DALI FAIT SON CINEMA

Conférence de Dali à Polytechnique, 13 décembre 1961, journal de 20 heures

Gala

- Salvador Dali dans quelques instants vous allez prononcer, ici à l'école polytechnique dans le grand amphithéâtre une conférence. Avant de la prononcer vous avez bien voulu nous accorder quelques instants. je sais que c'est très difficile pour vous puisque vous êtes encore en plein état de concentration. Mais je voudrais tout d'abord vous demander ce qu'est cette coiffure que vous portez sur la tête.

- Les deux effigies qui s'éteignent à tour de rôle de façon alternative représentent Castor et Pollux, un frère mortel et l'autre immortel et au centre, la demi lune, c'est le symbole d'Hélène, de Gala.

- Maître, puis-je vous demandez quel va être exactement le thème de votre conférence. Vous avez annoncé une conférence sur Velasquez.

- Velasquez c'est la substance, c'est ce qu'on pourrait appeler les protéines contenues dans l'œuf de Castor et Pollux. Mais le vrai fondement de ma conférence est dédicacé exclusivement au culte de la personnalité de Salvador Dali.

- Je crois que vous vous êtes fait examiner par un psychiatre, votre cerveau a été examiné.

- Euh, il y a le docteur Broumaguelle (nom incertain), qui sera présent d'ailleurs, lequel il y a à peu près 7 ans, qui est en train d'élucider si je suis fou ou si je ne le suis pas [Est-ce que...] il est parvenu à la conclusion que le cerveau, mon cerveau c'est un des plus merveilleusement bien constitué qu'il n'a jamais trouvé.

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- Je commence ce cours sur le culte de ma personnalité au moment où dans le monde on tâche d'effacer la grande personnalité mythologique de Joseph Staline (rires gênés)

- Donc je commence ce cours historique au moment que nous pourrions appeler le moment algide (ndlr: Qui fait éprouver une sensation de froid.) de la "désestialinisation" (déstalinisation?).

- Euh, une phrase très émouvante de Lénine quand il avait écrit, euh, le jour que nous aurons le pouvoir je pense que nous pourrons construire des pissotières en or. Dans cette transformation de l'ammoniaque en or il y a toute la pensée alchimiste. La structure paranoïaque de mon esprit est d'une telle rigueur que tout ce qui existe est plié pour faire voir l'art et triompher une seule exclusive idée obsédante, l'idée de Dieu. C'est tout.



Peut-être pas fou, mais comme son œuf, bien fêlé quand même.