Steven Cohen, 1962. Afrique du Sud
« Je suis une pièce d’art vivante, qui parle et qui marche »
Steven Cohen se définit lui-même comme un « monstre juif homosexuel », un « juif pédé et Africain blanc ». Né en 1962, dans l'Afrique du Sud de l'apartheid, Steven Cohen est un artiste, plasticien, performer et chorégraphe.
Après des études de psychologie, d'anglais et de littérature à l'Université de Witwatersrand, il obtient en 1985 le diplôme de la Ruth Prowse School of Art à Capetown.
Crawling 1999
Selfish Portrait 1999
En 2002, Steven Cohen avec son ami Elu se rendent à La Rochelle en France pour des recherches chorégraphiques avec le Ballet Atlantique et Régine Chopinot. De cette rencontre naîtra "I wouldn't be seen dead in that!", un spectacle avec 6 danseurs. L'artiste habite actuellement à Lille, en France.
Limping into the African Renaissance. Dance Umbrella, 2000
Limping into the African Renaissance. Dance Umbrella, 2000
Limping into the African Renaissance,1999. Prosthetic leg
Overseas, 2003
Le travail de Cohen aborde au travers de performances les thèmes du judaïsme, du racisme, de l'homosexualité et de l'identité ethnique. Il réalise ses performances provocantes en public souvent nu, avec des costumes qu'il a lui-même confectionnés dans des lieux symboliques comme le Trocadéro, le Mémorial de la Shoah, Ground Zero, ou le bidonville de Johannesburg.
Cohen dit qu'il a "endossé l'obsession du génocide" de sa grand-mère maternelle juive, émigrée de Lettonie dans les années 1930.
On a souvent reproché son ton provocateur lorsqu'il s'attaque aux tabous sexuels et sociaux de la société occidentale, et ces performances publiques finissent souvent par une arrestation. Mais cette issue fait partie intégrante de la performance (il considère d'ailleurs les policiers comme ses « chorégraphes associés ») , faisant de lui une victime autoproclamée.
« Ma souffrance n’est pas la seule souffrance. Il me faut, sur la base de ma souffrance, établir des liens avec d’autres souffrances, bâtir des cadres d’action collectifs et ne pas se retrouver prisonnier de son cadre identitaire ». Steven Cohen est un artiste de la marge. Et c'est ainsi que son oeuvre est politique. Transgenre juché sur des chaussures improbables comme des cranes humains, il tend à la société le miroir déformant des injustices qu'elle crée. Artiste militant de la marge et des marginaux, il est l'étendard de ceux que notre monde rejette.
C'est en cela que l'artiste dérange, même si les autorités elles, mettent en avant l'exhibition publique pour justifier les interpellations. Cohen se met en permanence en danger. Lors de ces performances, il se présente comme un être protéiforme fragile dont les chaussures démentes entrave la marche et qu'un souffle de vent trop fort pourrait faire choir. Fragilité, danger, souffrance, l'artiste se place dans un registre masochiste pour expier les fautes du monde. Il s'érige en bouc émissaire des maux de notre société. Steven Cohen est un mutant perturbateur, portant sans cesse les thèmes de la judaïté, du racisme, de la transsexualité et de l’homosexualité, de l'identité et de l'exclusion.
Il a commencé à parler de l'africain du sud blanc dans sa performance Chandelier en 2001. Portant des chaussures immenses, à moitié nu, maquillé et revétu d'un costume fait d'un chandelier illuminé (alors que la plupart des habitants étaient privés d'électricité), il déambulait maladroitement dans un camp de squatters à Newtown, Johannesburg en cours de destruction, tel un être fragile comme le verre mais porteur de lumière dans un monde de violence. Il aborde la contradiction entre l'Europe et l'Afrique, la société et les exclus, la violence et la sécurité, l'ombre et la lumière.
Chandelier
« Les artistes ont toujours dépeint la vie sociale de leur époque, par mes déplacements en chandelier-tutu à travers leur bidonville en état de destruction et par le fait de filmer, c’est ce que je fais aussi : une peinture digitale de la vie sociale, à moitié imaginaire, et à moitié horriblement vraie ».
