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"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
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jeudi 20 mai 2010

De la naissance d’un nom à la naissance d’un genre







"Cette chasse nouvelle aux sexualités périphériques entraîne une incorporation des perversions et une spécification nouvelle des individus. La sodomie - celle des anciens droits, civil ou canonique - était un type d'actes interdits ; leur auteur n'en était que le sujet juridique. L’homosexuel du 19ème siècle est devenu un personnage : un passé, une histoire et une enfance, un caractère, une forme de vie ; une morphologie aussi, avec une anatomie indiscrète et peut-être une physiologie mystérieuse. Rien de ce qu’il est au total n’échappe à sa sexualité. Partout en lui, elle est présente : sous-jacente à toutes ses conduites parce qu’elle en est le principe insidieux et indéfiniment actif ; inscrite sans pudeur sur son visage et sur son corps parce qu'elle est un secret qui se trahit toujours. Elle lui est consubstantielle, moins comme un péché d’habitude que comme une nature singulière. Il ne faut pas oublier que la catégorie psychologique, psychiatrique, médicale de l’homosexualité s’est constituée du jour où on l’a caractérisée – le fameux article de Westphal en 1870, sur les "sensations sexuelles contraires", peut valoir comme date de naissance - moins par un type de relations sexuelles que par une certaine qualité de la sensibilité sexuelle, une certaine manière d’intervertir en soi-même le masculin et le féminin. L’homosexualité est apparue comme une des figures de la sexualité lorsqu’elle a été rabattue de la pratique de la sodomie sur une sorte d’androgynie intérieure, un hermaphrodisme de l'âme. Le sodomite était un relaps, l'homosexuel est maintenant une espèce."

Michel Foucault (1976) Histoire de la sexualité, 1 : la volonté de savoir

Malgré tout le respect que je porte à Michel Foucaud, et bien que je sois d’accord avec le fond de son discours, le raccourci historique attribuant à Westphal en 1870, la naissance d’une caractérisation sociale ou médicale de l’homosexualité n’est pas exact.

L’histoire des homosexualités met en interrogation les pratiques sexuelles bien sûr, les représentations et les mots mis sur ces pratiques, mais aussi sur les identités sexuelles, la manière dont les homosexuels se voient et sont perçus par la société.

Avant l’acte fondateur d’une caractérisation, l’homosexuel était un sodomite, terme juridique qui depuis des siècles servait aux tribunaux à qualifier l’acte qui était répréhensible et bien souvent fortement puni. Selon les mots que l’on emploie pour désigner l’homosexualité, celle-ci s’est vue prise en otage par la religion, par l’état, par la justice, par la médecine puis la psychanalyse, et enfin par la société.

Tant de noms les homosexuels ont subi. Tant de sobriquets, tant d’insultes. Un mot, juste un mot pour définir ce qu’ils sont. Comme si ce qu’ils sont peut se définir en un mot. Mais au moins un mot, autre que celui de sodomite, de bougre, ou de tapette ; un mot qui met l’homosexuel à égalité avec cette autre pratique qu’est l’hétérosexualité. Juste un mot pour se caractériser, se reconnaitre, s’identifier un peu, et s’accepter. Ce qui n’a pas de nom, n’a pas d’existence.

Même si le mot "homosexualité" n’est que la suite d’une longue liste qui le caractèrise,"bardache", "bougre"(de "bulgare") Terme employé pour désigner les hérétiques albigeois, cathares et bulgares ; il prendra progressivement les sens d'homosexuel jusqu'au début du XIXe siècle, "castor" au XVIe-XVIIe, "culiste", "infâme", "tante" au XVIIIe, "rivette", "corvette", "persilleuse", "sodomite" ou "pédéraste" au XIXe, il a l'avantage d'être porté par les voix des médecins. Enfin, les homosexuels deviennent un groupe à part entière.

Même si beaucoup de chemin restera à faire. C’est autour de ce mot que vont s’organiser tant de forces qui seront l’émergence de l’acceptation d’une sexualité par une société qui les a portée au bûcher pour ce qu’ils sont. La libération d’une façon d’aimer.

Concernant l’histoire de l’homosexualité, deux écoles s’affrontent. D’un côté les existentialistes, de l’autre les constructivistes. Pour les essentialistes, il s’agit d’une attirance entre des individus de même sexe qui existe toujours et partout, avec des proportions, une acceptabilité sociale et une visibilité variables. Mais pour les « constructionnistes », l’homosexualité est une catégorie très récente, qui n’a aucun sens avant le XIXe siècle. Comme le dit David Halperin, « l’homosexualité présuppose la sexualité, et la sexualité elle-même […] est une invention moderne constructionniste »



Petite histoire des pratiques et de leur vision par la société

Eraste et éromène
Le berceau grec

Contrairement à ce que l’on pense, la Grêce antique n’était pas l’Eldorado de l’homosexualité. Les relations homosexuelles étaient très codifiées. Le terme d’ailleurs n’existait pas ; On parlait de pédérastie. Les relations homosexuelles n’étaient acceptées que dans le cadre de la relation de l’éraste et l’éromène. L’éraste était un adulte qui prenait sous son aile un jeune adolescent (l’éromène) pour son éducation sociale et politique. Les relations sexuelles entre les deux étaient tolérées dans un cadre éducatif, où le plaisir n’était pas le but essentiel. L’éraste devait être l’actif et l’éromène le passif, il s’agissait là d’un rite de passage viril. La plupart du temps l’éraste était marié à une femme à des fins procréatrices. L’éraste devait se séparer de son éromène dés que la barbe de celui-ci apparaissait (entre 12 et 18 ans). Ce dernier devait alors se marier. Et ceux qui persistaient dans les relations avec des individus du même sexe était fort mal vus, souvent rejetés par la société, et parfois condamnés à se livrer à la prostitution. Il s’agit d’une comdamnation morale mais pas encore pénale.Même si l’homosexualité fut parfois institutionnalisée dans certains milieux, notamment à Sparte où à Thèbes (le bataillon sacré), elle restait cantonnée à l’armée qui voyait un atout militaire dans le fait que deux amants combattant côte à côte montrait plus de courage et d’ardeur au combat pour se protéger l’un l’autre.



La coupe Warren
Rome, le culte de la virilité.

A Rome, les relations homosexuelles sont tolérées dans une certaine mesure. Le rite de passage entre l’éraste et l’éromène a disparu, il est considéré comme un « vice grec ». Les relations homosexuelles sont tolérées lorsque l’esclave sert d’objet sexuel pour son maitre. Comme en Grêce, c’est la passivité qui est montrée du doigt. Un homme actif est considéré comme viril, tandis que le passif est mal vu, et on pense qu’il est incapable de gouverner. Sénèque disait ainsi : "La passivité sexuelle est un crime pour l'homme libre, une obligation pour l'esclave, un service pour l'affranchi." César (100-44 av JC) sera raillé pour sa bisexualité et soupçonné de passivité, on disait de lui qu’il était "l'homme de toutes les femmes et la femme de tous les hommes", et Néron fera castrer son esclave Sporus pour pouvoir se marier avec lui. Des voix se font entendre de plus en plus pour fustiger l’homosexualité, notamment avec Cicéron. Et les lois se font de plus en plus dures. En 226 la Lex Scatina punit d’amende les relations sexuelles entre hommes libres (même si les maîtres restent libres d’abuser de leurs esclaves).



Constantin

La religion chrétienne.

En 313, la religion chrétienne devient religion d'état sous l'empereur Constantin. En 342, un texte législatif va condamner l'homosexualité passive et prévoit alors la castration. Sous l'influence de personnes telles que Saint Augustin (354-430), ces lois deviennent de plus en plus sévéres. Après avoir été qualifiées de crime contre la dignité humaine, les relations entre hommes deviennnent un crime contre nature.

En 390, l'empereur Théodose (379-395) rejette officiellement l'homosexualité, une « infamie qui condamne le corps viril, transformé en corps féminin, à subir les pratiques réservées à l'autre sexe ». On ne fait alors plus de distinction entre l’actif et le passif, et les deux risquent le bûcher. C’est alors la première fois que l’homosexualité est passible de mort. L’homosexualité qui empêche la procréation est un risque pour le peuplement de l’empire qu’il faut combattre.

L’empereur byzantin Justinien (527-565) cré une loi en 553 qui condamne tout homosexuel à la castration et au bûcher.

L'Ancien Testament condamne sans réserve les pratiques homosexuelles, dans le livre IX de la Genèse, la ville de Sodome est détruite dans un déluge de feu, parce que ses habitants avaient tenté de violer deux anges à l'apparence de garçons hébergés chez Loth, neveu d’Abraham.


Genèse 19:4 et 5 : « Ils n’étaient pas encore couchés que les hommes de la ville, les hommes de Sodome, entourèrent la maison, depuis le garçon jusqu’au vieillard, tout le peuple en masse. Et ils criaient vers Lot et lui disaient : “ Où sont les hommes qui sont entrés chez toi cette nuit ? Fais-les sortir vers nous pour que nous ayons des relations avec eux. »




La destruction de Sodome (Bible française du XVIIe siècle).


Dans le Lévitique, qui fixe la loi: "L'homme qui couche avec un mâle comme on couche avec une femme, tous deux ont fait une abomination, ils seront mis à mort, leur sang est sur eux." (XX, 13). On ne recense aucun passage où Jésus condamne ces pratiques, le Christ étant plutôt ouvert et tolérant à l'égard des péchés sexuels.

Mais dans la Première Epître aux Corinthiens (VI, 9 et 10), Paul écrit: "Ni prostituteurs, ni idolâtres, ni adultères, ni efféminés, ni sodomites, ni voleurs, ni exploiteurs, pas plus qu'ivrognes, insulteurs ou rapaces n'hériteront du Royaume de Dieu."

Le terme sodomite apparait, il est un danger pour l’ordre moral et l’ordre naturel de Dieu. N’aboutissant pas à la procréation, c’est un fléau social qu’il faut combattre. De la fin de l'Empire romain au XIIIe siècle, la répression est présente mais inégale en Occident.



Au moyen-age, l’homophobie tend à se calmer, entre le Xe et XIIe siècle s’ouvre une parenthèse un peu plus calme, et la culture homoérotique tend à réapparaitre dans les écrits chrétiens. Plusieurs papes et hommes de pouvoir renoncent à poursuivre les actes homosexuels (Synode de Latran 1059, Concile de Londres 1102, Décret de Gratien 1140). La prostitution masculine réapparaît, et le terme de "Ganymède", en référence au mythe grec du prince de Troie enlevé par un Zeus amoureux, remplace un temps le terme de sodomite.



Au XIIIe, la parenthèse se referme. Souvent assimilée à l'hérésie, l'homosexualité s'affirme plus nettement encore comme un crime contre l'ordre de la nature sous l'influence de Saint-Thomas d'Aquin (1225-1274). Théologien, Saint-Thomas d'Aquin codifie la morale sexuelle chrétienne dans sa Summa Theologiae, et juge les actes entre personnes de même sexe "contre nature". Les homosexuels sont à nouveau condamnés à la peine capitale, et les modalités varient selon les pays : castration et lapidation en Espagne, brûlés vifs en France, enterrés vivants en Angleterre…

En Angleterre, Edward II, roi d'Angleterre dont l'attirance pour les hommes est de notoriété publique est déchu et empalé par le rectum en 1327. Début XIVe, en France les chevaliers de l'ordre des templiers sont massacrés par Philppe Le Bel au motif, entre autres, d'être des sodomites...




La mise au bûcher du Chevalier von Hohenberg et son valet devant les
portes de la ville de Zürich, 1482




A la renaissance les persécutions continuent. Tout le XVème siècle bruisse de rumeurs : les cités italiennes seraient des havres de paix pour les sodomites. Saint Bernardin n'est pas le dernier à se faire l'écho de cette réputation déshonorante, lui qui ne cesse de vilipender cet "abominable péché de la maudite sodomie". En 1427, il invective en ces termes ses concitoyens sur le campo de Sienne :

"Oh Italie, comme tu es plus contaminée que les autres provinces ! Va chez les Allemands et entend quel beau mérite ils attribuent aux Italiens ! Ils disent qu'il n'y a pas de peuple au monde qui est plus sodomite que les Italiens."

Ce torrent d'insultes érudit ne montre pas seulement que la sphère internationale de l'humanisme était un monde où la fraternité ne régnait pas en permanence; il précise aussi quel type d'homosexuel l'époque réprouve violemment, à savoir le >, celui que saint Bernardin traque afin qu'il ne puisse plus corrompre la jeunesse italienne.

En Italie, justement, cette catégorisation se retrouve dans la loi. Pour le Quattrocento, les principales sources de renseignements sont les registres florentins et vénitiens où sont consignés les différents efforts législatifs visant à réprimer l'homosexualité. Ces registres sont exemplaires.
Ainsi, le 13 avril 1432 est instituée, à Florence, une magistrature spécialement chargée de lutter contre la sodomie, les Ufficiali di Notte. Les attendus du texte qui préside à la création de cette institution commencent par cette phrase :

"Voulant éradiquer de leur cité l'abominable vice de la sodomie considéré par les textes saints comme le pire des crimes..."

De nouvelles lois sont adoptées pour réprimer l'homosexualité: Charles Quint, Empereur du Saint Empire romain-germanique, fait adopter un code pénal qui punit du bucher tout acte de luxure entre deux hommes, ou deux femmes (1532). Petit à petit, l'homosexualité, de péché religieux devient péché contre l'Etat.

La chasse aux homosexuels continue tout au long des XVIe et XVIIe siécles et partout en Europe, les bûchers s’enflamment pour combattre le fléau.


Au XVIIIe siécle, la philosophie des lumières prend le pas sur la religion. Une nouvelle philosophie humaniste voit le jour. Même si au début du siècle existent encore des exécutions d’homosexuels, l’ordre moral change, sous l’impulsion des philosophes des lumières, Voltaire, Rousseau, Diderot. Le terme de sodomite tend à disparaitre au profit de pédéraste ou infame.

Pour une des toutes premières fois, l'homosexualité fait l'objet d'un débat et non plus d'une condamnation pure et ferme. Les homosexuels commencent à se réunir dans les cafés du faubourg Saint-Antoine en France, tandis qu’en Angleterre, sur le même modèle s’ouvrent les « molly-houses ».

Dans "Essai sur la pédérastie", le philosophe anglais Jérémy Bentham s'interroge sur la sévérité des peines infligées aux homosexuels. A l'issue de son étude, il ne trouve aucune raison qui puisse expliquer cet état de fait.

Dans son ouvrage "Des délits et des peines" qui jouera un rôle fondamental dans le droit pénal européen dans la mesure où il synthétise les différentes attentes des juristes de l'époque, Cesaria Beccaria s'interroge sur la proportionnalité des peines et donc sur leur utilité. Il pense notamment qu'il faut décriminaliser l'homosexualité.

En France, suite à la Révolution de 1789, l'Assemblée Constituante adopte en 1791 le nouveau code pénal et supprime les relations entre personnes de même sexe de la liste des délits. Ceci est confirmé par la promulgation du code Napoléon en 1810.

En 1810, le code Napoléon, sous l'impulsion de Jean-Jacques Cambacérès, deuxième personnage de l'Etat et homosexuel affiché, supprime les articles réprimant la sodomie. La nouvelle constitution ne fait aucune allusion à ce comportement qui n'est donc plus jugé criminel aux yeux de la loi.

En 1813, la Bavière dépennalise les relations entre personnes de même sexe. En Autriche la peine de mort pour acte de sodomie est commuée en prison à vie avec travaux forcés jusqu’en 1852.

En 1851, La Prusse introduit l’article 143 qui punit de prison l’acte de sodomie.

En 1852, l’Autriche criminalise les relations sexuelles entre femmes mais réduit les condamnations pour relations entre hommes.

En Angleterre, sous le règne de Victoria, la peine de mort est abolie en 1861 et transformée en prison à vie jusqu’en 1885 où une nouvelle loi punit l’homosexualité de deux ans de travaux forcés.

C’est dans ce contexte que les voix d’hommes courageux vont commencer à se faire entendre, réclamant la libéralisation de l’homosexualité.


De la naissance d’un nom à la naissance d’un genre : les prémices de la libération.


Le 19ème siècle voit la naissance d’hommes qui vont porter par leur courage les racines d’une reconnaissance et d’une acceptation sociale de l’homosexualité. Ils vont faire basculer l’homosexualité du domaine juridique vers le domaine médical tout d’abord puis vers le domaine social.



Heinrich Hössli, suisse, né à Glaris en 1784 et mort en 1864, il était couturier et chapelier reconnu, ainsi qu’auteur. Marié à Elisabeth Grebel dont il a deux fils, il écrit en 1836 « Eros. Die Griechen der Männerliebe » (L’amour entre hommes chez les grecs), livre qui retrace l’histoire de l’amour entre homme à travers l’histoire.

C’est le premier ouvrage qui défend l’amour entre homme, en Suisse et en Allemagne. Les relations homosexuelles en Suisse, à cette époque, étaient punies de un à quatre ans de prison, même si les sentances étaient peu appliquées. Hössli publiera un deuxième tome, mais mourra avant d’avoir pu publier le troisième.

C’est une révolution. C’est la première fois que l’on défend publiquement l’amour entre homme devant une sociète hostile et une justice répressive. Même si son œuvre aura peu d’impact dans la société, ele permis de réveiller des consciences et de faire le lit d’un mouvement de libération. On ne parle pas encore d’homosexualité mais d’amour entre hommes. On ne parle plus de sodomite, terme infamant, où même de bougre, mais il n’existe pas encore vraiment de terme pour désigner l’homosexuel.


Influencé par les ouvrages d’Heinrich Hössli, Karl Heinrich Ulrich (1825-1895) va être le premier à donner un nom à cet amour entre hommes. Il est juriste et assesseur au tribunal de Hanovre en Allemagne. En 1864, il publie sous le pseudonyme de Numa Numantius «Forschungen über das Rätsel der mannmännlichen Liebe » (recherches sur l’énigme de l’amour entre hommes).

Dans ce livre, et c’est la première fois, il distingue l’homosexualité et l’hétérosexualité ( l’hétérosexuel est alors né avec la naissance de l’homosexualité) et invente le terme le terme d’uranisme ( du terme Ourania, nom de la déesse Aphrodite dans Le banquet de Platon). Il distingue l’ « Urninge » (uranien ou uraniste) pour les hommes qui aiment les hommes, « Urinden » pour les femmes qui aiment les femmes, et « Dioninge » (Dionisiens) pour les hétérosexuels (terme qui apparaitra plus tard avec l’apparition du terme homosexuel). Il lance une théorie biologique de l'homosexualité ou troisième sexe, résumée dans l'expression "une âme de femme dans un corps d'homme", et réciproquement.




Couverture du journal Uranus






En 1866, lors de l’annexion du royaume de Hanovre par la Prusse, il est emprisonné et ses ouvrages sont saisis.

A sa sortie de prison, en 1867, il participe au Congrès des juristes allemands à Munich pour leur demander de ne pas faire entrer le paragraphe 175 des lois prussiennes condamnat la sodomie dans le code allemand. Cet acte est considéré comme le premier « coming-out » de l’histoire. Devant une assemblée de collègues qui le conspue, Ulrich défend l’amour entre hommes comme sa propre sexualité et demande la liberté sexuelle. C’est un scandale. Ulrich doit se réfugier à Würzburg où il continue à publier. En 1870, il tente de publier une revue uranienne nommée Prométhée, mais c’est un echec. En 1880 , il part pour l’Italie où il finira ses jours. Le terme "uranien" ou "uraniste" qu'il avait inventé fut employé dans le sens d'homosexuel jusqu'au début du XXe siècle.

La médecine va alors s’emparer de l’homosexualité.


En Allemagne, en 1852, Johann Ludwig Casper, médecin, est le premier à évoquer le fait que l’attirance d’un homme pour un autre est une chose innée et doit donc être épargné de toute morale. Mais ses écrits n’ont que peu de répercution.






Le premier médecin à s’interesser aux relations entre hommes, est un français, Ambroise Tardieu (1818-1879). Mais plein de répugnance, il va s’interesser à l’extérieur, aux symptômes physiques et non à l’intérieur. En 1857, sous le titre Étude médico-légale sur les attentats aux mœurs il publie un ouvrage qui décrit les symptomes d’une « pratique contre nature ». "Je ne reculerai pas devant l'ignominie du tableau" dit-il, parlant « d’infamie », de « délinquance », décrivant des pédérastes éfféminés, distinguant les passifs des actifs, les uns ayant des anus infundibulaire (en forme d’entonnoir), les autres ayant des pénis de chiens.


C’est en 1868 qu’apparait pour la première fois les termes « homosexuel » (du grec « homo » : même et du latin « sexus » : sexe)et « hétérosexuel » (d’abord dénommé « normasexuel ») sous la plume du médecin et écrivain viennois Karl-Maria Benkert (1824-1882) sous le pseudonyme de Karoly Maria Kertbeny.


Alors que Kertbeny était jeune apprenti chez un libraire, un de ses amis proches, homosexuel, se suicida suite à un chantage exercé sur lui. Kertbeny expliquera plus tard que c'était suite à cet épisode tragique qu'il avait ressenti une impérieuse nécessité à combattre toute forme d'injustice et qu'il s'était s'intéressé de près à l'homosexualité.

Il affirmera dans ses écrits avoir, pour sa part, une sexualité "normale" (« sexuel normal »), ce qu'aucune preuve ne vient contredire même si certains auteurs sont sceptiques à ce sujet.

Quoi qu'il en soit, il publiera de nombreux textes sur le sujet, motivé par un intérêt anthropologique et par la défense des droits de l'homme. Ainsi, il publiera plusieurs pamphlets contre le paragraphe 143 du code pénal Prussien, condamnant l'homosexualité et qui deviendra le paragraphe 175 du code pénal allemand.






Kertbeny y arguait que les lois anti-sodomie étaient contraires aux droits de l'homme et que les actes sexuels privés librement consentis ne devaient pas relever de lois pénales.

En 1869, dans une lettre au ministre prussien de la justice, où il fustige la penalisation de l’homosexualité à travers le paragraphe 143 du code pénal, apparaitra pour la première fois de façon officielle le terme « homosexuel ».

« En plus du désir normal masculin et féminin, la nature, dans sa souveraineté, a donné à certains hommes et certaines femmes le désir homosexuel, les mettant ainsi dans un asservissement sexuel qui les rend physiquement et psychiquement incapables […], même avec les meilleures intentions, d’érection normale. Ce désir crée par avance une franche horreur du sexe opposé. » KÁROLY MÁRIA KERTBENY, lettre ouverte au ministre de la Justice prussien, 1869.

En 1869, le medecin allemand Karl Von Westphal, publie un article décrivant l'amour entre hommes comme "un sentiment sexuel contraire". Pour lui, c'est une maladie mentale et il préconise de traiter les personnes qui en souffrent.


Le psychiatre austro-hongrois Richard von Krafft-Ebing (1840-1902)reprendra lui-même la terminologie de Kertbeny dans son ouvrage Psychopathia Sexualis en 1886, popularisant ainsi les termes homosexuel et hétérosexuel, de même que les termes masochiste et sadique en 1891 en référence aux œuvres respectives de Leopold von Sacher-Masoch et du Marquis de Sade. Il inventera le terme pédophilie en 1896.






Krafft-Ebing sera le premier a présenté l’homosexualité sur un plan médical, même si Tardieu s’y était attelé, lui avait décrit principalement des comportements et symptômes physiques. S’attaquant à l’angle psychomatique, il décrit l’homosexualité comme "une tare névro-pyschopathologique".

Krafft-Ebing est un catholique fervent, avec un refus total de la sexualité, la seule fonction de la sexualité est de perpétuer l’espèce. Mais les classifications des perversions sortent peu à peu du « recueil de cocasseries sexuelles » pour aller vers le découpage proposé par Krafft-Ebing entre les « perversions de but et les perversions d’objet ».

L’homosexualité est pour lui une maladie mentale, au même titre que le, fétichisme, le sadisme, le masochisme. Même si l’homosexualité n’a rien à voir pour lui avec les tribunaux, ça n’est pas moins, une maladie.

Concernant l’homosexualité, il parle d’hermaphrodisme psychique : « On trouve, dans les limites de l'inversion sexuelle, des gradations diverses du phénomène, gradations qui correspondent presque complètement au degré de tare héréditaire de l'individu, de sorte que, dans les cas peu prononcés, on ne trouve qu'un hermaphroditisme psychique; dans les cas un peu plus graves, les sentiments et les penchants homosexuels sont limités à la vita sexualis; dans les cas plus graves, toute la personnalité morale, et même les sensations physiques sont transformées dans le sens de la perversion sexuelle; enfin, dans les cas tout à fait graves, l'habitus physique même paraît transformé conformément à la perversion. »

Son ouvrage connut un grand succès, il atteindra dix-sept éditions jusqu’en 1924. Il influencera pour longtemps la psychiatrie ; Freud lui-même fut influencé par Krafft-Ebing. Traduit en sept langues, son impact fut puissant, et va enfermer l’homosexuel dans le monde de la psychiatrie et de la pathologie pendant des décennies.

Ce n’est en effet qu’en 1973 que l’homosexualité est sortie aux Etats-Unis du registre des maladies mentales.

Jusque là l'homosexualité était alors définie comme un désordre mental, voir page 44 du livre de référence DSM-II : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (2ème édition) de l'Association Psychiatrique Américaine, (DSM-II : Manuel diagnostique et statistique des désordres mentaux), publié en 1968. Dans ce manuel, " l'homosexualité" est classée comme un "déviation sexuelle" (page 44).

En 1973, l'Association Psychiatrique Américaine a voté de rayer l'homosexualité des catégories diagnostiques officielles de la maladie mentale suite à trois années de manifestations par les associations représentant les homosexuels. Ainsi, lorsque fut publiée la troisième édition de ce livre en 1980, on put alors y lire que "l'homosexualité elle-même n'est pas considérée comme un désordre mental." (p. 282). Le manuel continue à considérer la transidentité comme une pathologie mentale, la France ayant officiellement retiré la transidentité de la liste des maladies mentales en 2009. L'OMS retirera officiellement l'homosexualité de la liste des maladies mentales le 17 mai 1990!

L'édition 1987 du The Merck Manual of Diagnosis and Therapy (Manuel Merck de diagnostics et de thérapie) déclare : «L'Association Psychiatrique Américaine ne considère plus l'homosexualité comme une maladie mentale ».

Krafft-Ebing est un chrétien, mal à l’aise avec la sexualité qui est empreinte de toute façon de la notion de péchè. Si, certes, il lutte pour de judiciariser l’homosexualité, il la considère comme une tare, une dégénèrescence qu’il faut absolument soigné. Ceux qui ne peuvent pas l’être doivent être enfermés dans des asiles, soumis à des traitements tous plus farfelus les uns que les autres (corsets anti-masturbatoires à la cautérisation du clitoris, en passant par l’électrothérapie, l’infibulation du prépuce, la circoncision à vif). On est loin de l’humanité de Johann Ludwig Casper.



L’humanité va commencer à l’emporter avec le regard de Henry Havelock Ellis (1859-1939).

Né d'un père capitaine de marine, Henry Havelock Ellis passe son enfance en Océanie. Il fait des études de médecine à Londres, et se spécialise très vite dans l'étude de la sexualité. Incompris dans une Angleterre puritaine et victorienne, il est même victime de poursuites judiciaires.

En 1898, il publie le premier volume de la série de ses "Etudes de psychologie sexuelle". Dans cet ouvrage, il dresse la liste de plusieurs figures historiques, de Michel-Ange à Verlaine, en passant par Ulrichs et Hirschfeld. Ce travail est salué par Sigmund Freud. Henry Havelock Ellis effectue des recherches dans de nombreux domaines. Fondateur de la sexologie et premier chercheur à avoir osé faire de la sexualité humaine un objet d'étude scientifique, il peut aussi être considéré comme un précurseur de la psychologie.

Il donne une description biologique de l'« inversion » qu'il considère comme une donnée naturelle et congénitale (une « variation » ou un « jeu » de la nature). Il s'oppose à l'idée de « dégénérescence » tenue par son confrère Krafft-Ebing.

Pour Havelock Ellis, « l'inverti est caractérisé par une anomalie prédisposante congénitale ou un complexus de petites anomalies qui lui rendent, difficile ou impossible l'attraction sexuelle vers l'autre sexe, facile au contraire l'attraction pour son propre sexe. Cette anomalie peut apparaître spontanément, ou être mise en activité par des circonstances accidentelles » (1 – tome I).

Havelock Ellis est plus humain que Krafft-Ebing, il éprouve devant la variète des conduites sexuelles de l’émerveillement.

Il est le fondateur de l'éducation sexuelle dès l'enfance, de la bonne compréhension de la différence des sexes, de la notion d'« auto-érotisme » que Freud lui empruntera. L’homosexualité (où plutôt l’inversion sexuelle) n’est pas une maladie, il ne faut pas chercher à la guérir, encore moins à la punir.

Pour traitement, tout de même, il prône à ses patients l’abstinence sexuelle. L’acte reste tout de même empreint d’une certaine moralité. Ne pas faire. Même si les choses ont beaucoup évolué, persiste encore une certaine notion de jugement. Son livre est qualifié d'obscène et est saisi et détruit sur ordre du procureur de Londres. Son œuvre aura tout de même une certaine renommée et influencera de nombreux médecins.


Un pas supplémentaire dans la libération homosexuelle sera franchit par Magnus Hirsschfeld.


Magnus Hirschfeld, né le 14 mai 1868 à Kolberg, aujourd'hui Kołobrzeg, mort le 14 mai 1935 à Nice, fut un médecin neurologue juif allemand. Il était sexologue et fut un des pères fondateurs des mouvements de libération homosexuelle. Hirschfeld lutta contre la persécution des homosexuels en vertu du paragraphe 175.

Après des études de médecine (1888–1892) à Strasbourg, Munich, Heidelberg et Berlin, Hirschfeld ouvrit son premier cabinet à Magdebourg. Deux ans plus tard, il s'installa à Berlin.

C'est dans la maison de Magnus Hirschfeld que fut créé, en 1897, la toute première organisation politique mondiale en faveur de l’égalité des droits. La première volonté de cette organisation que fut le Comité scientifique humanitaire, le WhK, était l’abrogation du très célèbre paragraphe 175, pilier de la discrimination des homosexuels par la loi.

Son slogan était « Per scientiam ad justiciam », « L'égalité de droit grâce à la science ». Une des thèses qu'il défendait était celle du caractère inné de l'homosexualité - ce qui par conséquent devait plaider contre la condamnation pénale de l'homosexualité. En 1899, il publie à Berlin le premier des 23 volumes de son Annuaire sur les états sexuels intermédiaires (Jahrbuch für Sexuelle Zwischenstufen) dans lequel il développa une théorie du « troisième sexe ».




De plus, il créa la théorie des « inter-marches sexuelles » (en allemand : sexuelle Zwischenstufen), il s'agissait d'une échelle allant de la masculinité à la féminité qui englobait les homosexuels, intersexuels et transsexuels (ou personnes transgenres).





En 1903, Magnus Hirschfeld publie une étude sur des étudiants et des ouvriers allemands dans laquelle il établit que 2,2% des 6611 hommes interrogés sont homosexuels, ce qui, appliqué à l'échelle nationale, revenait à dire que plus de 1,2 million d'Allemands étaient homosexuels. On le poursuivit en justice, mais il bénéficia d'un non-lieu en raison du caractère scientifique de son étude.



En 1904, il publie « les homosexuels de Berlin », dans lequel, sous la forme de témoignages anonymes, il raconte la vie des homosexuels, les lieux de rencontres, la drague dans les parcs de la capitale, les diners, la prostitution, les bars et les bains. Ainsi que le chantage dont sont victimes de nombreux homosexuels et donc l’iniquité du paragraphe 175. Il montre que l’homosexuel peut être invisible dans la sociètè, et vivre sa sexualité dans des lieux secrets. Hirschfeld conclut sur l'universalité de l'homosexualité et lance un plaidoyer pour l'acceptation de cette nature.




Malgré quelques revers, l'activité de Hirschfeld s'avère de plus en plus payante. Son Comité Scientifique Humanitaire fait des adeptes au niveau international. Des dizaines de milliers d'exemplaires de l'imprimé "Was muss das Volk vom dritten Geschlecht wissen" (Ce que le peuple doit savoir sur le troisième sexe) sont diffusés. Des dizaines de discours publics sont tenus dans toutes les villes allemandes d'importance. Les récoltes de signatures se succèdent pour faire pression sur les membres du Reichstag et faire tomber le §175.




En 1919, après la chute de l'Empire, il fit construire, à Berlin, un Institut de Recherche Sexuelle, aussitôt baptisé Institut Hirschfeld et reconnu d'utilité publique par l'état, en 1924. Lieu de recherches, grâce à la bibliothèque unique au monde par l'importance de ses ouvrages sur la sexualité plus de 20'000 ouvrages (des documents anthropologiques, médicaux, légaux, sociaux), et quelques 35'000 photos. l'Institut assurait également la publication de travaux scientifiques. L'Institut emploie quatre médecins et de nombreux assistants, qui donnent des consultations en tout genre, de l'avortement aux maladies vénériennes, en passant par l'homosexualité.

Hirschfeld ne révèlera jamais son homosexualité de peur de décrédibiliser ses travaux scientifiques sur le sujet.

En 1922, il lance une pétition pour abolir le §175 qui récolte plus de 6'000 signatures, dont celles de Albert Einstein, Léon Tolstoï, Hermann Hesse, Rainer Maria Rilke, Stefan Zweig, Thomas Mann, Emile Zola, Richard von Krafft-Ebing, Sigmund Freud, et Max Brod.

En 1928 il fonda la Ligue Mondiale pour la Réforme Sexuelle qui entendait rassembler médecins et « profanes » dans le but de diffuser dans l’opinion publique les acquis de la nouvelle « science sexuelle » et d’influencer les gouvernements dans un sens progressiste, sur des questions aussi variées que le contrôle des naissances, le mariage et le divorce, l’homosexualité, la prostitution ou l’eugénisme.

Le programme de la Ligue reprenait celui élaboré par Magnus Hirschfeld pour le Congrès de Berlin : « (1) l’égalité politique, économique et sexuelle des hommes et des femmes ; (2) la libération du mariage (et spécialement le divorce) de la tyrannie de l’Eglise et de l’Etat ; (3) le contrôle de la conception, de manière à ce que la procréation ne soit engagée que de manière volontaire et responsable ; (4) l’amélioration de la race par l’application des connaissances eugéniques ; (5) la protection de la mère célibataire et de l’enfant illégitime ; (6) une attitude rationnelle à l’égard des personnes sexuellement anormales, et spécialement à l’égard des homosexuels, hommes et femmes ; (7) la prévention de la prostitution et des maladies vénériennes ; (8) les perturbations de l’instinct sexuel doivent être regardées comme des phénomènes plus ou moins pathologiques, et non, comme par le passé, comme des crimes, des vices ou des péchés ; (9) ne doivent être considérés comme criminels que les actes sexuels qui portent atteinte aux droits sexuels d’une autre personne. Les actes sexuels entre adultes responsables, conclus d’un commun accord, doivent être regardés comme ne relevant que de la vie privée de ces adultes ; (10) une éducation sexuelle systématique ».




Bar homo, Berlin 1920


A la fin des années 1920, émerge une société homosexuelle. La tolérance sociale s’accentue et la libéralisation des mœurs apparait. Il existe un monde homosexuel, cultivé, artiste, intellectuel qu’il est de bon ton de cotoyer. Berlin devient un centre intellectuel et artistique d’avant-garde. On peut y trouver plus de trois-cents lieux de rencontre, clubs, dancing et bars homosexuels. On assiste à l’émergence d’une « culture homosexuelle », à travers le théatre, la littérature, la peinture, la musique. La police se fait plus douce avec les homosexuels, s’interessant surtout aux mineurs et à la prostitution. Berlin devient le creuset de l’émancipation homosexuelle en Europe.

Jusqu'en 1933, la presse homosexuelle est diffusée librement dans le pays. Il existait plus de trente journaux. Les uns, organes de presse des organisations, les autres traitant de littérature, de musique, ou simplement de l’amour entre hommes. Les plus célèbres étaient Der Eigene (édité par Adolf Brant), Das Blatt, Die Freundschaft…






Mais lors de l’accession de Hitler au pouvoir, le 30 janvier 1933, la presse d’opposition, et par la même la presse homosexuelle, fut interdite. Les associations sont dissoutes et les lieux de rencontre et autres bars sont fermés. Le 7 mars, le directeur de l'Institut pour la Recherche sexuelle est arrêté et déporté. Le 12 avril, les étudiants nazis, aidés par les SA, organisèrent le premier autodafé des livres de Magnus Hirschfeld. Les Sections d'Assaut de Röhm saccagèrent et incendièrent l'Institut Hirschfeld en mai. Par chance Hirschfeld est en déplacement en Suisse. Il se réfugia à Paris puis gagna Nice, où il essaya de monter un nouvel institut. Il mourut à Nice en 1935.





Confiscation de la bibliothèque de l'institut Hirschfeld sur l'ordre de Hitler, 1933



La guerre allait mettre un coup d'arrêt à ce mouvement d'émancipation.


Suite au prochain épisode...




Sources:



Michel Foucault (1976) Histoire de la sexualité, 1 : la volonté de savoir

Encyclopedia universalis

Wikipédia

Stéphane Riethauser sur Lambda éducation.

Florence TAMAGNE, « La Ligue mondiale pour la réforme sexuelle : La science au service de l’émancipation sexuelle ? », Clio, numéro 22-2005, Utopies sexuelles, [En ligne], mis en ligne le 01 décembre 2007. URL : http://clio.revues.org/index1751.html.

Havelock Ellis, « Études de psychologie sexuelle » [Studies in the Psychology of Sex], Traduction de Arnold Van Gennep, éditions Mercure de France, 1964. Le tome I paraît en Angleterre en 1898 et traite de l'homosexualité : « La pudeur, la périodicité sexuelle, l'auto-érotisme, l'inversion sexuelle », éditions Mercure de France, 1927. L'ouvrage sur le projet Gutemberg.

Psychopathia Sexualis by R. von Krafft-Ebing: L'ouvrage sur le Projet Gutemberg

Forschungen über das Rätsel der mannmännlichen Liebe-Karl Heinrich Ulrich; 1864

DSM-II : Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (2ème édition)


The DSM-III: third edition of the Diagnostic and Statistical Manual of the mental Ilnesses of the APA. PICHOT P. Masson

The Merck Manual of Diagnosis and Therapy

Magnus-Hirschfeld-Gesellschaft (Ed.): Pour un nouvel Institut de Berlin pour la science sexuelle. Un mémorandum. Berlin: 1987e édition sigma ISBN 3-924859-66-3

Jahrbuch für sexuelle Zwischenstufen unter besonderer Berücksichtigung der Homosexualität 19. 1919 – 23. 1923 Leipzig, ed. by Magnus Hirschfeld

LA CHAIR ET LA FLECHE
Le regard homosexuel sur saint Sébastien tel qu'il etait representé en Italie autour de 1500. Karim RESSOUNI-DEMIGNEUX
Mémoire de Maîtrise en Histoire de l'Art

Le genre et l’histoire contemporaine des sexualités
Auteur Sylvie Chaperon

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