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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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mercredi 3 juin 2009

Le Mythe de Saint-Sébastien.




En 1959, Louis Réau, éminent historien de l'art, écrit, dans un ouvrage encyclopédique voué à un grand succès universitaire, qu'il ne reste plus [à saint Sébastien] que le patronage compromettant et inavouable des sodomites ou homosexuels, séduits par sa nudité d'éphèbe apollinien, glorifié par le Sodoma.

Cette observation, non dénuée d'homophobie, n'est pas sans fondement ; les oeuvres de la Renaissance, donnant à voir et à imaginer saint Sébastien (martyr romain du IIIe siècle, fêté le 20 janvier), ont exercé un attrait certain sur des spectateurs sensibles à la beauté des hommes ou des garçons.

Au XIXe siècle, de riches Anglais, cultivés et homosexuels, organisaient des voyages en Italie dont le but était d'aller admirer saint Sébastien. Aujourd'hui encore, de nombreuses fêtes ou festivals gays s'organisent autour de ce thème.

Quelle est donc la nature de la séduction exercée sur les homosexuels par la représentation renaissante de saint Sébastien ?

[…] Cette cristallisation homosexuelle sur Sébastien s'explique donc tout d'abord par le souci manifeste des artistes de la Renaissance de représenter le saint sous les traits d'un beau jeune homme, de suggérer un abandon sincère aux flèches comme aux regards, d'associer la nudité et la grâce, d'insister sur le sexe ou le tissu censé le cacher. Pour les amoureux de Sébastien, ce n'est pas sa biographie imaginaire qui importe, ni son rôle dévotionnel, mais cette incarnation figurative apparue vers 1450, date à laquelle Sébastien n'est plus représenté comme un vieillard mais comme un jeune homme, voire un adolescent, indifférent aux flèches qui le martyrisent. Dès lors, un regard profane se pose sur ces oeuvres, auxquelles il est reconnu, pour s'en réjouir ou s'en désoler, un effet érogène.

La figure de saint Sébastien devient ainsi un code culturel gay, dont usent tout autant Shakespeare (La Nuit des rois, vers 1599) que, plus tard, et la liste est loin d'être exhaustive, Julien Green (Le Malfaiteur, 1955), Jean Cocteau (Les Archers de saint Sébastien, 1912), Thomas Mann (La Mort à Venise, 1912), Federico Garcia Lorca (Saint Sébastien, 1927) ou le chanteur du groupe rock REM (« Losing my Religion », 1991). Mieux, ce code culturel est également un matériau dont s'emparent nombre d'artistes gays, qui y trouvent une occasion de caresser le corps masculin ; à une certaine époque, même, une occasion licite, un moyen d'éviter la censure.

Plus que celui des peintres ou des sculpteurs, le travail des photographes du XXe siècle est intéressant, qui accentue par un effet de présence l'érotisme intrinsèque de la figure. La série de photographies de Fred Holland Day, qui date de 1906, est à cet égard remarquable, construite comme une suite d'instantanés sur le martyre du saint, incarné par des garçons à peine pubères. Les Saint Sébastien de Raymond Voinquel (1946) ou de Pierre et Gilles (1985) sont plus orthodoxes et, partant, plus pervers. Respectant à la lettre l'iconographie religieuse de la Renaissance, ils la détournent par l'actualisation de la technique, qui, pour le spectateur, signale que le beau jeune homme photographié n'est pas destiné à être pieusement prié.

Cette mise à plat du mythe est également le ressort du film du réalisateur gay Derek Jarman (Sebastiane, 1976). Tourné entièrement en latin, sous un soleil écrasant, il est fidèle au récit canonique, mais le simple changement de perspective qu'il induit rend homoérotiques tout un ensemble de situations, comme le contexte militaire dans lequel évolue Sébastien, agencées à l'origine pour exalter le statut de « soldat du Christ » octroyé au saint.

Sa biographie imaginaire, d'ailleurs, recèle nombre de péripéties qui se prêtent opportunément au double sens homosexuel. Néanmoins, nul autre événement que son premier martyre, la sagittation (supplice par les flèches), n'a plus enchanté les imaginations gays. Outre l'exaltation de la chair que sa résistance aux flèches impose, cette sagittation, que la Renaissance avait métaphorisée comme la preuve que saint Sébastien résistait à la peste, a pu, pour des artistes homosexuels contemporains, symboliser le sadomasochisme ou les atteintes de cette peste moderne, le sida (voir par exemple la performance de l'artiste américain Ron Athey en 1994, HIV: AIDS Odyssey). Cette plasticité de la « forme saint Sébastien » est un des éléments qui fondent la permanence de son succès, en tant que code culturel et en tant que sujet ; c'est d'ailleurs l'exemple rare d'une iconographie chrétienne encore vivace quoique trahie.

