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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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dimanche 19 juin 2016





Ôde au saphisme




Pierre Félix Louis dit Pierre Louÿs, 1870-1925. France






Pierre Louÿs, fin XIXème







Henri Bataille. Portrait de Pierre Louÿs dans Têtes et Pensées, Paris, Ollendorff, 1901 Paris, Bibliothèque de l'Arsenal




Pierre Louÿs est un poète et romancier français, né à Gand (Belgique) le 10 décembre 1870 et mort à Paris, 16e le 4 juin 1925.

Oscar Wilde disait de lui: « il est trop beau pour n'être qu'un homme, qu'il prenne garde aux dieux ». 

Dès l'âge de 18 ans, Pierre Louýs commence à rédiger des textes érotiques. Très tôt attiré par le monde des lettres, il se lie d'abord au Parnasse. À dix-neuf ans, il rencontre Leconte de Lisle et épouse la plus jeune fille de José Maria de Heredia, Louise.

Trois années plus tard, il fait partie de l'école symboliste. Ami des lettres, écrivain, poète, musicien, critique, linguiste, esthète, érotomane, dandy, photographe, il est l'ami de Debussy, Gide, Farrère, Apollinaire, Sarah Bernhardt, Henri de Régnier, Paul Valéry, François Coppée, Mallarmé.

En 1892, il écrit un sonnet à Mallarmé à l'occasion de son cinquantième anniversaire. Un an plus tôt, il avait fondé une revue, La Conque, où furent publiés des textes de Gide, Mallarmé, Paul Valéry et Verlaine. Il y publia aussi ses premiers vers érotiques et précieux, avant de les réunir dans le recueil Astarté (1893). Sous la forme de poèmes lyriques grecs, ce sont de courtes pièces précieuses, teintées d'un léger érotisme.

Pierre Louÿs n'est pas un amateur en matière d'érotisme. Il ne pensait à rien d'autre. Il nous parle d'expérience. Il avait travaillé sur le terrain. Il estimait lui-même, sans trop se vanter peut-être, avoir eu quelque chose comme 2 500 maîtresses. Il en tenait registre. Sans même nous arrêter à son Manuel de Gomorrhe ou à un petit ouvrage intitulé Enculées, ni à ses agendas personnels encore inédits, il a tenu à rédiger un Catalogue chronologique et descriptif des femmes avec qui j'ai couché. Historien scrupuleux de sa sexualité, il ne cesse de faire preuve d'une précision comptable particulièrement pointilleuse.

Pierre Louÿs nourrissait encore une autre passion : la photographie - bien entendu érotique. Et son goût pour les photographies prenait tout naturellement la forme de nouvelles classifications minutieuses. Ses Notes sur la volupté, par exemple, sont un album de trente-six photographies centrées sur le sexe de la femme.

Pierre Louÿs meurt en 1925 d’une crise d’emphysème, laissant au fond de ses tiroirs « quatre cent kilos de manuscrits obscènes » et des centaines de photographies pornographiques prises dans son appartement ou dans des bordels en Algérie et en Egypte et dont il voulait cacher l’intimité au public.

Ce même public, qui à l’époque ne connaissait que Les Chansons de Bilitis, Aphrodite, La Femme et le Pantin et Les Aventures du roi Pausole, ne sait comment accepter cet héritage composé principalement de textes érotiques jugés « immoraux » mais aussi de manuscrits de ses amis comme ceux d’Oscar Wilde ou d’André Gide, des poèmes, des journaux intimes, une immense correspondance avec ses amis Claude Debussy et Paul Valéry entre autres, des notes de recherche, des études d’histoire littéraire ou encore le fameux dossier Corneille-Molière dans lequel il affirmait que la plupart des pièces de Molière telles que Tartuffe, Le Misanthrope ou Don Juan, auraient été écrites par Corneille. Tout est alors dispersé aux quatre vents, vendus grossièrement aux amateurs d’autographes.


« Lykas donc s’était étendu, les jambes écartées: sa belle queue était devant moi, dressée triomphalement. Je m’agenouillai et, l’ayant saisie d’une de mes mains, je commençai à la pomper à pleine bouche, en appuyant avec ma langue sur le dessous du gland. Avec mon autre main, je… lui travaillais gentiment les couilles et lui faisais, entre les fesses, particulièrement sur la muqueuse de l’anus, ces chatouillis légers qui m’ont rendue célèbre à Lesbos. »

Extrait des Chansons secrètes de Bilitis.






