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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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jeudi 4 novembre 2010

Antonin Ivanovich Soungouroff (1894-1982? Russie)




Antonin Ivanovich Soungouroff est né en Russie en 1894. En 1926, il a immigré en Chine ; il a vécu dans un village près de Kharbin, et a parcouru tout le pays. En 1927-29 il a travaillé en tant qu'illustrateur pour un magasin russe « jeunesse » à Kharbin, produisant dans le même temps des peintures à l'huile de scènes de la vie folklorique chinoise. En automne 1933 ses travaux ont été montrés à la 1ère exposition art-ethnographique de la collection de KVZhD à Kharbin.

Au milieu des années 30, l'artiste partit pour la France, où il est devint connu pour ses portraits de beaux jeunes hommes, en particulier les habitants de Paris et des environs de Cannes (France du sud). En fait, Soungouroff a été connu principalement en tant qu'artiste gay qui a sans réserve traité des thèmes et des images concernant la vie et la culture gay (marin, légionnaires…). Il est devenu ami avec beaucoup d’artistes d’avant-garde, comme Jean Cocteau, Christian Bérard et Roger Peyrefitte. Il est mort sur la Cote d'Azur (France du sud) en 1982 (date incertaine).



Nu




Légionnaire




Pierrot




Arlequin




Jeunes musiciens (1957)





Arlequin à la poupée




Jeune homme au faon, 1973




Arlequin à la mandoline




Garçon endormi




Jeune homme au panier de fruits, 1955




Jeune vagabond


mercredi 3 novembre 2010

Retour sur...Brian Richard Taddei




Achille et Patrocle

Adriaan Litzroth


site












































mardi 2 novembre 2010

Le surréalisme et l'homophobie



Les 27 et 31 janvier 1928 a lieu une discussion des surréalistes au sujet de l'amour sous tous ses aspects. L'homosexualité masculine est presque unanimement condamnée.

André Breton : «Je veux bien faire acte d'obscurantisme en pareil domaine. [...] J'accuse les pédérastes de proposer à la tolérance humaine un déficit mental et moral qui tend à s'ériger en système et à paralyser toutes les entreprises que je respecte.»

Les propos tenus lors de ces discussions collectives ont été fidèlement reportés et montrent assez qu’il existe alors dans le groupe ce que Raymond Queneau nomme un « singulier préjugé contre la pédérastie » (Recherches sur la sexualité : janvier 1928 - août 1932, éd. José Pierre, Paris, Gallimard, « Archives du surréalisme », 1990, p. 39).


B. Péret – Que penses-tu de la pédérastie ?

R. Queneau – À quel point de vue ? Moral ?

B. Péret – Soit.

R. Queneau – Du moment que deux hommes s’aiment, je n’ai à faire aucune objection morale à leurs rapports physiologiques.

(Protestations de Breton, de Péret et d’Unik).

P. Unik – Au point de vue physique, la pédérastie me dégoûte à l’égal des excréments et, au point de vue moral, je la condamne.

J. Prévert – Je suis d’accord avec Queneau.

R. Queneau – Je constate qu’il existe chez les surréalistes un singulier préjugé contre la pédérastie.

A. Breton – J’accuse les pédérastes de proposer à la tolérance humaine un déficit mental et moral qui tend à s’ériger en système et à paralyser toutes les entreprises que je respecte. Je fais des exceptions, dont une hors ligne en faveur de Sade et une, plus surprenante pour moi-même, en faveur de Lorrain.

P. Naville – Comment justifiez-vous ces exceptions ?

A. Breton – Tout est permis par définition à un homme comme le marquis de Sade, pour qui la liberté des moeurs a été une question de vie ou de mort. En ce qui concerne Jean Lorrain, je suis sensible à l’audace remarquable dont il a fait preuve pour défendre ce qui était, de sa part, une véritable conviction.

(La Révolution surréaliste : « Recherches sur la sexualité. Part d’objectivité, déterminations individuelles, degré de conscience », La Révolution surréaliste, n° 11, 15 mars 1928, p. 32-40.)

lundi 1 novembre 2010

Retour sur...Pavel Tchelitchev




1929




1939

Retour sur...La publicité Ivory Soap (à l'esthétisme très gay)

Merci à Laurent of Paris

















































Giorgio De Chirico (1888 -1978)









Autoportrait, 1924-1925




Giorgio de Chirico naît de parents italiens en 1888 à Volos, capitale de la Thessalie en Grèce. Le père est un ingénieur qui travaille pour les chemins de fer.
En 1889, la famille déménage à Athènes. En 1891, sa grande sœur meurt et naît son frère Andréas.