Karim Ressouni-Demigneux

■ in Dictionnaire des cultures Gaies et Lesbiennes, sous la direction de Didier Eribon, Editions Larousse, 2003, ISBN : 2035051649, page 417 (extrait)




Keith Harring


Pierre et Gilles





Giovanni Cariani 1480






Mishima 1966





Lorenzo Costa 1490







Michel Enrico 2007





Giovanni Bellini




François-Xavier Fabre




Francesco di Gentile da Fabriano (moitié 15eme)




Andrea Mantegna


Alors, Brejnev, gay ou pas gay?



Tout le monde a le droit d'y participer!




Illusion d'optique








Album photos.

















LIBEREZ LE PENIS!!!






Les émeutes de Stonewall (27 juin 1969)





Le temps de la honte


Nous sommes à New York, dans les années 60. Partout dans l'Etat, il est interdit de servir des boissons alcoolisées aux homosexuels, illégal de danser entre hommes, et strictement prohibé de se travestir. Mais au 53, Christopher Street, au coeur de Greenwich Village, le Stonewall Inn est l'un des seuls bars où les gays peuvent se retrouver, malgré les fréquentes descentes de police. Tenu par trois parrains de la mafia, le Stonewall cible volontairement la clientèle gay, car elle rapporte gros. Plus de 200 personnes se retrouvent le week-end et y avalent des cocktails frelatés. Chaque semaine, "Fat" Tony, le patron, graisse la patte des officiers de police du 6ème district en leur remettant une enveloppe contenant 2'000 dollars.

Ceux-ci organisent régulièrement des raids au Stonewall. Mais après les humiliations d'usage et quelques arrestations, ils tolèrent la réouverture du bar. Les clients, quant à eux, habitués aux ratonnades et aux insultes, gardent la tête basse et souffrent en silence. Le temps est à la honte. Les quelques organisations homophiles existantes de l'époque, parmi lesquelles la Mattachine Society, fondée en Californie dans les années 50, prônent la discrétion absolue et oeuvrent en coulisses.Craig Rodwell, un jeune homme de Chicago, débarque à New York au début des années 60. Immédiatement, il rejoint les rangs de Mattachine.


En 1965, il organise la première manifestation homosexuelle devant le Capitole à Washington. Sous l'oeil ahuri de la police et des passants, une trentaine d'intrépides encravatés défilent en silence avec des pancartes réclamant des droits pour les homosexuels. En 1967, Craig ouvre la première librairie gay au monde, le "Oscar Wilde Bookshop" sur Christopher Street, toujours en activité à ce jour.Année après année, Mattachine répète l'expérience de la manifestation lors de chaque Fête de l'Indépendance à Philadelphie. Mais le désarroi de Craig augmente. Cette poignée de militants à l'allure proprette peut-elle faire bouger les choses? Les revendications homos restaient lettre morte, et ce même dans le tumulte de la révolution estudiantine, des protestations contre la guerre du Viêt-nam, des revendications noires des Black Panthers, et des premiers pas de la lutte féministe. Les jeunes de la Nouvelle Gauche se refusaient à soutenir la cause gay. Et l'écrasante majorité des homosexuels eux-mêmes n'étaient disposés à sortir du placard à aucun prix.



Une descente de trop



Habitué du Stonewall, Craig, comme les autres clients, subissait les humiliations de la police sans broncher. Mais dans la nuit du vendredi 27 juin 1969, sur le coup d'une heure du matin, alors qu'il s'approche du Stonewall, Craig aperçoit un attroupement à l'extérieur du bar. Une nouvelle descente de police est en cours, la deuxième en moins de quinze jours. A l'intérieur, les flics sévissent plus brutalement que d'habitude. Le panier à salade attend devant l'entrée. Une à une, des drag-queens menottées montent dans le fourgon. Parmi elles, Tammy Novak, 18 ans, une figure emblématique du Stonewall. L'ambiance, cette fois, est électrique.

