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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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samedi 6 juin 2015





Léonard Sarluis, 1874 - 1949. France











Né Salomon-Léon Sarluis à La Haye d'une famille juive, il change son prénom en Léonard en hommage à Vinci. Il renonce à une carrière commerciale et se lance dans la peinture. Sarluis s'installe à Paris à l'age de 20 ans. Par l'entremise d'Armand Point, célèbre peintre symboliste, il fréquente l'avant garde belge. Grace à Joséphin Paladan, il expose deux tableaux au Salon de la Rose-Croix esthétique en 1896.






Affiche de l'exposition au Salon Rose-Croix en 1896, Armand Point & Léonard Sarluis. Représentant Persée tenant la tête d'Emile Zola, l'ennemi des symbolistes, elle fit scandale.




Sous l'influence d'Armand Point qui fut élève de Gustave Moreau, il s'oriente vers les sujets mythologiques et bibliques dans la veine symboliste. Son style est troublant, sensuel, ambigu, où les hommes sont représentés de manière très féminine, avec des courbes, des hanches gynoïdes, presque hermaphrodites et les femmes sans sein. L’ambiguïté sexuelle est frappante. Il semble d'après les description qu'il était lui même beau et androgyne. La revue homosexuelle Akademos publie l'un de ses dessins, Inquiétude en 1909. Homosexuel, bisexuel, asexuel? L'histoire ne le dit pas mais sa sexualité transparait dans ses toiles.

Sarluis aime travailler sur de grands formats, pendant des années il peindra une série, « Mystique de la Bible », comprenant 360 tableaux qu'il ne réussit pas à exposer à paris. Il se rend alors à Londres pour l'exposer en 1928. Il y rencontre Oscar Wilde et deviennent amis. En 1919, il se fait naturaliser français et organise sa première exposition solo à la galerie Bernheim-Jeune. En 1923, il illustre la nouvelle édition de l'ouvrage Voyage au pays de la quatrième dimension de Gaston de Pawlowski (Fasquelle), oeuvre dont on dit qu'elle aurait inspiré Marcel Duchamp pour La Mariée mise à nu par ses célibataires, même ou Le grand verre.

Persécuté durant la Seconde Guerre mondiale, il est obligé de quitter son atelier de l'avenue de Villiers. Totalement oublié, il se suicide en 1949 à l'age de 74 ans.













Marcel Duchamp. La mariée mise à nu par ses célibataires, même (Le Grand Verre) 1915-1923, Plaques de verre, peinture à l’huile, vernis, feuille et fil de plomb, poussières, 277.5 cm × 175.9 cm Philadelphia Museum of Art.





Androgynes, 1916






Cupidon













Deux anges veillant un prophète






Ephèbe à la chevelure rousse, 1919













Adonis, 1900


















(Homme, femme?)











Illustrations pour le livre de Gaston de Pawlowski




Voyage au pays de la quatrième dimension, 1923




























































...En vertu de quelle matérialisation d'idées cette gare inutile et absurde se trouvait-elle là?








Le Léviathan...microcéphale colossal, supérieur aux hommes et les enveloppant comme autant de cellules de son corps gigantesque.








...de grossières caricatures, inspirées par les sensations du moment, remplaçaient les types éternels rêvés par les artistes de l'antiquité...








...on vit comme une queue énorme et poilue se dresser hors des vagues et s'agiter tandis qu'une langue d'eau démesurée balayait les berges et venait mourir jusqu'aux pieds du maître épouvanté.






Le Solipède bondit bientôt en avant, entraînant le visionnaire dans sa course folle.








...on télégraphia avec effroi de l'Equateur que les hommes et les choses n'adhéraient plus à la surface du sol.








Tantôt c'étaient des larves immondes, des animaux terrifiants, tantôt des protozoaires visqueux...








Et ce fut un spectacle infiniment répugnant que de voir s'amonceler dans les rues des milliers de longs serpents argentés, de crabes immondes, d'éponges visqueuses...








Souvent elle faisait venir le vieil Hydrogène, le doyen des savants absolus, et s'entretenait longuement avec lui.








...en masse on détruisit les homuncules...on exécuta ces êtres mystérieux armés de toutes pièces par l'industrie humaine.








Le monde ne format plus qu'une même âme vivant d'une même vie, qu'une émanation d'une même pensée diverse que l'on nomma, en souvenir des naïves croyances d'autrefois, l'Aigle d'Or.








L'idée invente le monde qui se développe comme un héros de roman.


























