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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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vendredi 7 juillet 2017



Histoires de poupée.



Gay Bob, 1977





En 1977 sortait Gay Bob, la première poupée gay produite en masse.le créateur de Bob, Harvey Rosenberg le présentait comme 100 % gay. C'est Gizmo Department, son entreprise, qui a commercialisé la poupée. Interviewé par le Gadsen Times en 1978, Rosenberg décrit la poupée comme un mélange entre Paul Newman et Robert Redford (Je ne sais pas s'ils auraient apprécié la comparaison!).

La poupée, haute de 33 centimètre, porte une chemise de flanelle, un jean moulant et des boots de cowboy. Il était livré dans une boîte en forme de placard, afin de pouvoir le faire " sortir du placard ".




Harvey Rosenberg









Dans la boîte, on trouvait aussi un catalogue de mode pour poupées, si on voulait changer sa tenue.











Le catalogue contenait également ce message:


« Bonjour les garçons, les filles et les adultes... Je suis Bob, la première poupée gay au monde.
Vous vous demandez sûrement pourquoi j'arrive dans un placard. 'Sortir du placard' est une expression qui signifie que l'on accepte d'être comme on est et qu'on arrête d'avoir honte de son identité.

Les gays emploient cette expression pour expliquer qu'ils n'ont plus peur ou plus honte d'être gay et qu'ils n'ont plus à cacher ce fait.

Les gays ne sont pas différents des hétéros. Si chacun sortait de son placard, il y aurait moins de gens énervés, frustrés et effrayés.

Ceux qui n'ont pas honte d'être comme ils sont sont plus aimables, plus doux et plus compréhensifs [NDLR : bonjour les clichés...]. Il n'est pas facile d'être honnête sur son identité. Il faut beaucoup de courage, mais souvenez-vous : si Gay Bob peut sortir du placard, vous aussi vous le pouvez. »


La réaction publique a été marquée par la controverse. Ann Landers, une éditorialiste du Chicago Sun-Times de l'époque avait écrit qu'accepter une telle poupée pouvait amener à la prolifération d'autres poupées "dégoûtantes" comme "Priscila la prostituée", ou "Danny le Dealer". Le magazine Esquire lui a même remis le " Dubious Achievement Award " en 1977, un prix qui " récompense le mensonge, la médiocrité et l'idiotie ".







Gay Bob a été la cible d'Anita Bryant, une chanteuse et ambassadrice de marque connue qui a mobilisé l'opposition et créé un groupe de lobby appelé " Protect America's Children " pour lutter contre une ordonnance du comté de Dade, en Floride, qui interdisait la discrimination basé l'orientation sexuelle. Bryant  affirma que l'existence d'enseignants LGBT menacerait le bien-être des étudiants locaux. " Les homosexuels recruteront nos enfants ", a-t-elle averti . " Ils utiliseront l'argent, les drogues, l'alcool, tout moyen pour obtenir ce qu'ils veulent ". En juin 1977, elle avait fait abroger l'ordonnance et sa croisade anti-gay, qui a été largement relayée par les médias, a suscité des projets semblables dans le Minnesota, en Oregon, Kansas et Californie.































Bien que Gay Bob était certainement humoristique, la poupée était conçue pour être anatomiquement correcte, et des militants homosexuels éminents tels que Bruce Voeller ont déclaré aux journalistes que les gens devraient « prendre [la poupée] à la légère et l'apprécier ». Les intentions de Rosenberg semblent avoir été sincères. Lorsqu'on lui a demandé pourquoi il verserait 10 000 $ de son argent dans la production de Gay Bob, il a répondu: « nous avons eu quelque chose à apprendre du mouvement gay, tout comme nous l'avons fait du mouvement noir des droits civils et le mouvement féministe, il faut avoir le courage de se lever et dire : « j'ai le droit d'être ce que je suis ».












Gay Bob s'est vendu à 2 000 exemplaires au cours des deux premiers mois. Il a servi de trophée humoristique pour ceux qui se battaient contre Anita Bryant.

Initialement vendu par des annonces par correspondance dans des magazines à thème gay, Gay Bob s'est rapidement développé dans des magasins de New York et  San Francisco. Rosenberg a rapidement donné à Gay Bob un compagnon, Carlos.

