Le matin même, on a enterré quelques rues plus haut Judy Garland, l'idole de tous les gays. Et voilà qu'en sus de perdre leur star préférée, partie rejoindre son arc-en-ciel, les homos subissent une nouvelle humiliation. La foule, d'habitude silencieuse, commence à manifester. La colère monte, et quelques enhardis osent des insultes: "Sales flics! Laissez les pédés tranquilles!" Des pièces de monnaie et des bouteilles de bière commencent à voler. Tammy reçoit des coups de matraque alors qu'elle est poussée vers le fourgon. Soudain, elle réplique en envoyant un crochet au policier.

A l'intérieur du fourgon, une autre drag-queen de 18 ans, Martin Boyce, donne un coup de pied dans la porte du van et fait tomber un policier. Deux autres drag-queens s'échappent, mais sont rattrapées et rouées de coups. A partir de ce moment, la foule devient hystérique. "Ordures!" "Putains de flics!" "Gay power!" entend-on hurler. Des briques font éclater la vitrine du bar. Des parcomètres sont arrachés, des poubelles mises à feu. La police, effrayée par la foule, se retranche à l'intérieur du bar.

Les gays ont pris le contrôle de la rue. La rage est à son comble. En quelques minutes, les homos s'étaient révoltés.Les unités anti-émeute ne tardent pas à arriver. Craig Rodwell téléphone immédiatement à la presse, qui dépêche aussitôt des reporters sur place. Les émeutes durent jusque tard dans la nuit. Il y a de nombreux blessés. Vers quatre heures du matin, la police reprend le contrôle de la situation.Le lendemain, les trois grands quotidiens new-yorkais relatent l'événement. Dès le début de l'après-midi, une foule nombreuse se rassemble à nouveau devant le bar, et les affrontements reprennent de plus belle. Craig a dès le matin rédigé un tract: "Plus de mafia et de flics dans les bars gays!", et par écrit, prédit que les émeutes de la veille vont entrer dans l'Histoire.



Divisions internes



Pendant cinq jours, en intermittence, la bataille de rue continue. Dès lors, une frange de gays, Craig Rodwell en tête, cesse d'adopter le profil bas. Mais la majorité des homos ne voit pas ces événements d'un bon oeil - Mattachine en tête, qui fait inscrire sur les murs du Stonewall: "Nous les homosexuels demandons à nos gens de rester pacifiques et d'adopter une attitude tranquille dans les rues de Greenwich Village." Avec des travestis troublant l'ordre public, les stéréotypes étaient renforcés!Le 4 juillet, après une nouvelle nuit d'émeutes, Craig Rodwell descend à Philadelphie pour la traditionnelle manifestation de la Fête de l'Indépendance organisée par Mattachine.

Les affrontements de Stonewall avaient donné du courage à certains. Deux femmes se prennent la main. Mais le leader de Mattachine, Frank Kameny, soucieux de l'image irréprochable à donner, les sépare. C'en est trop pour Craig. A ce moment précis, il devient clair dans son esprit qu'une autre ère doit s'ouvrir. Finies les ridicules manifestations silencieuses cautionnant la honte - il est temps de passer à l'action et de se montrer au grand jour! "Christopher Street Liberation Day!" pense-t-il. L'an prochain, il s'agira de commémorer les événements de Stonewall!




"Come out!"



De retour à New York, Craig se distance de Mattachine, mobilise ses proches, et fonde le "Gay Liberation Front" (GLF). En décembre 1969 est créée une autre association, la Gay Activist Alliance (GAA). Du côté des lesbiennes, quelques tentatives pour monter des associations échouent. Mais les femmes, bien qu'en minorité, sont présentes dans le GLF. En parallèle, Craig met sur pied le comité d'organisation du Christopher Street Liberation Day. Foster Gunnison, un autre activiste, souligne les difficultés du comité à rassembler des gens: "Le problème principal est celui du secret et de la peur, l'incapacité des homosexuels à sortir du placard". Mais bien déterminés à faire vivre cette Christopher Street Liberation Day Parade, Craig et Foster font des appels à l'aide financière. Ils ne parviennent à récolter qu'un petit millier de dollars. Ils font faire des affiches - une quinzaine de jeunes gens marchant fièrement dans les rues avec le slogan "Come Out".