Brad Passuti






Afternoon of a faun, 2010. Acrylic on panel















































Little Joe





























































HIM, Angleterre, 1975
























1970










vendredi 5 juin 2015





TELEVISION









LES SHADOCKS









France, 1968 - 2000


















«Et les Shadoks pompaient, pompaient, pompaient… »












La naissance des Shadocks doit à de nombreuses personnes. Il y a d'abord le créateur et dessinateur Jaques Rouxel qui ayant passé une partie de son enfance aux états-unis, était fan des comic-strips et notamment des Peanuts de Schulz. En 1966 quand démarre l'aventure, les dessins des Shadocks, qui n'avaient pas encore de nom, traînent dans un tiroir depuis longtemps sans que l'auteur qui travaillait dans la publicité leur ait trouvé un usage. 

Il y a aussi Pierre Schaeffer, le père de ce qu'on a appelé la Musique Concrète, qui dirige le service de la recherche de l'ORTF qui comprend trois pôle de recherche, la recherche musicale, la recherche image et la recherche technique qui mettait au point de nouvelles machines. L'idée de départ était de faire des spots publicitaires de trente secondes, sans publicité! Mais l'équipe s'accorde finalement pour des spots quotidiens de deux minutes. 

Pour la réalisation, ils utilisèrent l'"animographe" de Jean Dejoux, du département technique, qui permettait de réaliser des dessins animés rapides et économiques. Seulement, il fallait dessiner sur des pellicules de 70 mm de large mais les shadocks, dessins très simples, s'adaptaient bien à cette technique. 13 épisodes sont tournés sans grand succès, jusqu'au début 1968, où un nouveau directeur de l'ORTF, Emile Biasini s'entiche des bestioles. Il commande 52 épisodes pour le mois d'avril, le réalisateur sera René Borg et le narrateur Claude Piéplu et sa voix si reconnaissable. 

La diffusion de cet ovni le 29 avril coupe littéralement la France en deux en quinze jours, mais la mayonnaise prend. La série réussit à passer au travers des événements de mai 1968, malgré une interruption, avec une reprise en septembre. Le nombre de lettres arrivant à l'ORTF est énorme. On parle de 5000 lettres. Il y a les shadockophiles et les shadockophobes (Jean Yann en fera d"ailleurs une émission intitulée "Les français parlent aux Shadocks" dans laquelle il lira les lettres à l'antenne). Pierre Desproges (qui a engendré la même réaction dans les années 80 avec "La minutes nécessaire de monsieur Cyclopède", à qui je consacrerai un article) dit qu'il y a « les imbéciles qui aiment » et « les imbéciles qui n'aiment pas ».

 Début 1969 une deuxième série est tournée sans l'animographe qui avait disparu, mais en technique classique avec cependant le soin de garder la même esthétique. De 1968 à 1973 seront tournées trois saisons puis une quatrième « Les Shadoks et le big blank » (la seule à porter un nom) en janvier 2000. Soit au total 208 épisodes.








Les Shadocks sont des oiseaux ronds anthropomorphes juchés sur de grandes pattes et possédant des ailes atrophiées. Leur langage est composé de quatre mots monosyllabiques, « Ga, Bu, Zo, Meu ». Ils sont bêtes et méchants. Sous la férule du professeur Shadoko ils essaient de fabriquer des machines qui ne fonctionnent pas, telle la cosmopompe pour pomper le cosmogol des gibis, leurs adversaires supérieurement intelligents. «Et les Shadoks pompaient, pompaient, pompaient… ». Les Gibis sont des boules coiffées d'un chapeau melon qui leur permet de réfléchir et de communiquer. Chaque tribu qui habite sur une planète désagréable essaie de rejoindre la terre.
















1ère Série

Les Shadoks et les Gibis en eurent assez au bout d'un certain temps de vivre sur des planètes qui ne marchaient pas très bien. Alors ils décidèrent d'aller sur la terre qui avait l'air de mieux marcher.
Pour les Gibis pas de problème. Pour leur fusée ils ont un combustible super puissant : Le Cosmogol 999 qu'ils extraient de l'atmosphère. Les Shadoks, pour essayer de faire marcher leur fusée biscornue, veulent pomper le cosmogol Gibi à travers le cosmos. De là cette manie de pomper pour un oui ou pour un non dont ils ne se déferont jamais.

Cela ne marchera pas, mais ils partiront quand même. Pas en fusée, mais dans des entonnoirs et des passoires interplanétaires.
On apprend en outre pourquoi les Shadoks pondent des oeufs en fer. Pourquoi certains ont des pattes en haut. Pourquoi le Marin Shadok part tout seul dans l'espace grâce à son système de recyclage de l'eau. Pourquoi ils font rater exprès leurs essais de fusée. En un mot :"Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué" et tous les principes fondamentaux de la logique Shadok.
A la fin de la première série, ils arrivent enfin sur la terre. Mais...








2ème Série

Mais la terre n'était pas si amusante que ça car elle appartenait à un redoutable insecte: Gégène. Les Gibis s'en feront un ami en lui jouant de la musique. Mais il mènera la vie dure aux pauvres Shadoks.

