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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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samedi 14 décembre 2013





Philippe Vallois, 1948. France



JOHAN
















Peu connu du grand public, Philippe Vallois n’en est pas moins un réalisateur important, auteur de deux films cultes Johan, 1976 et Nous étions un seul homme, 1979. Né en 1948 à Bordeaux, il a à son actif une œuvre peu prolixe (une dizaine de films), mais qui se révèle un témoignage important d’une certaine vision de l’homosexualité dans les années 70. Après Les Phalènes en 1974, Johan est le second film de Philippe Valois et le premier long-métrage homosexuel français. Il sera présenté au Festival de Cannes.









Si Nous étions un seul homme est un film de facture classique, un récit linéaire d’une l’histoire d’amour sous l’occupation, Johan tient plus du cinéma d’art et d’essai, une sorte de « reportage » sur la communauté homosexuelle parisienne au milieu des années 70. Johan ; Johan, mon été 75 ; Johan, carnet intime homosexuel ; Journal intime homosexuel d'un été 75, quatre titres pour un film pluriel et original.






Johan est un film particulier, non pas tant par le sujet que par la construction. Johan est un chant d’amour. L’amour que porte l’auteur à un mystérieux jeune homme rencontré durant l’été 75. Le cinéaste décide de filmer une ode à cet amour. Seulement Johan est en prison et on ne le verra pas dans le film. Alors s’engage une sorte de recherche du jeune amant au travers d’un film au découpage curieux. Le film se présente comme une série de de séquences mêlant dans une liberté joyeuse le noir et blanc et la couleur, les acteurs (le rôle du réalisateur joué par Philippe Valois lui-même est parfois joué par d’autres comédiens), les scènes jouées et les interviews à l'emporte-pièce, le son direct et la voie off, comme une espèce de film dans le film.








Entre fiction et réalité, avec des comédiens qui jouent tour à tour le rôle de l’un et de l’autre, Vallois parle de l’absence de l’être aimé et de l’obsession de l’autre dans laquelle nous plonge parfois l’amour. Au fur et à mesure se dresse un portrait en demi-teinte de celui qu’on ne voit pas. Autour du couple apparait une homosexualité décomplexée, drague dans les lieux publics, rencontres furtives, une homosexualité libre et joyeuse comme on la rêvait à cette époque militante. Un film témoignage de ce qu’était le Paris homo, les Tuileries, les quais de Stalingrad, le poppers, les saunas, le quartier de Saint Germain-des-prés, Beaubourg en construction, le Café de Flore.









« Je voulais raconter la vie cachée des homos. Ça me paraissait utile pour normaliser les choses. En 1975, c'était encore très honteux et il y avait des bandes qui cassaient la gueule aux pédés. »

C’est un film très personnel et bouillonnant comme l’était le monde « militant gay français » dans les années 70.

« J'étais un peu fou, un peu inconscient. Il fallait l'être pour avoir fait ce film ! Je le signais de mon nom, je me mettais en scène, je racontais ma propre histoire. Mais j'étais amoureux et quand on est amoureux, on fait des folies! ».

A sa sortie en 1976 le film d’abord diffusé à bordeaux en version intégrale a faillit être classé X si le réalisateur n’avait consenti à couper certaines scènes.






































































































































































































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FILMOGRAPHIE

1975 : Les Phalènes
1976 : Johan (autres titres : Johan, mon été 75, Johan, carnet intime homosexuel, Journal intime homosexuel d'un été 75)
1977 : Lamento (autre titre : Baisers)
1979 : Nous étions un seul homme, avec Serge Avédikian et Piotr Stanislas
1983 : Haltéroflic
1984 : Huguette Spengler, ma patrie, la nébuleuse du rêve
1988 : Cinéma 16 (épisode L'énigme des sables), série télévisée
1999 : Le Caméscope (sorti directement en vidéo)
2003 : Un parfum nommé Saïd (sorti directement en vidéo)
2006 : Johan - Secrets du tournage
2007 : Sexus Dei (sorti directement en vidéo)







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