Lorsqu'ils demandent finalement l'autorisation de manifester, les autorités exigent des garanties à raison de 1,25 million de dollars, et le chef de la police, Ed Davis, affirme publiquement qu' "accorder un permis à ces gens serait incommoder les citoyens en permettant un défilé de voleurs et de bandits." L'American Civil Liberties Union (ACLU), une association frondeuse dans la lutte pour les droits des gays, porte l'affaire au tribunal. Quelques heures seulement avant le début de la manifestation, le dimanche 28 juin 1970, le juge accorde finalement l'autorisation en déclarant les exigences de garantie trop élevées.Le lieu de ralliement était Washington Place au coin de la Sixième Avenue. Peu avant deux heures de l'après-midi, quelques dizaines de jeunes gens se rassemblent. La nervosité est à son comble.

Des centaines de policiers bordent l'avenue. La nouvelle circule que la veille cinq jeunes gays ont été tabassés à coup de batte de base-ball et se sont ensuite fait chasser du commissariat en étant menacés d'être inculpés pour "conduite immorale" s'ils portaient plainte. Personne ne sait si le cri de ralliement va être écouté. Personne ne sait à quoi s'attendre. Les flics ne bougent pas. Quelques insultes fusent, mais rien de plus. Petit à petit, quelques centaines de gays et de lesbiennes se rassemblent sous diverses bannières: "Gay Pride", "Gay is Good".

Et à deux heures et quart, vêtus de leur T-shirts ornés du signe Lambda, morts de peur, mais n'ayant plus rien à perdre, ces garçons et ces filles s'élancent ensemble en brandissant le poing et en criant de toutes leurs entrailles: "GAY POWER!"Au fil du parcours, d'autres homos viennent grossir les rangs des manifestants. Au total, près de deux mille gays et lesbiennes remontent la Sixième Avenue jusqu'à Central Park. A l'arrivée, des larmes de bonheur envahissent les visages de Craig et de ses amis. Ils avaient réussi leur pari. L'euphorie! Unissant leurs forces, ils étaient finalement chacun parvenus à surmonter leurs peurs pour aboutir à cet inimaginable rassemblement sans heurts. Le premier de l'Histoire des gays et des lesbiennes - témoin d'un passé douloureux et espoir incertain d'un avenir meilleur.




Une étape clé



Les émeutes de Stonewall marquent-elles le début de l'émancipation homo? Pas vraiment. En Europe, dès le XIXème siècle, des pionniers tels que le Suisse de Glaris Heinrich Hössli et l'Allemand Karl Heinrich Ulrichs osent les premiers revendiquer le droit d'aimer une personne de même sexe. Puis au début de ce siècle, le Berlinois Magnus Hirschfeld, certainement le plus grand activiste gay de tous les temps, lance le Comité Scientifique Humanitaire, puis l'Institut pour la Recherche Sexuelle et contribue au fabuleux mouvement de libération gay dans l'Allemagne de Weimar, avant que la barbarie nazie efface presque toutes les traces de son travail. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, c'est de Zürich que résonnent les revendications homos, notamment à travers la publication "Der Kreis" (Le cercle), la seule revue gay internationale jusqu'en 1967. Dans la mouvance de Mai 68 se créent en France le Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire (FHAR), et en Suisse le Groupe de Libération Homosexuelle de Genève (GLHOG).

Mais les émeutes de Stonewall marquent à n'en pas douter une étape clé de l'émancipation gay. Elles sont la source et le symbole d'une révolution internationale, et sanctionnent le début de la véritable visibilité, un changement d'attitude radical: à la honte s'est enfin substituée la fierté gay, la gay pride.Dès 1971, on assiste aux premières Gay Pride en Europe, à Londres et à Paris. En Suisse, la première Gay Pride rassemble 300 homos à Berne en 1979. Après Zürich il y a quelques années, le phénomène gagne la Suisse Romande: près de 2'000 personnes défilent dans les rues de Genève en 1997, puis le double l'année suivante à Lausanne. Puis c'est au tour de Fribourg d'accueillir la grande messe homo, qui rassemble plus de 15'000 personnes. Enfin Berne, la capitale, avant que le mouvement ne gagne le Valais en 2001 en suscitant une grande controverse, puis les rives du Lac de Neuchâtel en 2002, pour aller en 2003 investir la capitale jurassienne Delémont.Oui, les moeurs changent. Le message de fierté fait des adeptes.

