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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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jeudi 17 mai 2012

David Wojnarowicz (1954-1992. U.S.A)





« C’est parce que l’œuvre créatrice de David Wojnarowicz procède de toute sa vie qu’elle a acquis une pareille puissance. Alors que tout semble dit et redit, quelque chose émerge du chaos de David Wojnarowicz qui nous place devant notre responsabilité d’être pour quelque chose dans le cours du mouvement du monde. »  Félix Guattari (philosophe)




Silence = Death, 1990



David Wojnarowicz est un artiste protéiforme. Il a exploré de très nombreux médiums. Peintre, sculpteur, photographe, écrivain, performeur, vidéaste, ce touche à tout était un activiste homosexuel, porte parole de l'effroi, de la douleur et de la colère d'une communauté décimée par le SIDA dans le milieu des années 80. Lui et son amant, le photographe Peter Hujar sont eux-même mort du SIDA. David Wojnarowicz a d'ailleurs accompagner Peter dans la mort en 1989. 

Son cri de rage, les dernières années de sa vie, s'en est fait encore plus grand, plus violent et plus désespéré. L'oeuvre de David est un tournant de l'art homosexuel, marquant le passage d'une époque pré-SIDA à une post-SIDA. Cette oeuvre forte témoigne du désastre de l'épidémie, du désarroi et de la colère de la communauté homosexuelle se sentant non seulement abandonnée mais jugée et rejetée devant la passivité voire la haine de la société de l'époque qui préférait fermer les yeux et même stigmatiser les victimes d'alors.





"Le peuple qui manque" David Wojnarowicz et Marion Scemama


Il naît à Red Bank dans le New Jersey en 1954. Enfant battu et maltraité, il s’enfuit à New York, découvre son homosexualité, vit dans la rue, subsiste grâce à la prostitution occasionnelle. Il traverse les États-Unis en auto-stop. De 1970 à 1973, il suit les cours de la haute école des arts de la performance à New York. Pendant les années 1980, il appartient au mouvement artistique de l’East Village et évolue dans le milieu alternatif new-yorkais (Nan Goldin, Richard Kern, Lydia Lunch, Kathy Acker, etc.). Sa vision très personnelle du surréalisme a marqué l'avant-garde gay de l'East Village.




David Wojnarowicz with a Snake, (Photo Peter Hujar)





Untitled (Peter Hujar), c. 1982





Rimbaud In New York, 1978-79



La série Rimbaud à New York (1978-79), est son premier travail sérieux, il comprend vingt-quatre photographies en noir et blanc d'amis portant un masque d'Arthur Rimbaud dans différentes mises en scène dans New York.






Les similitudes entre la vie de Rimbaud et de Wojnarowicz sont frappantes. Ils ont vécu exactement à un siècle d'intervalle et les deux sont morts à leur trentaine, chacun est venu d'un foyer brisé avec des parents maltraitants. Les deux ont fui vers la grande ville - Rimbaud à Paris, Wojnarowicz à New York.Les deux étaient homosexuels, et chacun trouva un père de substitution à travers un amant plus âgé - Paul Verlaine pour Rimbaud, Peter Hujar pour Wojnarowicz.
















A l'aide d'un appareil 35mm volé, David Wojnarowicz a photographié des amis et des anonymes posant avec un masque. Selon Wojnarowicz, il voulait "jouer avec les idées de compression du "temps historique et de l'action" et la fusion d'identité du poète français avec les activités urbaines modernes de New York, pour la plupart illégales en public." De Times Square aux terrains abandonnés des piliers de la rivière Hudson, les errances du personnage de Rimbaud reflétaient la propre vie d'errance urbaine de Wojnarowicz. Publiée dans l'hebdomadaire des Nouvelles de Soho en Juin 1980, cette série marque pour Wojnarowicz son premier effort sérieux dans la photographie et sa première œuvre exposée publiquement.
































Les errances de Wojnarowicz



Abandoned Warehouse, 1983 (paint on wall.)





Drawings at Pier 34, 1983




Le corps masculin est le sujet récurant dans le travail de Wojnarowicz. Il en a exploré la représentation mais aussi le symbolisme et même le mythe.

"En général, je montais de nombreuses photographies ensembles ou je les imprimais l'une dans l'autre afin de construire une phrase flottante"



Untitled





Untitled




"Je parle du monde dont je suis témoin" a écrit Wojnarowicz en 1990. Dans plusieurs séries d'images il a photographié son amant, l'artiste Peter Hujar durant son agonie à l'hopital, alors qu'il mourait du SIDA. Cette image nous renvoie à la photographie de Candy Darling, le performer travesti, membre de la Factory de Warhol, sur son lit de mort, l'une des photographies les plus célèbres de Peter Hujar. ces photos montre l'agonie mais aussi l'amour, la détresse, l'horreur de la maladie et de la mort, la colère, la rage face à cette injustice. Simultanément personnelle, artistique et politique, ces images résonnennt encore jusqu'à nous à travers les décennies.




Untitled, 1989 (Peter Hujar sur son lit de mort)





Untitled (Peter Hujar), 1987





Fear of Disclosure. Psycho-Social Implications of HIV Revelation, 1989, David Wojnarowicz and Phil Zwickler







Untitled (Buffalo), 1988-89





Untitled (Genet after Brassai), 1990



Combinant souvent textes, peintures, collages et photographies, les organisant parfois en quadrants ou dessinées en forme de cadres à bande, Wojnarowicz crée des histoires provocatrices et des allégories historiques traitant de thèmes dialectiques de l'ordre et du désordre, de la naissance et de la mort. Il est un militant et un critique acerbe de la société dans laquelle il vit. Le centre de l'art de Wojnarowicz est sa propre vie, son identité homosexuelle, et son statut de victime du SIDA.



Untitled (man holding nest), 1988-89



Mais le rôle de victime n'était pas confortable pour l'artiste. bien au contraire, il a répondu à sa condamnation à mort virale en créant fébrilement, en donnant la parole à sa vision de la société et de lui-même, refusant de renoncer au plaisir, et utilisant son art comme une arme. David Wojnarowicz a émergé en tant qu'artiste dans les années 1970 et a continué à créer jusqu'à sa mort en 1992.



Untitled (Sometimes I come to hate people...), 1992









Le spectre du sida hante le travail de Wojnarowicz et sa colère, sa peur et le sentiment de perte de contrôle sur sa vie et la vie de ses proches à cause de la maladie, imprègnent son travail, avec la perspective déchirante de la mort imminente qui plane au dessus de son oeuvre comme une épée de Damoclès.



Untitled (One day this kid...), 1990



"Ce qui me reste à vivre défile sous les yeux et je l’observe à travers le filtre de la mort. Ma colère vient essentiellement du refus de notre société de regarder la mort en face. Ce qui me fout en rogne c'est que LORSQUE L’ON M’A APPRIS QUE J’AVAIS CONTRACTE LE VIRUS J’AI TOUT DE SUITE COMPRIS QUE C’ETAIT SURTOUT CETTE SOCIETE MALADE QUE J’AVAIS CONTRACTE."

David Wojnarowicz, Au bord du Gouffre, p.130



America, 1989





Architecture of Desire, 1988-89





Untitled (Shark), 1984





Untitled, 1988





Untitled (Bread Sculpture) 1988-89





Peter Hujar Cindy Sherman Suite, 1982











Série David à Paris

























Where Evil Dwells - 1985

David Wojnarowicz et Tommy Turner


Le film est basé sur l'histoire de Ricky Kasso surnommé The Acid King, un adolescent sataniste qui a commis un meurtre en 1984.












Bad Moon Rising, 1989





Birth of Language II, 1986





Street Kid, 1987 , Mexico (collage and acrylic on masonite)





Water, 1987


Dans Water, l'une des oeuvres de la série des «quatre éléments», Wojnarowicz tente de créer un semblant d'ordre à partir des événements et des forces complètement hors de son contrôle. La peinture contient un story-board en noir et blanc juxtaposant des images sexuelles explicites avec des échantillons biologiques, des abstractions circulaires, des paysages et des images fantastiques. Dans cette interprétation très personnelle de son thème, l'eau, il offre un aperçu de la tristesse déchirante au cœur de sa lutte pour essayer de devenir un peintre, au seuil de la phase finale la plus productive de sa vie.





Earth, 1987





Excavating the Temple of the New Gods, 1986 (acrylic and collage on masonite)





Fire, 1987





Fuck You Faggot Fucker, 1984




Artiste politique, dans les années 1990, il se bat contre l'homophobie et mène un procès contre Donald Wildmon et the American Family Association.

En 1989, un pasteur méthodiste nommé Donald Wildmon, fondateur de the American Family Association, a adressé par la poste une brochure reproduisant les détails de collages d'une exposition soutenue par le National Endowment for the Arts à tous les membres du Congrès, à divers médias, et aux dirigeants religieux à travers le pays. Il avait monté lui-même la brochure, sélectionnant des collages dans le catalogue de l'exposition, les qualifiant de pornographiques et blasphématoires. Furieux, Wojnarowicz l'a attaqué en justice, l'accusant d'avoir trahi son travail en sélectionnant des clichés choisis qui ne représentaient pas son oeuvre ni son message et il gagna son procès.

Vingt ans plus tard, en 2010, l'histoire se répète, avec l'attaque de son film inachevé, A Fire in my Belly (1986-87) avec ses fourmis grouillant sur un horrible crucifix, par William Donohue, président de la Ligue catholique et plusieurs membres du Congrès.




History Keeps Me Awake At Night, 1986





I Feel a Vague Nausea, 1990





I Use Maps Because I Don’t Know How to Paint, 1984











Ant Serie



Wojnarowicz a fréquemment utilisé des fourmis dans son art visuel. Il utilisait des fourmis de feu du Mexique.



Spirituality (for Paul Thek) 1988-89





Untitled from Ant Series (desire), 1988-89










Untitled from Ant Series (spirituality) 1988-89





Untitled, 1988-89





Peter Hujar dreaming/Yukio Mishima. St Sebastian, 1982





Portrait of Bishop Landa from Mexican Diaries, 1987





Self Portrait, 1983-85





Something From Sleep II, 1987-88






Sex Series, 1988-89



House, (from the Sex series) 1988-89





Trees, Sex series, 1988-89





Untitled (Tornado) from Sex Series (For Marion Scemama), 1988-89





Untitled from Sex Series (For Marion Scemama), 1988-89





The Death of American Spirituality, 1987


Dans The Death of American Spirituality, Wojnarowicz représente un cowboy chevauchant un taureau fait de collages d'articles de journaux se rapportant à des gangsters, Oliver North, le sida et les publicités pour les voitures et l'électronique, les images d'une poupée Kachina, un charmeur de serpent, et Jésus apparaissant sur un fond de rochers qui explosent. Le travail suggère de nombreux niveaux de sens, mais l'implication de la perte de la croyance dans le mythe de la religion et de l'histoire est claire.





Tommy’s Illness (Mexico City), acrylic and collage, 1986





Untitled





Untitled (6 Panel of 6 Panel Series), 1982





Untitled, 1988-89 (collage on masonite)





Untitled (Map), 1990





Untitled (two heads), 1984





Untitled, 1989-90





Untitled, 1993







Heads, 1984







































Supermarket Poster


Wojnarowicz a été inspiré par des sommités du Pop Art comme Andy Warhol et Roy Lichtenstein. Il s'est appuyé sur des expériences communes, et a utilisé des images ordinaires pour construire des relations formelles abstraites. Les symboles du rêve américain sont recontextualisés et déployées comme des actes d'accusation du capitalisme américain et de sa violence. Les affiches sont transformées en des visions d'horreur, comme dans sa série Supermarket Poster.