«Être un Africain blanc, de surcroît un Sud-Africain blanc, c’est être contraint de se poser des questions sur ce que cela signifie d’être blanc ». Depuis la fin de l'apartheid, l'Afrique du Sud est traversée par des questions identitaires.
Free Jew is Cheap at Twice the Price, 28 mai 2015.
Cohen a décidé de s'installer en France. Et ça n'est pas un hasard, avec sa triple identité juif, homosexuel, africain, il se met là aussi en danger quand on sait les crispations nationales sur ces questions et notamment les rapports compliqués que la France a eu et a encore avec les juifs.
« Comme juif, je ressens ici qu’être juif continue de soulever bien des questions »
La particularité des performances de Cohen est qu'elles vivent trois vies. Tout d'abord l'action publique comme lorsqu'il se promène dans les ghettos de Johannesburg, ou en 2004 avec Dancing Inside Out quand, nu, portant des étoiles de David, muni d'une colonne vertébrale humaine, il s’installe sous les fenêtres du Centre de la Résistance et de la Déportation à Lyon pour protester contre la façon dont était traitée l'affaire judiciaire concernant Maurice Papon et Paul Touvier, collaborateurs durant la deuxième guerre mondiale. Il va sans dire que cette performance finit au poste.
La deuxième vie est portée par la vidéo, qu'il utilise beaucoup, et dont il se sert sur scène pour restituer la performance originelle. Et enfin la scène, troisième vie, la transposition en intérieur de la performance extérieure originelle sous forme d'hybrides retravaillés, auxquels il rajoute des scènes, qu'il étoffe.
DANCING INSIDE OUT (2004)
Dans Dancing Inside Out, l'artiste apparaît nu avec une étoile de David, porteur d'une caméra microscopique qu'il promène sur son corps, dévoilant des détails de la peau, les taches, les poils, les boutons, les grains de beauté, projetés sur grand écran. On oublie la globalité du corps pour n'en saisir que le détail. L'exploration corporelle atteint son paroxysme quand Cohen s'introduit la caméra dans les orifices naturels, anus et canal de l'urètre compris.
« Il m’est difficile d’oser parler, mais encore plus de garder le silence. Et rendre ses secrets publics, c’est toujours entrer dans un rapport de confiance très dangereux. Danser jusqu’au bout de soi même c’est être au coeur de forces contradictoires, la mémoire et l’imagination, les zones intimes et publiques, la fierté et la honte, le génocide et l’espoir, la fascination et la réalité, le macabre et l’ordinaire, c’est être juif et antisioniste. Mon travail traite de la douleur d’être humain et de la joie d’être en vie et, à l’image de nos vies-mêmes, ce travail est une complète/incomplète expérimentation »
MAID IN SOUTH AFRICA (vidéo 14 mn 2005)
Durant un quart d'heure nous voyons Nomsa Dhlamini, la femme de ménage de ses parents, agée de 80 ans, faire le ménage nue.
" Je suis intéressé par la politique du nu, non par le commerce de la sexualité. Ce travail porte plus sur le commerce des esclaves que sur le commerce de la chair. C’est autant un film personnel qu’un portrait de l’Apartheid, qu’un strip-tease naïf, qu’une confession intime. Nomsa Dhlamini a 84 ans. […] Pendant 58 ans, elle a entretenu les maisons des blancs, nettoyé leurs maisons, nourri leurs familles et leurs chiens. J’ai été élevé par Nomsa, puisque que ma mère était alcoolique pendant de nombreuses années."
"Maid in South Africa (une bonne en Afrique du Sud) n’est pas une taquinerie mais surtout la vérité simple, l’exposition brutale de manière douce. Nous sommes privés du luxe de ne pas regarder. Nous regardons. Nous voyons la vie de Nomsa, sans glamour, passer son temps à nettoyer l’impossible, et sa dignité face à l’exploitation. "
Il reprendra la base de cette performance pour créer un spectacle sur scène intitulé Cradle of Humankind.
