Christer Strömholm, 1918 - 2002. Suède
Les Amies de la Place Blanche
"Ne jamais se préoccuper des normes sociales, de la morale, des conventions."
Né à Stockholm en 1918, Strömholm part à Dresde, en Allemagne, après le divorce de ses parents et le suicide de son père, afin d'y étudier à l'école d'art du professeur Waldemar Winkler. Pour parfaire ses connaissances en peinture, il voyage à travers l'Europe, notamment en Italie et à Arles où il a comme mentor l'artiste suédois Dick Beer. C'est en 1947, à Paris, à l'Académie des Beaux-Arts qu'il découvre la photographie. En 1950, il intègre le groupe allemand Fotoform pour "la photographie subjective", dirigé par Otto Steinert. Il devient, en 1956, directeur artistique à l'université de Stockholm avant d' y être nommé président de l'Ecole de Photographie en 1962.
Amoureux de la France, Strömholm s’installa en 1959 dans un hôtel dans le quartier du Moulin rouge, quartier de Pigalle et de la Place Blanche. C'est dans cet hôtel qu'il rencontra ses voisines et voisins de chambre, les prostitué(e)s transsexuelles et travestis qui travaillaient Place Blanche. Il s'attacha à elles et les suivit sur leur lieu de travail à Pigalle. Il en ressort des clichés de Paris la nuit qui l'ont fait comparer à Brassaï. Ces filles pour la plus part travaillaient pour payer leur opération de transformation.
Son regard n'est en rien racoleur. Il nous dévoile le quotidien de ces créatures en cours de trransformation et sait les envelopper de mystères. Les clichés noir et blancs nous font pénétrer leur intimité sans jamais que nous nous sentions voyeur. Il laisse ici un témoignage, sans prétention politique, du combat de femmes qui luttent pour être ce qu'elles sont dans une société qui ne les accepte pas mais qui les utilise.
Dans la préface, Strömholm raconte la solitude de « ces femmes nées biologiquement hommes », ces transsexuelles, un temps baptisées « les hormonées »,qui « réclamaient le droit d’être elles-mêmes, de ne pas être obligées de nier ou de refouler leurs sentiments […] ». C'est à leur contact qu'il a appris la tolérance.
On remarque dans toutes ces photos un personnage récurrent, Nana. Nana, originaire d’Oran. La première fille que remarqua le Suédois et qui devint l’un de ses modèles préférés. Elle est en effet une transsexuelle sublime à la beauté fascinante. On se prendrait presque à imaginer une histoire d'amour entre le photographe et cet ange de la nuit.
Selon Hélène Hazéra, Les Amies de la Place Blanche est « un album de famille, témoin irremplaçable du temps où les premières trans parisiennes arpentaient le bitume ou faisaient la fortune des cabarets ».
Christer Strömholm et Nana
Nana
Nana
Place Blanche
Le Sphinx
Le Moulin Rouge en 1960
Sans titre
Nana
Agathe Place Blanche, Paris, 1962
Place Blanche, 1960
Gerdy, Place Blanche, Paris
Gerdy, Place Blanche, Paris
Gina, Place Blanche, Paris 1963
Jacky, Place Blanche, Paris 1961
Kishka, Paris 1960
Le grec, Place Blanche, 1960
Le grec
Les trois amies, Pigalle, Paris, 1959-1960
Marie France, Place Blanche, Paris, 1960
Nana, Place Blanche, Paris, 1960
Nana
Sans titre
Sans titre
Pepita, 1963
Sauzanne et Mimosa, Place Blanche, 1960
Sans titre
Sans titre
Sans titre
Le grec
Suzanne
Suzanne et Silvia, Paris
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