Photographie de Pierre Louÿs




Une partie de ces textes sont publiés chez Robert Laffont dans la collection Bouquins, fondée par Guy Schoeller et dirigée par Jean-Luc Barré, "Oeuvre érotique", de Pierre Louÿs.



« Si monsieur votre père vous prie de le sucer, ne dites pas étourdiment que sa pine sent le con de la bonne. Il pourrait se demander d’où vient que vous reconnaissiez cette odeur-là. » Extraits du Manuel de civilité pour les petites filles à l'usage des maisons d'éducation, 1926.





Les Chansons de Bilitis, 1894



Les Chansons de Bilitis est une œuvre poétique, ôde à la sensualité et à l’amour saphique. Ce recueil de courts poèmes en prose est marqué par les influences du Parnasse hellénisant et du symbolisme avec un profond goût de la sensualité, du bucolique (dans sa première partie) et de l'érotisme élégant. 

Les évocations naturelles et précieuses y côtoient ainsi des scènes érotiques. Du Parnasse et du symbolisme le jeune esthète a d'abord retenu la sensualité païenne et le goût de la beauté. De ces descriptions de paysages, de ces scènes tendrement érotiques se dégage un paganisme calme. Debussy composa un accompagnement pour trois des chansons du recueil: La Flûte de Pan, La Chevelure, Le tombeau des Naïades.



« Ici gît le corps délicat de Lydé, petite colombe, la plus joyeuse de toutes les courtisanes, qui plus que toute autre aima les orgies, les cheveux flottants, les danses molles et les tuniques d’hyacinthe.
Plus que toute autre, elle aima les glottismes savoureux, les caresses sur la joue, les jeux que la lampe voit seule et l’amour qui brise les membres. Et maintenant, elle est une petite ombre.

Mais avant de la mettre au tombeau, on l’a merveilleusement coiffée et on l’a couchée dans les roses ; la pierre même qui la recouvre est tout imprégnée d’essences et de parfums.

Terre sacrée, nourrice de tout, accueille doucement la pauvre morte, endors-la dans tes bras, ô Mère ! et fais pousser autour de la stèle, non les orties et les ronces, mais les tendres violettes blanches. »

-Tombeau d'une jeune courtisane.






Manuscrit



Ce petit livre d'amour antique
est dédié respectueusement
aux jeunes filles de la société future.



Bilitis serait une jeune grecque du vie siècle av. J.-C. originaire de Pamphylie, qui aurait vécu sur l'île de Lesbos où elle aurait été rivale de Sappho, puis à Chypre.

Présentées comme la traduction d'un recueil de vers grecs, Les Chansons de Bilitis constituent l'une des supercheries les plus réussies de la littérature française. Attribuant à une poétesse contemporaine de Sappho les audaces de la célébration des amours lesbiennes, Pierre Loÿs réussit aussi un véritable tour de force, en reconstituant toute une société avec sa vie quotidienne, ses dialogues, ses préoccupations.

L'ensemble fut si réussi qu'il trompa quelques pédants érudits, qui contestèrent la pertinence de certaines traductions. Louÿs pousse la mystification jusqu'à insérer dans son recueil des pièces poétiques mentionnées comme « non traduites », et par donner des références bibliographiques, notamment des articles d'un archéologue allemand imaginaire, le Pr G. Heim (Geheim et Geheimnis signifient « secret » en allemand, et Heim, le « chez-soi »).

Les filles de Bilitis est la première association lesbienne américaine, fondée en 1955 par Del Martin et Phyllis Lyon, qui doit son nom à cette œuvre.





Sappho




Pierre Loüys


Les chansons de Bilitis: traduit du grec. 


Illustrations de George Barbier; gravées sur bois par F.L. Schmied. Collection Pierre Corrard, Paris, 1922



Je n'ai, encore une fois, fait paraître ici que les pages, hormis l'introduction, ou figuraient les illustrations de George Barbier. Pour accéder au livre entier, c'est ICI

























































































































































































































































































































































Claude Debussy, Chansons de Bilitis, 1897.



« La Flûte de Pan », « La Chevelure » et « Le Tombeau des naïades »










Sources:

Pierre Louÿs - Un explorateur du sexe féminin par Jean d'Ormesson, Le point

DORT LE SOUVENIR, un article sur Pierre Louÿs par Farouk Archaoui

pierdelune.com

Wikipédia

Bunka Gakuen Library / Bunka Gakuen University Library. Musée du costume Bunka Gakuen, Japon




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