La famille retourne à Volos en 1896. Giorgio prend alors ses premières leçons de dessin avec Mavrudis un employé grec des chemins de fer, originaire de Trieste.
Un nouveau déménagement familial à Athènes survient en 1899. Le peintre italien Carlo Barbiéri ainsi qu’un artiste suisse Emile Gilliéron, professeur de la famille Royale travaillant aussi comme dessinateur pour Heinrich Schliemann à Mycènes et Arthur Evans à Cnossos prendront en charge son éducation artistique.

Giorgio De Chirico débute son éducation intellectuelle dans les années 1900 en étudiant la philosophie à Munich, où il admire les œuvres d’Arnold Böcklin, dont l’influence détermine son style, entre mythe et réalité.

Il part ensuite pour Paris, et fait la connaissance à la veille de la guerre de Pablo Picasso et de Guillaume Apollinaire. Les œuvres qu’il exécute relèvent d’un réalisme onirique fondé sur un illusionnisme figé, peuplé de mannequins inquiétants, reflets de l’inconscient.

Giorgio de Chirico, inventeur de la peinture métaphysique placée sous le signe de la révélation, s’installe en 1911 à Paris. « Un nouvel air a inondé mon âme - j'ai entendu un nouveau chant - et le monde entier me semble maintenant totalement transformé - l'après-midi d'automne est arrivé-les ombres longues, l'air limpide, le ciel gai - en un mot Zarathoustra est arrivé, vous m'avez compris ? » écrit-t’il dans une lettre de janvier 1911 à son ami Fritz Gartz.



Autoportrait nu, 1945



De Chirico expose ses premières œuvres au Salon d'automne de 1912 et 1913. Guillaume Apollinaire le remarque et écrit, pour sa revue Les Soirées de Paris, un compte rendu élogieux où il qualifie la peinture de De Chirico de « métaphysique ». Reprenant cette expression, De Chirico et Carlo Carrà fonde le mouvement Pittura metafisica (1915). Alertés par cet article d'Apollinaire, les artistes d'avant-garde de cette époque : cubistes, orphistes, futuristes, futurs Dadaïste et surréalistes sont impressionnés et admiratifs. De Chirico crée une oeuvre d’où émerge un climat de mystère nostalgique.

Les artistes surréalistes sont très sensibles à sa « peinture métaphysique » qui préfigure celle de leur mouvement.



Le cerveau de l’enfant, 1914




The Song of Love, 1914



Il fascine en premier lieu Guillaume Apollinaire qui, dès 1913, introduit l’artiste dans son cercle – Picasso, Derain, Max Jacob, Braque, Picabia, etc. – ainsi que Paul Guillaume, son premier marchand. L’onirisme, la dimension prophétique, les subtiles incongruités et les décalages observés dans l’œuvre de Giorgio de Chirico ont, dès le début des années 20, d’immédiates résonances sur le surréalisme naissant, de Magritte, Ernst à Picabia et Eluard. André Breton voit en l’artiste le démiurge d’une « mythologie moderne » en formation (1920) avant de l’accuser de régressions anti-modernistes dès 1926.


Il Ritornante, 1917



"Nous avons mis cinq ans à désespérer de De Chirico, à admettre qu'il eût perdu tout sens de ce qu'il faisait." Dit Breton en le répudiant du mouvement surréaliste.
En 1919, De Chirico a « la révélation de la grande peinture » devant une toile de Titien. Il rejoint le groupe futuriste Valori Plastici séduit par le fascisme de Mussolini et son prolongement : le mouvement Novecento. En 1926, il rejoint le mouvement du Novecento qui prend position contre le modernisme.

Comme partout en Europe, à l'issue de la première guerre dont tous les pays ressortent meurtris, en parallèle à Dada, au Surréalisme et au développement de l'abstraction, on assiste, dans le milieu culturel, à une volonté de " retour à l'ordre ", autour de laquelle se rassemble un alliage hétérogène d'artistes confrontés à cette période sans espoir de l'entre-deux guerres.

