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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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mercredi 12 octobre 2011

Charles Ray (1953. Chicago, U.S.A)



Présentation sur Regent Projects




Boy with frog, 2009 (Fondation François Pinault, Venise)









Sculpteur américain . Il a étudié pour son BFA à l'Université de l'Iowa dont il sort diplômé en 1975, puis pour son MFA (obtenu en 1979) à l'Ecole d'Art Mason Gross, à l’université Rutgers dans le New Jersey.

Il a d'abord été influencé par des sculpteurs tels qu’Anthony Caro, en incluant son propre corps dans ses œuvres lors de happening. Les premières œuvres de Charles Ray le mettent en scène en prise avec des objets métalliques. Il y explore le statut du corps et le corps des objets.

Il loue un espace à Venice (Californie) où il présente trois œuvres dont une en hommage à son frère décédé d'un cancer. Il promène le spectateur de salles en salles en ouvrant et fermant des portes, se glissant dans des structures en métal où il se tient immobile, opposant la vulnérabilité de son corps à l'arrogance des objets métalliques.




Plank Pieces’





Plank Pieces’




Avec Piece Plank I-II(1973), il épingle son corps contre un mur avec une planche. Ce littéralisme s’est manifesté dans un autre ouvrage photographique « tous mes vêtements» (1973), dans lequel il se présenta vêtu de chacune de ses tenues. En début des années 1980, Ray a étendu cette absurdité pour générer une manipulation de l'iconographie minimaliste.




Man in Tree, 1978




Il est connu pour ses sculptures étranges et énigmatiques. Figure majeure de la scène de l'art contemporain depuis 1981, Charles Ray crée des installations intégrant des personnages humains réalistes ou des mannequins, des parties du corps, ainsi que des arrangements tels que des pieds humains inquiétants émergeants d'horloges.








La démarche artistique de Ray offre au spectateur une expérience nouvelle du rapport au réel. Elle exprime l’intuition fondamentale que la réalité est bien différente de ce que nous percevons, pensons ou imaginons, et beaucoup plus complexe.

Dans les années 1990 il a utilisé des mannequins dans ses sculptures.




Self-portrait, 1990




Le travail qui a signalé le passage de Ray de l'abstrait à la sculpture figurative est le plus souvent identifié comme son Self Portrait (1990), un mannequin à l'image de l'artiste, complet, avec une démarche nerveuse, une polaire ringarde et un chapeau de pêche.




Male Mannequin, 1990




Puis vient Male Mannequin (1990), pour lequel l'artiste a apposé un moulage de son sexe sur un mannequin de vitrine.




Male Mannequin, 1990





Male Mannequin, 1990




En 1992, il expose une série de mannequins féminins de deus à trois mètres de haut vêtus de costumes avec de puissantes épaules rembourrées, dans une pose légèrement agressive. Toujours exposés séparément, ils dominent l'adulte, comme le symbole de la mère qui ne nous permettra jamais de grandir.








Family Romance (1993), où la mère, le père et les enfants sont tous présentés avec la même taille (celle de l'artiste), de sorte que la famille nucléaire devient un commentaire grotesques sur l'illusion de la «normalité».

L'ambiguïté est, en soi, une chose banale qui peut imprégner une œuvre d'art, mais la qualité de l’équivoque de Familly Romance désarme véritablement.




Family Romance, 1992





family romance, 1992




Alors que Family Romance fait allusion à l'inceste, Oh! Charley, Charley, Charley ... (1992) aborde la sexualité de front.

A première vue, il s’agit d‘une orgie homosexuelle. Mais très vite un sentiment d’étrangeté et de malaise surgit quand on reconnait huit clones de l’artiste.

Ode à la masturbation? Façon de railler ceux qui ne voient dans les homosexuels comme des être narcissiques et immatures? Il est difficile de définir Oh ! Charley, Charley, Charley... et c'est justement ce qui fait tout l'intérêt de cette œuvre.




Oh! Charley, Charley, Charley..., 1992 (Eight painted cast fiberglass mannequins with wigs)





Oh! Charley, Charley, Charley..., 1992





Oh! Charley, Charley, Charley..., 1992




Les spectateurs ont été choqués, le tableau dérange. De nombreux critiques d’art voient dans cette scène les prémices de l’ère du sida.

Le nouvel art figuratif de Charles Ray ou de Jeff Koons, par exemple, doit quelque chose à Pop et à l'hyperréalisme, mais sa conception est très différente. Le nouvel art figuratif est très bien dans la tradition de l'art conceptuel.




Oh! Charley, Charley, Charley..., 1992

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