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mardi 3 novembre 2009
Eraste et éromène
Quelle que soit la cité, il est normal pour un homme d'être séduit par un jeune garçon et d'en faire publiquement état, pourvu que le garçon en question présente les deux caractéristiques nécessaires pour justifier l'établissement du lien pédérastique : il doit être καλός kalos (beau) et ἀγαθός agathos (bon, courageux, droit et réservé).
Les relations pédérastiques perdurèrent en Grèce jusqu'à leur interdiction; tardive par l'Empire romain, après que le christianisme fut reconnu comme religion officielle, puis seule religion d'État.
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documentaire « Le sexe dans la Grèce antique » sur la chaîne Planète-2007
« Bien qu’Homère évoque à de nombreuses reprises Patrocle et Achille, il passe sous silence leur désir ( érôs) et évite de nommer leur amour (philía), estimant que l’intensité extraordinaire de leur affection (εὔνοια / eúnoia) était transparente pour les lecteurs cultivés. Achille déclare quelque part (...) qu’involontairement, il a enfreint la promesse faite à Ménœtios, le père de Patrocle ; Achille avait en effet assuré qu’il ramènerait Patrocle sain et sauf à Opous si Ménœtios l’envoyait à Troie avec lui et s’il le lui confiait. Ce passage montre évidemment que c’est par désir amoureux (érôs) qu’il a pris soin de Patrocle. »
En effet, pour beaucoup des Grecs, l’émotion démesurée dont fait preuve Achille à la mort de Patrocle et son ardeur à le venger ne laissent aucune doute sur la nature de leurs relations : la réserve d’Homère est perçue comme un signe de discrétion. Le tragique Eschyle développe ce motif dans sa tragédie perdue les Myrmidons. Il représente sans détours (fr. 228b Mette) Achille pleurant sur le corps de son ami, célébrant la beauté de ses hanches et regrettant les baisers qu’ils s’échangeaient. Chez Eschyle comme chez Eschine, Achille est l’éraste et Patrocle l’éromène.
Cependant, Platon n’est pas de cet avis : dans son Banquet (180a), il fait dire à Phèdre que « ce sont des balivernes, ce que dit Eschyle quand il fait d’Achille l’amant de Patrocle. Achille était plus beau que Patrocle, et même plus beau que tous les héros, il est donc bien plus jeune, comme l’indique d’ailleurs Homère. » Malgré ce désaccord, Phèdre non plus n’a aucun doute sur les relations de Patrocle et Achille.
Néanmoins, par la suite, la tradition se stabilise sur la version d’Eschyle, plus conforme au statut social des deux hommes. Ainsi, Élien déclare dans son Histoire variée (XII, 7) : « tandis qu’Alexandre [le Grand] couronnait la tombe d’Achille, Héphaestion couronna celle de Patrocle, laissant ainsi entendre qu’il était le mignon d’Alexandre, comme Patrocle avait été celui d’Achille. »
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Chiron enseignant à Achille par REGNAULT

Amphore peinte, Quatrième siècle avant Jésus-Christ. Achille et Patrocle jouent au Jeu des Villes (jeu de dames)
Achille(auprès de Patrocle) recevant les ambassadeurs d'Agamemnon Ingres 1801

Achille se lamentant sur la mort de Patrocle - Gavin Hamilton 1760-1763

Achille pansant Patrocle, kylix à figures rouges du peintre de Sôsias, v. 500 av. J.-C.,

Achille dépose le cadavre d'Hector aux pieds du corps de Patrocle Joseph-Benoit Suvée

Patrocle Jacques-Louis David 1780

Les Grecs et les Troyens se disputant le corps de Patrocle Antoine Wierz 1844
Selon les Métamorphoses d'Ovide, après avoir transpercé d'un javelot acéré son cerf favori (resplendissant d'or et d'autres pierres précieuses et consacré aux nymphes du pays de Carthée), Cyparissos souhaite mourir lui-même. Il demande donc aux Dieux de verser des larmes éternelles. Et suite à cette demande, il est transformé en cyprès, qui devient symbole funèbre, de tristesse et arbre des morts.
Cette métamorphose est aussi une manière d'atteindre l'éternité sans avoir à passer par les Enfers et une survie toujours renaissante.
Livre X
Le cyprès vint se joindre à la foule des arbres charmés par le chant douloureux d'Orphée. Le cyprès avait jadis été un enfant, Cyparissus, qui était le plus beau de l'île de Céos et dont s'était épris le dieu Phébus-Apollon. Cyparissus était particulièrement attaché à un cerf sacré, qui lui était devenu très familier et partageait ses jeux. (10, 106-125) Un jour, par mégarde, l'enfant blessa mortellement son animal préféré. Inconsolable, il voulut mourir, demandant la faveur de pleurer éternellement. Apollon, ne parvenant pas à le consoler, le métamorphosa en cyprès, arbre devenu un symbole funèbre. (10, 26-142)

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Cyparissus Giorgio Andreoli 1525-1530
cyparissusPainting from the House of the Vettii, Pompeii. 62-79 AD
