Chloé" ou encore "La Flûte enchantée".
Pour concevoir ce plafond, Chagall réalise une cinquantaine
d’esquisses, dans des techniques variées (crayon, encre, gouache, feutre,
collages) et deux maquettes finales dont une servira à réaliser la toile finale
(une maquette d'un mètre carré et demi qui a ensuite été agrandie à sa taille
finale de 220m²). Un travail que cet homme alors âgé de 77 ans ne va pas
réaliser seul. Trois peintres assistants l’accompagnent dans sa tâche :
Roland Bierge, Jules Paschal et Paul Versteeg.
Chagall travaillant sur le panneau consacré à Mozart. Cliché du photographe Izis, 1964
Pour le plafond de l’Opéra, Marc Chagall refusa d’être rémunéré
et l’État n’assuma que les frais de réalisation matérielle. L’œuvre fut
exécutée entre janvier et août 1963, le peintre travaillant d’abord au musée
des Gobelins, puis à Meudon, dans l’atelier qu’avait construit Gustave Eiffel
(et qui devait devenir un musée de l’Aviation), à Vence enfin. Elle fut
inaugurée le 23 septembre 1964. Le plafond de Chagall est constitué de douze
panneaux et un panneau circulaire central de toile montés sur une armature de
plastique (deux cent quarante mètres carrés environ), et signé par l’artiste
sur le panneau central et sur le panneau principal : « Chagall Marc 1964 ».
Mozart, La flute enchantée, le grand ange et l'oiseau
jouant de la flute
Ce plafond complète le « panthéon » des compositeurs illustres de tous les temps du Palais Garnier, en introduisant notamment quelques contemporains de l’architecte, « oubliés » dans son programme iconographique (Verdi fut le seul statufié vivant au moment de l’inauguration en 1875), tels Wagner ou Berlioz; il ajoute aussi quelques compositeurs majeurs de la fin du XIXe siècle, dont trois Russes – l’école russe, relativement récente, resta inconnue des Français jusqu’à Diaghilev. Plus encore, il évoque ces compositeurs par un « Olympe » peuplé des personnages de leurs œuvres; « Olympe » était, on s’en souvient, le terme générique que Garnier utilisait pour désigner les plafonds des salles.
Esquisse pour le plafond de l'Opéra de Paris. Gouache sur papier
Mozart, “La Flûte enchantée”. Dominante bleu clair. Comme
dans “L’Apparition” (1917, coll. Gordeev, Moscou), un grand ange emplit l’air
bleu ; un oiseau (un coq, selon certaines sources) joue de la flûte, aimable
liberté avec l’ouvrage de Mozart, puisque c’est Tamino et non Papageno,
l’homme-oiseau, qui reçoit cet instrument. En 1965-1966, Chagall peignit les décors
et costumes d’une “Flûte enchantée” représentée en février 1967 au Metropolitan
Opera de New York.
Moussorgki, “Boris Godounov”. Dominante bleue. En bas, au
centre, le tsar sur son trône porte les insignes du pouvoir ; au-dessus de lui
vole une Renommée à tête monstrueuse et, en vers, la ville de Moscou ; à
droite, de l’autre côté de la tête d’”Hébé” de Walter et Bourgeois, le peuple,
en plein centre de la scène. (« Je considère le peuple comme l’élément le plus
sensible de la société », déclara Marc Chagall.)
Tchaïkovski, “Le Lac des cygnes”. Dominante jaune d’or. En
bas, une femme-cygne sur un lac bleu, renversée et tenant un bouquet à la main
; au-dessus, un surprenant ange musicien, dont la tête et le corps sont
constitués par son instrument.
Stravinski, “L’Oiseau de feu”. Dominante rouge, verte et bleue. Dans la partie supérieure, à gauche, le peintre (Marc Chagall) avec sa palette et l’oiseau, paradoxalement vert ; à droite, un ange musicien dont le corps est constitué de son violoncelle, près de l’arbre magique dans lequel se retrouve l’oiseau ; plus bas, des dômes des toits, sans doute ceux du château magique, et un oiseau, rouge cette fois, descendant vers le couple couronné sous un dais; à côté, deux jeunes mariés, une paysanne portant une large corbeille de fruits sur la tête, un orchestre… Ils sont proches de la tour Eiffel (dans l’espace Ravel du Plafond) ; faut-il y voir une citation des “Mariés de la tour Eiffel” (1928)? À droite, au-dessus de la tête de la “Pomone” de Walter et Bourgeois, un violoniste amoureusement penché sur son instrument. En 1945, Chagall avait peint les décors et costumes du ballet “L’Oiseau de feu” au Metropolitan Opera de New York (chorégraphie de Léonide Massine).
Wagner, “Tristan et Isolde”. Dominante verte. Le couple est
langoureusement appuyé à la “Daphné” de Walter Bourgeois ; au-dessus de lui,
l’arc de triomphe de l’Étoile, illuminé du rouge de la passion, et la place de
la Concorde ; des thèmes chers à Chagall, qui fit souvent figurer les monuments
de Paris dans ses tableaux. («Mon art a besoin de Paris comme un arbre besoin
d’eau», a-t-il écrit.)
