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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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mercredi 15 juin 2011

James Timothy Gleeson (1915-2008. Australie)




James Timothy Gleeson fut l'un des artistes surréalistes les plus éminents d'Australie. Il était aussi un poète, critique d’art (The Sun), écrivain et conservateur. Il a joué un rôle important dans la scène de l'art australien, notamment au sein du conseil d'administration de la National Gallery of Australia.




Study of Frank O'Keefe (son amant), vers 1950




Gleeson est né à Sydney dans le district de Hornsby en 1915. Il a fait ses études à l'École nationale d'art (East Sydney Technical College) de 1934 à 36, puis en 1937-1938 au Sydney Teachers College où il deviendra plus tard un maître de conférences.

Ses premières peintures ont été influencés par Picasso et Le Greco.

Mais très vite, il s’intéresse au Surréalisme alors que celui-ci est déjà déclinant après avoir lu en 1939 le manifeste de Dali, La Conquête de l'irrationnel , quand il était étudiant en art à East Sydney Technical College, même si sa peinture a été vilipendée, ou pire, ignorée. Et comme bon nombre de surréalistes, il s’intéresse à l’œuvre de Sigmund Freud et surtout à celle de Jung et sa notion d’inconscient collectif.




The attitude of lightning towards a lady mountain, 1939)





Il réalise a première exposition à la Contemporary Art Society à Melbourne en 1939. L’une de ses oeuvres dans cette exposition, The Attitude of Lightening towards a Lady-Mountain ( L'attitude de la foudre vers une Dame-Montagne) [huile sur toile, 1939], reflète clairement l'influence puissante de Salvador Dali sur Gleeson.



« Le surréalisme est un mot qui est appliqué à cette forme de création artistique qui a évolué, non pas de l'esprit conscient, mais des profondeurs de l'inconscient. La théorie du surréalisme repose sur la conviction que l'esprit logique, avec ses formules prescrites de la pensée, est incapable d'exprimer toute la gamme d'expérience et des aspirations humaines. Pour exprimer une telle portée, le mécanisme complet de l'esprit humain doit être utilisé.»

« Dans le surréalisme le feu de l'art et la glace de la science se sont rencontrées, et de la synthèse, l'humanité a été doté d'une nouvelle arme puissante pour son combat contre les ténèbres et le mal. »

(Gleeson - "Qu'est-ce que le surréalisme?" publié dans « Art en Australie » en 1940)




Surfer I





L’un des plus anciens tableaux restant de Gleeson est une copie de Lord Leighton « And the sea gave up the dead that were in it » (1891-92), exécuté à partir d’une reproduction quand il avait 16 ou 17 ans. Ceci expliquant l’image de la mer dans l’œuvre de Gleeson. L'une des premières œuvres importantes de Gleeson comme surréaliste est en effet située sur une plage.




The Citadel, 1939




Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a travaillé comme professeur d'art à Kogarah Girls High School.

C’est à cette période, en 1945 qu’il peint l’un de ses chefs-d’œuvres, La Citadelle, dont les traits de l'homme se transforment en une formation géologique, et de dures formes minérales, de dents ou des coquillages poussent sur les tissus mous des paupières et des lèvres. Cette œuvre a été jugée trop agressive pour être accrochée à la London's leading surrealist gallery, en 1949. Gleeson admet que sa confiance a été ébranlée par le rejet.




A Variation on the Titan Theme




Gleeson voyage alors en Europe en 1947-49, partage un studio à Londres avec Klippel (sculpteur constructiviste), qui est devenu un ami de longue date. De là il se rendit en Italie, où la révélation de l'humanisme et du classicisme le détourna de la vision sombre de la Citadelle. Il étudie la Renaissance, en particulier Michel-Ange. « Il m'a changé », dit-il. «Je suis devenu un classique.»




Balancing Figure, circa 1970's




En 1949, Gleeson rencontre son partenaire pour la vie Frank O'Keefe au collège d'art.




