MICHEL-ANGE
LES IGNUDI DU PLAFOND DE LA CHAPELLE SIXTINE
La chapelle Sixtine, construite au Vatican à Rome sous le pape Sixte IV entre 1477 et 1483, subit de nombreux dégâts lors de la construction de la basilique Saint Pierre. En 1504, lors des travaux de reconstruction, le pape Jules II demanda à Michel-Ange de réaliser la décoration intérieures. Le programme, établi par le pape en 1506, est retardé par ses campagnes militaires et un Michel-Ange qui se considère plus comme sculpteur que comme peintre, qui rechigne à l'ouvrage.
Grâce à l’entremise d'un ami, il finit par signer le contrat en 1508. Le contrat qui prévoit la représentation des douze apôtres ainsi que des motifs ornementaux ne plait pas à l'artistes et il élabore neuf fresques inspirées du néoplatonisme dont le thème central est la Genèse. La séparation de la lumière et des ténèbres, la création du soleil et de la terre, la séparation de la terre et de l'eau, la création d'Adam, la création d’Ève, Adam et Ève chassés du Paradis, le sacrifice de Noé, le déluge et l'ivresse de Noé.
Ces fresques sont entourées de personnages représentant les ancêtres de Jésus, les Sibylles et les Prophètes. Parmi tout ce monde, vingt personnages sont les seuls à ne pas porter de nom. Ce sont vingt jeunes gens nus que l'on nommera Ignudi (Nus). Ils encadrent les fresques de la séparation de la lumière et des ténèbres, la séparation de la terre et de l'eau, la création d’Ève, le sacrifice et l'ivresse de Noé et semblent s'animer jusqu'à paraître danser au fur et à mesure de la progression. De statique, le regard perdu dans le panneau de l'ivresse de Noé, leur traits s'animent, les expressions apparaissent en même temps que les corps bougent à mesure que l'on se dirige vers la création de la lumière. La réalisation du plafond s'effectua de 1508 à 1512. Il fut inaugurée par le pape Jules II le 31 octobre 1512.
Ces curieux jeunes gens nus non identifiés qui par le génie de l'artiste donnent à l'ensemble un homoérotisme certain choquèrent. Sous les yeux des spectateurs s'affichait de façon trop flagrante l'homosexualité de Michel-Ange. Le pape Adrien VI qui en souhaitait la destruction, le qualifia comme « un pot-au-feu de corps nus ». A la mort de Michel-Ange, on a demandé à Daniele di Volterra, dit "Braghettone" (braguette), d'en rhabiller quelques-uns. Même lors de la grande restauration de 1989, la plupart des petits voiles qui traînent entre les cuisses n'ont pas été enlevés. Mais il reste une oeuvre immense, fougueuse, ivre de désir et de liberté où l'artiste crie à la face du monde son amour des hommes. Le charme de ces jeunes invite à l'amour et clament la liberté d'aimer.
La séparation de la lumière et des ténèbres
A droite la Sibylle lybique, à gauche le Prophète Jérémie
La création du soleil, de la lune et de la terre
La séparation de la terre et de l'eau
A droite le Prophète Daniel, à gauche la Sibylle persique
La création d'Adam
La création d’Ève
A droite la Sibylle de Cumes, à gauche le prophète Ézéchiel
Adam et Ève sont chassés du Paradis
Le sacrifice de Noé
A droite le Prophète Isaïe, à gauche la Sibylle d’Érythrée
Le Déluge
L'ivresse de Noé
A droite la Sibylle delphique, à gauche le Prophète Joël
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