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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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mardi 15 novembre 2016




This photo was declared NOT obscene in a Federal Court.










Au cours des années 60, il y eut de nombreux procès pour obscénité intentés contre les diffuseurs et les producteurs d’images de nus masculins. Celui de Conrad Germain et Lloyd Špinar en 1967 est emblématique. Sur plainte des inspecteurs des services postaux, les deux hommes qui possédaient une société appelée Directory Services Inc. (DSI), basée à Minneapolis qui produisait des publications gays comme Tiger, Butch et Greyhuff Review, furent arrêtés. Ils furent inculpés par la cour fédérale de Minneapolis de 29 chefs d’accusation et notamment de production et de distribution de matériel obscène. En cas de condamnation, chacun risquait 145 ans de prison et près de 150 000 $ d'amende. Germain et Špinar prirent comme avocat de la défense Ron Meshbesher. Sa défense se basa sur deux faits. Le premier était que le nu féminin existait, et qu’il était plus facilement accessible que le nu masculin, en particulier dans des publications comme Playboy. 


L’avocat alla même jusqu’à engager un détective privé pour enquêter sur les consommateurs de ces images. Il mit en évidence que les consommateurs étaient des hommes, bien sûr, mais aussi des femmes, chose que l’on ne savait pas à l’époque. Il fit défiler à la barre un nombre impressionnant de témoins, dont un ministre libéral, un sociologue, un médecin, et même Wardell B. Pomeroy, un ancien chercheur à l'Institut Kinsey à l'Université de l'Indiana, qui étudie les questions liées au sexe. Tous témoignèrent en faveur de DSI. Le procès dura deux semaines et toutes les accusations furent rejetées. Et il fut décidé que le système postal pouvait maintenant être utilisé pour distribuer du matériel sexuellement explicite. Le Juge Earl Larson déclara que le matériel saisi « ne dépassait pas les limites de la franchise tolérée par la communauté nationale contemporaine; et n’était pas tout à fait sans valeur sociale. » Ce n’est qu’un an plus tard que les alibis classiques qu’étaient la musculation, le sport et l’art pour montrer la nudité masculine tombèrent. On put enfin montrer un homme nu dans un lit avec des connotations sexuelles franches. On se débarrassa de la santé et de l’art, prétexte à nudité, pour une sexualité pure. Le procès fit grand bruit et fut repris dans le tout premier numéro d’un journal gay qui venait de naître, THE ADVOCATE.





Advocate Vol. I, N° I




DSI















































2 commentaires:

  1. Très intéressant article, je ne connaissais pas l'affaire. Merci pour avoir une fois de plus compensé mon inculture. :-)

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