Figure in a Psychoscape





Figure in a Psychoscape




S’en suit une période moyenne, pendant laquelle Gleeson se voit comme «un peintre du week-end », à partir des années 1950 jusqu’en 1982 quand il quitte le département de la Galerie nationale d'acquisitions.

Il a été nettement influencé par son homosexualité. Dans les années 1960, il a commencé à travailler avec une loupe, plaçant des nus masculins miniatures minutieusement copiés à partir de magazines d’hommes musclés dans des paysages imaginés par son subconscient.

il produit des œuvres relativement peu nombreuses, dont la plupart sont de petite taille et dans un langage qui combine des éléments distinctifs du surréalisme et le symbolisme avec d'éminents hommes nus qui sont plutôt plus proche de bodybuilders que des personnages du canon classique. Ses personnages peuvent par certains aspects rappeler ceux de George Quaintance.




Figure in a Psychoscape, 1965




Gleeson accepte son homosexualité reflétée dans son travail, et qui a été influencée par Michel-Ange, en utilisant la forme masculine comme une incarnation du concept de la beauté.




Figure with Drawn Knee, circa 1970's




Depuis les années 1970, Gleeson réalise généralement des tableaux de grandes dimensions en accord avec le genre surréaliste des paysages interieurs.

Les travaux repésentant des extérieurs ressemblant à des paysages rocheux, même si dans le détail les caractéristiques géologiques ressemblent à des mollusques géants ou des crustacés menaçant.

En accord avec les principes freudiens du surréalisme, ces grotesques compositions cauchemardesques symbolisent les rouages de l'esprit humain. Appelé «Psychoscapes» par l'artiste, montrent des éléments liquides, solides et aériens qui se réunissent et font directement allusion à l'interface entre le conscient, le subconscient et l’inconscient.




Figure in a Psychoscape





Figure in a Psychoscape





Isle of Piraeus II





Figure in a Psychoscape





Man in a Psychoscape





Pensive man in a psychoscape





Sentinel VI, 1969





Untitled -[nude male figure]





Variation on the Titan Theme No. 3





Invisible Cities and Memory, 1976





Two Men in a Landscape, 1978





The Release





The dream of Icarus, 1981





Totems in Arcadia, 1981




James Timothy Gleeson est mort en 2008 à l’âge de 92 ans. Son compagnon, Frank O'Keefe est mort en 2007. Ils ont laissé une très importante dotation à la Art Gallery of NSW.

(source : Wikipédia, Christopher Allen sur theaustralian.com.au, smh.com.au, library.uq.edu.au)

dimanche 12 juin 2011

Retour sur...Gaston Goor (1902-1977. France)




Deux jeunes Garçons, 1959




Illustration du livre "Les amitiés particulières" de Roger Peyrefitte



















Illustration du livre "Mon Page" de Renaud Icard














Cornelis Corneliszoon van Haarlem (1562-1638)






Robert Willemsz de Baudous. Portrait de Cornelis






Cornelis Corneliszoon van Haarlem était un peintre et un dessinateur maniériste néerlandais

Ses œuvres – souvent signées du monogramme CH – reflètent bien les travaux de l'Académie de Haarlem par une approche naturaliste, redevable de la pratique du dessin d'après nature comme de l'étude des sculptures antiques et qui a rapidement supplantée l'influence maniériste de Spranger. Il a réalisé non seulement des sujets bibliques ou mythologiques, mais aussi des portraits et des nature-mortes. L'artiste possède un humour assez particulier, comme l'a noté Jacques Foucart, ses nudités ont souvent la plante des pieds sales et Vénus a les ongles noirs !