Billy Doll, 1993








16 ans après Gay Bob, Billy fit son apparition. Présentée comme« la première poupée gay fière », bien que cette distinction appartienne à Gay Bob, Billy a été exposé pour la première fois en tant que sculpture au London Arts Benefit for Aids en novembre 1994, dans une période très politisée dans l'histoire gay. Une œuvre conceptuelle créée par les artistes John McKitterick et Juan Andres, le concept de Billy a défendu la diversité, la visibilité gay, le sexe sécurisé et la sensibilisation au sida. À l'origine, 1200 éditions limitées de la sculpture Billy ont été créées, attirant l'attention des médias sur les cinq continents, dans 32 pays et dans dix langues. 





Billy sculpture (detail) 1993. Latex, foam rubber, iron and paint, 43.5 cm x 18.5 cm x 9 cm













À la suite du grand succès de la sculpture, John McKitterick et Juan Andres ont maintenu le concept original et trois ans plus tard, Billy a été introduit à dessein sur le marché de masse comme Billy - The First World and Proud Gay DollIl a été développé dans un certain nombre de versions basées sur des stéréotypes homosexuels, comme Sailor Billy, Cowboy Billy, Master Billy et San Francisco Billy... Billy est devenu le premier et le plus célèbre produit homosexuel du monde, une poupée fabriquée en série, très performante, techniquement avancée, d'une hauteur de 13 pouces.





Cow Boy Billy sculpture, 1993. Latex, foam rubber, iron and paint 43.5 cm x 18.5 cm x 9 cm























Army Billy, 1993 





Icon Billy, 1993  





Master Billy, 1993  





Slave Billy, 1993 





San Francisco Billy, 1993  





Sporty Billy, 1993 



Après ses débuts aux États-Unis en 1997, Billy est devenu instantanément une figure emblématique et s'est vendu dans plus de 800 magasins à travers le monde et le concept de Billy fut développé sous toutes formes commee son propre site Web 'Billyworld', son petit ami Carlos, son meilleur ami Tyson, le soda 'Billy Pop', le CD de musique 'Out and About With Billy'; il fut habillé par Alexander McQueen et soixante cinq autres designers et artistes pour la grande exposition et enchères 'Billy ouvre son placard' au New Museum of Contemporary Art de Soho, New York; on tourna le film « Billy 2000 - Billy Goes Hollywood » et « Jeffrey's Hollywood Screen Trick »; on produisit le livre photographique et l'exposition « Big Fun With Billy »; il fut exposé au Musée Andy Warhol et à la Fondation Keith Haring, et fut inclus dans l'exposition permanente du Musée des sciences « Making The Modern World ».

Lors d'un seul événement en 1998, il recueillit plus de 425 000 $ pour un organisme de bienfaisance majeur contre le SIDA et des articles ont été écrits dans des publications importantes telles que The Sunday Times, The New York Times, Time Magazine, The Guardian et El Pais, reconnaissant Billy comme un phénomène culturel.





Carte postale Billy. 1998


Billy et les créateurs




Alexander Mac Queen Billy art action to benefit HIV-Aids charity, 1998 mixed media 32 cm x 13.5 cm x 7 cm





Calvin Klein Billy 





Christian Lacroix Billy





Dexter Wong Billy





Giani Versace Billy





Jean Paul Gaultier Billy





Jean Paul Gaultier Couture Billy





Keith Haring Billy





Lee Chappell Billy 





Russell Bennett Billy




 

Tom of Finland Billy 



En savoir plus : The Billy Concept

mardi 27 juin 2017



MAGAZINE


THE BARB, USA, années 70

















































































vendredi 23 juin 2017



Simona Dolci











Kurt Freeman. Années 50





John Trumbull, 1756-1843. USA




Acadèmie, vers 1795-96. Craie noire et rehaut de craie blanche sur papier bleuté, 49,5 x 30,5 cm





Bruce of Los Angeles 




Joe Napoli 




TELEVISION






Tellement gay ! Homosexualité & pop culture 

Réalisation Maxime Donzel



Comment l’homosexualité s’est-elle fait une place dans la pop culture ? Retour en deux parties sur l’affirmation de la culture gay. Premier volet : au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’homosexualité est pénalisée dans la majorité des pays. Muselée par la censure, la communauté des gays et lesbiennes parvient pourtant à déjouer les interdits en maniant l’art du sous-entendu. 