Cradle of Humankind
Cradle of Humankind
Cradle of Humankind
Cradle of Humankind. Baboon Tutu, 2011
GOLGOTHA (2009)
Le terme Golgotha a pour origine le mot araméen gulgota, qui signifie « crâne », et fait également référence à la colline à l’extérieur de Jérusalem sur laquelle les Romains crucifiaient les condamnés. C’est à tous ces signifiants que semble renvoyer la performance de Steven Cohen, forme de cérémonie païenne en hommage à son frère défunt considéré par l’artiste comme « suicidé économique ».
Golgotha est au départ une performance où l'artiste marche dans les rues de New York, et notamment à Wall Street, temple de l'argent, chaussé de cranes humains, vêtu d'un costume et maquillé comme un masque du carnaval de Venise avec des ailes de papillons collées sur le visage. Il manque de trébucher à chaque pas. Chuter comme la société de consommation fait chuter l'homme et l’entraîne à sa fin. Mort physique ou économique. Sur scène, Il va même jusqu’à simuler une pendaison en utilisant des accessoires SM, reproduisant ainsi le suicide de son frère.
« Golgotha est une œuvre que j’ai voulue en hommage à mon frère suicidé il y a peu. Comme dans toutes mes créations, la frontière entre mon travail artistique et ma vie privée est très étroite et c’est dans cette frontière que réside toute la pertinence de ce que doit être pour moi l’acte de créer. Pour Golgotha, il n’en est pas autrement. Il s’agit pour moi d’une œuvre que je considère comme majeure dans mon parcours créatif et c’est pour cette raison qu’il me faut être en mesure de donner le meilleur de moi lors des représentations. Mon état de santé ne me permet pas d’assurer et d’assumer les représentations qui devaient avoir lieu en 2008, c’est pourquoi j’ai demandé de pouvoir reporter la création de Golgotha en 2009… »
« Comment se fait-il que dans une société aussi violente que celle de l’Afrique du Sud, je me sentais beaucoup plus libre dans mes actions artistiques que je ne le suis en Europe, où tout est médié, canalisé, autorisé, programmé, produit ? »
COQ/COCK, 2013
Le 10 septembre 2013, Steven Cohen déboule sur la place du Trocadero, Parvis des droits de l’Homme, à Paris, là où s'était fait photographié Adolf Hitler en vainqueur et non loin du Musée où fut exhibée Saartjie Baartman, la «Vénus hottentote». Le sexe enrubanné, promenant au bout de celui-ci, un coq, prénommé Frank, symbole national, il réussit à esquisser quelques pas de danse durant 15 minutes parmi les badauds avant que la police n'intervienne et ne l'arrête. Il a été traduit devant les tribunaux pour délit d'exhibition sexuelle.
Le tribunal correctionnel de Paris l'a déclaré coupable en mai 2014 tout en le dispensant de peine. Un jugement le cul entre deux chaises qui montre bien l'embarras de la justice. N'étais-ce pas plus le côté homosexuel de la performance que l'on condamnait plutôt que l'exhibition sexuelle? Toujours est-il que c'est la première fois qu'on le condamne. L'artiste eut beau déclarer que tout cela n'avait «rien à voir avec le sexe», mais était lié à «l'identité du genre». Quelle image de la liberté d'expression cette condamnation renvoie-t-elle du pays des droits de l'homme et du siècle des lumières. La France, désormais, condamne les artistes.
Interview donnée au Figaro le trente mars 2014
- LE FIGARO.- Vous avez comparu lundi dernier devant le tribunal correctionnel de Paris pour exhibition sexuelle. Comment avez-vous vécu cette comparution devant la justice française?
