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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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mardi 10 juillet 2012

L'érection chez Bruce of Los Angeles





Loin d'être un tabou, le nu masculin était le sujet de prédilection des sculpteurs de l'antiquité. Le corps était célébré pour sa beauté. Mieux il était symbole de beauté. Avec l'avènement du christianisme, le culte de la nudité disparut et les corps se couvrirent. Le nu disparu de la représentation artistique.

Il réapparut 1200 ans plus tard, quand des fouilles en Italie permirent de redécouvrir les statues antiques glorifiant la beauté du corps viril. A la renaissance le nu revint en art avec en 1485, le premier nu féminin dans le tableau "La naissance de Vénus" par Sandro Botticelli et, entre 1501 et 1504, le premier nu masculin avec le David de Michel-Ange. Dés lors les corps furent montrés mais les sexes cachés. Tout au long des 16ième et 17ième siècles, les scènes mythologiques servirent de prétexte à la représentation du nu masculin au travers de héros virils et puissants.

Jusqu'à la fin du 19ième siècle, la nudité masculine totale était impensable. Les organes génitaux restaient un tabou qu'il n'était pas possible de transgresser. Les premiers clichés de nu masculin furent réalisés entre autre par Wilhem von Gloeden et Plüschow qui photographièrent de jeunes italiens. La aussi la Grèce antique servait souvent de prétexte aux mises en scènes. ils furent suivis par de nombreux autres photographes.

Avant la seconde guerre mondiale la naissance et l'expansion des mouvements naturistes fut le symptôme du frémissement des moeurs et la vision nouvelle de la nudité qui allait préparer la société à une autre appréciation du nu masculin en art.

Aux Etats-Unis et en Europe, la représentation du nu masculin était en grande partie portée par le monde des culturistes. Les clichés d'athlètes était le prétexte à la représentation de la nudité masculine, mais là encore il n'était pas question de montrer les sexes.

Après la guerre, dérivant de ce mouvement culturiste, la photographie "physique" pris le relais pour exploiter la nudité masculine. Des gens comme Bob Mizer, Bruce of Los Angeles, Lon of New York, Spartan, Walter Kundzicz, Mel Roberts furent les artisans de la représentation de la photographique masculine.

Un combat contre les moeurs de la société américaine s'engagea alors. La censure faisait rage. L'un des artisans de cette censure était la poste américaine, l'US Post Office, qui, dés 1948, fit la chasse au magazines représentant des jeunes gens peu vêtus et interdit l'usage de ses services pour envoyer des photographies de nus intégraux. Les photographes redoublèrent d'imagination pour contourner ces lois. Certains envoyaient les clichés dont le sexe avait été peint avec une peinture à l'eau qu'il suffisait de nettoyer pour avoir le nu intégral. d'autre se déplaçaient, en VRP, de ville en ville et rencontraient directement leurs clients dans des chambres d’hôtel.

Sur les premiers clichés, les athlètes portaient ces fameux cache-sexes et cette charmante petite ficelle qui leur rentait dans les fesses qui faisait que lorsqu'ils étaient de dos, on avait l'impression qu'il étaient nus. Puis les caches sexes se sont faits plus petits, plus légers, plus transparents, faits en filets. Les matières de ces caches-sexes permettaient de jouer avec la censure. Ils faisaient deviner de façon tellement précise les anatomies qu'il n'était pas nécessaire que les modèles soient nus.

La société ne se laissa pas faire, et la justice s'abattit sur de nombreux photographes. Bob Mizer fut comme beaucoup d'autres incarcéré et un procès retentissant eut lieu. Mizer dut aller jusqu'à la cour suprême qui finit par déclarer que le nu masculin n'était pas pornographique. Ce fut une victoire et nombreux furent les photographes à s'engouffrer dans la brèche. Le nu frontal explosa.

Que montrer de plus maintenant que l'on pouvait tout montrer?

L'érection fut le second pas. On trouve proportionnellement peu d'érection dans les photographies de nus de cette époque. Presque tous l'ont représentée, mais pour certains cette production reste marginale. Elle apparaîtra véritablement plus tard avec l'explosion de la pornographie. C'est curieusement chez Bruce of Los angeles que j'ai trouvé le plus d'érections, mais cela n'a rien de statistique.

Mais n'avaient-ils pas là ouvert la boite de Pandore?

Que montrer après l'érection? L'acte probablement. Plus tard l'explosion de la pornographie engloutit les "studios physiques". L'autorisation du nu intégral qui paradoxalement avait fait l’essor de ces studios n'avait-il pas ici tué la photographie physique, emblème de toute une époque?

Toujours est-il que grâce à elle, le nu masculin a été retrouvé et elle a permis à plusieurs générations d'artistes d'en faire le moyen de leur expression en toute liberté.






Bobby Kennedy















Eugene McGlohean

























































Frank Holford





















Jack Gilbert





















Marty Pelser







































Marvin Walston














Steve Spurgeon

















Fred Martin






John McGaught






Inconnu






Inconnu






Inconnu






Inconnu

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