Trente ans après les émeutes de Stonewall, on célèbre la Gay Pride dans plus de cent cinquante villes dans le monde. Les pays scandinaves ont déjà adopté le partenariat enregistré depuis une dizaine d'années. Récemment, la France a voté le PACS et l'Allemagne a fait pareil. Même la Suisse semble disposée à octroyer l'égalité des droits aux couples homosexuels. Mais si une relative acceptation se profile sur le papier, il n'en va pas de même dans la vie quotidienne, une fois sorti de certains milieux urbains. La problématique de fond n'a pas changé: l'homophobie a de solides racines, et la majorité des gays et des lesbiennes continue de vivre recluse dans le placard de la honte et de la peur, au travail, en famille, à l'école, et dans la rue. Puisse la Gay Pride, avec un message politiquement fort, accroître encore la visibilité et la fierté, en proposant le respect des diverses formes de l'amour.
Stéphane Riethauser

Article paru dans 360°, Le Courrier, La Liberté (juin 1999)

Références: Martin Duberman, STONEWALL, New York, Plume Books/Penguin, 1994
















Le drapeau arc-en-ciel (rainbow flag)



Le drapeau arc-en-ciel proprement dit a été conçu et réalisé à la main par le graphiste et militant politique américain Gilbert Baker, alors âgé de 27 ans, pour la Gay and Lesbian Freedom Day Parade de San Francisco le 25 juin 1978.

Le dessin initial comportait huit bandes horizontales de couleurs différentes, symbolisant, de haut en bas :


le rose pour le sexe
le rouge pour la vie et la guérison
l'orange pour la santé et la fierté
le jaune pour le soleil
le vert pour la sérénité
le turquoise pour l'art
l'indigo pour l'harmonie
le violet pour l'esprit


Lors de la marche organisée en novembre suivant pour protester contre l'assassinat de Harvey Milk, le premier élu ouvertement gay de San Francisco, la Paramount Flag Company produisit des versions à sept bandes car le rose n'était pas disponible industriellement. Par la suite, Baker fit également supprimer le turquoise, pour maintenir un nombre pair de couleurs (une décoration de la rue devait comporter trois couleurs de chaque côté), et remplacer l'indigo par le bleu royal, formant le drapeau à six bandes (rouge, orange, jaune, vert, bleu, violet) qui est devenu définitif.


Il est vraisemblable que le choix de l'arc-en-ciel comme symbole de ralliement de la communauté homosexuelle est une référence à la chanson Over the rainbow chantée dans le film The Wizard of Oz (Le Magicien d'Oz) par l'actrice Judy Garland

lundi 1 juin 2009

Un chant d'amour - Jean Genet




























Le film, une comédie dramatique, a été réalisé en 1950 par Jean Genet, dont c´est l´unique oeuvre cinématographique. La censure en a interdit la diffusion jusqu´en 1975, date à laquelle il a pu être diffusé, tout en restant interdit aux moins de 16 ans. Il s´agit d´un film muet de 25 minutes, tourné en noir et blanc. Jean Cocteau aurait participé à la direction photographique, sans en être crédité. La réalisation, le scénario et le montage sont de Genet. Le film est normalement muet (vous pouvez couper le son ou non.)

Depuis leurs cellules, deux prisonniers arrivent à communiquer grâce à un trou percé dans le mur qui les sépare. Avec la complicité silencieuse du gardien qui les observe par le judas, ils vont établir un contact amoureux et érotique en utilisant divers objets tels qu’une cigarette, une paille…Les prisonniers vont se livrer à une chorégraphie en rêvant chacun des bras de l´autre.Chacun danse en imaginant qu'il est dans les bras de l´ autre, sous l´oeil indiscret et voyeuriste du gardien.





























