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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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samedi 24 octobre 2009

L'homoérotisme de Gustave Caillebotte*

(1848 Paris, France - 1894 Gennevilliers, France)


Gustave Caillebotte est un peintre français, collectionneur, mécène et organisateur d'expositions.Après avoir commencé des études de droit, il entre dans l'atelier du peintre académique Léon Bonnat. En 1873, il réussit l'examen d'entrée de l'École des Beaux-Arts. Issu d'une famille d'industriels, il hérite à la mort de son père, en 1874 d'une propriété à Yerres et d'une fortune suffisamment conséquente pour lui permettre de se consacrer à sa passion pour la peinture.

Il s'en sert aussi pour devenir le mécène de ses amis peintres, parmi lesquels Renoir, Degas ou Monet. Il finance aussi l'organisation d'expositions impressionnistes.En 1875, son tableau Les Raboteurs de parquet (ci-dessous) est refusé au Salon. Les années suivantes, il exposera au cours de différentes expositions impressionnistes, puis avec la société des XX.

À partir de 1876 il commence à collectionner les peintures de ses amis peintres, et se montre très généreux sur les prix auxquels il acquiert ses œuvres. Il leur fut un réel soutien, et entre ainsi par exemple en possession de Coin d'appartement de Claude Monet, ou du Bal du Moulin de la Galette de Auguste Renoir. Il achète aussi des tableaux à Paul Cézanne, à Edgar Degas, à Édouard Manet et à Camille Pissarro. Mais il restera toujours un peu à part, privilégiant la fibre naturaliste à l'émotion.

Son activité de collectionneur s'est ausssi étendue à la philatélie, dont il a été un adepte assidu. C'est à ce titre qu'il a été l'un des fondateurs, avec le Docteur Jacques Legrand et Arthur de Rothschild de la Société Française de Timbrologie, le 14 juin 1875.Sa passion pour le yachting n'a cessé de croître. Sous influence de Monet il emménage au Petit Gennevilliers.

Régatier, il se passionne pour la vitesse et cherche à perfectionner ses bateaux. Architecte naval il construisit des prototypes de voiliers, aux multiples innovations (voile en soie, lest extérieur, coques aérodynamiques,...), qui lui permirent de remporter des titres internationaux.

Selon son testament, il lègue à sa mort soixante-sept tableaux impressionnistes de sa collection personnelle à l'État, qui n'en accepta finalement que trente-huit, après deux ans de négociations menées par Renoir, exécuteur testamentaire de Caillebotte, et de violentes polémiques.

L'Académie des Beaux Arts protesta officiellement contre l'entrée de ces tableaux au musée du Luxembourg, en qualifiant l'événement d' « offense à la dignité de notre école ».

Longtemps plus reconnu comme mécène que comme peintre d'importance, Gustave Caillebotte a commencé a être redécouvert dans les années 1970. Certaines de ses œuvres se trouvent maintenant au musée d'Orsay à Paris.


* à lire à ce sujet l'article de Jim Van Buskirk sur queer arts.org qui ne donne pas de réponse sur la prétendue homosexualité de Caillebotte mais a le mérite de poser la question.


Homme s’essuyant la jambe


Les raboteurs de parquet - 1876


L'homme au bain se frictionnant (1884)


Les raboteurs de parquet - 1875


baigneurs, rives de l'Yerres 1877


baigneurs 1878


baigneur se préparant à plonger, rives de l'Yerres 1878
Photos
Untitled (male torso in sheer wrap)2002 Laura Hartford


Kai tying his boot Mark l. Chester


Brandon Teena Should Have Been Here, Gay Pride Parade, NYC Mariette pathy Allen


Blake's Boy, CA 1996 Arthur tress
Brian Richard Taddei



Standing Nude Pat 2000


Standing Nude David 2000


Sleeping Satyr 2007


Seated Nude Jason 2007


River God 2001


Portrait Of Brian


On The Beach 2007


Life guard Brian


Brian Reclining 2006


Apollo VII 2008

vendredi 23 octobre 2009

Retour sur... Gilbert et George


On l'aura compris, Gilbert et George ne jouent pas la provocation pour la provocation. Quand ils enfilent un costume gris perle, c'est pour mieux pulvériser le conformisme. Il faut toujours regarder au-delà de leurs outrances, pour eux, l'art n'est pas un divertissement, il doit titiller, faire réagir, provoquer le débat. Finalement, le duo scandaleux ne cherche rien d'autre qu'à "élever" le public, selon leurs propres termes, c'est à dire le bonifier en le transforment de l'intérieur. "Il semble que la plupart des gens subissent une vie terrifiante, déclarent-ils. Nous pensons que c'est parce qu'ils n'ont pas compris, come nous l'avons compris, qu'il y a sans doute une nouvelle manière de se voir." Et de fait, en remettant sans cesse en cause les normes et valeurs de notre époque, le brillant duo nous invite à penser librement.source:Arts magazine


Shit and Piss, 1996


Names, 2005


Heterodoxy, 2005


Ethos, 2004



City Fairies, 1991


Chichiman, 2004


Bloody Mooning, 1996

Andrey Avinoff (1884-1949)

Andrey Avinoff était un entomologiste et peintre russe, directeur du Carnegie Museum de Pittsburgh. il s'intéressait particulièrement aux papillons. Issu d'une riche famille russe, il quitta la Russie après la révolution et vint à Pittsburgh, où il fut directeur du musée de 1924 à 1946. Sa peinture illustre bien le style Art Déco populaire dans les années 1930. C'était un proche ami D'Alfred Kinsey(article à venir) et ses dessins homoérotiques ont été recueillis par le docteur Kinsey et sont maintenant la propriètè de la fondation Kinsey. il était passionné par Nijinsky et l'a représenté comme un faune sur un papillon.


