Baron Carl von Platen (Stockholm, Suède. début 20ième)
Carl von Platen était membre d’une riche famille d’aristocrates bien connue, installée à Stockholm. Ecrivain et poète, il était aussi connu dans certains milieux comme le baron photographe. Il a photographié de nombreux jeunes-gens dans son atelier. En 1903, la police a perquisitionné à son domicile sur la base de soupçons d’immoralité et d’indécence. A cette époque, l’homosexualité était illégale et punie d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à 2 ans, elle le restera jusqu’en 1944.
Il a été interrogé par la police, malgré l’absence de nus sur ses photos, les poses suggestives ont alerté la justice qui a décidé de le poursuivre pour indécence. Il était soupçonné d’avoir engagé des prostitués, nombreux à Stockholm à cette époque, et qui plus est, de les avoir vétus d’uniformes qui étaient en vogue sur le marché de l’érotisme homosexuel distribué sous le manteau. Les autres costumes employés par von Platen (cavaliers, marins, kilt, djelaba...), qui souvent suggéraient que le modèle était nu en-dessous, mirent également la puce à l’oreille de la police.
Il n’a jamais pu être prouvé qu’il avait eu des rapports sexuels avec ses modèles, ni même de les avoir rétribués. Trois de ses albums ont été confisqués. A la fin de l’année 1903, lors du procès, son père, pour le défendre où sauver la réputation de la famille, a plaidé la folie en raison de ses penchants homosexuels. L’argument a fonctionné, et la justice a ordonné de le sortir de la prison de Långholmen, et de le placer en établissement psychiatrique où il a passé quelques temps. De toutes ses photos, il ne reste que celles saisies par la police.
A la fin de son internement, il a continué à exercer son activité d’écrivain et de poète. On n’entendit plus parler de lui, jusqu’à ce que, 15 ans plus tard, il fut arrêté par la police pour avoir essayé d’embrasser un garçon d’étage dans un hôtel.