Vénus et Vulcain, 1590





Deux hommes nus, 1590





Mars et Vénus





Le mariage de Pélée et Thétis





La Chute de l'Homme, 1592





Hercule tuant le lion





Le miracle de Saint-Sébastien





Le massacre des innocents, 1591





La Première famille (Noé et sa famille), v.1582-1592





Avant le déluge, 1615





Le Baptême du Christ, v.1588





Mars et Vénus, 1628





La chute des Titans, 1588





La chute d'Ixion, 1582-1588





La chute d'Ixion de Hendrick Goltzius d'après Cornelis van Haarlem





Le Christ portant la croix et un calice, 1591

samedi 11 juin 2011

Royal de Luxe


Aujourd'hui, j'ai décidé de vous parler d'une de nos fiertés nantaises, La troupe Royal de Luxe, troupe de théatre de rue créée en 1979 et installée à Nantes depuis 1989. Cette troupe propose des spectacles fantastique empreints de magie et de poésie. Ayant commencé par des spectacles de petite taille joués par des acteurs, la troupe depuis quelques années s'est orientée vers le gigantisme avec ses marionnettes géantes qui de façon irrégulière, envahissent la ville durant trois jours. Leur spectacle est toujours entouré de mystère. On sait quelques temps avant que Royal de Luxe va investir la ville, mais ils ne font aucune communication jusqu'au dernier moment. On ne sait pas ce qu'il va se passer, ni où cela va se faire. Et pourtant ils réussissent à faire se déplacer à chaque fois plusieurs centaines de milliers de personnes. Leur marionnettes sont fabuleuses de réalisme et de poésie.

Royal de Luxe est une compagnie de théâtre de rue française fondée en 1979 par Jean-Luc Courcoult, basée à Nantes depuis le début des années 1990. Son propos artistique est majoritairement emprunt de détournement du réel et de gigantisme. En cela, la compagnie est représentative de la mouvance de reconquête de l'espace urbain par l'art et le merveilleux qui est apparue dans les années 1960 et 70.







L’histoire de Royal de Luxe se place dans la droite lignée de Mai-68 et du refus des traditions aboutissant à une autre conception de la création. À la fin des années 1970, alors que surgissent des « villes nouvelles » du côté de Saint-Quentin-en-Yvelines ou Marne-la-Vallée, s’élabore une réflexion originale sur l’espace urbain et sa reconquête menée, entre autres, par Michel Crespin. Comme toute une génération de « cogne trottoirs » et de saltimbanques qui vont donner naissance à Délices Dada ou Ilotopie, Royal de Luxe participe à ce mouvement jusqu’à en devenir emblématique.







Royal de Luxe est constitué en 1979 à Aix-en-Provence, mais s'installe rapidement au hameau de La Taule, entre Saint-Jean-du-Gard et L'Estréchure, petite commune cévenole, autour de Jean-Luc Courcoult, étudiant en rupture avec le système d’enseignement académique.

Les débuts de l’équipée sont presque banals pour une compagnie de rue : pas de chauffage, pas d’argent, pas de brillants antécédents. Mais les contraintes engendrées par le manque de moyens stimulent l’imaginaire des membres de la compagnie qui possèdent un certain goût pour le travail collectif, la récupération et le détournement des objets du quotidien. Baignoires, aspirateurs, lits s’animent et deviennent les protagonistes d’un monde extra-ordinaire.

Royal de Luxe commence à se distinguer par ses perturbations de l’espace urbain et la remise en question des conventions qu’il occasionne. C’est l’époque des Mystères du grand congélateur (1980), du Bidet cardiaque (1981), Publicité Urbaine et La demi-finale de Waterclash (1982).






La troupe quitte St Jean du Gard fin 1984, pour squatter un château près de Toulouse. La municipalité tolère l’occupation des lieux mais n’accorde aucune aide financière.

Le Royal continue son exploration de différentes formes de théâtre de rue : spectacles de 15 minutes (La demi-finale de Waterclash), spectacles déambulants (La péniche sur les boulevards de Toulouse), occupations-spectacles d’un lieu (La maison dans les arbres) et surtout travail sur la rencontre avec le public, tous les jours à la même heure, au même endroit, sans communication préalable (Desgarones, rituel sur les mises à mort de voitures). La troupe commence à se construire un réseau de diffusion à l’étranger, notamment grâce au succès de Parfum d’amnésium (créé en 1987 et mieux connu sous le nom de Roman-photos).