C'est particulièrement le cas en Italie où problèmes économiques, sociaux et politiques bouchent un horizon bien noir. Dans le prolongement de la peinture métaphysique, les Valori Plastici et le Novecento s'inscrivent tous deux dans ce désir de retour au réel, au formalisme d'une figuration souvent représentative d'un art officiel. Ils prônent un retour à la tradition de l'art italien, le primitivisme du quattrocento notamment et sont sensibles à l'attrait de l'idéologie fasciste.



La Comédie et la Tragédie, 1926



De Chirico exécute alors ses séries de Villes romaines, Fils prodigue et Argonautes au grand désespoir de Breton : « Chirico, en continuant de peindre, n'a fait depuis dix ans que mésuser d'un pouvoir surnaturel… Cette escroquerie au miracle n'a que trop duré. » En 1928, les surréalistes organisent une exposition Chirico consacrée à la seule période métaphysique, à laquelle ils donnent pour titre « Ci-gît Giorgio De Chirico ».


Le Fils Prodigue, 1926



Un ensemble d’œuvres de 1920 à 1935 marque le retour du « Pictor Optimus » (le peintre le meilleur comme il se définit lui-même) à un certain classicisme, non sans une mise à distance théâtrale. Désormais occupé par la technique picturale, l’alchimie des maîtres du passé et la « belle matière », Chirico se fait « dépaysagiste » (Jean Cocteau) : meubles hors échelle ou fruits déplacés dans des paysages de ruines (Meubles dans la vallée, Nature morte aux tomates).



Palfreniere con due cavali, 1937



Les Archéologues, hybrides métaphysiques, accroissent le peuplement du monde chiriquien. Ils sont bientôt rejoints par des centurions romains, des gladiateurs dignes de « peplum », ou par des chevaux et des Dioscures au bord de la mer. La suite des gladiateurs, réalisée pour la demeure parisienne de son marchand Léonce Rosenberg, n’appartient pas au courant de « romanité » triomphante du Novecento. Ce sont au contraire des amoncellements humains dérisoires et pantelants, très loin de la célébration fasciste, annonçant la désagrégation de l’anthropomorphisme en peinture.


Série I Gladiatori













1969














1949








La lutte, 1929




En 1934, Cocteau demande à De Chirico une série de dix lithographies pour illustrer son ouvrage intitulé Mythologie. Ces compositions étranges montrent des hommes en costume, gilet et cravate, la veste boutonnée, entrant ou sortant d'une cabine de bain montée sur pilotis, ou bien ramant dans une barque, - parmi d'autres hommes entièrement nus. Certains sont assis au bord d'étroits canaux, dans lesquels d'autres marchent, immergés jusqu'à l'abdomen, ou jusqu'aux cuisses. Les canaux relient entre eux de petits bassins ronds qui entourent les cabines. Dans toute cette série l'eau est figurée comme une sorte de parquet à chevrons.

De Chirico a repris ce thème dans un ensemble de compositions à l'huile qui va de 1934 à 1973.



Série Les Bains mystérieux



Les Cabines mystérieuses (avec trois baigneurs), 1935




Les Bains mystérieux II, 1935-1936




Les Bains mystérieux II , 1935-1936




Les Bains mystérieux (La vasque aux trois baigneurs), 1936-1937




Bains mystérieux avec statue ou L'Idole des bains mystérieux , vers 1948









Les Bains mystérieux




Les Bains mystérieux
Giorgio Andreoli (1465 ou 1470 (?) - 1555. Gubbio, Italie)




Giorgio Andreoli, appelé Mastro Giorgio Andreoli ou encore Mastro Giorgio est considéré comme le plus important potier de la Renaissance italienne. En 1498, Giorgio Andreoli devient citoyen de Gubbio et en 1518 il met au point la technique du lustro dont les principales caractéristiques sont les belles couleurs d'or et de carmin.






Assiette tête de phallus, 1536, attribuée à Maestro Giorgio Andreoli (inscription au verso : OGNI HOMO ME GUARDA COME FOSSE UNA TESTA DE CAZI (Every man looks at me as if I were a dickhead - tout homme me regarde comme si j'étais une tête de bite) The Ashmolean Museum, Oxford.