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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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jeudi 12 mars 2015





Mur de l'atelier d'André Breton, 1922-1966. France








André Breton, 1896-1966. France. Théoricien du surréalisme, poète et écrivain





De 1922 à 1966, le chef de file des surréalistes réunit dans son domicile parisien une collection d’objets et d’œœuvres d’art qu’il disposa sur un mur, aujourd’hui reconstitué au Musée national d’art moderne du Centre Pompidou. Autour des œuvres des artistes qu’André Breton a soutenus sont disposés des objets d’une grande diversité : des masques et objets océaniens, une poupée maya, un os de baleine gravé, une amulette égyptienne, une boîte de papillons...







Mur de l'atelier d'André Breton
Toiles du haut, de G à D: Le Double Monde de Picabia (1919), Tête (1927) de Miró, Le Pollen noir de Degottex (1955)






Le « mur » d’André Breton, tel que nous le connaissons, est une construction postérieure à la Seconde Guerre mondiale. Aucun document n’en évoque la trace dans l’appartement où le poète avait emménagé le 1er janvier, au quatrième étage de l’immeuble du 42 de la rue Fontaine, dans le neuvième arrondissement de Paris. Ses premières photographies datent de 1960. Elles illustrent le récit d’une visite que fait Alain Jouffroy de l’appartement de Breton. 

Ces photos, réalisées par Sabine Weiss, ont été prises dans l’appartement du troisième étage qu’habite Breton, dans le même immeuble, après 1949. Un déménagement que justifie la nécessité à laquelle doit faire face Breton de disposer d’une chambre supplémentaire pour accueillir sa fille Aube, de retour des États-Unis.

Ces premières photographies du « mur » témoignent de sa plasticité. On le voit dépourvu des boucliers de Papouasie et de Nouvelle-Guinée. Le tableau de Picabia (Le Double Monde, 1929) apparaît à la droite de la Tête (1927) de Miró.

La datation de certains objets qui entrent dans la composition du « mur » confirme que sa forme actuelle date, au mieux, du milieu des années 1950. L’œuvre de Jean Degottex (Pollen noir) qui le couronne, celle de René Duvillier (Fleur d’écume) ont été peintes en 1955. Une pierre (Souvenir du paradis terrestre) est datée, par Breton lui-même, de 1953.

Les objets qui composent le « mur » cartographient les voyages accomplis par Breton. Jacqueline Lamba se souvient qu’en 1938, au terme d’un séjour au Mexique, ses bagages étaient lourds des masques, poteries, cadres décorés, poupées, sifflets, ex-voto, crânes en sucre, boîtes en bois, et autres objets de l’art populaire mexicain, acquis par André Breton. Aux États-Unis, pendant la guerre, un autre de ses compagnons de voyage, Claude Lévi-Strauss, se souvient qu’il fréquentait avec lui le magasin d’antiquités de Julius Carlebach, spécialiste des objets d’art primitif, des poupées katchinas, des masques esquimaux, des sculptures de la côte nord du Pacifique.

Le « mur » résume l’histoire du surréalisme. Les trois peintures qui le couronnent rappellent les trois phases esthétiques du mouvement. Le Double Monde de Picabia (1919) en rappelle la « préhistoire » dadaïste. Miró, qualifié par Breton en 1925 de « plus surréaliste de nous tous 4 », témoigne de son épanouissement. Le Pollen noir de Degottex (1955) la réinterprétation de l’automatisme par la peinture surréaliste d’après-guerre.

Les familiers du surréalisme et de ses icônes ne manqueront pas de rechercher la femme qui se cache dans cette forêt de symboles et d’objets. En son centre géométrique, ils découvriront sans peine une photographie d’Elisa, la dernière des compagnes de Breton.

Les chercheurs en généalogie se plairont, eux, à rapprocher les descriptions de l’atelier de Breton avec celles qu’il a lui-même données de l’antre de Guillaume Apollinaire. « On s’y faufile entre des rayons de livres, des rangées de fétiches africains et océaniens, des tableaux de l’espèce alors la plus révolutionnaire…, comme autant de voiles cinglantes vers les plus aventureux horizons de l’esprit. »

Comme en écho à ces lignes, James Lord décrit l’atelier d’André Breton : « Je me suis rarement trouvé dans un lieu aussi extraordinaire. La pièce est assez grande avec une haute baie vitrée à une extrémité. Elle est littéralement bourrée d’une profusion étonnante d’objets hétéroclites, de tableaux, sculptures, montages, etc. Je n’ai jamais vu tant de choses entassées dans un espace aussi limité. Et cependant cela compose étrangement un tout, ce qui est bien le plus surprenant . » (source: Site André Breton)






André Breton, Mur de l'Atelier, 1922-1966 

Présentation par Didier Ottinger. Centre Pompidou. Paris














Quelques unes des oeuvres du Mur









Anonyme Portrait d'Elisa Breton. Epreuve gélatino-argentique, 23,5 x 18 cm









Francis Picabia (1879 - 1953) Le double monde, Ripolin et huile sur carton, 1919 132 x 85 cm









Joan Miro (1893 - 1983) Peinture (Tête) Huile sur toile, été 1927. 195 x 130 cm









Jean Degottex (1918 - 1988)  Pollen noir, huile sur toile 1955









Alberto Gironella (1929 - 1999) La Reine Mariana, 1962. Huile sur bois, objets en bois, tête de chien naturalisée. 100,3 x 88,5 x 28 cm









Alfred Jarry (1873 - 1907) Paysage, Bords de Seine Huile sur lame de bois









Anonyme Peinture sur écorce (aborigène, Australie), Bois, 72,5 x 34 cm









Ferdinand-Auguste Cazals (1865 - 1941) Portrait d'Alfred Jarry. Huile sur toile, 1902 30,5 x 22,5 cm









Jacques Hérold (1910 - 1987) Le Rouge en flamme, le noir en voûte, Gouache sur Isorel 1947. 36 x 24 cm









Jean Arp (1886 - 1966) Sans titre, Gouache et mine graphite sur papier, 1920 23 x 31 cm









Joan Miro (1893 - 1983) Homme et femme Huile sur bois, chaîne et pièces de métal, 1931 34 x 18 x 5,5 cm









Le Douanier Rousseau (1844 - 1910) Nature morte aux cerises Huile sur toile, vers 1907. 31 x 39,5 cm









Pablo Picasso (1881 - 1973) Etude pour La Femme en chemise, Mine graphite et aquarelle sur papier, 1914. 16 x 13,5 cm









Ex-voto mexicain ovale, huile sur métal









Alphonse Benquet (1857 - 1933) Roue ovale, 1878. Bois, métal, peinture









André Breton (1896 - 1966) Jacqueline Lamba (1910 - 1993). Le petit mimétique, vers 1936. Insecte, feuille séchée, papier cellophane









André Breton (1896 - 1966) La Galvanisation, vers 1959. Matériaux divers. Poème-objet avec scarabée et guêpière épinglés









Anonyme  Enée portant son père, bois









Anonyme, Amulette, Ptah (Egypte Ptolémaïque)









Anonyme, Amulette, Ptah (Egypte Ptolémaïque)









René Duvillier (1919 - 2002) Fleur d'écume, Huile sur toile, 1955









Roberto Antonio Sebastián Matta Echaurren, dit Matta (1911 - 2002), Chili. Sans titre, huile sur toile, 1955









Valentine Hugo (1887 - 1968) Objet, 1931. Assemblage d'objets divers, tapis de jeu vert, dés, mains gantées. 32,5 x 23 x 9,5 cm









Victor Hugo (1802 - 1885) Sans titre, Lavis d'encre sur papier, avec l'inscription "Dessin de Victor Hugo, présent de Valentine Hugo à André Breton










Statuette anthropomorphe, Teotihuacan (Mexique)









Masque Tatanua (Nouvelle Irlande)









Vase érotique, culture Mochica (Pérou) Terre cuite polychrome









Vassily Kandinsky (1866 - 1944) Kleines Weiss, Aquarelle, gouache et encre de Chine sur papier, 1928. 48,2 x 32 cm









Agustín Cardenas (1927 - 2001) Oiseau connu, Bronze sur socle de bois, 1956











Agustín Cardenas (1927 - 2001) sans titre, 1955










Anonyme, Reproduction d'un Portrait d'André Breton réalisé par Louis Marcoussis en 1937, Epreuve gélatino-argentique collée sur carton. 39,5 x 25 cm









Korvar, Iran Jaya (Nouvelle Guinée)








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