En 1989, la mairie de Toulouse lui refusant son soutien financier, Royal de luxe lance un appel dans la presse nationale, pour trouver un autre lieu d'implantation. Nantes lui met à disposition un hangar de 10 000 m2.

Là, commence la création d’un spectacle qui marque un tournant pour la compagnie : La Véritable Histoire de France. Ce spectacle est présenté pour la première fois à Avignon sur la place du Palais des Papes en juillet 1990, avant de tourner dans dix villes coproductrices, puis en Europe en 1991.

1992 est une année faste, puisque l’équipe traverse l’océan Atlantique à destination de l'Amérique du Sud, à bord d’un cargo en compagnie du groupe la Mano Negra, du chorégraphe Philippe Decouflé et du marionnettiste Philippe Genty. Tous sont représentatifs de la même vague artistique anticonformiste, et boulimique d’univers merveilleux. C’est l’opération Cargo 92, anniversaire anti-conventionnel de la découverte des Amériques.

Cette épopée est elle aussi cofinancée par la ville de Nantes. Une de ses rues est reproduite à l’identique à bord du bateau par les soins de Royal de Luxe. La Véritable Histoire de France est jouée sept fois dans des ports de la façade atlantique de l’Amérique latine.






De retour d’Amérique latine, la compagnie s’enferme quatre mois pour créer un spectacle très particulier, Les embouteillages, où une vingtaine de véhicules parcourent la ville dans les embouteillages entre 7h30 et 9h, baladant des images insolites.

Ce spectacle est organisé sans aucun rendez-vous avec le public, sans plan de communication préalable, ce qui deviendra l’une des grandes particularités de Royal de Luxe. C'est aussi le cas pour Le Géant tombé du ciel, une création qui prend possession de la ville du Havre en 1993.

Pour la première fois, raconter une histoire à une cité entière devient une réalité, jusqu’à ce que la population ne perçoive plus cela comme un spectacle avec un début et une fin, mais comme une autre réalité qui s’impose simplement à elle. Le géant voyage durant toute l’année 1994 : à Calais pour l’ouverture du tunnel sous la Manche, à Nîmes, à Nantes et à Bayonne. Sa visite, aussi bien impromptue qu’émouvante, se soldant systématiquement par un triomphe, le Royal s’engage dans d’autres aventures dans cette lignée.







Après voir créé et présenté une quarantaine de fois à partir de 1995, Le Peplum, (peplum pharaonique théâtral et parodique), la compagnie s’engage en octobre 1997 dans une aventure théâtrale au Cameroun. Royal de Luxe et le Géant reviennent de ce voyage en 1998, accompagnés d’un enfant noir de six mètres de haut. Les visites du Géant et de son jeune ami s’inscrivent dans la continuité narrative de leurs péripéties respectives, en France et au Cameroun. Royal de Luxe ne s’enfermant pas dans la surenchère du gigantisme, il revient en 1999 avec le spectacle plus léger Petits contes nègres, titre provisoire.

Mais en août 2000, la compagnie reprend ses pérégrinations dans l’infiniment grand en lâchant des girafes d’une dizaine de mètres de hauteur dans les villes du nord de la France.(source:wikipédia)






A partir de 2005, la troupe s'oriente définitivement vers le gigantisme. Avec tous d'abord l'éléphant gigantesque pour leur spectacle "La Visite du sultan des Indes sur son éléphant à voyager dans le temps". Vient avec lui la petite géante, une marionnette de 5,5m pour 800kg, puis son oncle le Géant (10m pour 2,5t),manipulé par 25 personnes.

Cette année la petite géante est revenue avec le "campesino" Géant et le chien El Xolo. Un nouveau personnage canin issu de la Saga des Géants.















































Voici quelques vidéo pour apprécier la magie, la féérie des spectacles de Royal de Luxe.





El Xolo, 2011