James Bidgood
PINK NARCISSUS
1971. USA
Entre 1963 et 1970, Bidgood amasse plusieurs séquences où il met en scène sans but précis son modèle Bobby Kendall. Ces plans oniriques filmés à l’aide d’une caméra 8mm, qui ne cessent de sublimer la muse de l’auteur, feront ensuite l’objet d’un montage autour du thème principal de l’œuvre, à savoir le mythe de Narcisse. En 1971, Pink Narcissus sort au cinéma sans que Bidgood n’en reconnaisse la paternité (« A Film by anonymous », peut-on lire sur les copies), qui est attribué tantôt à Kenneth Anger, à Andy Warhol, ou à un producteur libidineux. Il faudra attendre que Bruce Benderson publie un livre sur le photographe et lève ainsi le voile sur ce mystère cinématographique.
Bien peu de choses ont été écrites sur Bobby Kendall tant et si bien que le mystère plane toujours autant sur cet adolescent que James Bidgood rencontra en 1963 à New York. Bidgood fut immédiatement séduit par le jeune homme, un jeune prostitué à qui il proposa d'être modèle pour une série de diapositives en 35mm. Elles allaient former une sorte d'histoire en deux parties intitulée Castle of sand. Il y avait pour partenaire un autre modèle nommé Jay Garvin. Cette mini-série fut publiée en 1964 dans le célèbre magazine spécialisé pour hommes, The young and the physique pour qui Bidgood travaillait alors.
Bidgood proposa alors à Bobby d'être le principal protagoniste de son projet de film nommé Pink Narcissus. Tout d'abord étonné par la proposition, Bobby Kendall, pseudonyme que lui avait trouvé Bidgood, accepta, ravi d'être ainsi mis en valeur. Bobby ne s'était jamais réellement trouvé beau. Se voir ainsi flatté, mis en valeur par l'oeil de la caméra lui donnait confiance en lui. Cela lui apportait cette confiance en soi qui lui faisait tant défaut. Bobby était en effet un garçon assez introverti, trés peu sûr de lui.
Bobby et James Bidgood vivaient ensemble dans le petit appartement de New York où le réalisateur résidait. Durant les sept années que dura le tournage de Pink narcissus, Bobby et son mentor eurent une liaison amoureuse. Bidgood était fasciné par ce jeune homme qu'il déifiait tant et si bien qu'il le mit particulièrement bien en valeur dans son film au gré de ses fantasmes tout droit sortis d'une fantasmagorie digne de Pierre et Gilles.
Dés sa sortie, Pink Narcissus émerveilla la communauté homosexuelle qui fit de Bobby son nouveau Dieu. Bobby devint une référence en matière de beauté masculine et son image fit le tour de l'Amérique. Pourtant ce fut là le seul et unique film du jeune homme si on excepte une apparition en 1975 dans Histoire d'homme / Good hot stuff qui est en fait une compilation d'extraits des meilleurs films porno gay du début des années 70.
Bobby s'évapora aussi mystérieusement qu'il était apparut sept ans auparavant, la disparition du film ayant malheureusement favorisé la sienne. Bobby garda ainsi tout son mystère ce qui ne fit qu'accroître la fascination que tant d'admirateurs lui portaient, sorte de rêve glacé merveilleux et inaccessible comme le sont les Dieux.
Donald L. Brooks (Angel)
Voici l'intégralité du film découpée en 5 parties
PINK NARCISSUS. 1971
Scénariste, producteur, réalisateur: James Bidgood.
Bobby Kendall (Narcissus), Don Brooks (Angel), Charles Ludlam (Salesman / Bar owner / Blind man / Pizza maker / Hindu dancer)
Partie 1
Partie 2
Partie 3
Partie 4
Partie 5
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