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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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samedi 10 décembre 2016




Mat Lambert, 1982. USA




Matt Lambert est un cinéaste et photographe basé à Berlin dont le travail a été reconnu mondialement. Travaillant à travers le film narratif, le documentaire expérimental, la vidéo musicale, la mode et la photographie, Lambert est un artiste dont le travail est en dialogue constant avec des idées contemporaines d'intimité, d'amour, de genre, de questions LGBT et de jeunesse.

Il a travaillé avec des marques de mode telles que Converse, Givenchy, Gucci et Marc Jacobs, a contribué à Dazed, iD, PAPER, 10men, Numero Homme, Wonderland, Violet, Nylon, Vogue US, Hero, 032c, SSAW et BUTT et a collaboré avec plusieurs artistes comme Mykki Blanco, Années et Années, Le1f, Zebra Katz, Hercules et Love Affair, Patrick Wolf, Austra, Prodigy ...

Son premier livre photo, Keim, capture des moments de la jeunesse gaie à Berlin et son deuxième livre, VITIUM explore une version plus expérimentale sous forme de punk zine.

Tribeca Film Festival l'a nommé l'un des dix cinéastes de l'avenir, et Dazed l'a placé sur leur liste des 100 meilleurs influenceurs créatifs de 2015.



MEAT







MEAT est une installation réalisée en 2014 par l'artiste suédois Thoma Bo Nillson durant 240 heures à la Schaubüne de Berlin. L'idée de départ est l'histoire de Lukas Magnotta, l'acteur porno, escorte et tueur cannibale canadien appréhendé à Berlin en 2012. Cette installation explore les rapports de l'être humain à l'internet et notamment au travers de la sexualité. Comment le web a changé les rapports à la sexualité et comment elle est devenue un produit de consommation courante. Il a demandé à Mat Lambert de réaliser ce film. Mat Lambert est un artiste, vidéaste, controversé. Il s'intéresse depuis des années à la sexualité des jeunes et leur rapport à internet. Les sites de rencontre, la pornographie débitée au kilomètre sur la toile, les escortes. Il interroge également l'identité. Il met en évidence qu'il est très facile de se créer une nouvelle identité sur le réseau, jouer avec les codes, créer un nouveau soi-même totalement maîtrisé, un clone qui répond point pour point à ses désirs, fluide, polymorphe. Qu'en est-il de l'identité de ces milliers de jeunes qui se recréent sur internet et de leur rapport à la réalité. Et comment vivre cette dichotomie car évidemment ce nouveau-moi n'est valable qu'en ligne. 


Il en est de même pour moi à un moindre dégré. Ici, sur Homodésiribus, je suis Snoopy, un être créée de toute pièce qui vit de façon autonome avec son identité propre, une identité que ne lui a pas assignée la société et qu'il a choisi. Une situation idéale et séduisante. Mais quid du réel? Dans la vie réel, Snoopy n'existe pas. Comme les avatars de Second Life. il est des gens qui passent des heures par jour sur Second Life à vivre une vie fantasmée que le réel ne peut pas leur offrir. Comment les blâmer? Un monde parfait avec une identité parfaite choisie par le sujet contre une confrontation au réel qui devient de plus en plus violent et difficile. Le virtuel s'invite de plus en plus dans nos vies et le retour en arrière n'est plus possible. Il va falloir faire avec. Il va nous falloir repenser nos identités propres. Un monde nouveau s'offre à nous, et ça n'est que le début. Le réel tend de plus en plus à s'effacer au profit de la machine. La réalité augmentée, les avatars, la télémédecine, le transhumanisme. Nous sommes à l'aube d'une ère nouvelle terriblement plus impressionnante que la révolution industrielle du début du 20e siècle qui a pourtant bouleversé profondément nos sociétés. Mais là aussi il va falloir s'adapter au risque de rester sur le bas-côté. Et qu'en sera-t'il des valeurs humaines. La machine va entrer de plus en plus dans notre monde mais également dans notre corps et notre esprit. Quelle place lui faire pour ne pas être dévorés par elle et peut-être même au final remplacés. Une nouvelle révolution s'annonce et prenons garde de ne pas y perdre notre âme.






















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