Henry Fuseli (Johann Heinrich Füssli) (1741. Suisse - 1825. Angleterre)
Le nu masculin chez Fuseli.
Henry Fuseli par James Northcote, date inconnue
Le nu masculin chez Fuseli.
Henry Fuseli par James Northcote, date inconnue
Johann Heinrich Füssli ou Henry Fuseli, était un peintre et écrivain d'art britannique d'origine suisse. Il montra très tôt dans sa carrière, un attrait particulier pour les sujets fantastiques.
Son père, Johann Caspar Füssli, peintre de portraits et de paysages destinait son frère aîné, Hans Rudolf, à une carrière d'artiste et Johann à devenir pasteur, il l'envoya donc à l'université à Zurich, où il reçut une excellente éducation classique.
Après être devenu pasteur en 1761, Füssli est forcé de quitter la Suisse pour avoir aidé son ami Lavater à dénoncer un magistrat dont la puissante famille cherchait à se venger. Il gagna Berlin où il composa des poèmes dans l'esprit du « Sturm und Drang ».
Sur les conseils de Bodmer,en 1764, il alla s'établir à Londres, pour servir d'intermédiaire entre les littératures et les sciences anglaises et suisses. Il fut successivement traducteur d'allemand en anglais, journaliste et précepteur. Encouragé par Joshua Reynold, il décida d'embrasser la carrière artistique.
Il séjourna à Rome (1770-1778), où il poursuivit sa formation en autodidacte, trouvant ses modèles préférés dans les sculptures de l'Antiquité et chez Michel-Ange, et changeant son nom de « Füssli » en « Fuseli », car cela sonnait plus italien.
Après un bref séjour à Zurich, F. regagna définitivement Londres (1778), où il se fit rapidement un nom comme peintre d'histoire.
Il exécuta des illustrations des œuvres de Shakespeare, Dante, ainsi que de l'épopée germanique des Nibelungen.
Il obtient alors une commande venant du conseiller municipal Boydell, qui organisait à cette période sa célèbre galerie Shakespeare.
En 1799, Füssli expose une série de 47 peintures sur des sujets inspirés des travaux du poète John Milton, et il ouvre une « galerie Milton » sur le modèle de la « galerie de Shakespeare » de Boydell, mais l'exposition est un échec commercial et ferme en 1800.
En 1799, Füssli expose une série de 47 peintures sur des sujets inspirés des travaux du poète John Milton, et il ouvre une « galerie Milton » sur le modèle de la « galerie de Shakespeare » de Boydell, mais l'exposition est un échec commercial et ferme en 1800.
En 1799, il fut nommé professeur de peinture à la Royal Academy, où il donna notamment des cours sur l'histoire et la théorie de la peinture.
Füssli a peint plus de deux cent tableaux, mais il en a peu exposé. La première toile à avoir attiré l'attention est le Cauchemar, exposée en 1782; une image inoubliable d'une femme en proie à un rêve érotique violente, cette peinture montre à quel point Fuseli était en avance sur son temps en explorant les zones obscures de la psyché où le sexe et la peur se répondent.
Il a réalisé environ huit cent croquis ou dessins, généralement d'excellente qualité tant au niveau inventif que du point de vue de l'originalité de leur conception, et souvent d'une qualité supérieure à ses peintures.
Psychostasy (The Weighing of Souls), 1800
Edgar feigning madness approaches King Lear supported by Kent and the Fool, 1772
Edgar feigning madness approaches King Lear supported by Kent and the Fool, 1772
Peintre inventif et surnaturel, il croit nécessaire une certaine exagération dans la peinture d'histoire. Cette conception théorique de la peinture lui est venu de l'étude des œuvres de Michel-Ange et des statues de marbre de Monte Cavallo, qu'il aimait admirer lorsque il était à Rome. Il aime représenter dans sa peinture des actions violentes et immodérées dont une illustration saisissante est son célèbre Hamlet et le spectre de son père.
Rendering of Hamlet and his father's Ghost, 1780-1785
Brunhild Watching Gunther Suspended from The Ceiling on their Wedding Night, 1807
Brunhild Watching Gunther Suspended from The Ceiling on their Wedding Night, 1807
Il excellait dans l'art de représenter ses personnages en mouvement. Les images sombres sont sa sphère privilégiée, il exagère délibérément les proportions des éléments et il représente ses personnages dans des attitudes contorsionnées. Il n'a jamais représenté de paysage et n'a peint que deux portraits.
Difficilement classable dans l'un des styles de l'époque (néoclassicisme, romantisme), il parvint à la pleine maîtrise de son art en transposant dans ses œuvres certains modèles littéraires (Homère, Dante, Shakespeare, Milton). Ses propos théoriques, fondés sur le néoclassicisme, portent aussi la marque du Sturm und Drang et du romantisme.
Fusely était une figure très respectée et influente dans sa vie, mais son travail a été généralement négligée pendant près d'un siècle après sa mort jusqu'à ce que les expressionnistes et les surréalistes ont vu en lui une âme sœur.