Untitled (Sirloin Steaks), 1983 (collage and acrylic on supermarket poster)


Untitled (Sirloin Steaks), est une fusion de l'érotisme et de la mort, une indication puissante de la rage qu'il éprouvait face à une société qui prêtait plus d'attention à tuer les hommes plutôt qu'à les aimer.



Chicken Legs, 1983 (collage and acrylic on supermarket poster)



Partout il crie sa lutte rebelle contre le conformisme, le matérialisme et la mécanisation.



Delta Towels, 1983 (spray paint and stencil on supermarket poster)





Seven Miles a Second, 1988





True Myth (Domino Sugar), 1983 (Silkscreen on supermarket poster)





Tuna, 1983, (collage and acrylic on supermarket poster)






A Fire in My Belly (un feu dans mon ventre)



le film aborde la souffrance d'un malade du SIDA. Mais c'est aussi un film sur l'oppression et le pouvoir. Il a créé un monde avec des fourmis qui rampent sur des horloges, des pièces de monnaie et sur un crucifix infâme, illustrant la manière dont l'humanité se précipite dans le passé, l'argent et la spiritualité.

"The film deals with ancient myth and its modern counterpart. It explores structures of power and control, using at times the fire ants north of Mexico City as a metaphor for social structure." (Le film traite du mythe antique et son équivalent moderne. Il examine les structures du pouvoir et du contrôle, en utilisant parfois les fourmis de feu du nord de Mexico comme une métaphore de la structure sociale.)
David Wojnarowicz.


Ce film a récemment été retiré de l'exposition Hide/Seek: Difference and Desire dans le portrait-américain, à la National Portrait Gallery à Washington DC après des plaintes de William Donahue de la Ligue catholique et le représentant John Boehner. En cause, 11 secondes du film, où l'on voit des fourmis grouillant sur un crucifix. (Voir l'article de Lucille Dupré)








A Fire In My Belly (Film In Progress), 1986-87

Super 8mm film, black and white & color
Silent


vendredi 11 mai 2012

Peter Hujar (1934-1987. U.S.A)





Self Portrait, 1976



Peter Hujar est né le 11 Octobre 1934 à Trenton, New Jersey. Peu après sa naissance, son beau-père qui aurait été un trafiquant d'alcool, a abandonné sa femme et son fils. Sa mère a alors confié la garde de l'enfant à ses parents. Ayant grandi dans la ferme de ses grands-parents, Hujar ne parlait que l'ukrainien jusqu'à son entrée à l'école.



Self Portrait, 1975



Hujar est resté à la ferme jusqu'en 1946, quand sa grand-mère mourut, ses oncles et tantes ont commencé à lui rendre la vie très difficile. À l'instigation de son beau-père, la mère de Hujar a récupéré son fils et l'a amené vivre avec elle et son second mari à New York.

À l'âge de treize ans il a acquis son premier appareil photo et a commencé à photographier les animaux de la ferme de son enfance. Sa fascination pour les animaux l'a poursuivi tout au long de sa vie.



Peter as Cindy Sherman, 1982



Alors que Hujar était étudiant à la Haute Ecole d'Art et de Design de New York, Daisy Aldan, un de ses professeurs, qui appréciait son talent pour la photographie l'a encouragé à poursuivre cette carrière.

Après son diplôme, en 1952, Hujar a travaillé comme assistant d'un photographe. Tout en étant apprenti, il a commencé à se forger sa propre identité artistique, inspiré par le travail de Matthew Brady, Judy Margaret Cameron, Berenice Abbott, Richard Avedon, Diane Arbus, Cecil Beaton, et Lisette Model.



Nude Self-Portrait #1, 1966



Grâce à son travail, Hujar a fait la connaissance avec les autres membres de la communauté artistique de New York, et notamment Joseph Raffael, avec lequel il partit pour l'Italie en 1958 pour un séjour de deux ans.