STEVEN COHEN. - C'était très étrange. Je suis Sud-Africain, je vis en France depuis dix ans, mais mon français ne dépasse pas le stade de la boulangerie. Je me suis donc retrouvé avec un traducteur devant le juge. Quand j'ai entendu qu'il traduisait «work of art» par «travail de l'art» et non «œuvre d'art», j'ai compris qu'il ne parlerait pas pour moi. Cela a donné lieu à des malentendus et à des quiproquos. Quand le juge m'a demandé si j'étais conscient d'avoir exhibé mon appareil génital, je lui ai dit en anglais que ce n'était qu'un «fragment de mon corps». La traduction a transformé en un «un morceau microscopique» de mon corps. Il en a été ainsi pendant mon interrogatoire qui a duré près de 40 minutes. On m'a demandé 3000 choses et j'ai ressenti une incompréhension de ce qu'est l'art, la performance.
- N'aviez-vous pas le sentiment de transgresser la loi en produisant cette performance plus qu'osée dans l'espace public?
STEVEN COHEN. - Je me sens confus devant tous ces discours. En Afrique du Sud, le langage est brutal. On dit quelque chose, un point c'est tout. En France, le langage est si poli, si faux, si hypocrite au final qu'il est impossible pour moi de comprendre et d'appliquer tous ses codes. Je suis arrivé en France en 2002, un peu par hasard. De six mois en six mois, me voilà ici toujours à la recherche de mon art.
Tout le sens de ma performance est d'affirmer ce que je suis, par le biais de ce «fragment» que les violeurs dissocient toujours d'eux pour se dégager de toute responsabilité. Moi, au contraire, j'ai voulu montrer les évidences, revendiquer ma responsabilité d'être humain dans un monde de plus en plus homophobe, de plus en plus xénophobe, de plus en plus antisémite et d'ailleurs de plus en plus anti-tout. Et dire, en dévoilant le plus intime de ma personne: «Je suis mâle, je suis juif, je suis «queer», je suis blanc». J'entends de plus en plus souvent en France attaquer en règle les pédés, les juifs, les artistes. Je vis à Lille. Cette ville, la vraie. Elle est fort différente de ce que la presse en dit quand elle en fait «la ville idéale de l'art»: la pauvreté, la misère même, poussent les gens vers des attitudes de rejet et de violence. Je ne suis pas un exhibitionniste. Je ne vais jamais sur une plage. Les plages pour nudistes me font horreur.
- Pourquoi ne pas avoir réservé votre performance - forcément problématique dans l'espace public où se trouvent des enfants et des mineurs - à un lieu dédié à l'art, biennale ou musée?
STEVEN COHEN. - Parce qu'une performance a du sens quand elle est opérée dans un lieu inattendu, quand elle est en contact avec le public. J'avais choisi d'agir tôt le matin vers 9 h lorsque la place était vide de touristes. J'avais choisi le Trocadéro car en Afrique du Sud, il est associé à l'image d'Adolf Hitler et d'Arno Breker, rêvant là d'y restaurer un grand monument fasciste. J'ai pensé aussi à Saartjie Baartman, la «Vénus hottentote», qui fut exhibée ici comme une chose et dont le sexe fut découpé et plongé dans du formol. Honnêtement, si l'on regarde les sculptures du Trocadéro, il y a déjà quantité de sexes masculins et féminins en marbre, en bronze... C'est le sex shop de la culture!
Tutu, crâne rasé, maquillage extrême, chaussures monstrueuses, cul nu, n'est-ce pas la tenue parfaite du «freak»?
Dans la vie, je suis quelqu'un d'extrêmement normal, presque de façon terrifiante. Je n'ai rien de la grande folle excentrique ni du travesti déguisé à l'excès. Pour moi, un «freak», c'est quelqu'un d'exceptionnel, de rare, de précieux dont l'apparition permet un changement des consciences. C'est exactement le rôle de l'art que de semer ce doute. Les enfants comprennent très bien les «freaks», ce sont les parents qui sont bien en peine d'en parler. D'ailleurs, personne ne s'est plaint. C'est l'Etat, via le Parquet, qui a choisi de porter plainte contre moi.
- Vous vous êtes attaché le sexe via un ruban à un coq vivant. Pas de plainte de la SPA?