Jacques Sultana


Je peins ce que j’aime voir et toucher.Je ne raconte pas, je montre des instants de grâce tirés du quotidien, des situations que j’ai vécues.Point d’émotions ou de pensées extraordinaires, juste le bien être d’exister et d’aimer.Rien ne se passe dans mes tableaux : Tout se passe avant ou après.Plaisir tactile des jeux de la lumière qui caresse une peau, effleure une chevelure. Magie des reflets et des miroirs où le regard s’élance dans un espace que la main ne peut atteindre. Beauté simple du corps des hommes, ambiguïté du regard du modèle qui regarde le peintre le regardant. Innocence d’une sensualité toujours présente.Pas de contrastes violents, la gamme des couleurs est volontairement limitée, subordonnée à l’exactitude des valeurs, à l’harmonie de l’ensemble, à la lumière. Seulement quelques thèmes dont j’explore de nouvelles variations. Géométrie rigoureuse seulement au service de la clarté et contrastant avec la fluidité des corps. Pas d’anecdotes ou de détails pittoresques, pas de gesticulations véhémentes, juste quelques sourires.
Jacques Sultana



















PINK NARCISSUS




Pink Narcissus est un film américain de 1971 par James Bidgood, visualisant les fantaisies érotiques d'un jeune homme gay.

Entre les visites de ses clients, un jeune prostitué magnifique (Bobby Kendall), seul dans son appartement, se masturbe en fantasmant sur un monde dont il est le personnage central. Il se voit par exemple comme un matador, un esclave de la Rome antique mais aussi Narcisse, le personnage mythologique si beau, qu'en voyant son reflet dans l'eau, il tomba amoureux de lui-même.

Le film tourné essentiellement en 8 mm dans l'appartement de new-yorkais de James Bidgood, durant une période de sept ans (de 1963 à 1970), a été réalisé sans le consentement de l'auteur, qui s'est mentionné lui-même dans le générique du film sous le nom d'"Anonymous" (anonyme).

Le film resta peu connu jusqu'en 1999, lorsque Bruce Benderson régigea un ouvrage sur les activités photographiques et cinématographiques de Bidgood.

Le style "kitsch" de l'auteur du film fut plus tard imité et raffiné par des artistes, tels que Pierre et Gilles ou David Lachapelle.





































































































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L'homosexualité dans l'antiquité






Certaines sociétés préchrétiennes montraient plus ou moins de tolérance ou d'acceptation vis-à-vis des pratiques homoérotiques. Pour beaucoup d'entre elles, ces pratiques étaient toutefois très codifiées socialement, et tout écart vis-à-vis de ces normes était mal vu, voire considéré comme délictueux. Par exemple, dans certaines cités de la Grèce antique, la pédérastie était pratiquée dans le cadre de l'éducation d'adolescents mâles, mais de façon généralement très codifiée. Ainsi, à Athènes l'eraste, partenaire adulte devait être actif dans la relation sexuelle et l'éromène, adolescent passif, faute de quoi la relation était considérée comme immorale.


En 342, les mariages homosexuels sont interdits dans l'Empire romain. Le 6 août 390, l'empereur romain Théodose édicte une loi condamnant au bûcher les homosexuels. L'Empire romain est devenu chrétien et la relative liberté en la matière disparaît.


Dans Le Banquet de Platon, Aristophane raconte qu'au temps de Zeus, il y avait trois sexes : l'homme, la femme et l'androgyne. La forme humaine était celle d'une sphère avec quatre mains, quatre jambes et deux visages, une tête unique et quatre oreilles, deux sexes, etc. Le mâle était un enfant du Soleil, la femelle de la terre, et l'androgyne de la Lune. Leur force et leur orgueil étaient immenses et ils s'en prirent aux dieux. Zeus trouva un moyen de les affaiblir sans les tuer, ne voulant pas anéantir la race comme il avait pu le faire avec les Titans : il les coupa en deux. Il demanda ensuite à Apollon de retourner leur visage et de coudre le ventre et le nombril du côté de la coupure. Mais chaque morceau, regrettant sa moitié, tentait de s'unir à elle : ils s'enlaçaient en désirant se confondre et mouraient de faim et d'inaction. Zeus décida donc de déplacer les organes sexuels à l'avant du corps. Ainsi, alors que les humains surgissaient auparavant de la terre, un engendrement mutuel fut possible par l'accouplement d'un homme et d'une femme. Alors, les hommes qui aimaient les femmes et les femmes qui aiment les hommes (moitiés d'androgynes) permettraient la perpétuité de la race.


On relève également que plusieurs sociétés antiques, comme la Grèce et le Japon, ont encouragé la création de liens homosexuels dans certains corps d'armée entre des combattants expérimentés et leur disciple. L'on pensait alors que deux hommes amoureux se battraient avec plus de détermination et avec une plus grande morale. Le Bataillon sacré de Thèbes constitue un exemple classique de force militaire bâtie sur cette croyance.



source: homosexualité/Wikipédia France