D'abord ils essaieront de ranger la terre : la mer d'un côté, les montagnes de l'autre et la pluie en dessous. Mais la colère de Gégène les obligera à se réfugier sur la Lune. Bien moins confortable que celle de maintenant car elle se dégonflait. Et puis voilà qu'ils se dépeuplent et qu'il faut nommer un Ministre de la Population, et voilà le marin Shadok, ivre de vengeance, qui rapplique pour tout arranger.

Les Shadoks trouveront quand même le temps de parfaire leur éducation ; théorie mathématique des passoires, numération par poubelle, géométrie ponctuelle, musique défensive, etc ...
Les Gibis, ne connaîtront pas de problèmes sur Terre, sauf un, majeur : ils se mettent à vieillir, une maladie qu'ils ne connaissaient pas sur leur ancienne planète.
Les uns pour échapper à Gégène, les autres pour échapper au temps, tout ce beau monde quitte la terre.









3ème Série

Après tous ces déboires, les pauvres Shadoks décident de se construire une planète à eux, à partir de rien du tout, ou plus exactement d'anti-matière. Ils créent le jour, la nuit, le ciel, la terre et des animaux à leur image et ... l'ordinateur, qu'on appelait alors l'anti-mémoire parce que les Shadoks y jetaient ce qu'ils voulaient oublier.

Mais très vite, ils rencontrent, sur leur planète toute neuve, des problèmes qui ne sont pas bien différents i ne sont pas bien différents des nôtres et on verra comment ils essaient de les résoudre... mais à leur manière.

Prévoir l'avenir, mais aussi le présent et le passé grâce à l'ordinateur.
Le problème de la circulation résolu avec "le permis de ne pas conduire".
La médecine Shadok et comment venir à bout de la terrible maladie : La maladie qui fait réfléchir.
Le transport aérien et les meetings d'accidents d'avion pour que toutes les catastrophes de l'année arrivent le même jour.
L'organisation de la marine Shadok et le problème du tunnel sous la Manche.

Tiercé à un seul cheval, loto des accidents d'auto, contrôle des naissances, aérodromes gonflables, mines des chaussures, etc...
Et puis voilà qu'un jour arrivent du fond du ciel les terribles Chapeaux Non Identifiés qui sèment l'horreur et la panique. Ce sont les Gibis qui apportent aux Shadoks la civilisation des loisirs. Mais les Gibis sont devenus bêtes et méchants. Leur loisirs se pratiquent dans les usines avec de temps en temps des week-ends de travail pour les plus méritants.

Tout s'arrange quand même... mais mal. Les Gibis devenus bêtes et les Shadoks gentils décident de faire un film inversant les rôles, et l'histoire peut recommencer comme au début.








4ème Série

Malgré le temps, les choses ne se sont pas arrangées pour les malheureux Shadoks. Voilà maintenant que leur tombent sur la tête le ciel et ses planètes, son Zodiaque, et ses satellites. Car sous les doigts du Big Blank, maître de l'univers, le Cosmos Shadok rétrécit inéxorablement, disparaît et les engloutit dans son Néant.

Là, hélas! ce n'est pas beaucoup mieux. Voilà les Shadoks condamnés à vivre sur une planète rouleau, une planète piège : pour dérouler le rouleau et pour que le temps s'écoule, ils doivent pomper, mais s'ils pompent trop, alors c'est la fin du rouleau...
Et là!!??

Qui les sauvera de cette tragique destinée?
Les Gibis et leurs machines magiques?
Le Professeur Shadoko et ses académiciens?
Le Devin-Plombier et ses apprentis sorciers?
La Vieille Légende et ses grimoires?
La seule solution, c'est de muter.
Mais en quoi?














SAISON 1. EPISODES 1 à 5












SAISON 1. EPISODES 6 à 10












SAISON 1. EPISODES 11 à 15

















Luca Signorelli, 1445-1523. Italie






Deux nus masculins, 1488-89. Musée des beaux-arts de Tolède, Ohio (États-Unis).

















Artiste inconnu, école française, fin 19ème siècle













Eileen Mayo, 1906-1994






Portrait de Serge Lifar dans le rôle du jeune homme dans le ballet “La Chatte”, 1928.







Wilhelm von Gloeden





1900-1905. Editeur Adolf Engel
























Je n'avais pas remarqué que Franco avait un petit côté Divine.

















































jeudi 4 juin 2015




Peter Churcher





The Black Bracelet, 2002. Huile sur toile.













Sauvage de la Nouvelle-Calédonie lançant une Zagaie - 1800 (an VIII de la République), Gravure - in, Jacques-Julien Houtou de La Billardière, "Relation du voyage à la recherche de La Pérouse [...] pendant les années 1791, 1792 [...]" Atlas, pl. 35. Musée du quai Branly, Paris, France