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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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mardi 7 juillet 2015




Les indiens Selknams, Grande île de Terre de Feu
















Les Selknams, aussi appelés Selk'nams, Shelknams ou Onas sont un petit peuple amérindien disparu depuis le milieu du xxe siècle. Ces chasseurs nomades habitaient la Grande Île de Terre de Feu. Le nom de « Onas » s'applique aussi aux mánekenks ou hausch, étroitement apparentés aux Selknams. Ce peuple aborigène était un rameau des « patagons » ou « Tehuelches » qui avaient pénétré dans l'île depuis le XIVe siècle. Ils étaient chasseurs et cueilleurs et vivaient principalement du guanaco (un lama) qu'ils chassaient avec de petits arcs et des flèches à pointe en pierre.





Chasseur selknam (1904)


À partir de 1880, l'île fut colonisée par des propriétaires terriens d'origine britannique, qui importèrent des moutons par milliers et construisirent des enclos pour les garder, sans tenir compte des Selkmans. Devant cette invasion les selkmans ne restèrent pas indifférents et décidèrent de se défendre avec leur arcs et leurs flèches, s'attaquant aux moutons. Un génocide fut décidé et les colons engagèrent des mercenaires, formèrent des milices et demandèrent l'aide de l'armée argentine. Les Selkmans bien inférieurs en force et en nombre furent massacrés. La dernière représentant des Onas est décédée à Buenos Aires en 1999. Encore un génocide qui n'a pas été reconnu et que l'on tait.








Les Selknams pratiquaient une religion initiatique marqué par le Hain, cérémonie de passage à l'age adulte pour les garçons, où les hommes le corps peint et portant un masque incarnaient différents esprits dont le Shoort. La société Selknam était à domination masculine. Le Shoort leur aurait appris à battre leur femme. La tribu a été étudiée à partir du milieu des années 60, par une anthropologue franco-américaine, Anne Chapman (1922-2010). Elle centrait son analyse sur la fonction sociale du Hain vu comme la domestication de la femme dans une société patriarcale.












Le flamant et le vent deux des principales incarnations du Shoort (photo M. Gusinde, 1923)



Anne Chapman fit la connaissance en 1964 de Lola Kiepja, l’une des treize Selk’nam ayant survécu au génocide et aux maladies apportées par les Blancs; elle avait 90 ans. Elle lui révéla nombre de renseignements sur la culture Selkman, et notamment sur la cérémonie du Hain qui explique largement l’origine des mythes et de la domination masculine.









Lors de la cérémonie, les hommes incarnant le Shoort tentaient d'effrayer les femmes pour affirmer leur domination. Selon l'ethnologue, le mythe fondateur est une société matriarcale, totalement inversée par rapport à la situation actuelle. Les femmes chassaient et les hommes gardaient les enfants. Les femmes maintenait cet état de fait en se déguisant en esprit pour effrayer les hommes. Le jour où les hommes re rendirent compte qu'ils avaient été dupés, il massacrèrent toutes les femmes hormis les petites filles sur lesquelles ils décidèrent d'étendre leur domination par le même subterfuge.






Le Hain fait surgir du monde invisible des esprits, parmi qui les shoots sont là pour rappeler l'ordre établi et surtout la place des femmes. la préparation de ce rite chamanique est longue. Il faut fabriquer les masques, construire les huttes. La cérémonie débute alors que les hommes sont réunis dans une hutte et chantent. Les femmes, à l'extérieur les femmes préparent les jeunes garçons. Puis les hommes, incarnant les Shoots sortent en chantant et vociférant pour effrayer l'assemblée. 

Ils viennent chercher les jeunes mâles et les conduisent à l'intérieur de la hutte. La le jeune est confronté à un esprit démoniaque qui crie chante vocifère, gesticule sous un masque effrayant devant le feu, tentant d’apeurer le jeune initié. Il s'attaque à lui en lui tirant les organes génitaux. Puis le Shoot se calme et l'homme ôte son masque, dévoilant à l'initié que les esprits ne sont que des hommes. Puis il lui prodigue les conseils qui feront de lui un homme, basés par la relation homme/femme.







« — Choisissez une épouse d'un haruwen [groupe local] lointain, ce qui aura l'avantage, en cas de dispute matrimoniale, que ses parents ne seront pas assez près pour prendre son parti, elle vous sera donc plus soumise. »

« — Respectez toutes les femmes, car elles sont toutes mères, même les vieilles. Elles aussi sont nos mères à tous. »

« — Soyez affectueux avec vos épouses, mais ne leur laissez jamais connaître vos pensées intimes, car elles pourraient reprendre le pouvoir qu'elles avaient dans le passé. »





l'esprit Kotaix




























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