1. Inside

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’homosexualité est pénalisée dans la majorité des pays. Aux États-Unis, la nécessité de peupler la nation se traduit par une exaltation du modèle de la famille traditionnelle, renforcée par une propagande contre les homosexuels. Muselée par la censure, la communauté des gays et lesbiennes parvient pourtant à déjouer les interdits en maniant l’art du sous-entendu. La revue Physique pictorial se présente tantôt comme un guide pour photographes amateurs, tantôt comme un magazine de musculation, et publie les dessins de Tom of Finland, qui marqueront durablement la culture gay, avec l’archétype du "cuir-moustache". Côté littérature, les écrits de Jean Genet se diffusent sous le manteau tandis que des écrivains comme Truman Capote ou Gore Vidal mettent discrètement en scène des personnages d’homos positifs. Longtemps soumis au code de censure Hays, le cinéma investit la culture du sous-texte, de Rebecca (Hitchcock) à Ben-Hur (Wyler). Le monde de la nuit, avec ses bars clandestins où fleurissent les spectacles de travestis, participe également à l’épanouissement d’une sexualité encore réprimée par la société. C’est de l’un d’eux, le Stonewall Inn à New York, que partiront, en 1969, les émeutes synonymes d’éclosion du mouvement gay moderne.

Dimension politique

Ce documentaire pétillant et instructif convoque images d’archives et figures de la communauté homosexuelle – des réalisateurs Céline Sciamma et Rosa von Praunheim à la manager de label Fany Corral, des journalistes Christophe Martet, Didier Lestrade et Dan Savage à la célèbre drag-queen Lady Bunny, sans oublier l’actrice et chanteuse Lea DeLaria – pour retracer, sur plus d’un demi-siècle, l’émergence de l’identité gay et son influence sur la pop culture. Cinéma, théâtre, littérature, bande dessinée, musique, mais aussi Gay Pride et autres défilés : Tellement gay ! explore les différents champs d’expression de cette culture, en mettant en exergue son caractère éminemment politique.







Second volet : après les émeutes de Stonewall, les homosexuels "sortent du placard" en pleine période de libération des moeurs. À San Francisco, Harvey Milk porte les espoirs de la communauté gay jusqu'au conseil municipal...

2. Out

Après les émeutes de Stonewall, les homosexuels "sortent du placard" en pleine période de libération des mœurs. Inspirés par les expériences bisexuelles de Lou Reed ou David Bowie, et les Chroniques d'Armistead Maupin, série de romans qui relate le quotidien d'une bande d'amis à San Francisco – où Harvey Milk porte les espoirs de la communauté gay jusqu'au conseil municipal –, des milliers de jeunes font leur coming out. D'abord militant, le cinéma s'empare du thème de l'homosexualité, à l'instar de La chasse de William Friedkin. La chaîne de télévision américaine MTV, lancée en 1981, popularise les excentricités d'Elton John et le réalisme 100 % homo et prolo des Bronski Beat tandis que la communauté commence à être durement frappée par le sida. Dans les années 1990, la télévision invente la figure du "gay bien sous tous rapports", avant que des séries comme The L word ou l'ascension de personnalités engagées comme Ellen DeGeneres ne permettent aux homos de se réapproprier leur culture, tout en restant mainstream.

Dimension politique

Ce documentaire pétillant et instructif convoque images d'archives et figures de la communauté homosexuelle – des réalisateurs Céline Sciamma et Rosa von Praunheim à la manager de label Fany Corral, des journalistes Christophe Martet, Didier Lestrade et Dan Savage à la célèbre drag-queen Lady Bunny, sans oublier l'actrice et chanteuse Lea DeLaria – pour retracer, sur plus d'un demi-siècle, l'émergence de l'identité gay et son influence sur la pop culture. Cinéma, théâtre, littérature, bande dessinée, musique, mais aussi Gay Pride et autres défilés : Tellement gay ! explore les différents champs d'expression de cette culture, en mettant en exergue son caractère éminemment politique.

















TOM of FINLAND







































































mardi 20 juin 2017



Robert Thegerström, 1857–1919. Suède





Etude académique, crayon sur papier, octobre 1879




Little David, USA




Volume one, Number one





Volume one, Number two





Volume one, Number three





Volume one, Number four





Volume one, Number five





Volume one, Number six



































Guglielmo Plüschow




Vincenzo Galdi 




 Constantine alias Spartan of Hollywood


John Erickson, Los Angeles, 1952