.
.
.
.
"La différence entre l'érotisme et la pornographie c'est la lumière". Bruce LaBruce
.
.

dimanche 11 octobre 2009



Herbert Tobias, 1924-1982. Allemagne



Herbert Tobias naît le 14 décembre 1924 à Dessau. Son père est armurier et soldat de métier. Dans les années suivant la Première Guerre mondiale, il travaille un certain temps dans les ateliers du Bauhaus. H. Tobias passe sa jeunesse à Höxter/ Wesser, où il fait un apprentissage de géodésien au cadastre. A l’âge de 18 ans, il doit partir en guerre. Front de l’est – front de l’ouest. Il déserte avant la fin de la guerre, mais est fait prisonnier de guerre par les américains. Il ne peut rentrer qu’à la fin de 1945. 

En 1947, il exauce un souhait d’enfance : il entre dans une école d’art dramatique à Siegburg (Rhénanie). Premier engagement à la Niedersachsen-Bühne, un théâtre de tournée. Il joue tout ce qu’on lui propose, il est assistant au metteur en scène, s’occupe des décors et des costumes, il est « la bonne à tout faire ». Avec la réforme de la monnaie en 1948, l’entreprise s’écroule. Tobias et trois de ses collègues continuent de leur propre chef. On se nomme « Théâtre intime » et joue dans la région de Heidelberg. On vit au jour le jour. Pourtant ce temps-là, Tobias le qualifie ses années les plus heureuses. 

A Heidelberg, il rencontre son premier grand amour l’américain Dick, un employé d’administration auprès de la force d’occupation. Ils sont dénoncés. Dick doit rentrer aux Etats-Unis. Tobias l’attend et puis le suit à Paris, où Dick veut faire ses études. Ils vivent d’une mince bourse. Dans la chambre noire du photographe Maywald, Tobias gagne quelques sous. Dick lui fait cadeau de sa première caméra – et Tobias commence à photographier, confirmé et encouragé par l’ami. 

Ses photographies atteignent la rédaction de Vogue. On y est passionné. Suivent les premières publications. Démarrage idéal. Puis, panne, Tobias est arrêté à cause d’un cas d’outrage public à la pudeur et de « résistance à la force publique » (une mêlée avec un policier en civil). Même des amis influents, qui disposent de bonnes relations, sont incapables d’aider l’allemand mal-aimé. Il est expulsé vers l’Allemagne. 

Ici, il gagne le concours du titre de la Frankfurter Illustrierte et devient célèbre du jour au lendemain. Ses photos sont publiées partout. En 1953, il part pour Berlin – encore et de nouveau le centre allemand de la mode. Il se fait photographe-vedette de la mode. Ses photographies font paraître plus que les vêtements représentés. Les visages et les situations parlent un nouveau langage d’image. 

En automne 1954, il a sa première exposition avec les photos faites à Paris. « Les photographies en noir et blanc de Tobias ont mille couleurs », écrit Friedrich Luft. Tobias devient le concepteur de pochette le plus éminent de la « Deutsche Grammophon ». La station de télévision de Berlin, le SFB, tourne un film d’après ses photos (idée et mise en scène : Sebastian Bontjes van Beek / production : Dagmar Fambach). Il est au sommet de sa carrière, et là, rompt. 

Il apporte son concours à un film de George Moorse, dirige des enregistrements de disques (Zweig : « 24 heures dans la vie d’une femme » avec Lil Dagover et des chansons écrites et interprétées par Valeska Gert) et veut chanter lui aussi. En 1969, il part pour Hambourg. Il a rompu avec l’establishement et les établis. 

De plus en plus, il se comprend comme être politique. Du côté de la gauche. Mais résistant là aussi. Un deuxième film : « La vengeance de Dorothée » (Mise en scène par Peter Fleishmann). 

Proviennent des photographies d’hommes – en partie des travaux de commande qu’il n’aime pas tellement pour des magazines homosexuels. Et il écrit. Toujours davantage, le texte et l’image contractent une unité. Le marché de l’art le découvre. Les collectionneurs achètent ses premières épreuves. Il édite, pour son propre compte, des séries d’images : Marlène, chansons en image de mecs, ‘chant d’amour’, ‘non return’. En 1981, des expositions à Amsterdam (Galerie Jurka) et à Berlin (Galerie A. Nagel). Succès auprès du public et des médias. 

En février 1982, Tobias tombe malade. Après un séjour de 3 mois dans un sanatorium, une amélioration de courte durée survient. Trois semaines plus tard, il doit rentrer à l’hôpital, où il meurt, à l’âge de 57 ans, le 17 août 1982.










Un chant d'amour V, Hamburg (1979)






Manuel






Ledermann Alte Fischhalle am Fischmarkt, Hamburg (1979)






Photomontage, Amsterdam (ca.1981)






Nachhilfe-Unterricht, Berlin 1960






Le Chant 7. 2000





Le Chant 2. 2000





lied-460





Day-Dream after 'Querelle de Brest' of Jean Genet, Paris-Clamart 1952





The Berlin-Party Is Over 1960





Sigfried, Hamburg (1981)





Leather-Dreams, Hamburg (1977)





Photomontage, Amsterdam (ca.1981)




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire