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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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mercredi 15 février 2012

Christian Schad (1894 - 1982. Allemagne)




Autoportrait




Elevé dans une famille munichoise cultivée et aisée (son oncle, Karl Philipp Fohr, est un artiste romantique de renom), Christian Schad est encouragé à cultiver son inclination pour la peinture. En 1913-1914, il étudie la peinture à l’académie des Arts plastiques de Munich.

Pacifiste convaincu, Christian Schad réussit à se faire réformer et s’exile, en 1915, en Suisse. Sur place, il se lie d’amitié avec les figures du mouvement Dada (Hans Arp, Hugo Ball, Francis Picabia…) et l’éditeur Walter Serner, qui publie ses premières xylographies dans une revue phare du mouvement expressionniste.




Kreuzabnahme, 1916




Christian Schad expérimente divers procédés et met au point la schadographie (nom donné par Tristan Tzara). Antérieure aux recherches menées par Man Ray et Laszlo Moholy Nagy, cette technique photographique sans appareil consiste à déposer des papiers découpés, ainsi que des objets de rebus sur du papier photosensible ensuite exposé à la lumière.




Schadographie, revue Dada




Le résultat prend la forme d'une trace blanche de l'objet (partie du papier protégée) sur un fond noir (partie exposée) et apparaît fort étrange. En 1918, plusieurs schadographies sont publiées dans le numéro 7 de la revue Dada (et accompagnées d’un texte de Tristan Tzara).




Schadographie




En 1925, Christian Schad s’installe à Vienne, fréquente les milieux de l’aristocratie désargentée et de la bourgeoisie plus ou moins malhonnête. Ses œuvres représentent alors des scènes de travestissements et de déviances sexuelles. Deux ans plus tard, il décide de revenir à Berlin.

Il pratique différents métiers d'appoint et fréquente assidûment les lieux de plaisir (cabarets, cafés, maisons closes, champs de foire…). Leurs habitués deviennent naturellement les modèles de ses tableaux.




Portrait du Dr. Haustein, 1928





Portrait d'Egon Erwin, 1928





Portrait du Comte Saint-Génois d'Anneaucourt, 1927




Le comte de Saint-Genois d'Anneaucourt était une figure bien connue de la société viennoise, où Schad avait ses entrées. Saint-Genois d'Anneaucourt était connu comme aristocrate et diplomate, et membre des soirée de la haute société viennoise, son personnages prétait à bien des rumeurs et des bavardages. Notamment en ce qui concernait ses préférences sexuelles. Les hommes, les femmes, les deux ou aucun?

Schad dépeint ici le comte élégamment vêtu en habit de soirée, le regard comme pris au piège, se tenant debout entre deux personnages vétus de robes transparentes, image du désir. Ces personnages semblent se toiser du regard dans un geste d'effrontement et de compétition. A sa droite la baronne Glasen, membre elle aussi de cette bonne sociètè et avec laquelle le baron sortait lors des soirées. Elle est représentée avec un visage carré, masculin et sévère, ses traits sont tendus. Elle porte une robe verte, symbole de froideur.

Le deuxième personnage est un célèbre travesti, se produisant dans les cabarets, bien connu des soirées viennoises. Son visage est plus doux, ayant presque un air béat. Il porte une robe de couleur chaude, image de la passion, dont les motifs sont des fleurs (vénéneuses?). Faisant du comte, l'esclave de cette passion vénéneuse. La messe est dite.












Selbstporträt, 1927




Et que dire de cet autoportrait de la même année, où Schad se représente au lit, vétu d'une sorte de corsage transparent et moulant comme une seconde peau, de couleur verte, en compagnie de ce qui semble être une femme, mais dont le visage ressemble étrangement au travesti du portrait du baron de Saint-Genois d'Anneaucourt?




Agosta, der Flügelmensch, und Rasha, die schwarze Taube, 1929





Narcissus, 1927





Jungen lieben, 1929

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