Nude Self-Portrait #2, 1966



À son retour à New York en 1960, il prit un appartement sur la Deuxième Avenue, qui sera son port d'attache pendant quatorze ans. Mais à nouveau attiré par l'Italie, il y revint en 1962 et fit une série de photographies des corps momifiés des catacombes de Palerme en Sicile. Il a combiné ces images macabres et envoûtantes avec des photos de membres de la communauté artistique contemporaine de New York arts dans le seul livre publié de son vivant en 1976.






Une fois de retour à New York, Hujar a travaillé comme photographe professionnel jusqu'en 1966, lorsque Richard Avedon lui a présenté à Ruth Ansel, la directrice artistique de Harper's Bazaar, grâce à laquelle il se lança dans une brève carrière de photographe de mode.



Daniel Schook, 1981



Cherchant sa propre voie, en 1969, Hujar ouvre son propre studio commercial, photographiant des célébrités du monde du spectacle comme Peggy Lee ou Jayne Mansfield. Il a également photographié des artistes comme Divine, Charles Ludlum, et Ethyl Eichelberger.



Daniel Schook Sucking His Toe, 1981



Dans son essai  "In and Out of Fashion",  publié dans "Peter Hujar: A Retrospective" (1994), Max Kozloff a déclaré: "[...] Hujar se distingue d'eux tous (les photographes précédents) par le fait que le travestissement faisait partie de son monde. Il vit et affiche son homosexualité dans une perspective beaucoup plus franche que ses prédécesseurs. Et c'est pourquoi l'homosexualité a une charge différente dans son travail que dans le leur. Son désir des hommes fait tant partie de son environnement mental qu'il ne le photographie jamais avec un esprit de sensationnel."



Daniel Schook Sucking His Toe, 1981



Dans le même temps Hujar est devenu un membre actif dans le mouvement pour le droits des homosexuels, et il se porte volontaire pour faire une photo pour le Gay Liberation Front qui sera utilisée comme affiche pour la premiére gay pride en Juin 1970 commémorant le premier anniversaire de Stonewall. Hujar aurait aimer photographier des centaines de sujets, mais seulement une quinzaine de personnes ont eu le courage de se présenter à ses séances de photos. Néanmoins, il a su diriger ces quinze marcheurs courageux, et a réussi à créer une photographie importante et puissante. Fran Winant, un des participants, a déclaré à Steven F. Dansky de La Revue Gay & Lesbian: "La photographie de Peter Hujar est un rappel d'un moment important dans ma vie où, avec l'amour, l'exubérance et l'audace, nous avons lancé le mouvement moderne gay et offert un cadeau aux droits de l'homme et la liberté des peuples de l'avenir. [...] Personne ne peut maintenant imaginer la peur que nous avons ressenti d'être sur cette photo cette affiche."



Boy Blowing Spit Bubble, 1970s



La majorité du travail de Hujar n'était cependant pas politique. En effet, une grande partie était intensément personnelle, beaucoup de ses sujets étaient également ses amants. Dans une contribution à la rétrospective , Robert Levithan écrit que "Peter était aussi complexe et aussi simple que ses photographies. Les frontières entre sa vie et son travail étaient pratiquement inexistantes [...] Les prise de vue ont toujours été intimes, tendres, souvent érotiques ou ouvertement sexuelles [....] Lorsque qu'il prenait des photos, il était à la fois un vieil homme sage et un enfant innocent et joueur."



Bruce de Saint Croix, 1976



Hujar trouvait toujours un moment de dignité dans ses photographies. Ceci est vrai pour les momies, pour les personnalités riches et célèbres, pour ses amants, pour les résidents des hôpitaux psychiatriques, pour les animaux.



Bruce de Saint Croix



Parmi les photos les plus connues de Hujar se trouve "Candy Darling on her deathbed, 1974 (Candy Darling sur son lit de mort)". L'artiste travesti de vingt-huit ans de la Factory de Warhol qui était sur le point de succomber à un cancer des os apparaît au centre de l'image, avec un glamour composé, une pose séduisante, entouré de fleurs.



Candy Darling on her deathbed , 1974



Kozloff écrit de cette photographie, "Dans la délicatesse psychologique avec laquelle il a construit la mascarade séduisante de Candy Darling mourant, Hujar a prit congé de tous ses mentors photographiques, à l'extérieur comme à l'intérieur du studio. Comme une grande partie de son travail, l'image est un cœur brisé, baigné d'une beauté morale qui va au-delà de sa beauté physique déjà exquise."



Bruce de Saint Croix



Hujar a continué à prendre des photos jusqu'à son propre lit de mort. Quand il était mourant du sida, l'artiste David Wojnarowicz, son compagnon durant ses dernières années, lui a apporté un appareil photo de sorte que Hujar alité pouvait prendre des photos de lui-même. «Le mourant tente de capturer la vie littéralement à travers la lentille d'une caméra», note Lori B. Harrison, de cette image. "L'ironie est que l'homme de la photographie, qui semble si vivant à l'extérieur, mourra d'une maladie liée au SIDA".



David Wojnarowicz, 1981



Hujar, dont le sida avait été diagnostiqué en Janvier 1987, est décédé cette année-là, le 26 novembre, jour de Thanksgiving.



David Wojnarowicz, 1981



Bien qu'il montre beaucoup d'affection et de loyauté dans ses relations, beaucoup étaient conscients de l'énigme du personnage capable de se faire accepter par diverses communautés, tout en restant toujours un «autre», un homme d'une certaine manière essentiellement isolé.



David Wojnarowicz, 1981



Stephen Koch, par exemple, remarque que "La vérité, je n'aime pas dire l'indicible aujourd'hui, c'est que son isolement, cruellement si il lui faisait du mal, faisait partie de sa force. Il faisait partie de son art. Il a peut-être joué un rôle essentiel dans son l'art."



David Wojnarowicz with Chair, 1983



La personnalité difficile de Hujar a sans doute affecté sa carrière. C'était un homme en colère et difficile. Il pouvait tout d'un coup s'en prendre à des gens parfaitement bien intentionnés, et inexplicablement les rejeter.



Divine, 1975



Malgré la complexité de sa personnalité, il a cependant réussi à se faire apprécier de beaucoup. La photographe Nan Goldin se souvient:

"La chose qui était le plus étonnant lors des funérailles de Peter était le nombre de personnes présentes qui pensaient qu'elles étaient le meilleur ami de Peter. Et beaucoup d'entre nous n'avait jamais rencontré ni les uns ni les autres. Il a vécu dans deux mondes différents, il a touché beaucoup de gens, et son travail, comme peu de photographes, ne peut pas être oublié et devient encore plus profond et plus convaincant au fil du temps. L’œuvre de Peter n'est pas seulement la photographie, mais la naissance et la mort, les étapes de la vie et la variété des identité entre les deux."



Hallway Canal Street Pier





Pier Five Doors





Christopher Street Pier





John Heys





The Life and Times of Joseph Stalin, 1973





The Life and Times of Joseph Stalin, 1973





Pascal (Paris), 1980





Paul Thek in the Surf, Fire Island, 1966





Paul Thek Masturbating, 1967





Paul Thek, Nude, Astride Zebra

























Rene Ricard in the early 70s





Robert





Susan Sontag, 1975


Cartes postales envoyées par David Wojnarowicz à Peter Hujar


Chirico





Eisenbahnmuseum





Centre Pompidou, France





Saudek


Source biographique: Linda Rapp sur GLBTQ
Appel aux lecteurs: Qui peut identifier cette photographie?




mardi 8 mai 2012

Bruce bellas alias Bruce of Los Angeles



le fichier privé (The private file)




Pour contourner la censure, interdisant le nu frontal et à fortiori l'érection, Bruce Bellas adressait à ses client ce type de fichier privé pour qu'ils fassent leur choix des modèles dont ils achetaient les tirages par la suite.



Bruce Bellas



















Rudolf  Noureev


Lon of New York












Raul Pacheto