Alfred Kinsey 1948


The fall of Atlantis 1944


The fall of Atlantis 1944


Standing nude man with figure of saint avinoff


portrait of bob at different age 1943


Nijinsky 1918


My special longing 1947


man emerging from a tree stump



male nude with orchid


autoportrait 1943


David Hockney (1937-)



"A partir du moment où vous trichez par égard pour la beauté, vous savez que vous êtes un artiste"



David Hockney est un peintre majeur du XXe siècle. Après des études au Royal College of Art de Londres, il débute sa carrière par des œuvres expressionnistes, influencées par Francis Bacon : il déclare son homosexualité dans plusieurs d’entre elles, dont We Two Boys Together Clinging (1961).

Hockney rencontre Andy Warhol en 1963 à New York et oriente alors sa peinture vers le Pop Art. Il utilise le graffiti, les dessins d’enfants, les papiers collés et les images publicitaires juxtaposés à ses peintures. La série des Swimming Pools, illustration de l’univers artificiel californien, représente une évolution dans son œuvre et fait sa notoriété : entre Pop Art et hyperréalisme, il figure un monde plat, figé, dans lequel la sensation de confort provoque paradoxalement un sentiment d’angoisse (A Bigger Splash, 1967).

L’artiste exécute également des portraits de proches, en essayant de saisir les relations complexes entre les personnages, ou avec lui-même : Mr and Mrs Clark and Percy (1971) est l’un des tableaux-phares de la Tate à Londres.Hockney ne se limite pas à la peinture : à partir de 1976, il réalise des photomontages constitués de multiples clichés au Polaroid, ensuite remontés pour former des mosaïques, en référence à la méthode cubiste de Picasso, artiste qu’Hockney vénère (Pearblossom Highway, 1986). 

En 1998, il parvient à l’aboutissement de cette méthode : le Grand Canyon, conçu à partir d’un photomontage de 1986, est constitué de 60 tableaux. Par ailleurs, ses gravures témoignent de son habileté technique et de sa connaissance des maîtres, à partir desquels il réalise des séries (Hogarth, Picasso...).Artiste aujourd’hui adulé, David Hockney vit et travaille en Californie depuis 1978. source : fluctuat.net















Two Men in a Bed 1937








In an Old Book 1937 (le sexe a malheureusement été flouté par un idiot)








Gregory with Gym Socks 1976








Peter 1969








Standing Gregory








Two boys in the pool Hollywood, 1965








Portrait of an Artist (Pool with two Figures), 1972








Peter getting out of Nick's pool, 1966









Sunbather, 1966









Shower Beverly Hills








Nick Wilder







1966













"A bigger splash", de Jack Hazan



C'était en 1974, bien avant la mode des biopics, ces biographies de célébrités qui prolifèrent aujourd'hui. Portrait du peintre britannique David Hockney, figure clé de la scène arty des années 70 et 80, A bigger splash, de Jack Hazan, innovait doublement : c'est le peintre peroxydé qui joue son propre rôle, comme tous les autres protagonistes - une audace sans précédent. 

Et au lieu de raconter tout l'itinéraire de l'artiste, le film se concentre sur un épisode emblématique de quelques années (un peu comme le récent Truman Capote de Bennett Miller) : une rupture bien réelle avec un jeune modèle-amant trop aimé, et la gestation douloureuse d'une toile, double portrait allégorique où figure le bel absent.Passé en trente ans d'une interdiction aux moins de 18 ans à un visa tous publics, A bigger splash fit sensation en son temps pour ses nus masculins (qui dialoguent avec ceux, sur fond de piscines californiennes, des fameuses toiles de Hockney) et une scène d'amour gay. 


Aujourd'hui, c'est la composition ultraténue du récit qui étonne, tout en ellipses feutrées, en sous-entendus mystérieux, en associations oniriques. La séparation du peintre et de sa muse produit une onde de choc à long terme dans la petite communauté, à la page ou à la ramasse (ou les deux), qui gravite autour de David Hockney, assistant vulnérable, galeriste fauché, copain styliste, amie designer. « Quand l'amour tourne mal, il n'y a pas que les amants qui souffrent », dit l'un d'entre eux. A Bigger Splash résonne à la fois des derniers soubresauts du swinging London et de liens défaits dont la contrepartie poétique se dépose sur les tableaux de Hockney.

source:Louis Guichard
Télérama n° 3027