Berlioz, “Roméo et Juliette”. Dominante verte. Le couple enlacé est environné
d’une tête de cheval et d’un «signe de personnage» qui fait songer à celui de
sa toile de 1911, “Le Saint voiturier au-dessus de Vitebsk” (coll. Part.,
Krefeld), et se terminent par une “Gloire” (?) sur laquelle leurs deux visages
s’inscrivent.
Rameau, sujet non identifié. Dominante blanche. Sur la façade du Palais Garnier
illuminée, elle aussi, du rouge de la passion, “La Danse” de Carpeaux, toute
dorée, prend des proportions monumentales.
Debussy, “Pelléas et Mélisande”. Dominante bleue. Allongée
contre la tête de la “Clytie” modelée par Walter et Bourgeois, Mélisande est
observée par Pelléas depuis une fenêtre, encore facétieuse inversion des rôles
(selon Jacques Lasseigne, Chagall aurait donné à Pelléas la physionomie de
Malraux) ; au-dessus d’eux, la tête d’un roi (Arkel?).
Ravel, “Daphnis et Chloé”. Dominante rouge. Des mourons bleus et le temple du
premier acte ; l’extraordinaire figure du temple et le couple siamois uni par
les pieds (« Il fut un temps où j’avais deux têtes / Il fut un temps où ces
deux visages / Se couvraient d’une rosée amoureuse / Et fondaient comme le
parfum d’une rose… », poème de Chagall) que l’on trouve déjà dans le rideau
d’ouverture que l’artiste avait composé pour l’Opéra en 1958 et qui achève
peut-être l’osmose du couple de “La Promenade” (1929) figurant deux être cheminant
tête-bêche dans les rues ; et, naturellement, une grande tour Eiffel – thème
récurrent chez le peintre, qui est présent dans nombre de ses tableaux. Chagall
avait réalisé en 1958, pour l’Opéra, les décors et costumes de “Daphnis et
Chloé” dans une chorégraphie revue par Georges Skibine d’après celle de Fokine.
En 1961, il illustra pour Tériade le conte originel attribué à Longus.
Panneau central
En partant
de la gauche de la scène (côté «jardin») et en tournant dans le sens des
aiguilles d’une montre, le disque central présente les quatre thèmes suivants :
Bizet, “Carmen”. Dominante rouge. Carmen devant les arènes est en compagnie d’un taureau à la guitare.
Verdi, sujet non précisé (”La Traviata”?). Dominante jaune. Derrière le jeune couple, un homme barbu (Germont père?) tient un rouleau à demi déroulé.
Beethoven, “Fidelio”. Dominantes bleue et verte. L’élan de Léonore vers le cavalier bleu brandissant son épée.
Gluck, “Orphée et Eurydice”. Dominante verte. Eurydice joue de la lyre (l’instrument d’Orphée) et l’ange lui offre des fleurs. (source du texte : Google Art et Culture)
Rideaux de scène pour ballet de Maurice Ravel Daphnis et Chloé en 1959 à l'Opéra de Paris
Chagall sculpteur
Les grandes toiles
La crucifixion jaune, 1942. huile sur toile, 104 x 101 cm. centre Pompidou, Paris
La Danse, 1950-1952. Huile sur toile de lin. Centre Pompidou, Paris
La traversée de la mer rouge, 1955. Huile sur toile, 216,5 x 146 cm. Musée Marc Chagall, Nice
Abraham et les trois anges, 1960-66. Huile sur toile, 190 x 292 cm. Musée Marc Chagall, Nice
L'Arc-en-ciel, 1967. huile sur toile, 160 x 170,5 cm. Centre Pompidou, Paris
Couple dans un paysage bleu, 1969-71. huile sur toile, 112 x 108 cm. Collection privée
Les dernières années. Les grands thèmes
Don Quichotte, 1975. Huile sur toile, 196 x 130 cm. Collection particulière
Job, 1975. Huile sur toile. Collection particulière
La chute d'Icare, 1974-77. Huile sur toile, 213 x 198. Centre Pompidou, Paris
Le Fils prodigue, 1976. Huile sur toile, 162 x 122 cm. Collection particulière
La Famille, 1975-1976. Huile sur toile
Quel excellent dossier sur ce grand peintre..
RépondreSupprimerMerci d'un artiste de Montréal.
Souvenirs d'enfance ! Dans la chambre où je dormais chez mes grands-parents paternels, il y avait deux reproductions accrochées qui me faisaient rêver : un couple (de mariés ?) volant au-dessus d'un village, et une cabane avec un jardin entouré d'une barrière de bois. Je crois aussi qu'il y avait un âne. Mais où ?...
RépondreSupprimerMerci Snoopy !
Où l'on découvre, émerveillé, un léger reflet de notre Snoopy ;o)
RépondreSupprimerHaysi
Merci les amis pour vos gentils commentaires.
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