STEVEN COHEN. - J'ai choisi le coq car c'est l'emblème de la France. Un coq vivant parce qu'un performance vise la réalité du monde. J'y ai fait très attention et ma performance a été préparée avec l'aide d'un vétérinaire. Elle m'a délivré un certificat pour Franck (le coq). Je ne me sens pas coupable vis à vis des animaux: je suis végétarien depuis bien des années.
- Redoutez-vous le verdict attendu pour le 5 mai?
STEVEN COHEN. - Si je suis condamné, même symboliquement à 1€, je le ressentirai comme une défaite de la justice française. Beaucoup de mes performances ont déjà été annulées en France depuis cette affaire. Je dois me produire à Rio, à Bruxelles, en Angleterre, au Canada. Je ne sais pas si j'arriverai à poursuivre mon art. Hier, je n'ai pas réussi à faire ma performance «Chandeliers» que j'ai pourtant réalisée plus de 70 fois! [celle que montrait sa vidéo projetée dans le cadre de l'exposition sud-africaine à La maison rouge, l'été dernier]. Je n'attends pas le verdict, je le subis déjà. Certains me disent: «Fuck off! Back to South Africa!». Rentrer chez moi? Où est-ce? La Lituanie et la Lettonie de mes grands-parents? Je ne voyais pas la France comme ça. (source)
Steven Cohen est un artiste internationalement reconnu. Il est un être à part, un mutant qui bouscule, transgresse et fait s'ébranler certaines certitudes et normes sociales. Il est un poil à gratter nécessaire à l'art contemporain et à nos sociétés toujours plus lisses et policées où tout est interdit. Il interroge la question d'identité et la question de genre. En lutte contre les inégalités, le racisme, l'antisémitisme, l'homophobie, il essaie de trouver sa propre identité et nous interroge sur la notre. Obsédé par la culpabilité et la mort, il souffre pour toutes les victimes de la terre. Il est un masochiste qui endosse volontiers les maux de l'âme humaine dans un effort mystique. Comme un Christ sur la croix qui se charge du péché des hommes pour permettre leur salut. Steven Cohen est la catharsis de notre société
L'ART DE STEVEN COHEN HORS LA PERFORMANCE
Steven Cohen crée aussi des œuvres picturales visibles à la galerie Stevenson
And Then Eve Ate of the Fruit, 1995. Hand-coloured silkscreen on canvas 95.5 x 83.5cm
Az Die Muter Shreit Oifen Kind 'Mamzer', Meg Men Ir Gloiben(When a Mother Shouts at Her Child 'Bastard', You can Believe Her)1999
Commemorative plates for Mayoral Art Ball, 1992. Silkscreened, hand-coloured side plates 18cm diameter
Commemorative plates for Mayoral Art Ball, 1992. Silkscreened, hand-coloured side plates 18cm diameter
Commemorative plates for Mayoral Art Ball, 1993. Silkscreened, hand-coloured plates 25.5cm diameter
Commemorative side plates for Mayoral Arts Ball, 1992. Silkscreened, hand-coloured side plates 18 diameter
Commemorative side plates for Mayoral Arts Ball, 1992. Silkscreened, hand-coloured side plates 18 diameter
Commemorative side plates for Mayoral Arts Ball, 1992. Silkscreened, hand-coloured side plates 18 diameter
Cry the Beloved Cunt, 1999. Hand-coloured silkscreen on canvas 112 x 147cm
Fallen Soldier, 1993. Hand-coloured silkscreen on canvas, 94.5 x 115.5cm
Pumlani, 1999. Hand-coloured silkscreen on canvas (four parts in metal frames) 31 x 31cm each
The Cradle of Humankind - Baboon Tutu, 2011. Pigment on baryta coated cotton paper, 60 x 45cm
The Higher the Heels, the Closer to God II, 2000. Silkscreen on canvas, 56 x 52.8cm
Ugly Work I - Luxembourg, 1998. Hand-coloured silkscreen on canvas, 112 x 152cm
Untitled (skull and putti), 2000. Hand-coloured silkscreen on serviette, 41.5 x 41.5 cm
Vanitas, 2000. Hand-coloured silkscreen on serviette, 39.5 x 39.5 cm
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire