.
.
.
.
"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
.
.

lundi 9 février 2015

Frank Melleno, USA


The Fairoaks Project, 1978







En 1978, Frank Melleno, débarquant de l'Alaska à San Francisco, trouva un job de gardien de nuit dans un sauna de la ville, The Fairoaks Baths. Le Fairoaks était un sauna particulier. C'était un hôtel de style victorien qui avait été transformé en appartements, géré de 1976 à 1979 par un groupe d'hommes qui vivaient ensemble. 

Les cabines n'étaient pas exiguës comme dans les autres saunas, mais avaient la dimension de chambres. l’hôtel avait été décoré par des artistes. Il était situé dans le district de Hayes Valley, non loin d'un ghetto noir, ce qui faisait que la mixité raciale y était largement acceptée. Ce n'était pas seulement un sauna où l'on expérimentait la sexualité entre hommes mais aussi un lieu de fête et de convivialité. Les soirées déguisées étaient fréquentes. Y naissaient amours et amitiés dans une ambiance décontractée. Un havre de paix et de liberté pour ceux qui dans cette période historique encore troublée pour les gays (La Californie a aboli les lois anti-sodomie en 1976. Harvey Milk a été assassiné en 1978) se retrouvaient dans un esprit d'entraide et de soutien. 

Franck Melleno eut l'idée d'immortaliser ces instants de complicité, d'amitié, d'amour et de sexe grâce à un appareil polaroïd. Les photos prises entre le printemps et l'été 1978 étaient exposées chaque semaine dans le hall de l’hôtel et représentait un témoignage de la sexualité ludique, insouciante, optimiste et fraternelle d'avant l'apparition du SIDA. Ces images ont ensuite été placées dans une boite, jusqu'à ce qu'elles ressortent trente ans plus tard, lorsque Frank Melleno les montra à son ami Gary Freeman. C'est ainsi que naquit le projet Fairoaks qui a pour but de restaurer et diffuser ce trésor photographique. Le travail de Franck Melleno a été montré pour la première fois à la galerie de Los Angeles Drkrm en 2010, peu avant son décès.
































































Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire