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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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mercredi 19 août 2009

Hermaphrodite endormi (Le Louvres)





Chef-d'oeuvre admiré de la collection Borghèse, cette oeuvre ne cesse de fasciner par l'ambivalence et les courbes voluptueuses d'Hermaphrodite, lascivement endormi sur le matelas sculpté par Le Bernin au XVIIe siècle.

Uni au corps de la nymphe Salmacis, dont il avait repoussé les avances, le fils d'Hermès et d'Aphrodite est représenté comme un être bisexué. Le sujet s'inspire d'un original du IIe siècle av. J.-C. et reflète le goût pour la mise en scène à la fin de l'époque hellénistique.

Découverte à Rome près des thermes de Dioclétien en 1608, cette statue compte parmi les chefs-d'œuvre les plus admirés de la collection Borghèse aux XVIIe et XVIIIe siècles.

En 1619, le cardinal Scipion Borghèse confie au sculpteur baroque italien Le Bernin l'exécution du matelas sur lequel repose désormais le marbre antique. La même année, David Larique travaille à la restauration de l'Hermaphrodite (Fils d'Hermès et d'Aphrodite, à qui il emprunte leur nom, Hermaphrodite est un beau jeune homme dont la nymphe Salamacis tomba amoureuse. Pour ne plus être séparée de son bien-aimé, la nymphe obtint de ne plus former avec le jeune homme qu'un seul être, à la fois féminin et masculin.)

L'oeuvre entre au Louvre après son achat par Napoléon Ier à son beau-frère le prince Camille Borghèse en 1807, avec l'ensemble de la collection Borghèse. Bien que l'Hermaphrodite du Louvre ait été le plus célèbre, trois autres répliques de la statue antique lui ont parfois été comparées, celle de Velletri (également conservée au Louvre), celle des Offices de Florence et un autre exemplaire encore conservé à la Villa Borghèse à Rome.

Cette œuvre est une copie romaine qui s'inspire probablement d'un original grec du IIe siècle av. J.-C. Pline l'Ancien cite un Hermaphroditus nobilis de Polyclès (Histoire naturelle, XXXIV, 80) mais, faute de description de sa part, le rapprochement avec l'Hermaphrodite endormi est incertain. Le sujet reflète le goût pour la nudité alanguie, l'effet de surprise et la théâtralité, très prisés à la fin de l'époque hellénistique.

Le terme hellénistique correspond aux trois siècles qui suivent les conquêtes d'Alexandre, période pendant laquelle les pays touchés par le conquérant sont influencés par les courants artistiques et culturels grecs.

L'œuvre est conçue pour être appréciée en deux temps. D'abord s'impose une gracieuse et sensuelle physionomie qui flatte la féminité du personnage et s'inscrit dans la tradition du nu féminin hellénistique, magnifié ici par la sinuosité de la position.

Ensuite, le revers de la statue crée la surprise en révélant sa nature androgyne, usant du réalisme le plus cru. Cet effet de contraste et d'ambiguïté, voire ce goût pour l'étrange qui joue avec les émotions du spectateur, est un aboutissement de l'art hellénistique de la mise en scène.

On interprète parfois cette combinaison utopique des deux sexes comme une création mi-ludique, mi-érotique, destinée à illustrer les réflexions philosophiques et platoniciennes sur l'amour.
(source: Le louvres.fr)





















Hermaphrodite endormi. Oeuvre romaine d'époque impériale (IIe siècle ap. J.-C.). Découvert à Rome, près des thermes de Dioclétien, en 1608.

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